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ד"סב
VAERA
Espace Torah remercie Léa Marciano pour son dévouement et son
professionalisme
Pourquoi et comment faut-il prier ?
(Par Rav Yitshak Assuli)
Vaera : Changer de nature
(Par Dan Dvach)
À chacun sa avoda zara
(Par Rav Gabriel Haccoun)
Le danger de la n de l'exil
(Par Yossef Aalo)
Distinction et libération
(Par Rav Emmanuel Bensimon)
Le bien dans le mal
(Par Rav Yonatan Chocron)
Doit-on rallumer les bougies de Chabbat si elles se
sont éteintes ?
(Par Rav Yoel Hattab)
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Dans la paracha de Vaéra, nous
voyons qu'Hachem est apparu à Moché
Rabbénou, et qu'il lui a dit: "Je suis le
Dieu de tes pères, Avraham, Yitshak
et Yaacov, et J'ai conclu avec eux une
alliance disant que Je les amènerais en
Erets Kénaane (c'est-à-dire en Erets
Israël). Et du fait que j'ai écouté les
cris, la souffrance, la misère des Bené
Israël, asservis par les Égyptiens, Je
me suis rappelé tout-à-coup de cette
alliance. C'est pourquoi tu vas dire aux
Bené Israël que Je suis Dieu, et que J'ai
l'intention de les faire sortir d'Egypte".
Ici, les commentateurs demandent:
Pourquoi Hachem a-t-Il attendu que
les Bené Israël crient pour les délivrer,
alors qu'Il avait déjà promis aux
patriarches qu'Il les libérerait et les
amènerait en Erets Israël ? Pourquoi
attendre leur prière ? Pourquoi les faire
souffrir tellement ? Pourquoi ne pas
accomplir directement ce qui
a été promis aux patriarches ?
Pourquoi fallait-il la promesse
ET la prière ?
Parfois, nous avons
l'impression que lorsque
nous prions, c'est parce que
nous voulons quelque part
plus que ce qui nous revient.
On a l'impression que ce
qu'on demande n'aurait
normalement pas dû nous
être accordé, et qu'on va
essayer de l'obtenir quand-
même grâce à la prière. Mais
le Ram'hal nous dit que cette
manière de penser n'est pas
juste, qu'il ne faut pas penser
ainsi. Que parfois, Hachem
a préparé une abondance, a
déjà préparé la berakha pour
nous; mais que sans tela, nous ne
pouvons pas obtenir ce qu'Il voulait nous
donner. C'est ainsi qu'Il a créé le monde,
comme nous le voyons avec Adam
Harishone, qui, lorsqu'il a ouvert les
yeux, lorsqu'il venait à peine d'être créé,
a vu un monde inachevé et a alors prié
(c'est d'ailleurs pour cela, parce que le
premier homme a prié, que la prière n'est
pas quelque chose de spéciquement
juif, mais quelque chose d'universel). Et
Hachem a volontairement créé le monde
dans cet état-là, pour que l'homme
puisse l'améliorer par sa prière. En
fait, tout existait déjà potentiellement,
mais la tela était indispensable pour
concrétiser tout ce potentiel, pour le
faire exister dans la réalité (pour faire
pousser la pelouse, les arbres etc...)
La prière, c'est ce qui va nous permettre
d'obtenir même le strict minimum. Sans
tela, même cela on n'obtient pas.
Hachem avait certes fait une promesse
aux patriarches. Mais il fallait la prière
des Bené Israël pour que cette promesse
se réalise. Hachem a créé le monde
inachevé, et a décidé qu'Il le terminerait
suite à la prière de l'homme.
Lorsque l'homme demande une chose,
il apprécie lorsqu'on la lui donne. S'il
Pourquoi et comment faut-il prier ?
(Par Rav Yitshak Assuli)
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la reçoit sans avoir rien demandé, il ne
l'appréciera pas. C'est pourquoi Hachem
veut qu'on Lui demande, avant de
nous donner. D'Adam Harishone et des
Bené Israël en Égypte, nous pouvons
apprendre que pour obtenir même notre
dû, Mme ce qu'Hachem a déjà préparé
pour nous, il faut obligatoirement prier.
Cela est comparable au fait de devoir
remonter sa montre. De nos jours, les
montres sont certes automatiques. Mais
à l'époque, il fallait chaque jour tourner le
bouton de la montre, pour qu'elle puisse
continuer à fonctionner.
La prière, c'est ce bouton qui va permettre
à la montre de fonctionner. C'est ce qui
va permettre à l’abondance de venir.
On ne peut rien obtenir si on ne le
demande pas. L'intérêt de la tela est
aussi, évidemment, d'avoir un lien avec
Dieu. Il y a des gens qui, lorsqu'ils prient
Dieu, ne Lui demandent que des petites
choses. C'est une erreur, car Hachem
peut tout, et Il a tout.
Hachem a créé le monde dans l'intention
de nous faire du bien. Il est bon, et veut
donc faire du bien. Il est parfait et, par
conséquent, lorsqu'il va nous donner
quelque chose, Il va le faire de la manière
la plus parfaite. Sa donation sera parfaite.
Mais si nous ne croyons pas en cela, et
que nous pensons ne pas mériter qu'Il
nous donne quelque-chose, alors nous
nous limitons dans nos demandes. Or
c'est l'homme qui crée le récipient. Par
conséquent, s'il fait un petite demande
(exemple: "Je veux refaire ma chambre"),
il recevra une petite chose. Et s'il en fait
une grande (exemple: Je veux acheter
un appartement), il recevra une grande
chose. L'homme créé le récipient, et Dieu
le remplit. Certains créent un récipient petit
comme un verre, d'autres un récipient plus
grand comme une bouteille... Mais dans
tous les cas, Hachem remplit ce qu'on Lui
apporte. Certains recevront beaucoup, et
d'autres moins, chacun selon le récipient
qu'il aura préparé, chacun selon la tela
qu'il aura formulée. Si je sais qu'Hachem
est capable de tout et que j'y crois, alors
pourquoi ne pas Lui demander beaucoup
? Hachem va réagir selon l'espoir que je
mets en Lui. Pour essayer d'illustrer tout
cela, voici une histoire:
Il y a environ 250 ans, le Chaagat Aryé
voyageait en direction de Metz, ville où il
allait plus tard devenir Rabbin. Avant qu'il
quitte sa ville, une dame âgée lui apporta
trois 'halot, et les lui donna. Le Rav en fut
très content, et la bénit en lui souhaitant
que, par le mérite des trois 'halot qu'elle
lui a données, Hachem lui donne les
moyens de construire trois Synagogues:
deux dans la ville où elle habitait, et une
en Erets Israël. Cette femme réussi à faire
construire les deux Synagogues dans sa
ville, et il lui restait encore de l'argent.
Mais elle allait presque mourir. Elle alla
donc voir le Rav, et lui dit: "Je vais bientôt
mourir. Prenez cet argent, et donnez-le
à la tsédaka!". Le Rav lui demanda d'où
elle avait cet argent, et elle lui raconta
qu'une fois, le Chaagat Aryé lui avait fait
une berakha, dans laquelle il lui avait
souhaité d'avoir de quoi construire trois
Synagogues: deux ici, et une en Israël.
Le Rav lui répondit: "Tu as reçu une
berakha du Chaagat Aryé ? C'est un Rav
extraordinaire ! Donc s'il t'a dit que tu
vas construire une Synagogue en Israël,
c'est que tu vas avoir la vie et les moyens
de le faire! Donc même si tu penses être
vieille et ne pas avoir la force de le faire,
vas en Israël et construit la Synagogue
!". Et effectivement, la vie de cette femme
s'est prolongée, et elle a réussi à aller en
Israël et construire la Synagogue.
La moralité de cette histoire, c'est que
quand on veut quelque-chose et qu'on y
croit, ça marche !
Par contre, juste après, on nous raconte
qu'un homme ayant entendu cette histoire
est parti chez le Chaagat Aryé, et lui a dit:
"Rav, moi aussi je voudrais une berakha
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4
!". Comme c'était un fermier, et que sa vache (avec laquelle il gagnait sa parnassa)
vieillissait, il demanda: "Rav, faites en sorte que la vie de ma vache se prolonge!". Le
Rav lui souhaita que la vie de sa vache soit prolongée, mais également que la sienne
(la vie du fermier) le soit. Ainsi, il a voulu lui montrer que sa demande (que la vie de sa
vieille vache soit prolongée) n'en était pas une. Car il aurait pu demander même dix
vaches! Pourquoi donc voir les choses en petit ? Pourquoi ne pas les voir en grand ?
On apprend de là qu'en fait, il faut tout demander à Dieu. Parfois, on n'ose pas faire
cela, parce qu'on ne se sent pas assez méritants. Mais en vérité, Dieu est prêt à tout
donner, mais Il attend que nous le Lui demandions. Lorsqu'on est dans la misère et dans
la souffrance, on demande. Contrairement au cas où on n'a pas de besoin particulier.
Et c'est peut-être pour cela qu'Hachem a attendu que les Bené Israël souffrent en
Égypte. Car, durant toutes ces longues années d'esclavage, il est possible que certains
Bené Israël se soient habitués à leur situation au point de ne pas vouloir qu'elle change,
et donc de ne pas demander à Dieu autre chose que ce qu'ils avaient déjà.
Celui qui sent bien et épanoui dans sa situation ne va pas demander à Dieu d'améliorer
celle-ci. Il ne sait pas qu'en fait, il peut y avoir un monde meilleur. Nous-mêmes
n'imaginons pas ce que serait le monde avec le Machia'h. Et en Israël, on ne prie pas
tellement pour le manque de pluie, car on n'y est pas assez sensible. On n'est pas
spécialement dérangé par la situation actuelle, et on ne cherche donc pas à la changer.
Une fois, le Baal Chem Tov a été reçu par un homme pauvre. Il s'est installé chez lui
pendant une semaine, à tel point qu'à un moment, le pauvre n'avait plus de quoi le
nourrir et a emprunté de l'argent à ses voisins. Mais le Rav n'avait pas l'intention de
partir de sitôt... Il est resté chez le pauvre plus d'un mois, et celui-ci empruntait de
l'argent à toute la ville pour pouvoir le nourrir... Jusqu'à ce qu'à un moment, le président
de la communauté est allé en personne voir le Baal Chem Tov, et lui dire: "Excusez-moi,
mais votre hôte n'a pas assez d'argent. Il en emprunte à tout le monde et s'endette...
Par conséquent, pourriez-vous quitter sa maison ?". Le Baal Chem Tov répondit: "Mon
ls, je connais très bien la situation nancière de cet homme, et c'est justement pour
cela que je suis venu chez lui. Car je sais que dans le Ciel, on a décidé qu'il aurait un
grand trésor. Mais comme il ne le demande pas, il ne le reçoit pas. J'ai donc voulu le
mettre dans une situation il va prier Hachem de l'aider nancièrement, pour qu'il
puisse recevoir ce trésor. C'est pourquoi j'ai fait en sorte qu'il s'endette. Car lorsqu'il
n'aura pas de quoi rembourser ses dettes, il va prier Hachem de lui venir en aide! Et il
recevra alors le trésor qui l'attend...".
De cette histoire, nous apprenons non seulement que pour recevoir, il faut demander
(comme nous l'avons déjà vu précédemment). Mais aussi que ce n'est que lorsqu'on
ressent un manque qu'on prie. Lorsqu'on a besoin d'une chose, demandons-là!
Demandons le maximum, sans se limiter! Demandons non seulement un travail, mais
aussi un bon travail ! Demandons la richesse non seulement pour nous-mêmes (pour
subvenir à nos propres besoins) mais aussi pour les autres (pour pouvoir les aider) ! Il
faut voir large, sinon on reste petit...
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A la n de la parasha précédente, les hébreux subissent de très fortes pressions tant
du point de vue physique que psychologique, de la part de Pharaon. En effet Moshé
et Aaron se sont présentés à ce dernier pour demander qu’il laisse les hébreux servir
l’Eternel dans le désert.
PHARAON PUNIT LES HEBREUX
Pharaon non seulement refuse, mais il décide de durcir leurs conditions de travail. Il
ne leur fournira plus la paille nécessaire à la fabrication des tuiles. Dès lors, pressés
par leurs gardiens, les hébreux doivent fabriquer le même quota de tuiles, mais se
débrouiller par eux-mêmes pour trouver de la paille. Dès lors c’est la course effrénée.
De jour comme de nuit il faut chercher la paille. La paille devient pour eux une obsession.
La vie devient un enfer.
L’espoir qu’avait suscité l’annonce par Moshé et Aaron de leur future délivrance,
s’évanouit. Ce n’est pas pharaon le responsable. Les responsables tout désignés de
leur malheur ce sont Moshé et Aaron. Le peuple s’en prend à eux. Moshé va se tourner
vers D. (Shemot 5, 22-23).
LES DOUTES DE MOSHE
«…Moshé revient vers l’Eternel et
lui dit : ‘Pour quel raison m’as-Tu
envoyé ? Depuis (MéAz) que je suis
venu chez Pharaon en Ton nom, cela
a été néfaste pour ce peuple et de
délivrance, il n’y en a pas eu. ».
רה המל ינדא רמאיו ה-ו-ה-י לא השמ בשיו־
ינתחלש הז המל הזה םעל התע:
םעל ערה ךמשב רבדל הערפ לא יתאב זאמו
ךמע תא תלצה אל לצהו הזה:
Cette attitude de Moshé est
problématique. Comment a-t-il pu,
lui, le berger dèle, douter de la
conduite de D. ? Même si les faits
sont là, comment peut-il penser que
D. a projeté tous ces évènements pour le malheur des enfants de Ya'akov ?
A cela le Sifté Haïm répond que Moshé n’a pas voulu mettre en doute la conduite divine,
ו"ח. Il a questionné le Créateur, comme le ferait un étudiant, dans le but d’apprendre de
la conduite de son maître.
Cependant Moshé reconnait lui-même qu’il a commis une faute vis-à-vis de D. comme
nous l’enseigne le Midrash (Shemot Rabba 23, 3) :
« Ainsi s’est exprimé Moshé devant le Saint ה"ב : ‘Je sais que j’ai fauté vis-à-vis de
Toi par le ‘Depuis’(BéAz), comme il est écrit : ‘Depuis (MéAz) que je suis venu chez
Pharaon’. »
יִ
תאָ ז ֵ
מ :)גכ ,ה תומש( ר ַ
מֱאֶֶ
 ,זְ יֶנָפְל י ִ
תאָטָחֶ
 יִנֲא ַעֵ
די ,אה רָ ד ָ
ַה יֵנְפִל ה ֶ
מ ר ַ
מ ָ
וֹ ע ְר ַ ל ֶא«
La teneur de cette faute selon le Sifté Haim, a été que contrairement à Avraham, qui lors
Vaera : Changer de nature
(Par Dan Dvach)
Inspiré de textes du RaBaSH, Rabbi Baroukh
Shalom Ashlag ל"צז, ls du Baal HaSoulam ל"צז
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