© DR Vendredi 14 octobre 12h30 Espace Panoramique I 1h Sur la grand-route d’Anton tchekhov Traduction André Markowicz et Françoise Morvan Interprétée par les étudiants de la Classe d’Art Dramatique du Conservatoire à Rayonnement régional Perpignan Méditerranée, sous la direction de Christophe Caustier. avec Lise Barbé, Justine Baston, Juliane Coizet, Lucas Ferrer, Laurent Giacalone, camille herrera, Auria carteau, Philippe Parenty, Marlis Rochefort, didier Schneider, Kevin Ouadhi et Thomas Billotet. L’ACHAT DU CUIVRE de Bertolt Brecht vendredi 27 janvier - 12H30 En écho aux représentations de La Résistible ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht. ELECTRE #3 d’après Eschyle, Sophocle et Euripide vendredi 28 avril - 12H30 En écho aux pièces du diptyque Des Mourants : Inflammation du verbe vivre & les Larmes D’Œdipe de Wadji Mouawad. Une pièce chorale E n cherchant une pièce qui pourrait avoir un lien avec La Mouette j’ai relu Sur La Grand-route de Tchekhov. Cette pièce chorale de 55mn où toute l’action se déroule en une soirée dans un lieu unique, m’avait interpellé depuis longtemps. On y voit une communauté d’hommes et de femmes de conditions très pauvres réfugiés dans une auberge au milieu de nulle part, où ils passent la nuit sur des bancs pour les plus chanceux ou à même le sol. Ils ont des histoires personnelles très diverses mais ils sont réunis par un violent orage au dehors. Seuls quelques personnages interviennent du dehors, sinon toute l’action est un huis-clos pendant lequel le drame intime de Sémione Serguéïévitch Bortsov va éclater aux yeux de tous. Bortsov, ancien grand propriétaire ruiné est un homme brisé. Il fait partie des « clients » de passage de cette auberge. Tout le sépare de cette communauté, il est même présenté comme un marginal : il n’a pas du tout le même statut social, il est ivre et en manque d’alcool, il est porteur d’un drame personnel terrible. Il va traverser l’humiliation en mendiant pour de l’alcool. Lorsque son histoire malheureuse sera révélée à tous, il semble toucher le fond, pour enfin se faire accepter par cette communauté humaine qui finit par fraterniser avec lui et même s’identifier à lui. Les coups de théâtres sont nombreux au cours de ce « temps arrêté », de ces personnages autour du thème de la reconnaissance et du dévoilement cher à Tchekhov qui se plaît à mettre en scène trois rencontres improbables dans cette pièce dont la puissance graduelle ne cesse de progresser jusqu’à l’éclatement final. Un projet pédagogique Pédagogiquement, Sur la Grand-route nous permet d’explorer un sens du collectif très fort puisque l’action est chorale et à la fois de jouer des personnages très marqués, entraînant les acteurs entre composition et vérité dans une situation unique mais en constante évolution. Christophe Caustier Anton Tchekhov (1860-1904) A nton Pavlovitch Tchekhov (en russe: Антон Павлович Чехов) est un écrivain russe. Il étudie la médecine à l’université de Moscou et commence à exercer à partir de 1884. Se sentant responsable de sa famille venue s’installer à Moscou après la faillite du père, il cherche à augmenter ses revenus en publiant des nouvelles dans divers journaux. Le succès arrive assez vite, mais il ressent les premiers effets de la tuberculose, qui le contraint à de nombreux déplacements pour trouver un climat qui lui convienne mieux que celui de Moscou. En 1878, Tchekhov rédige pour la première fois une pièce de théâtre, laquelle doit avoir pour titre Sans Père et est dédiée à Maria Iermolova, une actrice renommée qu’il admire. Mais cette pièce ne rencontre aucun écho favorable à Moscou . Dans les années 1890, Tchekhov se consacre à la dramaturgie. En 1887, il assiste à la création de sa première grande pièce, Ivanov. Entre 1888 et 1889, il écrit plusieurs petites pièces en un acte ainsi que L’homme des bois qui, une fois remaniée en 1896 sous le nom d’Oncle Vania, devient et demeure encore aujourd’hui une de ses pièces les plus connues. Bien que refusant l’engagement politique, il est extrêmement sensible à la misère d’autrui. Il ouvre des dispensaires, soigne gratuitement les plus pauvres, et favorise la création de bibliothèques. En 1890, malgré la maladie, il fait un séjour d’un an au bagne de Sakhaline pour témoigner des conditions d’existence des bagnards (L’île de Sakhaline, 1891). Trois ans avant sa mort, il se marie avec Olga Knipper, une actrice du Théâtre d’art de Stanislavski. Il meurt en Allemagne, lors d’une cure dans un sanatorium, à l’âge de 44 ans. Dans l’oeuvre de Tchekhov, les personnages sont terriblement humains, égarés entre leurs regrets et leurs espoirs. Les nouvelles d’abord (près de 650), le théâtre ensuite (La Mouette, La Cerisaie), font de Tchekhov, de son vivant, une gloire nationale russe, à l’égal de Dostoïevski et de Tolstoï. Pour l’histoire... D e même que Tchekhov est l’auteur de nouvelles qui sont devenues les modèles du genre, il a composé des “petites” pièces qui, étudiées par tous les élèves des conservatoires et écoles de théâtre, sont parmi les plus grandes du répertoire mondial. Il les a écrites pour la plupart en 1888 et 1889, soit entre la première et la deuxième version d’Ivanov, au moment où il s’interrogeait avec le plus d’acuité sur le théâtre. Exemples de finesse et de légèreté, ces courtes pièces sont souvent des transpositions de nouvelles d’une densité particulière, comme dans le cas de Sur la grand-route (1884), “étude dramatique” qui est un véritable chefd’œuvre. Cette courte pièce tirée des pièces en un acte de Tchekhov est écrite à partir d’une de ses nouvelles En Automne. Tchekhov l’a qualifiée « d’étude dramatique » c’est-à-dire de pièce courte non comique. Il mène ici une expérience d’écriture libre à partir d’une idée. C’est sa deuxième pièce, écrite à 24 ans, six années après Platonov. Découverte sur le tard car interdite par la censure en 1884, elle n’a jamais été jouée de son vivant. Dans une auberge au bord d’une route déserte, des personnages de tous horizons et de toutes conditions sociales se retrouvent à l’abri pendant une nuit d’orage. Cette pièce est en toile de fond une peinture sociale de cette immense Russie rurale et croyante de la fin du XIXème siècle. Un drame personnel et passionnel va se dévoiler à tous dans cet espace où public et privé se confondent. «Le héros de Tchekhov… il n’y en a pas.» (…) Dans tout ce qu’a écrit Tchekhov, vous ne trouverez pas un seul héros. Pas de héros. Tout Tchekhov est là. Il nous montre la vie telle qu’elle est. Il nous parle de ces hommes, de ces femmes que nous voyons partout et toujours... Dans l’immense Russie, il a su voir et comprendre tous ceux qui ne représentent rien d’extraordinaire, qui ne sont pas des héros, mais qui forment la Russie. Il allait dans les coins les plus perdus de la Russie et il regardait comment vivent là-bas les êtres humains, ce qu’ils font, ce qu’ils pensent. Et il nous raconte tout cela. Que de forces, que d’amour, que de larmes et de souffrances il a trouvé dans ces endroits inconnus ! Mais cette force et cet amour ne font pas de grandes actions, ne forment pas des héros — non, tout reste là-bas, dans cette petite ville perdue, tout vit ignoré de tous, enseveli sous la neige, étouffé par la vie. Mais cela n’en existe pas moins. Et ces êtres qui souffrent, et qui aspirent, et qui auraient pu devenir grands, accomplir des actions héroïques, ces êtres ne sont-ils pas dignes aussi de notre attention ? Ce sont ces êtres-là que Tchekhov a choisis pour nous les montrer, pour nous dire que ces inconnus de la grande vie qu’il a profondément aimés sont dignes d’être vus de plus près, que c’est peut-être, précisément, dans leurs âmes que nous trouverons la «vraie» beauté, le «véritable amour». Georges Pitoëff, 1939, in Silex n°16, réédition, Le théâtre des Idées, Gallimard, 1996, p. 2 Autour des représentations du spectacle La Mouette, nous vous convions également à deux autres rendez-vous en partenariat avec L’ Institut Jean Vigo. Projections Mardi 25 octobre à 19h10 -Institut Jean Vigo ANTON TCHEKHOV 1890 de René Féret – France 2015 – 1h38 Jeudi 27 octobre à 19h10 -Institut Jean Vigo NAChMITTAG de Angela Schanelec – Allemagne 2007 – 1h37 d’après La Mouette d’Anton Tchekhov Institut Jean Vigo Renseignements / tarifs : 04 68 34 09 39 salle marcel oms, arsenal 1, rue Jean Vielledent – perpignan www.inst-jeanvigo.eu LA MOUETTE Anton Tchekhov / Thomas Ostermeier mardi 18 octobre - 20H30 mercredi 19 octobre - 19H Le Grenat I 2h30 I de 10€ à 29€ L’amour, ses manques, ses opportunités : c’est ce qui retient l’attention d’Ostermeier dans La Mouette de Tchekhov, sans doute la plus connue et la plus jouée des pièces de l’auteur russe. Avec son théâtre engagé, vivant et généreux, Thomas Ostermeier revitalise la scène européenne et ses auteurs. le directeur artistique de la mythique Schaubühne de Berlin rend charnels et essentiels tous les textes auxquels il se mesure.