AD 1 Word

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CHAPITRE 1 :
LES ANTIDEPRESSEURS
Les médicaments antidépresseurs exercent une action favorable sur l'humeur dépressive
pathologique. Leur utilisation n'est pas justifiée dans les états de tristesse non pathologiques
(deuil, réaction d'adaptation…).
1. HISTORIQUE :
Existe depuis 1957. Découverts à partir de l’effet de l’Iproniazide chez les tuberculeux
déprimés.
2. MECANISME D’ACTION :
a) CARTOGRAPHIE :
La Dopamine joue sur le contrôle moteur et la
motivation.
La Noradrénaline est impliquée dans l’émotion.
La Sérotonine joue sur l’impulsivité et la
régulation des comportements.
b) HYPOTHESE BIOLOGIQUE :
La biologie me
paraît simple. Je
m’inquiète…
La prescription des antidépresseurs est basée sur
l’hypothèse, qu’au cours de la dépression existe un
déficit des neuromédiateurs dans le cerveau.
Il s’agit surtout de la sérotonine, de la noradrénaline et
de la dopamine.
CASCADE NEUROBIOCHIMIQUE :
Les neurones sérotonine sont peu sensibles aux stimulations externes ; ils gardent une activité
régulière, qui leur confère un rôle de régulation.
Les neurones noradrénaline sont très sensibles à tous changements dans l’environnement ; ils
réagissent en présentant une activité en bouffées à chaque stimulation émotionnelle.
Les neurones dopamine ne réagissent que lorsque la stimulation a pris une signification au cours
des expériences vécues par l’individu.
. Les systèmes DA participent de façon prépondérante aux processus de renforcement et de
récompense. L’anhédonie et le ralentissement sont des signes fréquents chez le déprimé. Il est
donc probable que les antidépresseurs interviennent in fine en rétablissant une transmission DA
fonctionnelle.
Les produits qui agissent directement sur la DA sont inefficaces pour la dépression
(amphétamine par exemple). Il semble essentiel d'agir en amont sur les systèmes de régulation
(sérotonine).
Le délai d’action thérapeutique des antidépresseurs correspondrait au temps nécessaire pour que
toute la chaîne d’interactions se rétablisse.
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MODE D’ACTION SYNAPTIQUE :
Les antidépresseurs corrigent l’hypofonctionnement synaptique :
Les IMAO (inhibiteur de la
mono amine oxydase) : Ils
agissent en inhibant la
dégradation des monoamines.
IMAO non sélectif, type
Marsilid, mais effets
secondaires dangereux : crise
HTA paroxystique si prise de
Tyramine (alcool, fromages
fermentés, fèves…), quasi
abandonnée en France.
IMAO sélectif : type
Moclamine, bonne tolérance
mais effet antidépressif moyen.
LES TRICYCLIQUES (type
Anafranil) : Ils agissent sur
l’inhibition de la recapture de
la sérotonine et de la
norarénaline,
Ils ont également d’autres
interactions responsables de la
majorité des effets secondaires
(effet anticholinergique
responsable de la majorité des
effets secondaires indésirables ;
effet antihistaminique :
entraînant un effet sédatif ; effet
adrenolytique responsable de
l'Hypo TA).
Les antidépresseurs agissent au niveau de la synapse :
LES NOUVEAUX
ANTIDEPRESSEURS :
Molécules propres, type
«frappe chirurgicale ». Donc a
priori peu d’effet secondaire
Les IRS (inhibiteur sélectif de
la recapture de la sérotonine),
type Prozac agissent
sélectivement sur la sérotonine.
Les NASSA (noradrénaline et
sérotonine sélective action),
type Effexor les plus récents
agissent sélectivement sur la
sérotonine et la noradrénaline.
Ils auraient théoriquement plus
d’efficacité.
Du Prozac, s’il
vous plaît !
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3. CLASSIFICATION: QUEL ANTIDEPRESSEUR CHOISIR :
II n'existe aucun critère reconnu au plan international pour le choix d'une classe
d'antidépresseur lors d'un premier épisode dépressif. Cependant, on peut noter que :
•
Les Tricycliques bénéficient du recul important acquis dans leur prescription et de la
régularité de leur efficacité (70 % des cas environ) dans les épisodes dépressifs majeurs, y
compris les formes sévères.
Ils entraînent des effets anticholinergiques (risque de confusion mentale, glaucome,
troubles urinaires), une toxicité cardiaque et des effets adrénolytiques (hypotension
orthostatique).
•
Les IRS et les autres antidépresseurs ont en commun une meilleure tolérance avec des
effets atropiniques moindres ou nuls et une absence de toxicité cardiaque. Ceci facilite
leur prescription, au prix d'une efficacité moins régulière.
IMAO
Marsilid
SELECTIF
Humoryl
Moclamine
Cp
+
+
+
TRICYCLIQUE
Anafranil
Tofranil
Surmontil
Laroxyl
Quitaxon
Defanyl
Stablon
APPARENTE
Athymil
Ludiomil
Vivalan
H/A/S
5/4/6
5/4/6
3/7/6
4/8/4
3/9/3
Cp
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
Gtte Inj
+
+
+
+
+
+
+
+
IRS
* Prozac 20
Séropram 20
Déroxat
Zoloft
* Floxyfral
Cp Gtte Inj
+ +
+ +
+
+
+
+
+
+
NASSA
* Effexor
Ixel
* Norset
+
+
+
(Psy Bio N°29 p 73. H= humeur; A= anxiolyse; S= effet secondaire).
4. POSOLOGIE. COMMENT PRESCRIRE :
Quelle que soit la classe d'antidépresseur choisie, l'action
spécifique sur l'humeur ne commence à se manifester
nettement qu'après un délai de 10 à 20 jours, et à posologie
suffisante, Ainsi un traitement antidépresseur ne devrait pas
être interrompu pour raison d'inefficacité avant 4 semaines.
Posologie : environ 75 à 150mg pour les tricycliques.
Souvent 1 à 2cp pour les nouveaux antidépresseurs. ½ dose
chez la personne âgée, mais variable selon le métabolisme
(sensibilité individuelle, interaction…).
Un épisode dépressif majeur nécessite un traitement
minimum de six mois pour éviter les rechutes. Arrêt du
traitement : la diminution de la posologie doit être lente, par
paliers de 15 jours, afin de prévenir tout risque de réactions
de sevrage.
*
*
*
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5. INDICATIONS DES ANTIDEPRESSEURS :
•
•
•
Troubles Dépressifs : Tous les troubles dépressifs de l'humeur. Action également de
prévention de rechute.
Troubles anxieux : Différents troubles anxieux répondent aux antidépresseurs en
particuliers le trouble panique et l'agoraphobie, la phobie sociale, le trouble anxieux
généralisé.
Trouble de l'impulsivité : Indication récente et en voie de développement. Les troubles
obsessionnels et compulsifs, les conduites agressives et les troubles alimentaires.
6. EFFETS INDESIRABLES :
Ce ne sont
que des bons
produits
naturels.
Si les précautions d’emploi sont respectées les
antidépresseurs sont dans l’ensemble bien
tolérés.
a) EFFET PSYCHIATRIQUE : (tous les AD)
- Levée de l’inhibition et risque de passage à l’acte suicidaire surtout en début
d’amélioration (après 15 j).
- Virage maniaque dans les troubles bipolaires.
- Activation d’un délire.
b) EFFETS SOMATIQUES:
♦ Avec les AD tricycliques (effet anticholinergiques):
- Etat confusionnel(signe plus fréquent en fin de journée)Risque augmenté si
association avec d’autres psychotropes.
- Tremblement fin des mains et de la langue et dysarthrie.
- Sécheresse buccale. Elle favorise la survenue d’une candidose, de carie dentaire.
- Constipation: attention aux plaintes hypochondriaques(risque de fécalome).
- Hypotension orthostatique. Le sujet âgé y est très sensible.
- Prise de poids.
- Sécheresse oculaire.
- Perturbation de l'accommodation.
- Augmentation de la tension intra-oculaire : CI glaucome à angle fermé.
- Rétention urinaire : CI adénome prostatique.
- Dysurie possible avec tous les AD.
♦ Avec les AD IRS :
- Hyponatrémie associé avec une natriurèse élevé (csq : état confusionnel /convulsion).
Souvent en début de traitement, l’été ,association avec les diurétiques.
- Nausées fréquentes.
- Syndromes extra pyramidaux, dystonie sous IRS surtout chez les personnes âgées
présentant des troubles neurologiques(démences dégénératives, Parkinson…).
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SURVEILLANCE CLINIQUE
•
Surveillance évolution clinique surtout dans les 3 premières semaines.
•
Prise TA régulière, lever progressif.
•
Transit : attention aux plaintes hypochondriaques répétées qu'on n'écoute
plus…risque de fécalome.
•
Hygiène dentaire à surveiller ; prise de boisson abondante ; mastication d’un corps
étranger : bonbon acidulé (sans sucre).
•
Trouble de la vue : ne pas faire changer de lunettes, larmes artificielles.
•
Diurèse (surtout les hommes).
•
Hydratation suffisante quotidienne ; 1½ l d'eau par jour minimun ; surtout l'été.
•
Surveillance de l'apparition rapide d'un trouble de la vigilance ou de signes
confusionnels ; survenu plus fréquente en fin de journée (désorientation T-S,
modification du rythme veille sommeil, anxiété le soir…).
•
Sauf effet secondaire important un traitement antidépresseur ne devrait pas être
interrompu pour raison d'inefficacité avant 4 semaines. Dans la très grande
majorité des cas il n'y a aucune raison d'associer 2 ou plus antidépresseurs. Ne pas
hésiter à demander au médecin une explication de sa prescription.
•
Un traitement dure environ 6 mois après une rémission complète. Demander une
réévaluation du traitement régulièrement.
C’est beaucoup
plus cool la
Psychanalyse !
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