L’École supérieure de théâtre de l’UQAM présente une production dirigée LA MOUETTE Texte d’Anton Tchekhov, traduction française de André Markowicz et Françoise Morvan Mise en scène de Christian Lapointe Studio-théâtre Alfred-Laliberté /du 6 au 9 novembre 2013 DISTRIBUTION Audrey Leblanc : Arkadina Jean-Philippe Rozon : Trigorine Michel Bertrand : Sorine Pierre-Raphaël Roux : Medvedenko Louis Lacombe Petrowski : Treplev Marie-Luce Gervais : Macha Pascale LanthierBourbonnais : Paulina Véronique Lachance : Nina Mickael TétraultMénard : Dorn Gabriel Bombardier : Chamraïev ÉQUIPE DE CONCEPTION CHRISTIAN LAPOINTE CHARLOTTE GIRARD ANDRÉANE ROY Mise en scène Assistanat Dramaturgie & rédaction MAUDE PELLETIER DOMINIC DUBÉ JONATHAN T. SAUCIER PASCAL COUSINEAU CLAIRE RENAUD MARIE-ÈVE BERNARD ARIANE BRIÈRE/ EMMANUELLE BROUSSEAU JUSTIN D. SIMONE/ MARIE-FRANCE BEAUCHAMP ÈVE-LYNE BERTRAND/ GUILLAUME LUSSIER LAURIE CHARBONNEAU Direction de production Scénographie Costumes Lumières Accessoires Conception sonore Habilleur/habilleuse & aide aux costumes Machinistes & aide aux décors Manipulation des éclairages Manipulation du son et de la vidéo ENCADREMENT PÉDAGOGIQUE YVON BARIL ANGELA KONRAD MARIE-CLAUDE LEFEBVRE ANICK LABISSONNIÈRE VÉRONIQUE BORBOËN NANCY BUSSIÈRES NANCY TOBIN PHILIPPE POINTARD PIERRE PRZYSIEZNIAK NANCY TOBIN Assistance à la mise en scène, régie et direction de production Dramaturgie Voix et diction Décors Costumes Éclairages Conception sonore Accessoires Peinture scénique Conception sonore CRÉDITS MUSICAUX : Mammoth - Dimitri Vegas And Like Mike, Neon - Sander van Doorn, Prutataaa - Afrojack and R3hab, No Yellow Lines - Mount Sims, Illusions – Mista T, Primer – VenaCava, Daftastic - Dyro , Elements - Lindsey Stirling, ViLLΛGE – Takeover, Written Emotions – MitiS, Kick Out The Epic Motherfucker - Dada Life, Metaphor – Dyro, Does This Always Happen – Mogwai, Sensitive Data Chris Korda, Frag Out - DJ ASSASS1N, -Blasterjaxx Camp & Dave Till, Rock Like This- Julien H Mulder, Fragments Important : Il y aura utilisation d'un stroboscope pendant les représentations. À PROPOS DU METTEUR EN SCÈNE Christian Lapointe est une tête chercheuse : à la fois auteur, acteur et metteur en scène, il s’intéresse aussi à l’art de la vidéo, à la composition musicale et aux dispositifs interactifs. En 2000, il fonde le Théâtre Péril, avec lequel il développe en autodidacte sa pratique artistique singulière pendant quatre ans, avant de compléter une formation de mise en scène à l’École nationale de théâtre du Canada en 2005. Depuis, il partage son temps entre la création, l’écriture et la pédagogie. Il est aussi co-directeur artistique du Théâtre Blanc, artiste associé à Recto-Verso et cofondateur de CINAPS. Avec La Mouette, il monte sa première comédie. PROPOS DU METTEUR EN SCÈNE La pratique de Christian Lapointe s’oriente autour de deux courants distincts : le symbolisme et le performatif. Au départ, il s’intéresse à la dramaturgie et à l’esthétique symboliste en s’attaquant à des auteurs comme Yeats (Le chien de Culann) et Villiers de l’Isle-Adam (Axël). C’est à travers ce répertoire qu’il élabore la notion de paraphrase, qui consiste à exacerber les rapports d’immédiateté entre le réel et la fiction au moment de la représentation. Ces rapports d’immédiateté se font jour lorsque, à partir du texte dramatique qu’il énonce, l’acteur invente en son for intérieur un sur-texte qui traite de l’espace scénique et de ce temps, prégnant et présent, qui l’englobe lui, le public et tout ce qui se passe en scène et en salle durant la représentation. Puis, en empruntant aux codes de la performance et à l’esthétique dite in-yer-face, avec des spectacles comme Shopping and F***ing et Vu d’ici, Christian Lapointe poursuit plus avant le développement des rapports d’immédiateté, la performance étant un art de l’exacerbation du présent. C’est avec Limbes, en 2009, qu’il opère un rapprochement des deux pans esthétiques liés à sa pratique : le spectacle se déploie en trois fragments, 3 répétitions-variations du même texte, où les deux styles, d’abord présentés de façon cloisonnée, se rencontrent et se superposent lors du 3e fragment, non plus sous la forme de la confrontation, mais plutôt dans une dynamique de réconciliation. Avec La Mouette, on retrouve ce même rapprochement du symbolisme et des codes performatifs, mais cette fois, le metteur en scène cherche plutôt à opérer une réconciliation qui dépasse le stade esthétique : c’est à un exercice de friction entre le réel et la fiction qu’il se livre. Dès les premières minutes de La Mouette, le jeu d’immédiateté se divulgue de manière ostentatoire : l’ensemble des comédiens s’adresse directement à la salle avec les mots de Tchekhov, par l’entremise d’une discussion d’après-spectacle fictive. Avec ce jeu de paraphrase qui consiste à superposer et à réconcilier le temps de la salle et celui de la scène, c’est toute la mécanique théâtrale qui se trouve mise à nue, sans pour autant que la fiction théâtrale s’en trouve annihilée. En utilisant la partition dramatique tchekhovienne tout en exacerbant les rapports d’immédiateté qui dévoilent et déjouent les pièges du faire-semblant, Christian Lapointe cherche à opérer une réconciliation entre le réel et la fiction ou du moins, à maintenir un glissement permanent entre les deux, afin que se crée ce carrefour, cet espace de subjectivation et d’objectivation que le théâtre peut susciter, dans un partage constant entre les territoires de la frivolité et ceux de l’éternité. L’auteur/ANTON TCHEKHOV (1860-1904) Ce que les écrivains nobles prenaient gratuitement à la nature, les écrivains roturiers l'achètent au prix de leur jeunesse; écrivez donc un récit où un jeune homme, fils de serf […] lycéen puis étudiant entraîné […] à vénérer les pensées d'autrui, reconnaissant pour chaque bouchée de pain, maintes fois fouetté, […] montrez comment ce jeune homme extrait de lui goutte à goutte l'esclave, comment un beau matin, en se réveillant, il sent que dans ses veines coule non plus un sang d'esclave, mais un sang d'homme. 1 Tchekhov naît en 1860 et grandit à Taganrog, une petite ville de Russie au caractère inerte et oisif, à l'image de l'atmosphère de ses pièces. Petit-fils de serf affranchi, il connaît une enfance difficile marquée par la pauvreté, une éducation orthodoxe austère et le tempérament despotique de son père. Entre 1880 et 1884, il étudie la médecine, métier qu’il pratique assidument jusqu’au milieu des années 1890. Au départ, la littérature est donc pour lui une activité parallèle, un gagne-pain : la médecine n’étant que peu ou pas rémunérée. À partir de 1886, il collabore avec la revue Temps Nouveau, dirigée par Souvorine, et il y publie de nombreuses nouvelles. En tant que médecin, Tchekhov fait des rencontres qui lui inspirent ses personnages : comme Trigorine dans La Mouette, il collectionne les « matériaux vivants » dans son carnet. Il dépeint minutieusement les types qui composent la Russie de son époque : le bourgeois, l'instituteur, l'étudiant visionnaire, l'aristocrate dépassé, le serf affranchi qui ne sait quoi faire de sa «liberté», la femme lassée d'être « inutile », le professeur universitaire repu… Vers la fin des années 1880, il écrit sa première pièce, Platonov, qui restera à l’état de manuscrit, mais qui constitue toutefois un 1 Extrait d'une lettre de Tchekhov à Souvorine, le 7 janvier 1889 matériau dense, prolixe et qui contient les germes des pièces à venir ; c’est particulièrement vrai pour Ivanov, Oncle Vania et L’Homme des bois. De juillet à octobre 1890, Tchekhov fait un voyage à Sakhaline, une colonie pénitentiaire de Sibérie, à titre de médecin. Ses chroniques, Lettres de Sibérie, relatent les existences broyées, l’injustice et l'état d'asservissement des familles de bagnards. Il s’agit d’une expérience marquante pour Tchekhov : la dignité humaine est un thème fondamental qui traverse l’ensemble de son œuvre littéraire. Puis, de 1895 à 1904, il écrit les pièces qui seront montées au Théâtre d’Art de Moscou par le tandem Némirovicth-Dantchenko et Stanislavski : La Mouette, Oncle Vania, Les Trois Sœurs et La Cerisaie. La collaboration avec Stanislavski est une étape déterminante pour le passage à la scène du théâtre de Tchekhov ; c’est grâce aux mises en scène du Théâtre d’Art que sa dramaturgie novatrice a pu trouver un mode de représentation plus approprié. Toutefois, il convient de rappeler que Tchekhov admire la dramaturgie symboliste et qu’à travers sa collaboration avec le T.A.M., il manifeste à plusieurs reprises ses réserves concernant le naturalisme exacerbé de leurs mises en scène. Les personnages de Tchekhov se caractérisent par leur inachèvement : ils attendent ce qui n’adviendra pas et ils s'enlisent dans le temps. Les dernières pièces traitent de la fin de l’aristocratie et d’un monde en déliquescence : elles annoncent les révolutions à venir. Aux côtés d’auteurs comme Strindberg, Ibsen et Maeterlinck, le théâtre de Tchekhov prépare le terrain pour les écritures dramatiques du XXe siècle. Le vide, le vertige existentiel et la monotonie sont des éléments que l’on associe habituellement à sa dramaturgie. En 1904, à Badenweiler en Allemagne, Tchekhov meurt prématurément de la tuberculose, à l’âge de 43 ans. LA PIÈCE / LA MOUETTE Nous n'avons pas de politique, nous ne croyons plus à la révolution, il n'y a plus de Dieu, nous ne craignons plus les apparitions... Qui ne veut rien, n'espère rien et ne craint rien, celui-là ne peut pas être artiste. - Lettre de Tchekhov à Souvorine, 1892 L’action se situe à la campagne, au domaine de Sorine, un vieux fonctionnaire à la retraite. Chaque été, sa sœur Arkadina, une grande actrice quadragénaire sur le déclin, revient au domaine afin de se reposer du tourbillon de la vie mondaine. Cette fois, elle est accompagnée de son amant, Trigorine, un écrivain trentenaire, célèbre et déjà blasé. Au début de l’acte I, une estrade est dressée au bord du lac en vue du spectacle de Treplev, le fils d’Arkadina, qui vit chez Sorine. Les voisins et la famille intendante sont aussi présents : il y a Chamraïev, l’intendant rigide, cocu et passéiste, Paulina, sa femme, insatisfaite de son mariage, Macha, leur fille, endeuillée de sa propre vie et qui sombre dans l’alcool, Nina, la voisine, qui aspire à devenir une actrice célèbre, Dorn, le «docteur » quinquagénaire aux tendances philosophiques et finalement, Medvendenko, l’instituteur, dont les pensées métaphysiques sont freinées par les problèmes d’argent. Au lever de lune, le spectacle de Treplev commence. Il met en scène Nina qui psalmodie un monologue poétique, assise seule sur un rocher. Piqué à vif par les moqueries de sa mère, Treplev interrompt la représentation. Le conflit familial qui éclate entre la mère et le fils révèle un conflit de nature artistique : il oppose les formes anciennes et nouvelles, un monde sur le déclin et un autre qui peine à naître. Durant l’acte II, les amours univoques se dévoilent : Medvedenko aime Macha qui elle, aime Treplev qui, à son tour, aime Nina qui est séduite par Trigorine, qui lui, est aimé d’Arkadina. Suite à l’échec de sa pièce, Treplev s’assombrit. Par désoeuvrement, il tue une mouette, comme il projette de se tuer à son tour. À l’acte III, on achève les préparatifs du départ d’Arkadina, qui pressent qu’il est temps d’éloigner son amant de Nina et de Treplev : d’un côté, les jeux de séduction s’intensifient entre Nina et Trigorine et de l’autre, Treplev tente de mettre fin à ses jours après avoir provoqué l’écrivain en duel. En même temps, Macha se résigne à épouser Medvedenko. À la fin de l’acte III, Nina quitte tout pour Moscou, afin d’y vivre une liaison avec Trigorine et de devenir une actrice célèbre. Entre l’acte III et IV, deux années s’écoulent. Sorine se meurt et Dorn et Treplev ont demandé à Arkadina de revenir au domaine. Lorsque Trigorine et elle arrivent de la gare, les retrouvailles faussement allègres se font sous le voile des regrets ravalés. Pendant le souper, Treplev reste seul au salon, avec son oncle endormi. Nina surgit de manière imprévue. Elle tient des propos égarés et confus, puis elle repart brusquement, après avoir récité un extrait de la pièce de Treplev. Après son départ, Treplev déchire tous ses manuscrits et met fin à ses jours. * La Mouette est une comédie en 4 actes où les antagonismes tels que l’éphémère et l’éternité, la rupture et la filiation, la frivolité et la gravité, le grotesque et le tragique, la mouette et le corbeau se côtoient dans un subtil jeu de miroitement. C’est aussi une pièce en « forme d’entonnoir » : elle se caractérise par le passage d'un état de liberté et de possibilités ouvertes à un état d'enfermement et de stagnation. L'action se resserre sur elle-même jusqu’au coup de feu final : le suicide de Treplev. La figure de la mouette marquerait-elle le passage de l'humain dans un monde où il n'a pas de prise sur sa propre destinée ? La mouette est attirée par le lac, mais les profondeurs ne lui sont pas réservées. Elle témoigne d’une vie en surface; pas de plongée, pas de destination satisfaisante, qui fasse sens. Lancé comme une énigme, le « Je suis une mouette, non ce n'est pas ça... », que Nina répète à l’acte IV , pose notamment la question de l'ambiguïté entre le réel et la fiction. La figure de la mouette abattue cristallise l’inanité de la vie des personnages ; elle symbolise leur existence stagnante, entre les espoirs qui leur échappent et ceux qui s'arrêtent en plein vol. Ainsi la vie humaine est toujours marquée par le manque, puisqu'oscillant constamment entre le manque douloureux -le désir- et le manque du manque -l'ennui-, plus douloureux encore. La Mouette au Théâtre d’Art de Moscou Tchekhov écrit une première version de La Mouette durant l’automne de 1895. Elle sera d’abord jouée en 1896 au théâtre Alexandre de Saint-Pétersbourg. C’est un échec, personne ne comprend cette pièce étrange qui rompt avec la dramaturgie classique. En 1898, Némirovitch-Dantchenko, co-directeur artistique du Théâtre d’Art de Moscou, écrit à Tchekhov et lui demande la permission de monter La Mouette « avec une mise en scène habile, non banale et extraordinairement consciencieuse. »2 En collaboration avec Stanislavski, Tchekhov retravaille et abrège le texte. Présentée en décembre 1898, la mise en scène du T.A.M. est un énorme succès. Dans son Journal, Meyerhold, alors jeune acteur dans la production de Stanislavski, rapporte comment, tandis qu’il assistait à une répétition de La Mouette au Théâtre d’Art, Tchekhov s’est vivement opposé aux excès naturalistes de la production, tels que les coassements de grenouille, les stridulations des libellules et les aboiements des chiens : - Pourquoi tout cela ? demande Anton Pavlovitch d’un air mécontent. Cela fait réel, répond l’acteur. Cela fait réel, répète A. P. avec un sourire moqueur. Et il ajoute après une petite pause : La scène c’est de l’art. Kramskoï a magnifiquement représenté des visages, dans sa peinture de mœurs. Qu’adviendrait-il si, sur un de ces visages, on découpait le nez peint pour le remplacer par un vrai ? Le nez serait réel, mais le tableau serait gâché. […] la scène reflète la quintessence de la vie et il ne faut rien y introduire de superflu.3 Ces propos de l’auteur confirment qu’on aurait tort d’enfermer la dramaturgie de Tchekhov dans un carcan psychologisant et naturaliste, car elle se trouvait au carrefour du naturalisme et du symbolisme. Justement, parlant de cet écart entre les deux courants, il est amusant de souligner qu’au sein de la célèbre production du Théâtre d’Art de Moscou, Meyerhold incarnait Treplev aux côtés de Stanislavski, qui lui, jouait Trigorine… 2 Lettre de Némirovitch-Dantchenko, 25 avril-7 mai 1898. Propos de Tchekhov lors de la répétition de La Mouette au Théâtre d’Art de Moscou (11 septembre 1898), cité dans Le secret d’être ennuyeux c’est de tout dire. (1907) in Vsevolod Meyerhold, traduction de Béatrice Picon-Vallin, Actes Sud-Papiers, p. 35. 3 Anton Tchekhov faisant la lecture de La Mouette au Théâtre d’Art de Moscou en 1898 : NemirovitchDantchenko est debout à l’extrême gauche; assis au centre et lisant la pièce, Anton Tchekhov; à sa gauche immédiate, Konstantin Stanislavski; à la gauche de Stanislavski, Olga Knipper, la future femme de Tchekhov et à l’extrême droite, assis avec les bras croisés, Vsevolod Meyerhold. NOTES DRAMATURGIQUES Dans notre version, La Mouette commence par la fin, soit juste avant le suicide de Treplev. Au plan dramaturgique, ce réaménagement du texte implique le processus de restitution de la fable : le défi consistant à trouver les charnières et les pivots dans la pièce nous permettant de réintégrer progressivement le temps de la fiction. La Mouette traite du conflit entre les formes artistiques anciennes et nouvelles. Par le fait même, l’un des thèmes majeurs est celui de notre rapport à l’art et au théâtre en particulier, que ce soit en tant que spectateurs ou en tant que praticiens. En réaménageant le texte de cette façon, il s’agit de mettre à jour la mécanique théâtrale, pour que le théâtre s’interroge alors sur lui-même, à travers le temps de la représentation. Notre rapport à la langue suit ce processus de « dramaturgie à rebours ». Durant la discussion avec le public, la diction est légèrement relâchée, plus proche de celle de l’acteur qui l’énonce, tandis que lors du retour progressif vers la fable, elle s’adapte de plus en plus à celle des figures, jusqu’à ce qu’elle corresponde, à l’acte IV, à un niveau plus soutenu. S’en trouve ainsi déjoué le piège du rapport muséal qu’on pourrait entretenir à l’égard du théâtre de Tchekhov : les personnages de la pièce sont certes des archétypes du temps de l’auteur, mais nous avons cherché à les actualiser. Par ailleurs, durant la discussion, certaines expressions trop franco-françaises ont été modifiées, afin de rester au plus près de l’oralité québécoise des acteurs. Nous avons également transposé la plupart des chansons qu’interprètent Dorn et Sorine. Les airs de Tchaïkovski et les romances de Nekrassov, qui ne constituent pas des référents culturels communs pour notre public, ont cédé la place à des chansons aux résonnances plus familières. Outre le réaménagement textuel, nous avons aussi inséré, entre l’acte III et IV, une partie de la préface à la réécriture de La Mouette par Marguerite Duras. Cet ajout est un commentaire de l’auteure à propos des personnages centraux et des pièges de la pièce de Tchekhov. Ce n’est pas un hasard si c’est Paulina qui le dit : femme de l’intendant et au service de tous, elle est souvent éclipsée par la logorrhée des figures centrales de la pièce, telles qu’Arkadina, Nina, Treplev et Trigorine. Ainsi, en s’appropriant le commentaire de Duras durant ce bref hiatus, elle contribue au rapprochement du réel et de la fiction dans le spectacle : une figure empêchée par la loquacité des autres prend la parole et à travers elle, c’est aussi la jeune actrice qui s’empare du micro, suspend le temps de la représentation et critique le vedettariat qui relègue les autres artistes de la scène au second plan. Au-delà de cette mise en abyme, la préface de Duras traite également du rapport qu’entretiennent les lecteurs/spectateurs contemporains face à La Mouette. Elle explicite bien la disposition paradoxale dans laquelle nous nous trouvions durant le processus de création ; « jouer Tchekhov contre Tchekhov, afin de le servir » et ce, dans le souci de rejoindre un théâtre qui corresponde à l’époque et au milieu dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui. LA CONCEPTION La Mouette telle que nous la représentons n’est restituée qu'en partie, les deux premiers actes étant livrés sous la forme d'une discussion d'après-spectacle. Pour les concepteurs, il s’agissait de travailler avec la contrainte de la restitution: inventer une partie de la fable qui ne sera pas jouée en scène, en préserver les vestiges, se prêter au jeu du retour dans un souci de cohérence, travailler à rebours et remonter le fil du temps d’une fiction qui se déploie à mi-parcours, avec son lot de questions ouvertes. Une autre question s’est imposée en cours de conception : comment faire coexister l’intime et le cosmique ainsi que l’intérieur et l’extérieur, ces dialectiques propres au symbolisme et qui soustendent La Mouette ? En effet, comment faire émerger les questions d’ordre métaphysique, représenter l’irreprésentable qui se trame en filigrane et qui relève de la partition invisible sousjacente au texte de Tchekhov ? Nous nous sommes prêtés à des jeux d’optique et de projection afin de brouiller les frontières qui se dressent entre la volonté humaine et celle du monde, le visible et l’invisible. Comme la laterna magica qui fait apparaître des visions jusque-là gardées hors d’atteinte, le microcosme se jouxte au macrocosme par l’entremise de la caméra et d’un jeu de recadrage qui correspond à l’alternance entre le plan régulier, qui nous montre l’objet selon sa taille réelle et le plan rapproché, qui magnifie l’objet et les détails filmés. Par ce simple jeu d’échelle, il s’agit de prendre au mot le constat de Novalis selon lequel « les contrastes sont des analogies renversées »4, afin de suggérer le dépassement des contingences matérielles et de valser entre les trois cercles dont parle Peter Stein dans Mon Tchekhov : l’intime, le social et le cosmique. Avec ce procédé cinématographique, la vie et la mort se superposent et la nature assiste, imperturbable, aux drames humains : se révèle alors le monisme, qui consiste à percevoir l’univers comme un tout unique et qui traverse de manière évidente le théâtre de Treplev, et de façon plus subtile, La Mouette en entier. 4 Novalis, Fragments, (trad. Maeterlinck). In Maurice Maeterlinck, le symbolisme de la différence. Paul Gorceix, p.68. À propos de l’esthétique de la conception de La Mouette: l’action dramatique se transpose à l’époque actuelle. Nous avons choisi de nous éloigner de l’univers champêtre associé aux pièces de Tchekhov : le domaine de Sorine s’apparente davantage à un camping à l’allure clinquante et aux couleurs criardes. Après tout, c’est de la dérive et du désenchantement de notre époque dont il est ici question. PHILOSOPHIE ET THÉÂTRE Le monde en tant que chose en soi est une grande volonté, qui ne sait pas ce qu'elle veut; […] Le monde est ma représentation, et le monde est simple volonté. – Schopenhauer, 1814. Tchekhov a lu Le monde comme volonté et comme représentation d’Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XIXe siècle : ses idées traversent La Mouette et génèrent une valse entre l’intime et le cosmique, en particulier à l’intérieur de la pièce de Treplev. Les artistes symbolistes, appelés « décadents » en Russie, s’inscrivent en filiation directe avec la pensée et la vision de l’art de Schopenhauer. Par ailleurs, la pièce de Treplev est inspirée du style de ces poètes russes tels que Merejkovski, qui, en 1893, soit deux ans avant la création de La Mouette, publie un manifeste intitulé : Sur les causes de la décadence et sur les nouveaux courants de la littérature russe contemporaine. Il y expose une vision de l'art comme « […] un jeu autonome de l'homme avec ses PHILOSOPHIE ET THÉÂTRE Le monde en tant que chose en soi est une grande volonté, qui ne sait pas ce qu'elle veut; […] Le monde est ma représentation, et le monde est simple volonté. – Schopenhauer, 1814. Tchekhov a lu Le monde comme volonté et comme représentation d’Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XIXe siècle : ses idées traversent La Mouette et génèrent une valse entre l’intime et le cosmique, en particulier à l’intérieur du monologue de Nina dans la pièce de Treplev. Les artistes symbolistes, appelés « décadents » en Russie, s’inscrivent en filiation directe avec la pensée et la vision de l’art de Schopenhauer. Par ailleurs, la pièce de Treplev est inspirée du style de ces poètes russes tels que Merejkovski, qui, en 1893, soit deux ans avant la création de La Mouette, publie un manifeste intitulé : Sur les causes de la décadence et sur les nouveaux courants de la littérature russe contemporaine. Il y expose une vision de l'art comme « […] un jeu autonome de l'homme avec ses ressources expressives, ses rêves et aussi comme un outil d'exploration métaphysique. »5 Les mouvements décadents et modernistes explorent des formes nouvelles et nourrissent une conception incantatoire de la poésie, comme en témoigne le théâtre de Treplev. La dialectique schopenhauerienne se déploie ainsi : d’une part, la volonté humaine et de l’autre, la volonté universelle, « qui ne sait pas ce qu'elle veut ». Cette dernière correspond au monde en tant que chose en soi : elle échappe à la raison et elle regroupe les forces inorganiques, les espèces animales et humaines, toutes les choses, rien… cela ne va pas sans rappeler le monologue de Nina, dans la pièce de Treplev : Les corps des êtres vivants ne sont plus que poussière, la matière éternelle les a changés en pierres, en eau et en nuages, et leurs âmes se sont toutes fondues en une seule. […] Dans l’univers, rien ne reste constant, inchangé que l’esprit. […] dans cette lutte opiniâtre et cruelle contre le diable, source des forces matérielles, il m’est échu de vaincre, qu’alors la matière et l’esprit se fondront dans une harmonie grandiose et que s’accomplira le règne de la volonté universelle. 5 Anton Tchekhov. Oeuvres complètes : Chronologie. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1967. p. XXXIX. Lié à la pensée schopenhauerienne, le lac devient un élément central par la mise en tension de sa surface et de ses profondeurs ; il est le symbole de l'opposition entre la représentation que l’on se fait du monde et le monde tel qu’il est, c’est-à-dire insaisissable. Ainsi, dans La Mouette, la surface est fondamentale : surface du lac et surface de la mince pellicule de la raison, faite de constructions, de représentations, de miroitements, de projections, d'illusions et d'ambitions fragiles. La motivation humaine est opposée à la volonté universelle; chaotique, sans fondement, liée à l'intuition, à la nature, à l'origine (vie et mort) et insondable comme les profondeurs du lac. Schopenhauer évoque aussi les pièges de la volonté humaine qui poussent l'individu à passer d'un désir insatisfait à un autre, comme le font les personnages de La Mouette : « [...] l'être, pris dans un élan véhément de sa volonté, laquelle est son origine et son essence, saisit les voluptés et les jouissances de la vie, s'y accroche fermement, et ne sait pas que c'est précisément par cet acte même de sa volonté qu'il saisit et embrasse aussi toutes les douleurs et tous les tourments de la vie dont la vue l'horripile. » 6 Ici pointe la modernité de la dramaturgie de Tchekhov, ce que Jean- Pierre Sarrazac nomme le drame-de-la-vie, par opposition au drame-dans-la-vie7. Dans La Mouette, il n'y a pas de héros et les personnages ne sont pas maîtres de leurs destinées ; ils jouent le drame de leurs propres vies. À l’acte IV, la réplique suivante de Sorine illustre bien cette idée : Tenez, j’ai un sujet de récit pour Kostia. Le titre : “L’homme qui a voulu”. L’homme qui a voulu. Quand j’étais jeune, dans le temps, j’ai voulu devenir un homme de plume – et ça ne s’est pas fait; j’ai voulu parler avec distinction, et j’ai parlé comme un cochon […] j’ai voulu me marier – je ne me suis pas marié; j’ai toujours voulu vivre en ville – et voilà, je finis ma vie à la campagne, et tout. La pièce de Tchekhov s’attarde donc à cette impuissance de la volonté humaine dont traite Schopenhauer : les personnages luttent, ils mentent, ils « auraient bien voulu », mais la vie leur échappe. 6 7 Schopenhauer. Le monde comme volonté et comme représentation I. Gallimard, 2009, p. 657. Jean-Pierre Sarrazac. Poétique du drame moderne. Seuil, 2012, p. 65. RÉSONNANCES DRAMATURGIQUES Flammarion8 […] que nous soyons une fois pour toutes affranchis de tout préjugé sur la prétendue importance de notre monde, afin que nous sentions bien surtout que notre patrie est tout simplement un globe mobile emporté dans l’espace, véritable jouet des forces cosmiques, courant à travers le vide éternel vers un but qu’elle ignore[…] Il est impossible de considérer froidement cette réalité sans être frappés de l’étonnante et inexplicable illusion dans laquelle sommeille la majeure partie de l’humanité. Un jour, le voyageur, errant sur les rives de la Seine, s’arrêtera sur un monceau de ruines, cherchant la place où Paris aura pendant tant de siècles répandu sa lumière ; peut-être éprouvera-t-il, pour retrouver ces lieux autrefois célèbres, la même difficulté que l’antiquaire éprouve aujourd’hui à reconstituer la place de Thèbes et de Babylone. La Mouette Monologue de Nina : […] en un mot, toutes les vies, toutes les vies, toutes les vies, leur triste cycle accompli, se sont éteintes… Voici déjà des milliers de siècles que la terre ne porte plus un seul être vivant, et cette pauvre lune allume en vain son fanal. […]Le vide, le vide, le vide. […] Tel un prisonnier jeté dans le vide d’un puits profond, j’ignore où je suis et ce qui m’attend. Medevedenko : Et avant que l’Europe ne soit arrivée à des résultats, l’humanité, comme l’écrit Flammarion, mourra suite au refroidissement des hémisphères terrestres. Sorine : D’ici deux mille ans, plus rien ne sera. Treplev : Et bien qu’on nous représente ce rien. Arkadina : Soit on dort. Auteur et astronome Français du XIXe siècle, c’est aussi le frère d’Ernest Flammarion, le fondateur de la maison d’édition éponyme. En 1880, Camille Flammarion écrit un ouvrage de vulgarisation astronomique, L’astronomie populaire, qui devient un best-seller international à l’époque. Tchekhov y fait quelques fois référence dans La Mouette. Cet ouvrage est traversé d’un imaginaire de la fin qui trouve encore écho aujourd’hui : fin de l’humanité, insignifiance de l’humain par rapport à l’univers, refroidissement des pôles, etc. 8 Illustration tirée de L’astronomie populaire de Flammarion, 1880 LA RUSSIE DE TCHEKHOV Depuis l'enfance, je crois au progrès et je ne peux pas ne pas y croire, car la différence entre l'époque où l'on me battait et l'époque où l'on a cessé de me battre a été terrible... […] La raison et la justice me disent que dans l'électricité et la vapeur il y a plus d'amour de l'homme que dans la chasteté et l'abstinence. -Lettre de Tchekhov à Souvorine, 1894 Avant l’abolition du servage en Russie, 90% de la population russe est constituée de paysans, dont 40% sont des serfs.9 La loi du servage est consacrée en 1649 et répond à une logique féodale : les seigneurs cherchent à restreindre les tendances nomades des paysans qui leur sont inféodés. En d’autres mots, à compter de cette date, le paysan appartient désormais à son propriétaire foncier : il devient son « âme »10. Certains parviennent à amasser une somme suffisante au rachat de leur liberté : c’est le cas du grand-père de Tchekhov. Le père, quant à lui, est un épicier qui n’arrive pas à gagner un salaire suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Les questions de la subsistance, de la liberté et de la dignité humaine, si chères à Tchekhov, sont donc intimement liées au contexte socio-politique de la Russie du XIXe siècle et à cet état d’esclavage dans lequel est plongée la majorité du peuple russe. 1861 : Un an après la naissance de Tchekhov, le tsar Alexandre II abolit le servage, avant que la population ne l’exige par la force. Or, cette liberté offerte n'est en vérité que symbolique ; les serfs doivent racheter leurs terres, à peine assez grandes pour assurer leur subsistance et les dettes qu’ils contractent les maintiennent dans un état de pauvreté extrême. Ceux qui décident de s'installer en ville font face aux désagréments d’une nouvelle forme d'esclavage, celui de l’ouvrier non syndiqué. Le règne d’Alexandre II apporte tout de même son lot de réformes : les zemstvos sont créés en 1864. Il s’agit de petites instances politiques régionales constituées de propriétaires terriens et qui veillent surtout à la mise sur pied et à l’entretien des écoles, des routes et des 9 Averil King. Isaak Levitan, Lyrical Landscape. Philip Wilson Publishers, 2004. p. 16. En Russie, le mot « âme » était employé pour désigner un serf mâle. Voir Les âmes mortes, de Gogol. 10 hôpitaux. Dans La Mouette, à l’acte III, le personnage de Sorine, propriétaire du domaine et conseiller d’état retraité, désire prendre le train pour assister à la fondation du zemstvo de sa région. Construction du réseau ferroviaire transsibérien, 1891-1901 1881 : Le tsar Alexandre II est assassiné par un groupe nihiliste révolutionnaire, le Народная воля ou « Volonté du peuple ». Son fils, Alexandre III lui succède et instaure un régime contreréformiste afin d’empêcher de nouvelles insurrections : la presse est censurée et les syndicats sont interdits. Les membres des groupes intellectuels révolutionnaires sont emprisonnés et envoyés au bagne en Sibérie. Pendant 20 ans, une tension latente s'accumulera en Russie : insatisfaction des paysans, ouvriers, et serfs affranchis, famines, choléra et typhus. Toutefois, il ne se produira aucun soulèvement notoire entre 1882 et 1905, période durant laquelle Tchekhov écrit ses pièces et ses nouvelles. Bien que l’agriculture demeure l’activité économique principale du pays, c’est une époque d’industrialisation massive, surtout à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Le premier tronçon du réseau ferroviaire transsibérien est réalisé entre 1891 et 1901. Le tsar Nicolas II monte au pouvoir en 1894, et Tchekhov écrit La Mouette en 1895. Par ailleurs, les règnes d'Alexandre III et de Nicolas II sont marqués par l'éclosion de la classe moyenne en Russie, une petite-bourgeoisie qui est admirablement dépeinte chez Tchekhov, comme en témoignent les personnages de La Mouette. Derrière le débat opposant les formes artistiques nouvelles et anciennes qui traverse la pièce, on peut également percevoir les tensions générées par le progrès industriel de l’époque : la bourgeoisie, l’industrialisation et le réseau ferroviaire se développent en parallèle du déclin de l’aristocratie appauvrie dont Tchekhov nous dresse le portrait dans La Cerisaie en 1904, juste avant de mourir. 1905 : L'insurrection populaire de 1905 est réprimée dans le sang par l'armée blanche. Cette révolution avortée marque la fin d'une époque. Par ce premier soulèvement des masses, l'autocratie tsariste est mise en péril : elle devient une monarchie parlementaire et l'institution de la douma11 voit le jour. Tchekhov aura donc vécu durant cette période d’accalmie intermédiaire, caractérisée par une crise latente et qui prépara le terrain aux grandes révolutions et utopies bolchéviques à venir. 11 Petites instances politiques provinciales à valeur consultative. Douma vient du mot russe [doumat], qui signifie penser. Les sommes amassées par la vente des billets sont remises à la Fondation UQAM et servent à financer des bourses pour les étudiants de nos programmes. LES ÉTUDIANTS EN JEU ONT ÉTÉ FORMÉS PAR : Marie-Claude Lefebvre/Pascal Belleau (Techniques vocales) /Robert Dion/Robert Drouin/Phong Doan (Travail corporel) Martine Beaulne/Anick Bergeron/Lise Roy/Jacques Lessard/Maxime Denommée /Peter Batakliev/Alain Fournier/ Lu Suosen (Interprétation) Anne-Josée Boudreault (Travail devant la caméra) Jacques Lessard/Jean-Frédéric Messier (Processus de création) Angela Konrad/Marie-Christine Lesage/Guy Beausoleil/Alexandre Cadieux/Stéphane Lépine (Théorie) Alain Baril/Pierre Rousseau (Organisation et gestion d’un groupe de production théâtrale) LES ÉTUDIANTS EN SCÉNOGRAPHIE ONT ÉTÉ FORMÉS PAR : Claire Lamarre/Azraelle Fiset (Travail d’atelier et technique de scène) Nancy Bussières (Éclairage) Nancy Tobin/Claude Cyr (Son) Yves Labelle (Vidéo) Anick La Bissonière (Conception de décors) Linda Brunelle/Anne-Marie Matteau (Conception de costumes) Pierre Przysiezniak (Peinture scénique) Yvon Baril/Harold Bergeron/Kareen Houde (Direction technique, direction de production) Pierre Rousseau (Organisation et gestion d’un groupe de production théâtrale) Patrick Martel (Marionnettes) MarieChristine Lesage/Guy Beausoleil/Alexandre Cadieux/Stéphane Lépine/Benoit Gauthier (Théorie) LES ÉTUDIANTS EN ÉTUDES THÉÂTRALES ONT ÉTÉ FORMÉS PAR : Angela Konrad/Marie-Christine Lesage/Émilie Martz-Kuhn/Guy Beausoleil/Alexandre Cadieux/Stéphane Lépine /Benoit Gauthier (Théorie) Geneviève Billette (Écriture) Angela Konrad (Mise en scène) Pierre Rousseau , Alain Baril (Organisation et gestion d’un groupe de production théâtrale) Nancy Bussières/ Claire Lamarre (Techniques de scène) Yvon Baril/ Pierre Rousseau (Direction technique, direction de production) L’École accueille cette année les metteurs en scène suivants : Christian Lapointe, Catherine Vidal, Jacques Lessard, Maxime Denommée, Louis-Karl Tremblay et Christian Vézina DIRECTION DE L’ÉCOLE ALAIN FOURNIER MARIE-CHRISTINE LESAGE CAROLE MARCEAU ALAIN FOURNIER MARTINE BEAULNE Direction de l’École supérieure de théâtre Direction de l’unité des programmes de cycles supérieurs Direction du programme de premier cycle Direction artistique PERSONNEL DE SOUTIEN AZRAËLLE FISET STAN KWIECIEN YVES HALLÉ LUC MALTAIS SYLVAIN RATELLE GUY ROUILLARD PIER VINCENT RIVARD LUCIE MATTE GILLES-FRANÇOIS THERRIEN MONIQUE THERRIEN SARAH GABRIELLE YVES GEMME ALAIN LABADIE CLAUDIE GAGNON Responsable de production Responsable des salles de théâtre Technicien de scène Technicien de scène Technicien de scène Chef d’atelier de décors Technicien d’atelier de décors Chef d’atelier de costumes Coupeur Couturière Couturière stagiaire Appariteur Appariteur Assistant technique à la production stagiaire Cette production a été réalisée dans le cadre des cours suivants Production dirigée et Travail d’interprétation CHRISTIAN LAPOINTE / Production de spectacle YVON BARIL / Techniques scéniques CLAIRE LAMARRE / Atelier de production décors et costumes AZRAËLLE FISET REMERCIEMENTS : Sylvio Arriola, Linda Brunelle Autres productions à venir à l’École supérieure de théâtre Mademoiselle Julie, de Strindberg, traduction française de Boris Vian, mise en scène de Catherine Vidal, production des finissants en jeu, en scénographie et en études théâtrales de l’École supérieure de théâtre, du 13 au 16 novembre 2013 Occupation théâtrale, exercice public des étudiants du profil enseignement sous la direction de Ney Wendell Cuhna De Oliveira, décembre 2013 Production théâtrale en milieu scolaire, présentation publique du travail des étudiants du profil enseignement, sous la direction de Gilles Philippe-Pelletier, décembre 2013 École supérieure de théâtre Pavillon Judith-Jasmin, local J-2335 405, rue Sainte-Catherine Est Montréal (Québec) H2L 2C4 www.theatre.uqam.ca