La Yechiva s'adresse à vous…
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UN ETERNEL RECOMMENCEMENT
Simhath Tora, cest la «Joie de la Torah»! Dans toutes les synagogues du monde, dans tous les
Baté Midrachoth, dans les cours, dans les rues à Jérusalem comme à Paris, le peuple juif danse,
manifeste sa joie. Les airs les plus entraînants, ceux que lon chante et que lon répète
inlassablement, rythment cette journée qui couronne la période des fêtes de Tichri.
Et pourtant, comme une fausse note dans ce concert de jubilation intense, nous lisons ce jour
dans la paracha le récit de la fin bouleversante du Géant que fut Moché Rabbénou. Quel
contraste ! La mort de Moché relatée le jour de Simhath Torah !
En fait, ny a-t-il pas une contradiction dans le cérémonial même de la fête ? On célèbre dans la
joie la lecture du début de Beréchith qui est naissance, ouverture, promesse, quoi de plus
normal ? Mais comment mettre sur le même plan (Hatan Torah) la lecture de la fin, Wezoth
haberakha, la clôture, la rupture ?
Il est évident quil sagit du sens profond de la fête de Simhath Tora. La véritable joie de la
Torah, cest précisément dêtre conscient que la Torah ne se termine jamais, quau moment
même où lon voudrait fermer le Livre de la Loi que lon pourrait juger périmé ou dépassé, cest
à ce moment précis que l'on découvre en lui la solution aux problèmes les plus actuels. Le
secret, la valeur, cest den être à Beréchith le jour même où l'on en est à Wezoth haberakha !
Il sagit là dailleurs du secret même de la destinée du peuple juif qui avait échappé à Haman, le
destructeur dIsraël. Nos Sages nous disent, en effet, que Haman était extrêmement satisfait car le
jour fixé pour la destruction des Juifs tombait au mois dAdar, mois de la mort de Moché Rabbénou.
Ce qui lui avait échappé (et qui échappera toujours à tous les Haman), cest que le sept Adar est
également le jour de la naissance de Moché Rabbénou.
Le peuple juif danse et continuera de danser à Simhath Tora. Il peut danser sans restriction, sans
réserves mais il faut pour cela quil saisisse à bras le corps, quil étreigne de toutes ses forces cette
Torah qui lui a donné et lui donnera toujours le sens de son existence.
HAZAQ, HAZAQ, VENITHAZEQ !
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« Et voici la bénédiction dont Moshé, lhomme de D., a béni les enfants dIsraël avant de
mourir » (Ch. 33 ; verset 1)
Dans le dernier verset de la Paracha précédente, Hachem rappelle à Moshé :
« Tu ne viendras pas sur la terre que Je donne aux enfants dIsraël. » Pourquoi ? A cause des enfants dIsraël,
comme il le dit lui-même : « Hachem sest irrité contre moi à cause de vous. » Sil en est ainsi, pourquoi Moshé
sest-il appliqué tout au long de cette Paracha à bénir chaque Tribu ? Méritaient-ils autant de bontés ?
Moshé, et cest vraiment le moins quon puisse dire, nétait pas un homme commun, toute sa vie durant il fut un
berger fidèle et dévoué, qui ne garda aucune rancune à ses « brebis » les Béné Israël, malgré les peines quils lui
infligèrent ; ces bénédictions destinées à chacune des 12 Tribus le prouvent ! Cest pour cette raison quil est
appelé : « Moshé lhomme de D.. » car en pardonnant les offenses, il sest attaché aux vertus de Hachem (Qui
Est un D. miséricordieux, longanime etc.), et a mérité ce noble titre !
Lun des dirigeants parmi les plus influents de la communauté de Kovno conçut une grande haine à lencontre
de Rabbi Itshak Elhanan Spector (zatsal), à cause dune certaine affaire à laquelle ce dernier nétait en réalité pas
mêlé. Ce notable, proche autrefois de Rabbi Itshak Elhanan, commença à prendre ses distances et finit par sen
éloigner complètement au point de ne même plus lui adresser la parole. Il cessa aussi toutes ses activités
publiques et se renferma sur lui-même pendant quelques années.
Or, un jour à loccasion dune fête, par le plus grand des "hasards il arriva quils se retrouvèrent tous les deux
assis côte à côte ; le notable, fit un geste très déplacé aux yeux de tous : il séloigna intentionnellement du Rav
pour se placer à lautre bout de la salle, manifestant ainsi franchement son hostilité. Rabbi Itshak Elhanan, au
lieu de se vexer, se dirigea vers le notable et lui tendit chaleureusement la main. Lautre fut très gêné et ne sut
comment réagir. Mais Rabbi Itshak Elhanan lui manifesta tant de gentillesse et daffection que le cœur endurci
du notable fondit et quils renouèrent ainsi des liens damitié. Lassistance quant à elle était outrée, comment
pouvait-on afficher ainsi son mépris pour un Tsadik tel que Rabbi Itshak Elhanan ? Et comment le Rav pouvait-
il se laisser traiter de la sorte ? » Le Rav ne fit pas cas de leur réaction et continua de témoigner son amitié au
notable.
A peine quelques jours après cet épisode, une délégation de Juifs dune ville voisine sadressa à Rabbi Itshak
Elhanan afin de lui demander aide et conseil. Un décret dexpulsion menaçait tous les Juifs de leur ville ! Le Rav
tenta par différents moyens de les aider, mais ses efforts demeurèrent vains. On lui apprit alors que le notable
avec lequel il avait fait la paix connaissait intimement le ministre de cette même ville et quil pourrait
certainement agir en faveur de ces pauvres Juifs. Rabbi Itshak Elhanan demanda aussitôt à ce notable
dintervenir. Ce dernier prit à cœur de remplir la mission que le Rav lui avait confiée et parvint à faire annuler le
terrible décret dexpulsion !
Plus tard, le Rav sadressa à ses proches : « A présent dites-moi qui avait raison ? Ceux qui se sont opposés à ce
que je fasse la paix avec ce notable, cherchant ainsi à préserver mon honneur, ou bien moi qui ai mis de côté
mon ego afin que règne la paix ? Vous connaissez maintenant tous la réponse et cest Hachem qui vous la
montrée ostensiblement en faisant en sorte que cette amitié renouée permette de restaurer la paix ainsi que de
sauver des centaines de nos frères Juifs ! »
A.J.J YECHIVA THORA WERAHAMIM 15 rue RIQUET 75019 PARIS

Le soir de Chemini Atseret on dit, dans la
amida : eth yom Chemini hag Atsèreth
hazè. Si on sest trompé et quon a dit eth
yom hag haSoukoth hazè, on ne sest pas
acquitté, que ce soit le soir ou la journée
et aussi bien en Erets Israël quen houts
laarets (en dehors dErets Israël). Si on
sen souvient avant darriver à la fin de
cette bénédiction ou pendant les
bénédictions suivantes, on reprend à ata
behartanou ; si on a déjà terminé la
amida, on recommencera au début. Il en
sera de même pour le qiddouch. Il ny a
aucune différence dans le fait de sêtre
trompé soit parce quon pensait que cest
encore Soukoth ou soit quon sache que
cest Chemini Atsèreth mais quon a fait
un lapsus : dans les deux cas, on ne sest
pas acquitté parce que Simhath Torah est
une fête indépendante par elle-même. Il
ny a donc pas de différence entre une
erreur dans la amida ou une erreur dans
le qiddouch et si on sest trompé, il faut
recommencer la amida ou refaire le
qiddouch. On ne mangera pas avant quil
ne fasse complètement nuit.
Machiv Harouah
Nous commençons à dire Machiv
Harouah depuis Chemini Atseret, mais
Barekh Alenou à partir du mois de
décembre. Pour laisser le temps à tous les
Bné Israel monté à Yeroushalaim pour
les Fetes de Soukot.
Si lon a oublié de dire Mashiv HaRouah
en hiver, et que l on a dit Morid HaTal,
si lon a déjà conclu la Béraha de
Mehayé HaMetim, on ne revient pas en
arrière.
Cest aussi la raison pour laquelle, les
habitant disrael commence à dire
Barhenou avant ceux de Houts Laarets
(habitant en dehors d israel) car il leur
faut plus de temps pour rentrer chez eux.
Yalqout Yossef
5 Octobre 201522 Tichri 5776 N°182
A.J.J YECHIVA THORA WERAHAMIM 15 rue RIQUET 75019 PARIS
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Liens avec Chemini Atséret
Cette Haftara reprend le récit de linauguration du Beit HaMikdach, qui était le thème de la
Haftara du second jour de Soukot. Chemini Atséret, le huitième jour après Soukot, y est
mentionné explicitement : « Le huitième jour, il (le Roi Chelomo) renvoya le peuple et ils
bénirent le roi... » (8:66). En ce Chemini Atséret, le peuple fut transporté de joie grâce à «
toutes les bontés conférées par Hachem à son serviteur David et à son peuple Israël » (ibid.).
La Haftara relate les détails de ce qui advint à ce moment-là.
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Liens avec Simhat Torah
La Guemara (Méguila 31a) cite comme Haftara pour la Parachat Zot Haberakha la tefila du
Roi Chelomo au moment de linauguration du Beit HaMikdach (Melakhim I 8:22-53). Or, la
coutume établie consiste dorénavant à lire le début du Livre de Yéhochoua, qui décrit son
entrée en fonction en tant que dirigeant des Bné Israël. La Haftara suit donc
chronologiquement la fin de la lecture de la Torah, qui décrit le décès de Moché. En outre, la
Parachat Vézot Haberakha nous apprend ceci : « Yéhochoua bin Noun était empli de l'esprit de
sagesse puisque Moché avait placé ses mains sur lui. Les Bné Israël lécoutèrent et agirent
conformément aux ordres transmis par Hachem à Moché (Devarim 34:9). La Haftara est en
réalité un développement de ce passouk. Enfin, les encouragements réitérés de Hachem envers
Yéhochoua dans la Haftara : « Sois fort et courageux », font écho aux mêmes termes employés
exactement dans la Torah, adressés par Moché à Yéhochoua (Parachat Vayélekh 31:7 et
31:23).
Cette Haftara sied à la conclusion du cycle annuel de la Torah en ce quelle véhicule
dimportants messages : bien que le plus éminent des dirigeants, Moché, soit mort, sa Torah se
perpétue. De surcroît, le discours de Hachem adressé à Moché nous renforce dans la croyance
que toute victoire et tout succès de notre peuple dépendent de notre adhésion à la Torah ; son
étude et son accomplissement constituent notre sagesse profonde. À linstar de Yéhochoua,
nous sommes enjoints à être « hazak véémats », à persévérer, à nous attacher fermement à la
Torah en dépit de tous les obstacles, réalisant ainsi notre mission historique jusquà larrivée
du Machiah.
En parallèle, la Haftara évoque le passage de la période Moché dirigea le peuple, marquée
par des miracles manifestes et un contact continu et proche avec Hachem, à celle
Yéhochoua prit sa relève et au cours de laquelle Sa présence fut plus discrète. Or Yéhochoua
fut semblable à Moché, et la période où il dirigea le peuple peut être considérée comme une
période de transition au cours de laquelle les Bné Israël sadaptèrent à un mode de vie plus
naturel. Par exemple, bien que leur nourriture provint à présent de la terre et non plus du Ciel,
la manne quils avaient collectée le jour de la mort de Moché dura pendant un mois. Et bien
que la conquête se fit par le biais de batailles, il sagit de miracles finement voilés, au cours
desquels les ennemis tombaient avec un effort minime de la part des soldats juifs. Il y eut
encore un certain nombre de miracles manifestes, comme la muraille de Yérikho senfonçant
dans la terre au cours de la première campagne.

La Torah ordonne au paysan Juif de remettre le dixième de ses récoltes aux Lévites et aux
pauvres. Ce dixième est appelé Maâsser (la dîme). Le jour de Chémini Atzeret, nous lisons
dans la Torah un chapitre célèbre qui commence par les mots « Asser Téasser », ce qui veut
dire: « Il faut que tu donnes un dixième ».
Nous comprendrons la raison pour laquelle ce passage est lu le jour de Chémini-Atzeret, en tenant compte du fait que Souccot est « la fête de la moisson » et
Chémini-Atzeret est le huitième jour de Souccot (bien que Chémini-Atzeret soit une fête à part). Cest donc le temps où tous les produits de la terre sont récoltés
et la part qui était due aux Prêtres et aux Lévites, ainsi quaux gens qui ne possédaient pas de terres ou aux pauvres devait alors leur être donnée.
Nos Sages voient dans les mots « Asser Téasser » une promesse que celui qui applique cette loi de Maâsser en profitera au point de devenir riche, car les mots
hébreux Asser (donner un dixième) et Ocher (richesses) dérivent de la même source linguistique. Cest ainsi que la sentence suivante devint célèbre : « Asser
Bichvil Chetitacher » - « Donne le dixième pour devenir riche ».
Dans le Talmud, nous trouvons plusieurs récits relatant comment des gens qui avaient respecté cette loi furent richement récompensés. Nous vous raconterons ici
une de ces histoires.
Il y avait en Eretz-Israël un fermier dont la terre produisait, tous les ans, mille boisseaux de blé. Comme cétait un Juif religieux, il respectait les lois de la Torah
et dès que la récolte était terminée, il en donnait un dixième comme Maâsser. Etant donné la quantité produite, il devait donner 100 boisseaux, ce qui était toute
une fortune. Mais le fermier les remettait de bon cœur aux officiants du Temple et aux indigents. Les 900 autres boisseaux étaient largement suffisants pour
subvenir à tous ses besoins et lui permettaient même de faire des économies. Lhomme devenait de plus en plus riche.
Lorsque le jour de sa mort approcha, il fit venir son fils unique et lui dit : « Mon cher fils, D. me rappelle et je suis heureux de men aller, car jai vécu une bonne
vie conformément aux commandements de notre Sainte Torah. Tout ce que je possède sera à toi et tu pourras en disposer comme tu voudras. Cependant, je te
donne un conseil. Notre propriété donne plus de 1000 boisseaux par an. Noublie jamais de remettre le Maâsser et tu ne seras jamais déçu ».
A la mort du vieux fermier, son fils devint propriétaire du patrimoine. A la saison de moissons, la terre donna comme auparavant 1000 boisseaux de blé. Comme
lavait fait son père, le fils mit à part 100 boisseaux. Douze mois passèrent et le temps vint de rendre à nouveau le Maâsser. La richesse avait exercé une mauvaise
influence sur le fils. Il estimait quil était honteux de se départir dune si grande fortune et ne donna, cette fois-ci, que 90 boisseaux, au lieu de 100.
Lannée suivante, la terre ne produisit plus 1000 boisseaux mais seulement 900. Sapercevant que son bénéfice diminuait, le jeune homme décida de couvrir cette
perte en réduisant le Maâsser. Cette année, il ne donna que 80 boisseaux. Il attendit avec impatiente la nouvelle récolte et à sa grande consternation, / la terre ne
produisit que 800 boisseaux. Pensez vous que le jeune homme se rendît compte du jeu dangereux quil jouait ? Pas du tout. Il sentêta et continua à réduire le
pourcentage du Maâsser. Il arriva donc à un point où la terre ne produisit que 100 boisseaux, juste la quantité remise en Maâsser du vivant de son père.
Ce jeune homme peu intelligent, en colère et peiné, alla voir un Rav pour le consoler de son malheur. Mais au lieu de prendre une attitude sympathisante et
dessayer de le consoler, il se conduisit comme si c'était à une fête. Le jeune homme eut du mal à retenir son courroux : Etes vous la pour minsulter et pour vous
moquer de moi ? Lui demanda-t'il avec un air de regret.
Pas du tout, répondit joyeusement le rav. Je veux célébrer avec toi le transfert de tes terres de tes mains aux mains de D. Vois-tu, tu étais le propriétaire de tes
terres et tu donnais un dixième de leur produit à D. Maintenant, cest D. qui est le propriétaire de cette terre et cest toi qui reçois un dixième de ce que la terre
peut produire. Tu as ainsi rejoint le rang des Lévites et je ten félicite Le jeune homme comprit bien la leçon du Rav. Il décida de changer ses mauvaises
habitudes. Ainsi la sentence de nos sages savérait juste : « Asser Bichvil Chetitacher ».

Le pécheur habituel
On n'est pas tenu de juger favorablement une personne
qui pèche régulièrement et néglige totalement une cer-
taine mitsva et on peut interpréter un acte sur lequel
plane un doute comme une transgression du comman-
dement en question. "Juge ton prochain favorablement"
demande de l'équité, pas de la naïveté.
Lorsqu'on a conclu qu'elle a réellement fait cette faute,
on doit s'efforcer de comprendre pourquoi elle récidive.
C'est peut être par ignorance ־peut-être ne sait-elle pas
vraiment que ce qu'elle fait est défendu, ou nest-elle
pas consciente de la gravité de cette faute. Si c'est le
cas, il faut trouver un moyen de lui ouvrir les yeux sans
la blesser. Parler de sa conduite à d'autres gens serait du
lachon hara. (Ce cas se retrouve fréquemment parmi les
gens qui viennent de communautés où on néglige large-
ment certaines mitsvoth et considèrent à tort ceux qui
les respectent comme des mahmirim, des gens plus
stricts que la loi ne l'exige).
Extrêmement sévère
Rabbi Yehochoua ben Lévi dit : Lorsque quelqu'un dit
du lachon hara, ses fautes montent jusqu'aux cieux,
comme il est dit (Tehilim 73,9) : "Leur bouche se dirige
vers les cieux, leur langue promène ses ravages sur la
terre" (Àrakhin 15b).
Comme nous l'avons déjà vu, la médisance équivaut
aux trois fautes capitales, non seulement par sa gravité
mais aussi par son châtiment. Comme l'enseigne le Tal-
mud Yerouchalmi : "Quatre fautes sont sanctionnées
dans ce monde mais le capital [la punition principale]
demeure pour le monde à venir. Ce sont l'idolâtrie, l'im-
moralité, le meurtre ־et le lachon hara, qui vaut toutes
les autres" (Péah 1,1).
Le Tana debei Eliyahou dit : "Ceux qui frappent leurs
voisins [par la médisance] en secret, qui profanent le
nom de D. en public, dont les propos rabaissent leurs
prochains et qui poussent à la discorde, auront la même
fin que Korah, dont il est dit : 'La terre les englou-
tit' (Bamidbar 16,33)
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