Pulsations l Décembre 2007 – Janvier 2008 l Hôpitaux universitaires de Genève l 3 RADIOGRAPHIE « Etes-vous plutôt viande ou poisson ? » Dès 2008, tous les patients pourront exprimer leurs préférences. C’est déjà le cas au département de réhabilitation et gériatrie, notamment depuis deux ans à l’Hôpital des Trois-Chêne. Chaque plat en un clic Les patients acquiescent ou refusent très vite : « Non, parce que le filet de bœuf, s’il n’est pas tendre… » ou « Ah non ! On a déjà eu trois fois des pâtes ! Qu’est-ce qu’il y a d’autre ? » « Du riz, de la polenta, de la purée de pommes de terre… », lit Stéphanie, avant de cliquer sur le met de remplacement choisi. Celui-ci vient alors s’insérer dans le menu. La modification sera directement transmise aux cuisines par informatique avant 15h et le patient recevra le lendemain son menu modifié. Il reste quelques détails techniques à régler pour que le système fonctionne bien. Respect du patient On l’aura compris : faire passer aux cuisines tous les changements de menus demandés par plus de 2 000 patients est un défi même pour un ordinateur ! Pourtant, les HUG proposeront cette option à l’ensemble des personnes hospitalisées en 2008. La formation du personnel soignant au logiciel WinRest® du choix des menus est d’ailleurs en cours. Pourquoi se donner une telle peine ? Parce qu’offrir le choix de son alimentation fait partie du soin global ainsi que du respect de la personne. Par exemple, explique Patricia Planquart, infirmière responsable de l’unité de soins 12 aux TroisChêne, « en période de gastroentérites, les soignants peuvent intervenir sur les menus pour éliminer de l’offre les aliments contenant beaucoup de fibres. » Acteur de son menu « Prendre du temps pour offrir au patient de composer son menu améliore d’une manière fine la relation soignant-soigné, précise-t-elle. A l’hôpital, une personne malade subit beaucoup d’examens. Faire valoir ses goûts alimentaires lui permet de se réapproprier quelque chose pendant son sé- Chaque jour, les préférences alimentaires des patients sont enregistrées sur ce petit ordinateur par les aides-soignantes. jour. Dans cet échange, il devient acteur. C’est aussi pour les soignants un moment Soigner aussi… l’appétit ! régimes et de mises à jeun existent à l’hôpital, estimet-il, «alors que, affaiblie par la maladie, la personne mange déjà naturellement moins». Il recommande de considérer l’alimentation comme un soin intégré à la prise en charge globale. La calcification des os, par exemple, gagne en efficacité avec l’ingestion d’aliments riches en calcium et en protéines. Il faut donc qu’ils figurent dans le menu du patient qui en a besoin. Autre mini-révolution : l’assiette ne doit pas être idéale à chaque repas, mais J. Gregorio Conduite aux HUG en juin 2001, l’étude Bien manger, UN + pour guérir a montré que trois patients sur quatre souffrent de sous-nutrition pendant leur séjour à l’hôpital, problème lié à la maladie et à l’état de faiblesse qui en découle. Le projet de les faire participer à la composition de leur assiette doit enrayer ce phénomène. Responsable de l’unité de nutrition au département de médecine interne, le Pr Claude Pichard le dit : un patient mieux nourri est un patient qui guérit plus vite. Trop de Pour le Pr Claude Pichard, le patient est expert dans ses goûts. Epicure et Spinoza Dans le cadre du laboratoire philosophique des HUG, organisé par le service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques, le philosophe Alexandre Jollien donnera le 6 décembre une conférence sur Epicure, le plaisir d’être et une autre le 17 janvier sur Spinoza, ou l’art de la joie. Rendez-vous de 8h à 9h, à l’auditoire Marcel Jenny (rue Micheli-du-Crest 24). Entrée libre. Imaginaire et créativité J. Gregorio Un après-midi d’automne qui commence. Dans les chambres baignées par le soleil, les occupants sont prêts pour la sieste. Mais avant de se reposer, ils doivent encore prendre connaissance des menus de la journée du lendemain. Stéphanie, aide-soignante à l’unité 12, se rend auprès de chacun, son petit PC mobile (type agenda informatique) à la main. Elle leur annonce le menu du lendemain midi : « Un steak de bœuf poêlé, avec une sauce veloutée, des pâtes, une tomate provençale et une pêche pour le dessert. » ECHOS-SCOOPS sur l’ensemble de la semaine. On peut faire l’impasse une fois sur les vitamines du moment qu’on en prend les jours suivants. Le Pr Pichard est bien conscient qu’un hôpital universitaire n’a pas vocation à devenir un centre gastronomique réputé. « Cependant, un hôpital public peut se rapprocher des prestations d’un centre de distribution de repas, en réduisant le temps de transport entre les cuisines et les chambres, en utilisant moins de sauces industrielles, etc. La satisfaction du patient, expert dans le domaine de ses goûts, se fonde aussi sur les services hôteliers d’un hôpital. Les HUG disposent d’un outil qui permet à la fois d’optimaliser la prise alimentaire du patient et de le satisfaire : ne nous privons pas de l’employer pour offrir un plus aux patients ! » V.P. privilégié avec le malade. » Aussi, aux Trois-Chêne, les modifications de menu sont enregistrées chaque jour. Quant aux intéressés, ils se soumettent de bonne grâ- ce à l’exercice. « J’attends qu’on me propose de la langouste!», s’amuse l’un d’eux. Véronique Preti Le psy-trialogue est un espace d’échanges entre patients, proches et professionnels autour du vécu de la psychiatrie. Deux thèmes à discuter, deux dates à retenir : Imaginaire et créativité, le 12 décembre, et Sous curatelle ou tutelle: quelle autonomie ?, le 9 janvier. Les séances se déroulent au Centre de jour et d’expression de Plainpalais, rue du VieuxBillard 1, 1205 Genève. Quand ? De 18h30 à 20h30. L’anonymat est garanti. Entrée libre. Pour info: Association romande Pro mente sana, tél. 022 718 78 40. Nouvelle formation pub En février, débutera la formation Diploma of Advanced Studies en santé de l’enfant, de l’adolescent et de la famille reconnue par la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-So) et eurocompatible. Cette spécialisation en cours d’emploi destinée aux professionnel-les de la santé, se terminant en février 2011, comprend cinq modules: santé familiale; périnatalité, santé du petit enfant et de la famille; santé de l’enfant d’âge préscolaire et scolaire, famille et groupes ; santé de l’adolescent, de la famille, des groupes et communautés. Elle sera par ailleurs constituée de douze semaines de stage et complétée par un séminaire d’accompagnement au travail de diplôme. Pour info:www.heds-ge.ch/pg; [email protected] ; ou secrétariat de la formation continue Haute école de Santé Genève (HEdS-Genève) au tél. 022 388 56 30.