L A L E T T R E L E D ’ I N F O R M AT I O N T T R E (3 numéros par an) janvier 2006 N°17 Editorial suite en page 10 Cœur et sport SOMMAIRE Si l’on en croit le dictionnaire, le mouvement peut se définir par l’action ou la manière de se mouvoir, de déplacer le corps, une partie du corps ; il se définit encore par : “ensemble des gestes, des déplacements du corps”. Si on admet cette définition, il va de soi que le mouvement repose avant tout sur la contraction et la décontraction musculaire, contraction qui dépend de l’énergie qui est fournie aux muscles. Cette énergie, le muscle la tire de substrats, essentiellement les glucides et les lipides, prélevés in situ, ou amenés par la circulation sanguine. Cette circulation est constituée d’un système de « tuyauterie » dans lequel une « pompe », le cœur, envoie un débit qui s’adapte en permanence au besoin de la périphérie et en particulier des muscles. Le cœur est ainsi un organe central au cours de l’exercice musculaire, donc au sein du mouvement et il est tout à fait logique que notre observatoire s’intéresse à son fonctionnement chez le sportif. En cela, l’ODM colle à l’actualité puisque récemment, les problèmes cardiologiques chez le sportif ont été abondamment médiatisés. La mort subite de sportifs jeunes, footballeurs ou cyclistes a interpellé le milieu sportif mais aussi les médecins qui se sont posés un certain nombre de questions : faillite de la prévention ? Conséquences du dopage ? Déficit dans les systèmes de prise en charge des urgences ? Ainsi de nombreux congrès ont choisi le thème « cœur et sport » fin 2005. En novembre, c’est la Conférence Médicale Interfédérale du Comité National Olympique et Sportif Français qui a consacré à ce sujet toute une demi-journée. Adaptations cardio-vasculaires à l’exercice musculaire : F. Carré L’électrocardiogramme de l’athlète : particularités et limites : L. Corneloup La mort subite du sportif: 1 L.Chevalier Opinion : D. Rivière 5 Brèves 8 10 4 Adaptations cardio-vasculaires à l’exercice musculaire Pour fonctionner durablement et de manière optimale,nos cellules réclament la présence d’oxygène. Ce métabolisme aérobie est analysable et quantifiable par la mesure de la consommation d’oxygène (VO2,l/min) qui au repos est voisine de 3,5 ml O2/min/kg.Cette valeur correspond à 1 MET,pour metabolic equivalent task.Si au repos les muscles squelettiques ont une activité métabolique faible, lors d’un exercice d’intensité maximale celle ci peut-être multipliée par 10.Les augmentations d’apport en O2 par le sang et d’extraction d’O2 par le muscle permettent de répondre à cette demande accrue.L’apport sanguin dépend surtout du débit cardiaque (DC,l/min) et de la vascularisation en particulier locale ;l’extraction ou différence artério-veineuse en O2 dépend de la qualité musculaire. Le rôle des adaptations cardiovasculaires aux contraintes de l’exercice musculaire est donc majeur. Ces adaptations cardiovasculaires sont de deux types :aiguës,dont le but est l’apport suffisant d’oxygène aux muscles en activité et chroniques,en réponse à la pratique sportive répétée dont le but est d’améliorer l’efficacité des réponses aiguës. Ces adaptations cardio-vasculaires sont importantes à connaître pour le médecin car d’une part leur perturbation explique de nombreux symptômes d’effort et car d’autre part les limites des adaptations chroniques avec la pathologie peut parfois être difficile à préciser. Les adaptations cardiovasculaires aiguës Le système cardio-vasculaire apporte l’O2 aux muscles actifs en mobilisant les réserves de sa fonction“ pompe”et en facilitant le transport et la redistribution du débit sanguin.Les adaptations dépen- dent des caractéristiques de l’exercice (type, durée, intensité, environnement) et du sujet (sexe,âge,niveau d’entraînement,pathologie). Schéma général des adaptations cardiovasculaires Il est classique de décrire les adaptations observées chez un jeune adulte sédentaire sain lors d’un exercice dynamique (vélo, course à pied,…).progressivement maximal au niveau de la mer.L’intensité est définie en pourcentage de la VO2 maximale (VO2 max.) individuelle. Le débit cardiaque et ses composantes Le débit cardiaque (DC) augmente proportionnellement avec l’intensité de l’exercice.Il est important de retenir que chez tous les sujets pour une élévation de la VO2 de 1 litre/min le DC augmente environ de 6 litres/min.Pour un exercice d’intensité maximale,le DC plafonne, le DC de repos (5 l/min) est multiplié par un facteur 4 - 5 (DC maximal = 20 - 25 l/min).Le DC maximal représente,chez les sédentaires sains, le facteur limitant principal de la VO2 max. Le DC est la résultante du produit de la fréquence cardiaque (FC,bpm) par le volume d’éjection systolique (VES,ml).Ces deux composantes évoluent différemment à l’exercice. Au début de l’exercice la FC augmente vite puis, au delà de 40-50 % de la VO2 max. son élévation devient linéaire.L’accélération initiale de la FC est surtout liée à la levée du frein vagal ; les effets du système nerveux sympathique et de l'adrénaline médullo-surrénalienne sont retardés (50-60% de la VO2 max.).La FC maximale (FC max.) dépend essentiellement de l’âge et peut être approximée par la formule classique, FC max. = 220 - âge ± 10 bpm qui a été établie sur ergocycle. Il existe cependant des variations individuelles importantes et les FC max.mesurées lors de la course à pied sont souvent plus élevées. Au repos, le VES en position couchée (100120 ml) est environ le double de celui observé en position assise ou debout (60-80 ml) en position couchée.Il augmente dès le début de l'exercice puis plafonne pour une intensité voisine de 40-50 % de la VO2 max.Il est assez bien reflé- té par le pouls d’O2 (rapport VO2/FC).Le VES est égal à la différence du volume de fin de diastole (volume télédiastolique,VTD,ml) et du volume de fin de systole (volume télésystolique,VTS, ml).Le VTD qui augmente au début grâce au retour veineux accru (action de la pompe musculaire) et au meilleur remplissage diastolique a tendance à diminuer l'effort maximal à cause du raccourcissement du temps de diastole et de la contrainte péricardique. Le VTS diminue tout au long de l'effort grâce à l’augmentation de la contractilité cardiaque (loi de Frank et Starling et catécholamines)et à la baisse des résistances périphériques.Ainsi à l’exercice, le cœur se remplit plus en diastole et se vide mieux en systole ; les pressions ventriculaire et auriculaire gauches augmentent peu. Les adaptations vasculaires Elles varient selon les organes.Au niveau des muscles squelettiques sollicités,la diminution des résistances périphériques est graduée en fonction de l’intensité de l’exercice.Ainsi tous les capillaires ne sont pas dilatés simultanément mais alternativement et le débit sanguin musculaire n'atteint jamais ses capacités maximales (300-400 ml/min/100g).Au repos le débit musculaire représente 15% du DC et à l’effort maximal 85 % ! Au niveau des organes inactifs,une vasoconstriction générale est observée au début de l’effort.Quand l’exercice se prolonge,les adaptations varient selon les organes.Le débit sanguin diminue au niveau du tube digestif,foie,rate et rein.Au niveau cutané,une vasodilatation succède à la vasoconstriction initiale.Ces ajustements circulatoires,on parle de“balance circulatoire”, permettent d’assurer un apport suffisant de sang aux muscles sollicités tout en maintenant une pression sanguine de perfusion efficace et en luttant contre la chaleur. Certains organes ont des adaptations particulières qui peuvent en cas de pathologie associée être dépassées.Au niveau de la circulation pulmonaire,les résistances pulmonaires baissent relativement moins que les résistances périphériques. La pression artérielle (PA,mm Hg) moyenne dans l’artère pulmonaire augmente proportionnellement plus que la PA systémique.Ainsi,à l’exercice, le travail du ventricule droit est proportionnellement supérieur à celui du ventricule gauche.Au niveau de la circulation coronaire, l’adaptation à la demande myocardique en O2 se fait par l'augmentation du débit,car l'extraction d'O2 est déjà presque maximale au repos. Grâce à une vasodilatation importante,le débit coronarien peut être multiplié par 4 à 5.Au niveau cérébral,le débit sanguin reste stable en valeur absolue tout au long de l'exercice,grâce à l’autorégulation circulatoire de cet organe. Adaptations de la pression artérielle La pression artérielle (PA) moyenne est la varia- N° 17 - PAG E 2 - L A L E T T R E DE ble circulatoire régulée de l’organisme.Elle est égale au produit du DC par les résistances périphériques (RP). Ses adaptations dépendent donc des modifications de ces deux paramètres. Malgré la baisse majeure des RP, l'importance de l'augmentation du DC et les phénomènes de “balance circulatoire”entre les différents organes expliquent l'élévation modérée de la PA moyenne avec l’intensité de l’exercice. Comme la PA systolique (PAs) augmente linéairement avec l'intensité de l'effort et la PA diastolique (PAd) varie peu, la différentielle (PAs - PAd) s‘élargit à l’exercice. Des chiffres maximaux de PA « acceptables » sont proposés (PAs 250 mm Hg et PAd 130 mmHg).Il faut en connaître les limites en particulier chez le sujet sain et sportif. Si une élévation de la PAd, malgré la difficulté de sa mesure à l’exercice intense, est supérieure à 10 mm Hg, elle est sûrement anormale, les valeurs limites de PAs sont plus discutables car d’origine multifactorielle (âge, sexe, puissance développée,…). Adaptations lors de la phase de récupération. La récupération post-exercice est pas une phase hémodynamiquement instable.D’où l’intérêt d’une récupération active en particulier chez les sédentaires et les patients porteurs d’une pathologie cardiaque.Dés l’arrêt de l’effort,la FC diminue par restauration immédiate du frein vagal puis par levée retardée de l'action du sympathique et des catécholamines. Le DC retrouve plus lentement son niveau basal,car le VES diminue plus lentement (retour veineux grâce à la récupération active et action des catécholamines). Les RP remontent lentement jusqu’à leur niveau initial. La PAs s’abaisse progressivement et retrouve sa valeur de repos en moins de 6 minutes. Dans les heures qui suivent l’exercice les chiffres tensionnels,du fait de la persistance de la vasodilatation, restent souvent inférieurs aux valeurs pré-effort. Variations du schéma général des adaptations cardio-vasculaires Les adaptations cardio-vasculaires décrites précédemment varient selon les conditions de réalisation de l’exercice.Ces différences d’adaptation sont importantes à connaître pour le médecin du sport car elles aident à comprendre certains symptômes et à conseiller une activité physique adaptée à l’état de santé des patients. Les effets d’une pathologie intercurrente et des traitements pharmacologiques ne seront pas abordés ici. Caractéristiques de l’exercice Exercice dynamique réalisé avec les membres supérieurs L’importance de la masse musculaire mise en jeu joue un rôle majeur dans les adaptations L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT la FC et surtout les RP augmentent.Ainsi, les deux composantes de la PA augmentent beaucoup sans élargissement de la différentielle. Cette charge tensionelle est majorée par le blocage de la respiration (manœuvre de Valsalva). Dans la circulation pulmonaire aussi les pressions s’élèvent proportionnellement plus que lors d’un exercice dynamique.L’effort purement statique intense risque donc d’être mal toléré par les “cardiaques”. Lors d’un exercice mixte, statique et dynamique (aviron,cyclisme intense ou en côte), les adaptations sont intermédiaires et la contrainte tensionnelle est atténuée. Position de l’exercice Lorsque l’exercice est réalisé en position couchée,le volume sanguin séquestré dans les membres inférieurs est plus faible qu’en position assise ou debout.Le VTD est plus élevé,les RP sont plus faibles,le VES est plus important et la FC plus basse. cardio-vasculaires.Lorsqu’un exercice est réalisé avec les bras,les composantes nerveuse et catécholergique jouent un rôle majeur alors que l’influence de la “pompe”musculaire est relativement faible.À intensité d’exercice sousmaximale égale,la FC est plus basse et les PA systolique et diastolique sont plus élevées lorsque l’exercice est réalisé avec les bras que lorsqu’il est effectué avec les jambes.Pour un exercice dynamique d’intensité maximale,les valeurs de VO2, FC et DC sont d’autant plus élevées que la masse musculaire sollicitée est importante (tapis roulant > ergocycle > ergomètre à bras). Les valeurs maximales de PA varient peu. Exercice statique et mixte. Parfois aussi appelé isométrique,ce type d’exercice sollicite des masses musculaires moins importantes que les exercices dynamiques.Le mouvement est réalisé à vitesse nulle (contraction musculaire constante sans modification de longueur du muscle) contre une résistance fixe et la ventilation est souvent restreinte.En réalité,les exercices statiques purs sont rares dans la vie courante et sportive ;même les exercices dits de“musculation”sont le plus souvent mixtes, dynamique et statique. Lors de ce type d’exercice la contrainte est dite barométrique en opposition à la surcharge volumétrique de l’exercice dynamique.Les adaptations cardio-vasculaires dépendent de la masse musculaire sollicitée,du pourcentage de la force maximale volontaire (FMV,équivalent de la VO2 max.pour les exercices statiques) utilisée et du temps de maintien de la contraction.Si l’intensité est faible (< 20-40% FMV) et si l’exercice est bref,la FC s’élève modérément,le VES ne varie pas, le DC et la PA augmentent donc peu. Si l’exercice est plus intense et surtout s’il est prolongé (>1-2 minutes),le VES varie peu mais Intensité de l’exercice Lors d’un exercice supra-maximal (> VO2 max.), comme le sprint court ou les sports explosifs, c’est le métabolisme anaérobie qui est surtout sollicité.Du fait de leur inertie,les variations de la FC,du VES et du DC dépendent surtout de la durée de l’exercice.Les modifications de la PA dépendent de la part statique de l’exercice et du type de ventilation qui l’accompagne. Durée de l’exercice Les adaptations varient aussi avec la durée de l’exercice.Le rendement mécanique de l’exercice musculaire est médiocre et plus de 75% de l’énergie produite par la contraction musculaire est dissipée en chaleur.Lors d'un exercice sousmaximal constant et de courte durée (45 min.), après une adaptation progressive liée à l’inertie du système aérobie (3-4 min.) un état d'équilibre s'installe si l’intensité est inférieure au « seuil » ventilatoire.Si l'effort se prolonge (> 3080 min.),l’élimination de la chaleur devient un N° 17 - PAG E 3 - L A L E T T R E DE problème majeur.La déshydratation et la redistribution du volume sanguin dans les plexus veineux sous-cutanés entraînent une baisse du volume plasmatique efficace donc du VES.Celleci associée à la relative fatigue myocardique et à la baisse de l’“efficacité”du geste explique le phénomène de “dérive cardio-vasculaire”avec élévation progressive de la FC qui compense la baisse du VES et maintient le DC constant.La PA moyenne se stabilise à un niveau inférieur à celui du début d’effort. Caractéristiques individuelles L’âge La sensibilité des récepteurs adrénergiques,la compliance ventriculaire et surtout celle des gros vaisseaux diminuent avec l’âge.A l'effort, chez le sujet âgé la pente d’accroissement de la relation DC-intensité de l'exercice s’aplatit.Les valeurs maximales de la FC,du VES donc du DC sont diminuées,ce qui ajouté à la baisse de la masse musculaire explique la diminution de la VO2 max.avec l’âge.Au-delà de 45-50 ans,les pressions dans la circulation pulmonaire déjà plus élevées au repos augmentent beaucoup plus à l’exercice que chez le sujet plus jeune.La PA systolique augmente plus et plus vite. Le sexe Pour un exercice sous-maximal,à intensité égale, la PA est plus basse et la FC plus élevée chez la femme que chez l’homme. Ces différences semblent dues aux réponses différentes des systèmes sympathique et catécholergique dans les deux sexes. Caractéristiques environnementales La météorologie En ambiance chaude l’hypoperfusion splanchnique et la déshydratation augmentent.Si l’humidité ambiante est importante,l’évaporation de la sueur,donc l’élimination de la chaleur sont limitées.Pour un niveau d‘effort donné la FC est L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT plus élevée qu’en ambiance neutre pour compenser la baisse du volume plasmatique. Une déshydratation,même modeste,diminue la performance en particulier myocardique.Dans des cas extrêmes ou en cas de susceptibilité individuelle particulière,les phénomènes d’adaptation peuvent être dépassés et un collapsus circulatoire (« coup de chaleur » peut survenir. En ambiance froide,pour une intensité d'effort donnée,la FC est plus basse et le VES plus élevé qu’en ambiance neutre. L’altitude En altitude,FC et DC augmentent plus vite à l’effort. Les RP diminuent moins et la PA s’élève plus.Si les valeurs maximales de ces paramètres sont les mêmes qu’en plaine,la puissance maximale de l’exercice et la VO2 max.sont diminuées.En très haute altitude (> 3500m),la FC maximale peut être diminuée.Après acclimatation,pour des exercices d’intensité sous-maximales ces différences s’amenuisent,mais le DC maximal reste diminué à cause d’une baisse du volume plasmatique et de la FC maximale. Adaptations cardio-vasculaires chroniques L’entraînement physique améliore les adaptations cardio-vasculaires à l’exercice.Des effets bénéfiques sont observés dés qu’une activité physique régulière est réalisée à raison de 3 séances hebdomadaires de 30-45 minutes avec une intensité d’effort comprise entre 60-80% de la VO2 max.L’activité sympathique basale est diminuée et la sensibilité des récepteurs adrénergiques est accrue.Ainsi au niveau cardiaque,le remplissage diastolique et la vidange systolique sont améliorés ,ce qui se traduit par une bradycardie et un VES augmenté au repos. Malgré des variations individuelles liées en partie au capital génétique,la VO2 max.augmente en moyenne de 20 à 30%,après un entraînement suffisamment intense.Cette amélioration est liée à des adaptations cardio-vasculaires et musculaires.Chez le sportif de haut niveau d’entraînement ( > 8-10 heures à plus de 60 % de la VO2 max.) une hypertrophie-dilatation harmonieuse des quatre cavités cardiaques (« cœur d’athlète ») peut-être observée par l’échographie. L’hypervascularisation musculaire anatomique et fonctionnelle avec capacité de filtration améliorée facilite l’apport d’O2 aux muscles. Chez le sportif,le DC maximal est plus élevé et peut atteindre 30 à 40 l/min.Lors d'un exercice dynamique progressivement croissant, sa FC s’accélère moins vite.Sa FC maximale est généralement non modifiée, parfois un peu diminuée.Ainsi,si le sédentaire accroît son DC en augmentant surtout sa FC, l’athlète majore d’abord son VES,et « épargne » sa FC pour les niveaux d'effort les plus élevés.Cette « hyperadaptation » est due aux modifications anatomiques cardiaques,à l’augmentation du volu- me sanguin (+20-25%),à l’efficacité accrue de la pompe musculaire squelettique (hypertrophie et hypertonie musculaire) et à la meilleure conductance vasculaire.Lors de la récupération,la baisse de la FC est plus rapide. Régulations des adaptations cardio-vasculaires Les ajustements étroits de la circulation aux besoins métaboliques de l’organisme au cours de l’exercice restent incomplètement expliqués. Lors d’un exercice dynamique,la demande en oxygène est le stimulus majeur et c’est le maintien d’une PA efficace qui est le facteur de régulation principal.Le DC et la balance vasodilatation/vasoconstriction sont donc au centre des mécanismes de régulation. Le système cardiovasculaire a une régulation intrinsèque.Ainsi,la loi de Frank et Starling dit que la force de contraction d’une fibre myocardique est proportionnelle à son niveau d’étirement.De même,au niveau vasculaire le degré de dilatation dépend de la réponse endothéliale locale (libération de monoxyde d’azote, NO, par exemple) aux contraintes pariétales dues à l’élévation du débit sanguin. La régulation extrinsèque des adaptations cardiovasculaires est nerveuse et humorale.La régulation nerveuse est double, centrale et réflexe.Le système nerveux central est responsable du recrutement des unités motrices musculaires. Il initie les adaptations cardiovasculaires immédiates et détermine les modifications du système nerveux autonome sur le cœur et les vaisseaux.Les centres de régulation cardiovasculaires qui sont en permanence renseignés sur le niveau d‘activité musculaire répondent par des mécanismes réflexes afin d’adapter l’apport d’O2 aux besoins.Les informations issues des récepteurs mécaniques et métaboliques musculaires et articulaires sont acheminées aux centres par des fibres nerveuses afférentes et renseignent sur le type et l'intensité de l'exercice. Les voies efférentes sont essentiellement les fibres sympathiques.La régulation humorale aussi est double,générale par l'intermédiaire des catécholamines et locorégionale grâce à l'action de métabolites musculaires (ADP,protons) et endothéliaux (NO). Lors des exercices statiques,le pourcentage de FMV mis en jeu est le stimulus principal. Les adaptations dépendent de la levée du frein vagal et de l’activation du sympathique par les chémoréflexes (ischémie musculaire). ● FrançoisCarré Explorations Fonctionnelles [email protected] Université Rennes 1 - Hôpital Pontchaillou N° 17 - PAG E 4 - L A L E T T R E DE Brèves Classification des Dysplasies et autres cardiopathies du ventricule droit Fontaine G, Cardinale Tome XVI fév 2004, P 8 Guy Fontaine est un pionnier de l’électrophysiologie cardiaque. Il a identifié en 1997 la D.A.V.D qu’il a isolé du cadre des Tachycardies ventriculaires résistantes du sujet jeune. Il s’agit d’une maladie primitive du myocarde ( cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène). Cette article fait le point sur les différentes formes de C.M.D.A. À côté de la forme pure du DVDA avec sa traduction électrique et ses lésions (remplacement fibroadipeux du myocarde de la paroi du ventricule droit) d’autres formes sont évoquées. - La D.V.D.A avec extension au ventricule gauche - La forme non arythmogène. - Syndrome de dissociation adipeuse du ventricule droit. - La D.V.D.A avec myocardite superposée. - Tachycardie infundibulaire et extrasystoles bénignes. - Prolapsus valvulaire mitral. - Maladie de Uhl - Syndrome de Brugada La plupart de ces atteintes myocardiques à traduction électrique peuvent être responsables d’une mort subite chez des sujets jeunes lors de la pratique sportive. Cet article très documenté fait le point sur cette pathologie du myocarde et insiste sur le rôle important de l’ECG dans le bilan du cœur du sportif. (importante bibliographie). ECG dans le diagnostic de la DVDA Fontaine G, Cardinal Tome XVI fév 2004, P 12 Le remplacement fibreux et adipeux du myocarde du VD a une traduction électrique très caractéristique. - Inversion des ondes T - Prolongation de la durée des QRS - Ondes epsilon - Potentiels tardifs Ces éléments peuvent induire des troubles de la conduction au niveau du VD ce qui explique les conséquences cliniques possibles. Place de l’IRM cardiaque dans la DVDA. Azarine Arshid, Cardinale Tome XVI, Fév 2004 p 20 L’hypersignal de la paroi du ventricule droit est la traduction de l’infiltration graisseuse myocardique. L’IRM permet également de faire une étude fonctionnelle de l’ensemble des cavités cardiaques en particulier du VG. Article très clair et précis apportant des éléments objectifs important dans la connaissance de cette pathologie. L’étude échocardiographique (Ivana Vranic) apporte également des renseignements précis et indiscutables dans les formes frustres (même revue p. 22). L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT L’électrocardiogramme de l’athlète : particularités et limites L’électrocardiogramme (ECG) de repos tient une place essentielle dans le bilan médical d’aptitude au sport de compétition. De par sa simplicité de réalisation et son coût modique,cet examen est couramment utilisé en consultation,permettant d’orienter les athlètes ayant des tracés pathologiques vers un bilan cardiologique complémentaire (épreuve d’effort, imagerie cardiaque, explorations rythmologiques…). Sa réalisation est notamment obligatoire depuis avril 2000 pour les sportifs inscrits sur les listes de haut niveau par leur fédération. Si l’ECG de repos est banal chez 50 à 55 % des sportifs,la pratique intensive et régulière d’un sport peut induire des modifications électrocardiographiques significatives.Celles-ci n’apparaissent que chez des athlètes ayant un haut niveau d’entraînement avec au moins 8 à 10 heures hebdomadaires à une intensité dépassant le seuil ventilatoire,soit au moins 70 à 75 % de la fréquence cardiaque maximale individuelle. Il faut,bien sûr,éviter de déclarer inapte un athlète,avec toutes les conséquences qui en découlent,devant des particularités ECG secondaires à la pratique sportive.A l’opposé, il existe, le risque de passer à côté d’une cardiopathie menaçant le sportif en attribuant trop facilement des anomalies ECG à l’entraînement.Or, la mort subite du sportif est,dans plus de 90 % des cas,d’origine cardiovasculaire… Cette bradycardie peut également favoriser une activation ectopique.Des ondes P négatives dans les dérivations D2,D3,aVF suivies de QRS fins évoquent un rythme du sinus coronaire. Si la forme de l’onde P varie sur une même dérivation électrocardiographique, on parle d’un « pacemaker vagabond » (ou « wandering pace-maker » pour les anglosaxons). Des complexes QRS fins non précédés d’ondes P correspondent à un rythme jonctionnel (fig.1).Enfin,des complexes QRS larges non précédés d’ondes P signent un rythme idioventriculaire. L’ECG de l’athlète : particularités On peut constater également l’existence d’extrasystoles supraventriculaires isolées,asymptomatiques.Elles disparaissent à l’effort et sont considérées comme bénignes. Rythme cardiaque Une bradycardie est fréquente bien que souvent modérée (seuls 2 % des sportifs ont une bradycardie inférieure à 40 battements/min).Elle est essentiellement observée chez les athlètes pratiquant un sport d’endurance. Cette bradycardie est principalement liée à une modification de la balance autonomique avec une hypervagotonie et une hyposympaticotonie.Corrélée avec le niveau d’entraînement, elle peut être importante, avec parfois des valeurs inférieures à 30/min au repos. Il s’agit, le plus souvent, d’une bradycardie sinusale, avec une onde P positive qui précède un complexe QRS.Malgré cette bradycardie de repos, la fréquence cardiaque suit les variations physiologiques du rythme nycthéméral avec une majoration de la bradycardie la nuit et des accélérations normales en période de stress, en particulier lors des exercices physiques. Fig.1 : Alternance rythme sinusal et échappement jonctionnel chez un cycliste professionnel Ces aspects disparaissent rapidement à l’effort, ce qui témoigne de leur bénignité. Onde P L’élargissement et l’augmentation d’amplitude des ondes P ne sont pas significativement plus fréquents chez les jeunes sportifs que chez les sédentaires du même âge.Par contre,chez les coureurs de grand fond et les sportifs plus âgés, on retrouve souvent des critères d’hypertrophie auriculaire droite (voltage des ondes P > 2,5 mV) et gauche (élargissement des ondes P avec un aspect en double bosse).Ces particularités électriques sont probablement en rapport avec la dilatation du massif auriculaire fréquemment observée en échocardiographie chez ce type de sujets. Conduction auriculo-ventriculaire La conduction auriculoventriculaire correspond à l’intervalle de temps séparant l’activation auriculaire de l’activation ventriculaire et est mesurée sur l’ECG par l’intervalle PR. N° 17 - PAG E 5 - L A L E T T R E DE Fig.2 : Bradycardie sinusale à 37/min avec un BAV du premier degré (durée de PR à 320 ms) chez un marathonien. Elle est plus fréquemment ralentie chez les sujets pratiquant assidûment des sports d’endurance que chez les sédentaires.Ces modifications, observées chez les sportifs au repos (fig. 2), peuvent correspondre à un bloc auriculo-ventriculaire (BAV) du premier degré (durée de PR > 0,20 secondes) voire à un BAV du second degré de type Mobitz 1,encore appelé type Lucciani Wenckebach (allongement progressif de l’intervalle PR jusqu’au blocage d’une onde P, c’est-à-dire une onde P isolée non suivie de complexe QRS). Ces aspects disparaissent à l’effort. Complexe QRS La conduction intraventriculaire correspond au temps de dépolarisation des ventricules et est mesurée par la durée des complexes QRS. Le bloc de branche droit incomplet (durée de QRS entre 0,10 et 0,11 secondes avec aspect RSR’dans les dérivations V1 ±V2 et une onde S profonde dans les dérivations D1 et aVL) est plus fréquent chez les sujets sportifs, et particulièrement chez ceux pratiquant des sports d’endurance. Les critères électriques habituels d’hypertrophie ventriculaire droite ou gauche (tels que l’indice de Sokolow : amplitude de S en V1 + amplitude de R en V5 ou V6) sont peu sensibles et peu spécifiques chez le sédentaire et encore moins chez le sportif.En cas de signe ECG en faveur d’une hypertrophie ventriculaire gauche,il faut toujours demander un bilan complémentaire avec une échocardiographie avant de se prononcer sur l’aptitude sportive de l’athlète. Repolarisation L’intervalle QT peut être allongé chez certains sportifs présentant une bradycardie secondaire à leur entraînement aérobie. Pour pouvoir comparer cet intervalle aux valeurs considérées comme normales, il existe des formules tenant compte de la fréquence cardiaque pour calculer le QT corrigé (QTc). Cependant, ces formules ne sont pas exactes en cas de bradycardie inférieure à 55/min.En pratique,on peut retenir que la valeur moyenne de QTc acceptée chez le sportif est de 420 ms avec une valeur extrême de 470 ms.Au-delà de ces chiffres,un bilan spécialisé sera nécessaire. L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT D’autre part,on note souvent sur l’ECG des athlètes une élévation du point J (jonction entre le complexe QRS et le segment ST) avec un sus décalage du segment ST,le plus souvent concave vers le haut,suivi d’une grande onde T positive.Cet aspect est appelé syndrome de repolarisation précoce (fig.3). Fig.3 : Aspect de repolarisation précoce chez un cycliste maillot jaune du tour de France Les ondes T positives, qu’elles soient amples, aplaties ou déformées (aspect bifide positif en double bosse) sont fréquemment rencontrées chez les sportifs pratiquant l’endurance, en particulier lors des périodes d’entraînement intense. Certaines modifications sont peu inquiétantes. On peut notamment retrouver des ondes T plates ou négatives dans les dérivations D2,D3,VF et V1 (l’onde T est toujours négative en VR).Il faut garder en mémoire que, physiologiquement, chez l’enfant de moins de 11 ans,les ondes T peuvent être négatives en V1-V2- V3 et en V1-V2 chez l’enfant de moins de 13-14 ans.Des ondes T négatives chez un adulte,dans d’autres dérivations que celles précédemment citées,incitent,par contre,à compléter le bilan pour vérifier l’absence de cardiopathie sous-jacente. Enfin,on peut fréquemment noter chez les sportifs une onde U qui suit l’onde T. L’ECG de l’athlète : les limites du physiologique Rythme cardiaque En dehors des extrasystoles auriculaires isolées, l’existence de troubles du rythme supraventriculaires plus complexes (salves d’extrasystoles, tachycardies,accès de fibrillation auriculaire) nécessite un bilan cardiologique. La prévalence des arythmies ventriculaires chez les sportifs n’est pas supérieure à celles des sédentaires.Si des extrasystoles ventriculaires (ESV) asymptomatiques,disparaissant à l’effort sont moins inquiétantes que des ESV majorées par l’effort, un bilan cardiologique complémentaire est nécessaire dans tous les cas avec, en première intention : épreuve d’effort,échocardiographie et Holter ECG. Conduction auriculo-ventriculaire La découverte de BAV de haut degré tels que les BAV du second degré de type Mobitz 2 (blocage occasionnel d’ondes P sans allon- Fig5 : Syndrome de Wolff-Parkinson-White avec un PR court et une onde delta élargissant le QRS gement préalable de l’intervalle PR) et les BAV du troisième degré (dissociation complète des ondes P et des complexes QRS), doit faire suspecter des troubles conductifs organiques surajoutés à l’hypervagotonie et nécessite, même s’ils sont asymptomatiques, un bilan cardiologique complémentaire. On peut également observer un syndrome de Wolff-Parkinson-White qui est défini par l’association d’un raccourcissement de l’espace PR au-dessous de 0,12 seconde avec un empattement à l’origine du complexe QRS appelé onde « delta » (fig.4). Ces modifications ECG correspondent à l’existence d’une voie de conduction supplémentaire, appelée voie accessoire ou faisceau de Kent, doublant la voie de conduction normale entre le massif auriculaire et les ventricules.Ce syndrome peut être latent et découvert lors d’un ECG systématique ou bien être symptomatique,se traduisant par des crises de palpitations plus ou moins bien tolérées.Cette voie accessoire expose à 2 types de troubles du rythme.Il peut s’agir de crises de tachycardie par réentrée type maladie de Bouveret,bénignes mais pouvant être invalidantes si le facteur déclenchant est l’effort.La voie accessoire peut également favoriser un trouble du rythme plus grave, provoqué par une fibrillation auriculaire paroxystique. L’influx électrique descend par la voie accessoire,sans être ralenti par le nœud auriculo-ventriculaire, accélère le rythme ventriculaire à la fréquence des oreillettes, provoquant une fibrillation ventriculaire,dégénérant rapidement en asystolie responsable d’une mort subite en l’absence de réalisation d’un choc électrique externe.La mise en évidence d’un Syndrome de Wolff-Parkinson-White nécessite un bilan cardiologique complémentaire pour évaluer la dangerosité de la voie accessoire en appréciant sa perméabilité par voie antérograde (de l’oreillette vers le ventricule). N° 17 - PAG E 6 - L A L E T T R E DE Une onde delta disparaissant brutalement (d’un battement sur l’autre) lors d’un test d’effort plaide en faveur d’une période réfractaire longue et, donc, d’un syndrome de WolffParkinson-White peu dangereux.En l’absence de signe de bénignité, une étude électrophysiologique doit être réalisée pour mesurer la période réfractaire de la voie accessoire.Si cette période réfractaire est courte (correspondant à une perméabilité importante et à un risque de mort subite) ou si le sportif est gêné par de fréquentes crises de tachycardie par réentrée, un traitement radical peut être proposé en réalisant une ablation endocavitaire de la voie accessoire par radiofréquence. Le sportif sera ensuite considéré comme guéri et l’aptitude à la compétition pourra être délivrée. Complexe QRS Si le bloc de branche droit incomplet est banal, surtout chez les spécialistes d’endurance, les autres types de bloc (blocs de branche complets droit ou gauche avec une durée de QRS 0,12 secondes, hémiblocs) ne font pas partie des particularités du cœur du sportif.Leur découverte nécessite un bilan cardiologique pour rechercher une cardiopathie sous-jacente. Devant des ondes Q de nécrose (larges et amples) associées à des anomalies du segment ST (en particulier un sous-décalage),à des ondes T négatives et/ou à un bloc de branche gauche, il faudra évoquer une cardiomyopathie ischémique.Elle touche préférentiellement des sportifs de plus de 35 ans,ayant des facteurs de risque d’athérosclérose,qu’ils soient asymptomatiques ou qu’ils décrivent un angor,voire une dyspnée d’effort.Dans ce cas de figure,on recherchera une coronaropathie,soit par des méthodes non invasives dans un premier temps (épreuve d’effort, scintigraphie myocardique ou échocardiographie de stress), soit d’emblée par une coronarographie si la suspicion est forte. Fig.5 : Cardiomyopathie hypertrophique avec critères d’HVG électrique et inversion des ondes T chez un jeune footballeur L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT Les critères électrocardiographiques d’hypertrophie ventriculaire gauche sont nombreux mais d’une fiabilité limitée dans ce domaine. La plupart sont calculés à partir de l’amplitude des complexes QRS dans certaines dérivations.L’indice de Sokolow-Lyon est le plus utilisé en France. Malgré sa spécificité médiocre, si cet indice est supérieur à 35 mm, d’autant plus s’il est associé à des ondes Q de pseudonécrose et à une inversion des ondes T,il faut rechercher une cardiomyopathie hypertrophique ou CMH (fig. 5). Cette pathologie est plus fréquente chez les sujets afro-américains. L’athlète, qui a parfois des antécédents familiaux de CMH ou de mort subite (transmission autosomique dominante dans 50 % des cas), peut être asymptomatique ou décrire des symptômes souvent majorés par les efforts physiques (dyspnée,angor,palpitation,lipothymie,syncope).Toute suspicion ECG de CMH nécessite une échocardiographie qui,si elle confirme le diagnostic de CMH (épaisseur des parois du ventricule gauche supérieure aux valeurs normales), interdit la poursuite des activités sportives intenses et de compétition du fait du risque de mort subite à l’effort. Repolarisation : Fig.6 : Syndrome de Brugada avec bloc de branche droit,élévation du point J et susdécalage du segment ST de V1 à V3 Il faut penser à évoquer le syndrome de Brugada qui associe un bloc de branche droit avec une élévation du point J et un sus décalage du segment ST supérieur à 0,1 mV en V1, V2,V3 (fig.6). Cette pathologie, décrite pour la première fois en1986, se manifeste cliniquement par des syncopes à l’emporte-pièce ou des morts subites survenant essentiellement en période vagale telle que les périodes de récupération après un effort. Les premiers symptômes surviennent en moyenne autour de 40 ans, et apparaissent plus souvent chez les hommes. Ils sont liés à des troubles du rythme ventriculaires secondaires à un dysfonctionnement du canal sodique des cellules myocardiques .Le diagnostic est valeur du QT corrigé (QTc) acceptée chez le sportif est de 420 ms avec une valeur extrême de 470 ms.Au-delà de cette limite,après avoir éliminé une prise médicamenteuse pouvant allonger le QT ou une anomalie ionique, un bilan rythmique et génétique doit rechercher un syndrome du QT long (Fig.8).Il s’agit d’une anomalie génétique touchant le fonctionnement des canaux ioniques transmembranaires des cellules myocardiques. Cette anomalie expose à un risque de mort subite par trouble du rythme ventriculaire sévère et contre indique les activités sportives. Fig.7 : Dysplasie Arythmogène du Ventricule Droit avec bloc incomplet droit,onde epsilon et inversion des ondes T de V1 à V3. parfois difficile car les signes ECG peuvent être intermittents. Lorsque le syndrome est suspecté, on réalise une exploration électrophysiologique avec injection d’une molécule bloquant le canal sodique.L’apparition ou la majoration des anomalies électriques est en faveur du diagnostic. Cette pathologie, nécessitant souvent l’implantation d’un défibrillateur automatique implantable, interdit également la pratique sportive intense et de compétition. Il faut également savoir reconnaître une Dysplasie Arythmogène du Ventricule Droit (DAVD) devant un potentiel de post-excitation après le QRS appelé onde « epsilon » avec un aspect de bloc de branche droit incomplet et une inversion des ondes T dans les précordiales droites (fig.7).Cette pathologie touche préférentiellement les adultes de sexe masculin qui deviennent symptomatiques en moyenne à l’âge de 20 ans avec des troubles du rythme ventriculaire, notamment lors de la pratique sportive. Ces troubles du rythme occasionnent des palpitations, des lipothymies,des syncopes,voire une mort subite inaugurale. Lorsqu’une DAVD est suspectée, un bilan à la fois rythmique et morphologique (recherche d’une infiltration adipeuse de la paroi du ventricule droit) est nécessaire pour confirmer le diagnostic qui est une contreindication définitive à la pratique sportive intense et de compétition.Un traitement médicamenteux,le plus souvent par béta-bloquant, est alors instauré et,dans les formes sévères, la pose d’un défibrillateur automatique implantable (DAI) sous le muscle pectoral est nécessaire. L’implantation d’un DAI ne lève pas l’inaptitude à la pratique sportive,en effet le DAI et ses sondes risquent d’être lésés lors de la pratique sportive et l’effort peut également déclencher des orages rythmiques épuisant rapidement la pile du DAI du fait de chocs électriques itératifs. Récemment, on a décrit le syndrome du QT court, anomalie génétique correspondant à un QTc inférieur à 300 ms avec une forte incidence de troubles du rythme ventriculaire sévères. Fig.8 : Syndrome du QT long Conclusion L’électrocardiogramme de repos est un examen de réalisation simple qui a, notamment dans le cadre des consultations d’aptitude à la pratique sportive, un rôle de dépistage important.Son interprétation est le plus souvent simple. Des modifications ECG peuvent être physiologiques chez l’athlète à partir d’un certain niveau d’entraînement. Chez une minorité de sportifs, la limite est ténue entre des modifications ECG liées à des adaptations physiologiques à l’effort et un tracé orientant vers une cardiopathie sousjacente.Un doute sur l’intégrité cardiovasculaire de ces sujets n’étant pas acceptable, il faut savoir demander un avis spécialisé pour réaliser un bilan complémentaire et pouvoir statuer sur l’aptitude sportive du sujet en s’appuyant sur un faisceau d’arguments cardiologiques. ● L.Corneloup Unité de cardiologie du sport,clinique du sport de Bordeaux-Mérignac Comme nous l’avons vu précédemment, la N° 17 - PAG E 7 - L A L E T T R E DE L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT La mort subite du sportif la matière,permet la plupart du temps d’asseoir définitivement le diagnostic. Le Conseil Génétique,encore confidentiel,ne fournit pas une réponse claire et nette dans tous les cas. La mort subite du sportif est un événement toujours choquant pour l’opinion publique.C’est un sentiment de surprise,voire d’injustice qui prédomine alors.Comment peut-on mourir alors que l’on était en « si bonne santé » pensent nos concitoyens qui assimilent sans grande restriction Sport et Santé ? Si, comme tout médecin du sport le sait, le risque zéro en la matière n’existe pas, il convient pourtant de cerner du mieux possible ce dramatique problème, d’autant que le discours médical, l’augmentation du temps libre, la pression publicitaire des équipementiers sont autant d’éléments qui mettent sur le « marché » du Sport une population de plus en plus importante et de plus en plus âgée. La dysplasie arythmogène du ventricule droit La présence d’une plaque fibroadipeuse,arythmogène,prédominante au niveau du Ventricule droit,reste de diagnostic délicat.L’ECG,comme l’échocardiographie,ne sont pas toujours évocateurs.Il faut souvent le cumul de l’angio-scintigraphie du Ventricule Droit,du scanner multibarettes et de l’IRM myocardique pour apporter des certitudes. Epidémiologie Ce chapitre sera forcément très bref puisqu’en 2005,aucun pays développé n’a encore été capable de fournir des statistiques sérieuses sur la prévalence de la mort subite liée au sport .Seuls de rares travaux ont fourni des données partielles sur des tranches d’âge ciblées.Ainsi, des valeurs de 1 décès/200 000 adolescents sportifs/an ou de 1décès/18 000 sportifs/an chez les 25-75 ans ont été avancées.Mais il est clair que, pour des raisons méthodologiques,ces données sont loin d’être exhaustives et il est à l’heure actuelle impossible de comparer l’ampleur de ce phénomène avec les morts au travail ou sur la route qui,elles,font l’objet d’une comptabilisation systématique. Etiologies Chez les moins de 35 ans,les causes de mort subite constituent une liste qui,de décennie en décennie,s’allonge.Ainsi,le syndrome de Brugada et,plus récemment,le QT court,sont venus s’ajouter à la classique Myocardiopathie Hypertrophique (MCH),à la dysplasie arythmogène du ventricule droit, à l’anomalie de naissance des coronaires,au QT long,au Wolf Parkinson White, au commotio cordis, à la myocardite ou aux dissections aortiques (Marfan) déjà répertoriés au milieu des années 90. La part respective de ces différentes étiologies n’a bénéficié que de deux travaux sérieux,l’un américain,l’autre italien.Ces deux études apportent des résultats sensiblements différents. Cette divergence tient tout d’abord à la différence de méthodologie utilisée par les uns et les autres dans leur travail respectif. Les spécificités des équipes sont également en cause : ainsi,il ne relève pas du simple hasard que Maron et ses collaborateurs,experts de la MCH,signalent cette pathologie comme première cause de mortalité,alors que Corrado et son équipe, éminents spécialistes de la dysplasie arythmogène du ventricule droit, retrouvent cette dernière en tête des étiologies dans leur population de morts subites. Pour finir,les populations étudiées ont un patrimoine génétique évidemment différent,avec une hétérogénéïté plus marquée dans le groupe américain, fruit du brassage de plusieurs colonies européennes saxonnes et latines,mais également de colonies afro-américaines et indoaméricaines. Une troisième étude, menée en Chine ou en Inde donnerait fort probablement des répartitions encore autres. Les principales étiologies chez les moins de 35 ans La myocardiopathie hypertrophique D’origine génétique,avec un polymorphisme en cours d’évaluation, cette hypertrophie, souvent asymétrique,des parois du ventricule gauche peut apparaître parfois tard dans l’adolescence.L’interrogatoire recherchera la notion de mort subite chez des sujets jeunes dans la famille.L’examen clinique peut objectiver un souffle,mais c’est surtout l’ECG de repos qui,à peu de frais,permet un dépistage très efficace. L’échocardiographie,examen de référence en N° 17 - PAG E 8 - L A L E T T R E DE L’anomalie de naissance des coronaires Indétectable par l’examen clinique et l’ECG de repos,le trajet anormal d’une coronaire n’est dépisté que dans un nombre insuffisant de cas par l’épreuve d’effort.L’échocardiographie peut être d’un apport interessant mais c’est le scanner cardiaque multibarrettes, encore confidentiel, qui semble être la technique de référence pour le dépistage.Malheureusement,le premier symptôme est souvent la mort subite elle-même. Le commotio cordis Semble beaucoup plus fréquent outreAtlantique.En rapport avec un impact direct sur la zone cardiaque elle-même,en période vulnérable de repolarisation,provoqué par un objet dense et arrivant à grande vitesse,comme un palet de hockey sur glace ou une balle de baseball,sports effectivement beaucoup plus répandus aux Etats-Unis qu’en Europe. La Myocardite Etiologie dont la prévalence est fort probablement sous-estimée. Un état inflammatoire du myocarde,lors d’un épisode viral avec localisation myocardique, favorise la survenue de troubles du rythme ventriculaire à l’effort.D’où les recommandations d’arrêt de toute activité sportive soutenue en période fébrile et dans la semaine qui suit. Chez les plus de 35 ans, outre les causes suscitées,on retrouve évidemment au premier rang les décès en rapport avec le classique infarctus du myocarde,d’origine athéroscléreuse cette fois-ci. Ce qui explique les recommandations habituelles de bilan cardiologique incluant un test d’effort pour tout sujet de plus de 40 ans,pratiquant régulièrement le sport ou souhaitant débuter ou reprendre une activité physique intense. Il faudra être particulièrement vigilant chez les sujets sédentaires et/ou avec facteurs de risque. De même des pratiques très sollicitantes pour la sphère cardio-vasculaire parcequ’en atmosphère hostile ( grand froid,grosses chaleurs,altitude,milieu sous-marin ) et/ou parce que nécessitant d’importantes charges de travail ( Ultramarathons,100 Km,raids,...) nécessiteront des surveillances plus rapprochées. L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT hollandais, polonais ? Que l’Europe est en marche… L’hormone de croissance favorise elle aussi l’apparition de myocardiopathies sévères. N’oublions pas le Salbutamol qui peut avoir une action pro-arythmique lorsque consommée à fortes doses. Enfin, les diurétiques masquants, en tête desquels on retrouve le furosémide, peuvent générer, en cas d’hypokaliémie induite, des troubles du rythme létaux. Mais au-delà de la place respective de ces tableaux nosologiques plus ou moins bien identifiés, demeurent deux nébuleuses très mal connues et pourtant probablement à l’origine de nombreux décès, à savoir le dopage et la pratique intensive et prolongée du sport. Le dopage Chapitre délicat à aborder de par l’infinie étendue de nos ignorances… Ignorance vis à vis des substances utilisées,de leurs posologies du moment, de la quantité globale de produit absorbée et des différentes associations ingurgitées. Aranesp, Pentohexal 300, PFOB,THG, RsR 13, Actovegin résonnent comme autant de gigantesques points d’interrogation pour les médecins du sport de terrain que nous sommes, d’autant que certaines de ces substances sont toujours, à visée thérapeutique, en phase de développement chez l’être humain… Et même si le voile était levé, nous n’aurions pour autant à notre disposition aucune étude randomisée,méthodologiquement solide,pour préciser les conséquences rythmiques, vasospastiques ou thrombotiques de chaque substance en situation de grande sécrétion catécholergique,de modification de la balance sympathique, de poussée hypertensive ou de déshydratation comme en connaissent les sportifs dans leurs activités habituelles. Revenons donc succintement sur le peu que nous connaissons tous. L’EPO et la surcharge en fer qui l’accompagne peut générer des cardiomyopathies,vectrices de troubles du rythme dangereux. Elle peut également, de par l’augmentation de l’hématocrite, favoriser des thromboses artérielles, coronariennes ou cérébrales,mais aussi veineuses, avec son lot de phlébites et d’embolies pulmonaires. Les stéroïdes anabolisants prêtent à controverse quant à leurs responsabilités dans l’apparition d’hypertrophies pariétales du ventricule gauche. Mais leur influence sur l’apparition d’athérosclérose coronaire et de troubles du rythme ventriculaire est établie. De même,les amphétamines,l’éphédrine et la cocaïne ont une responsabilité reconnue dans la survenue d’infarctus du myocarde et de troubles du rythme ventriculaire. Que dire alors des cocktails que sont les différents pots,belges, L’activité sportive intensive Le second grand point d’interrogation concerne le rôle que peut avoir une activité physique régulière et à haute intensité sur la survenue d’accidents cardio-vasculaires aigus.En effet, le développement des centres de formation et des filières Haut Niveau pour les adolescents a amené une proportion non négligeable de notre jeune population sportive à soutenir des intensités de travail jamais atteintes jusqu’alors.Il en est de même pour la tranche des 2035 ans pour lesquels l’escalade dans la préparation physique est aussi une évidence,que le sport soit leur métier ou un simple hobby.Enfin, et cela touche plus au phénomène de société, les quadra et quinqua, voire sexagénaires soutiennent maintenant des charges cardiovasculaires très (trop ?) significatives, parfois dans des conditions environnementales à risque (plongée sous-marine,trek,altitude…). Ces lourdes charges de travail ont-elles des effets délétères sur le système cardio-vasculaire ? La question mérite d’être posée.Souvenons-nous en effet des très nombreux asthmatiques dans les pelotons cyclistes qui faisaient sourire jusqu’à ce que nos confrères pneumologues mettent en évidence de réelles atteintes de l’endothélium bronchique en rapport avec l’hyperdébit ventilatoire que connaissent ces sportifs. Au niveau cardiaque,l’activité sportive est déjà connue pour susciter des anomalies de réserve coronaire sur artère pathologique,des troubles ioniques induits par la déshydratation ou des effets pro-aggrégants très mal maîtrisés par les anti-aggrégants.Mais quelques hypothèses supplémentaires peuvent être avancées : Ainsi, la modification parfois majeure de la balance sympathique peut favoriser la survenue de tachycardie ventriculaire en récupération chez les sportifs porteurs d’un syndrome de Brugada. De même,l’hypertrophie myocardique induite par l’activité sportive pourrait être susceptible de comporter en son sein des micro zones de fibrose arythmogène. Les catécholamines sont suspectées de faciliter l’apparition de minimes zones de nécrose myocardique,elles aussi arythmogènes. Il existe probablement des groupes génétiques de sportifs dont le ventricule droit présente un seuil arythmique plus bas que d’autres en N° 17 - PAG E 9 - L A L E T T R E DE condition de charge volumique intense et prolongée. Toutes ces questions et bien d’autres ne connaissent pas de réponse claire à l’heure actuelle, mais il est probable que les progrès de la génétique et de l’immunohistochimie apporteront des éléments clés dans les années qui viennent. Quelle prévention ? La lutte efficace contre la mort subite du sportif suppose des actions à plusieurs niveaux. - Tout d’abord,un dépistage plus performant des cardiopathies.Cela passe par des consultations d’aptitude de qualité,avec interrogatoire orienté,examen physique approfondi et réalisation systématique d’un ECG de repos.Le test d’effort cardiologique doit également devenir une routine à intervalle régulier chez les plus de 40 ans Par contre,l’échocardiographie,même si elle est précieuse,ne peut pas trouver sa justification médico-économique en première intention. - La population sportive doit être beaucoup plus sensibilisée au caractère suspect des précordialgies, arythmies, palpitations et malaises à l’effort,même si un bilan préalable n’avait objectivé aucune anomalie.De même,les comportements à risque comme la cigarette avant ou après l’effort,le sport en période fébrile doivent être bannis.Une étude menée récemment montre que d’énormes progrès sont à accomplir dans ce domaine,surtout chez les femmes et chez les sportifs ayant les plus grosses charges d’entraînement. - Les campagnes d’information contre le dopage doivent se développer ,et ce,dès le plus jeune âge puisque des études américaines mais également françaises objectivent des conduites addictives chez 10 à 15 % des adolescents sportifs. - Enfin,la population sportive et son encadrement doivent bénéficier d’une formation effective aux premiers soins d’urgence et à l’utilisation du défibrillateur semi-automatique,stratégie qui a déjà fait ses preuves dans d’autres contextes. Conclusion La mort subite du sportif relève donc d’un ensemble de mécanismes complexes,organiques et/ou pharmacologiques,dont nous ne maîtrisons pas toujours les effets potentialisateurs. Cependant,une approche médicalisée de qualité et des campagnes de sensibilisation ciblées doivent permettre une diminution de ces évènements qui,s’ils sont relativement rares,restent tout de même, du fait du jeûne âge des victimes,coûteux en termes d’années de vie perdues. ● L.Chevalier Clinique du Sport Bordeaux-Mérignac L ’O B S E RVATO I R E D U MOUVEMENT suite de la page 1 (Éditorial) Plus tard, c’est le Congrès National de la Société Française de Médecine du Sport à Saint-Étienne en décembre, qui a également demandé aux cardiologues du sport de venir nous parler des nouvelles recommandations et de l’électrocardiogramme du sportif. De nombreuses revues ont également consacré des numéros à ce sujet, telles que Cardiologie Pratique n°745 se poursuivant avec 3 articles de la revue n° 746 et telles qu’un journal, peut être un peu plus grand public : Sport et Vie, qui a consacré tout un numéro spécial, le Hors Série n° 23, au thème « Pour en finir avec les idées reçues sur le cœur du sportif ». Nous espérons que les articles qui vont suivre, signés par des grands spécialistes de la cardiologie du sport, participeront à éclairer vos idées sur le sujet. Ne manquez pas, par l’intermédiaire du site, de poser toutes les questions qui pourraient rester dans l’ombre. Enfin, n’oubliez pas non plus que le cœur est resté longtemps l’organe de base de la vie, que pour certains, c’est toujours le siège de l’amour est que cette lettre paraissant à une date très proche de la Saint Valentin, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Pr. Daniel Rivière Opinion Comment pratiquer une activité physique sans trop de risque pour sa santé ? Après avoir éliminé les contre-indications possibles au cours d’un examen médical, une solution est de « contrôler » son cœur pendant l’activité avec un cardiofréquencemètre et de se placer à une fréquence dite « cible », qui correspond à une puissance ou intensité d’exercice d’environ 50 % de l’exercice maximal. On peut, pour calculer cette puissance, utiliser la notion de réserve de fréquence cardiaque. Quand on veut faire un exercice à 100 % du maximal, la fréquence cardiaque va de la fréquence cardiaque de repos jusqu’à la fréquence cardiaque maximale. Celle-ci peut être donnée par la relation statistique : fréquence cardiaque maximale = 220 – l’âge en années. Ainsi, tout sujet peut calculer sa réserve de fréquence cardiaque, qui est donc la fréquence cardiaque maximale – la fréquence cardiaque de repos. Pour travailler à 50 % de son « maximum », on a besoin de 50 % de sa fréquence cardiaque de réserve. On calcule donc ces 50 %, on rajoute la fréquence cardiaque de repos et on obtient la fréquence « cible » que l’on peut contrôler à l’aide du cardiofréquencemètre. Prenons un exemple pour un sujet de 60 ans… Sa fréquence cardiaque maximale théorique est de 220 – 60 = 160. Si ce sujet a une fréquence cardiaque de repos de 70, sa fréquence cardiaque de réserve ou réserve de fréquence cardiaque est de 160 – 70 = 90, 50% de 90 = 45 ; la fréquence cardiaque de repos étant 70, 70+45 = 115. Lorsque le sujet travaille à une fréquence cardiaque de 115 batt/min, il travaille à 50 % de sa puissance maximale aérobie, un exercice qu’il peut faire longtemps sans danger pour sa santé, avec au contraire des avantages pour celle-ci. Il contrôlera cette fréquence cardiaque par un cardiofréquencemètre, si possible avec une alarme haute qui se déclenchera quand la fréquence cardiaque la dépassera et une alarme basse qui se déclenchera quand la fréquence cardiaque deviendra inférieure. Pour faire l’exercice à 115 batt/min, il faut régler l’alarme haute à 120, l’alarme basse à 110 et il ne faut pas que cela sonne !! Conseil d’administration Président : Christian Mansat Secrétaire Général : Michel Mudet Conseil scientifique Président : Daniel Rivière Secrétaire : Étienne André Sciences fondamentales : Jean-Pierre Bali, Dragoslav Mitrovic, Jean-Pierrre Pujol, Pierre Valdiguié Traumatologie et Sport : François Bonnel, Jean-Philippe Cahuzac, Michel Mansat, Pierre Mansat, Gérard Saillant Médecine physique Rééducation: Pierre Châ Imagerie : Jean-Jacques Railhac Hématologie : Robert Biermé Gynécologie : Marie-Paule Bersani Rhumatologie : Francis Blotman,, Bernard Fournié, Bernard Mazières, André Monroche, Jacques Rodineau, Éric Vignon Pharmacie : Christianne Dupeyron Podologie : Isabelle Herbaux, Claude Huertas Kinésithérapie : Alain Lapêtre Psychiatrie : Philippe Most Gériatrie : Claude Jeandel, Yves Rolland Médecine du Sport : Fabien Pillard, Daniel Rivière Cardiologie du Sport : Jacques Tricoire Bon courage ! Prochain numéro de l’Observatoire du Mouvement : L A L E T T R E Lettre n°18 : Traitement local de l’arthrose L E S I T E www.observatoire-du-mouvement.com N° 17 - PAG E 10 - L A L E T T R E DE L ’O B S E RVATO I R E D U La lettre de l’Observatoire du Mouvement est une publication de L’Observatoire du Mouvement 10 rue des Arts - BP38028 31080 Toulouse cedex 06 Téléphone : 05 61 25 87 24 - 06 26 36 81 71 Directeur de la publication : Etienne André Conception et réalisation : JB Conseil - 05 63 33 15 15 Impression : SIA N° ISSN : 1628-6898 Dépôt légal : février 2006 MOUVEMENT