L'anorexie dans la publicité (3ème et dernière partie) Les stéréotypes, le sexisme dans la pub… Quel impact sur les troubles alimentaires ? Notre société prône la minceur et encourage les conduites alimentaires à risque. Tour d’horizon de l’anorexie dans la publicité. Le pouvoir de Photoshop et le culte de la minceur Les filles des magazines sont toujours parfaites : ligne idéale, pas de cellulite, pas de rides, un grain de peau parfait et des cheveux incroyables… Ces filles-là n’existent pas, on le sait et pourtant combien de femmes ou de jeunes filles les prennent pour modèles ? Pour les unes des magazines, les campagnes d’affichage ou les spots tv, on recourt à des techniques pas franchement déontologiques. Nous savons tous aujourd’hui que les filles qu’on nous présente à la télé ou dans les magazines ne sont pas « réelles ! » Laissons parler les images : Le pouvoir de Photoshop L’idéal de beauté féminine évolue selon les époques (voir mon article « Stop aux procès »). Notre époque est à la minceur. Pire, à la maigreur. On tente de réagir à ces retouches exagérées à l’aide de lois notamment (voir ci-après). Des pubs peuvent même être interdites comme en Angleterre par exemple ou une publicité pour une crème Nivea a été retirée par l’ASA (l’Advertising Standards Authority, à mi-chemin entre le CSA et l’ARPP français). En cause, des retouches exagérées… Au niveau juridique : Valérie Boyer, une députée UMP, a déposé une loi à l’Assemblée pour que la mention « photographie retouchée » accompagne désormais les images de mannequins et de stars en couverture des magazines qui sont passées par la case Photoshop. L’organisation médicale américaine (AMA) a mis en garde les marques de vêtements qui avaient la main trop lourde avec Photoshop. L’organisation affirme même que ces standards véhiculés dans les médias provoqueraient des troubles de la perception de l’image de soi comme la boulimie et l’anorexie. Plusieurs griffes ayant utilisé excessivement Photoshop ont défrayé la chronique ces dernières années. Victoria’s Secret (et son mannequin tellement retouché qu’il en perdait un bras) par exemple. L’anorexie dans la publicité On peut considérer les défilés comme l’une des sources de diffusion de l’anorexie et malheureusement, le canal qui semble amplifier le message, c’est la publicité. Aujourd’hui il y a une prise de conscience et on cite souvent l’exemple de Crystal Renn. Ancienne top anorexique, la miss a pris plus de 40 kilos et défile aujourd’hui plus encore que lors de sa maigreur. Égérie de Gauthier, Vuitton, Prada… on la retrouve dans de grands magazines de mode comme BAZAAR ou ELLE. On se met même au contraire à rejeter l’anorexie qui n’a jamais été autant décriée et des campagnes ont vu le jour. LA campagne emblématique est celle de Nolita. Photographiée par Oliviero Toscani (Photographe des publicités Benetton), Isabelle Caro pose contre l’anorexie. C’est l’un des plus gros buzz de l’année 2007, un buzz bénéfique contre l’anorexie et qui accompagnait Isabelle Caro dans son combat contre la maladie. Les campagnes contre l’anorexie légitiment à la fois le combat contre l’anorexie mais aussi les publicités qui changent leurs modèles. Résultat,cercle vertueux, certaines marques revendiquent complètement les rondeurs et l’anorexie perd du chemin. La pub évolue elle aussi et des marques revendiquent maintenant les grandes tailles et les formes, comme Dove. L’anorexie perd du terrain… Ces actions peuvent aider à changer les mentalités et bien qu’elle soit lente on constate une réelle évolution. Toutefois je souhaite rappeler que les TCA ont toujours existé (cf mon article Stop au procès / les grandes figures de l’anorexie…). Ce sont des pathologies bien plus complexes qu’un problème d’image corporelle ou de rapport conflictuel à la nourriture. On ne peut nier l’influence sur nos comportements de la publicité mais cessons de tout lui mettre sur le dos tout de même : elle n’est que le reflet d’une société contemporaine pour qui nous les femmes devons être parfaite : physiquement, intellectuellement, travailler, avoir des enfants, être femme fatale, mère…. C’est peut-être en raison de cette pression l’anorexie et la boulimie gagne toutes les populations (il n’y a plus d’âge, nous ne sommes maladie féminine et « de l’adolescence » !), sociale que tranches de plus dans une tout type de milieux socioculturelles, même les stars en apparence si « heureuses » ! Victoria Beckham, Lilly Allen, Alanis Morissette et tant d’autres… Les TCA ont souvent des causes profondes et multifactorielles. Par ailleurs les « avancées » que je mentionne n’empêchent pas certains comportements de perdurer : le phénomène du thigh gap. Ou bien plus récemment du Bikini Bridge. Avons-nous atteint une limite ? Il est indispensable de « s’éduquer à la publicité », comprendre le véritable message ou bien ce que souhaite nous vendre l’annonceur. Des actions qui favorisent l’esprit critique sont remarquables : citons l’exemple de l’ANEB et son projet Médias sous la loupe. L’IMC minimum pour les mannequins permet aussi d’agir à la source du problème et en tout cas de favoriser la prévention en matière de TCA. Et puis rappelons qu’il faut respecter la loi, après tout selon la Chambre de Commerce Internationale, la publicité doit éviter d’induire une idée de soumission ou de dépendance dévalorisant la personne humaine et en particulier les femmes… (fin) J’espère que ce « voyage dans la publicité » et les points soulevés par cette série d’articles auront le mérite d’inviter à une réflexion sur ce problème bien réel qui concerne tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les Troubles Alimentaires. Sabrina Source : blog psychologies.com. Un article pour annoncer le 8 mars : Le Parisien92 Un bel article qui présente les origines de SabrinaTCA92 et qui je l’espère donnera envie de nous aider à mener à bien nos projets : Le Parisien92 (28 janvier 2014) Pour soutenir l’association : SabrinaTCA92-lancement Sabrina L'anorexie dans la publicité (2ème partie) Après les stéréotypes féminins dans la pub, place au sexisme ! Comme nous l’avons vu, les pubs ont longtemps usé d’images machistes et misogynes pour attirer le chaland. Alors que la lutte s’organise, le sexisme semble toujours avoir de beaux jours devant lui… La publicité Babette est certainement la plus connue. De nombreuses pubs se veulent humoristiques et recourent à l’image de la femme. La femme est très « utile » pour vendre que ce soit un produit, une idée… On y recourt pour tout en fait : pour la politique, pour la bonne cause ou pour donner envie…de voiture ! A la fin des années 60, le mouvement féministe, prônant l’émancipation de la femme, réussit à faire évoluer provisoirement le rôle et la vision de la femme dans la société, et donc dans la publicité. La femme s’affirme, certaines marques surfent sur cette tendance comme l’enseigne de chaussures Eram. Etait-ce la fin du sexisme dans la publicité ? Non ! Le sexisme fait son grand retour dans la publicité à partir des années 90, influencé par la tendance porno-chic. La femme passe du statut de ménagère dans les années 60 à celui de femme-objet dans les années 90. Le stéréotype de la femme objet existe depuis longtemps, il était moins présent dans les années 1950-1960 mais aujourd’hui il est encore très souvent utilisé. L’objectif étant d’attirer le regard masculin vers le produit et non d’identifier le personnage féminin au produit. Le corps féminin n’en est donc réduit qu’à un simple instrument de séduction ou à un objet de désir. La femme est seulement présente pour attirer le regard, elle ne joue qu’un rôle de provocation. Elle en est réduite à exhiber son corps pour attirer l’attention. Les femmes sont représentées souvent trop embellies, ne reflétant pas la réalité, ou alors bien souvent dégradées. Puisque l’objectif est d’attirer le regard, les publicitaires n’hésitent pas à en rajouter, à provoquer, utilisant la femme et des sous-entendus à caractères sexuels comme par exemple cette publicité de Fujifilm pour un appareil photo jetable avec comme slogan : « Dès qu’ils m’ont tout donné, je les jette. » Sous la pression, les publicitaires vont adopter une charte de bonne conduite en 2001. Pourtant des pubs telles que Babette ne sont pas interdites ! Ce que l’on peut retenir, c’est que les premières publicités sexistes à tendance sexuelle étaient plutôt soft et concernaient plutôt l’élégance de la femme et d’éventuels problèmes de beauté. Au fur et à mesure, la tendance a dérivé passant de la beauté au sexe. Aujourd’hui de nombreuses personnes pensent que la place du sexisme a migré de l’électroménager vers le luxe. Les clichés seraient présents dans le luxe, accompagnés de provocation et surtout de sexe. La marque la plus citée est Dolce & Gabbana dont de nombreuses publicités sont censurées parce qu’elles bafoueraient l’image de la femme et reprennent les codes du porno. Surtout pour faire le buzz, les pubs vont toujours plus loin : plus c’est trash mieux c’est ! La marque de prêt-à-porter italienne Sisley dépasse les limites du politiquement correct avec un style pornographique amateur, loin de la tendance porno-chic, et pire encore, en faisant des allusions à des pratiques zoophiles. Face à ces dérives, la lutte s’organise. Des mouvements féministes s’emportent évidemment mais il existe aussi des organes de régulation en matière de publicité. Certaines publicités sont donc censurées parce que jugées « indécente et provocantes » ou « de nature ouvertement sexuelle et […] donc impropre à l’affichage extérieur nonciblé, susceptible d’être vue par des enfants » par exemple. A moins d’une grande naïveté de leur part, ces experts (en com, en pub..) qui maîtrisent toutes les ficelles de la communication savent pertinemment qu’ils créeront le buzz grâce aux féministes, qui ne manquent pas de réagir à chaque provocation. Ils savent qu’en quelques minutes une information peut faire le tour de la planète, c’est ça aussi la magie de la pub et des nouveaux moyens de communication ! (à suivre…) Sabrina Source : blog psychologies.com. Les lectures qui m'ont aidée Il existe beaucoup de livres sur l’anorexie et la boulimie. Beaucoup de témoignages également. Mes différentes lectures m’ont aidée et j’invite les personnes malades à se documenter au maximum sur la maladie. Chaque témoignage donne une vision différente de la maladie ou insiste sur tel ou tel aspect de la maladie. J’espère que le mien aidera également et donnera peut-être d’autres clés encore. Mes lectures ne sont pas limitées aux TCA et je vais vous parler d’autres ouvrages qui m’ont fait prendre conscience de bien des choses… J’ai toujours adoré lire. Enfant précoce j’ai su lire très tôt. Contrairement à certain(e)s camarades plutôt télé, mon activité préférée était la lecture. Je parle du soir avant de dormir car le reste du temps c’était sport à gogo et mode energizer toute la journée. Une petite fille pleine de vie. Au collège nous étions peu à nous réjouir de devoir les fameuses fiches lectures ou lire des livres J’adorais ! Et quant d’autres luttaient pour terminer dans les délais impartis, je « l’engloutissais » en jours. préparer imposés. le livre quelques Je m’aperçois qu’à l’époque je ne connaissais pas mes propres goûts. J’étais plutôt du genre à laisser choisir mes amies lorsque nous allions au cinéma par peur que mon choix ne plaise pas… De même pour la lecture, je préférais lire le même genre de livres que ceux que lisait ma maman (si elle elle lisait des policiers et des thrillers ce devaient être des valeurs sûres…). Ce n’est que tardivement que j’ai commencer à lire « pour moi ». Tout comme j’ai appris à vivre « pour moi » et non plus « pour plaire à ». Est venue la maladie. La dénutrition. La dépression. Très vite j’ai perdu goût à la lecture. J’avais de toute façon perdu goût à tout. La vie n’avait plus de saveur. Je continuais à acheter quelques livres ou des magazines parce que le sujet « aurait du » me plaire. Ce n’était plus le cas et bien souvent le magazine restait fermé sans que je parvienne à y trouver un intérêt finalement… Que ce soit pour la lecture comme pour tout le reste, j’étais devenue « frigide des émotions ». Anesthésiée si vous préférez. A l’hôpital psychiatrique en 2006 j’ai touché le fond. La dénutrition était telle que le cerveau ne pouvait plus fonctionner correctement et quand bien même on m’aurait permis de lire, je ne pouvais plus me concentrer plus de 10 lignes d’affilées. Cela peut sembler aberrant mais je crois que de ne plus pouvoir lire a été l’une des choses qui m’a le plus fait souffrir ! Je croyais que cela ne reviendrait jamais et que je resterais un légume vivant at vitam eternam. Je m’en sors plutôt bien et je confirme : je ne suis plus un légume ! Il y a 2 ou 3 ans je pouvais encore dire bonjour à une même personne 3 fois dans la journée (faute de m’en souvenir) mais aujourd’hui ce n’est plus le cas et j’ai retrouvé ma concentration et une bonne partie de ma mémoire. Alors je (re)lis. Je fais même une boulimie de lecture. J’étais tellement contente de pouvoir relire que j’ai parfois lu 3 livres en 1 week-end. Je n’en ai plus le temps mais même si j’ai basculé du côté obscur de la force (téléphone androïd) je suis restée celle qui préfère un bon bouquin dans les transports plutôt que la conversation Facebook via son GSM… Si je dois mentionner les livres qui ont provoqué des déclics je mentionnerais déjà « Le pouvoir du moment présent » de Eckart Tollé. Je remercie encore mon ex collègue qui me l’a fait découvrir. Je découvrais l’importance de « l’ici et maintenant ». Ensuite il y a eu « Légère comme un papillon » de Michela Marzano. J’avais enfin trouvé quelqu’un capable de coucher noir sur blanc cette souffrance que je ressentais. Le hasard faisant bien les choses j’ai enchaîné avec la lecture du livre de Thierry Janssen « La maladie a-t-elle un sens ? » Et si je pouvais donner un sens à mes TCA ? « Les 4 accords du bonheur » de Patrice Ras qui ont ouvert la voie vers des lectures plus orientées recherche du bonheur ou « zen ». Ne pas signaler « La faim de l’âme » de Jacqueline Kelen serait péché car c’est sans doute à elle que je fais le plus référence dans mon propre livre. Bien sûr « Message de l’anorexie » de Dimitri Jacques a été le point de départ de beaucoup de choses pour moi. En tant que présidente (je me suis auto proclamée comme telle) du fan club de Christophe André, bien sûr que « imparfaits, libres et heureux » est un incontournable. Mes lectures actuelles concernent surtout le développement personnel. (Je m’aperçois que l’idée d’écrire ce billet n’est en rien un hasard et je ne fais que rebondir à d’autres billets que j’ai commentés récemment). Le problème c’est que je sais déjà que je vais vous parler très vite d’autres livres à paraître. Et qu’au pied de mon lit ça commence à ressembler à la tour de Babel. Mais peu importe le type de lecture, si vous êtes comme moi lire est un « besoin ». Au même titre que le sport en ce qui me concerne. Si je n’ai pas ma « dose » je suis en manque. Oui je cumule les addictions… Sabrina Source : blog psychologies.com. Il n'y a pas de hasard Avant le lancement officiel de l’association j’ai donné une webconférence sur Génération Optimiste . C’était le 23 janvier 2014. Pour visionner la conférence cliquez sur ce lien : Webconférence « l’image de la femme dans la publicité » Un moment sympa, partagé avec des personnes que j’apprécie beaucoup ! J’essaie d’être le plus souvent possible présente à ce rdv du jeudi, même si on me taquine parfois sur mes retards ou absence, Body Combat du jeudi oblige… Est-ce un hasard si le jour où j’ai réellement décidé de me mettre à l’écriture j’assistais à ma première webconf ? Nous sommes alors le jeudi 18 avril et la conférence portait sur Le pardon… L’un des thèmes de mon livre bien sûr. Il n’y a pas de hasard. Dimitri Jacques était dans la salle virtuelle lors de mon intervention. J’étais contente car c’est un professionnel de la santé qui m’a définitivement réconciliée avec la médecine (il y en a d’autres). Lui aussi c’est le jeudi 18 avril que j’ai eu pour la première fois son livre Message de l’anorexie entre les mains et c’est ce livre qui m’a donné envie de le contacter. Deux jours après et suite à son appel téléphonique je commençais l’écriture. Il n’y a pas de hasard. Et puis je ne mentionnerai pas le détail de mes péripéties en matière d’édition mais après un changement d’éditeur et pas mal de rebondissements il se trouve que mon livre sera finalement publié par le même éditeur que Dimitri Jacques. Encore une fois…Il n’y a pas de hasard. Si j’avais déjà mon idée sur la question, j’ai pu poser des mots sur l’approche qui me semble essentielle lorsque l’on veut comprendre et soigner l’anorexique. Anorexie : la nécessité d’un regard holistique. Je le traduis avec mes propres mots, le slogan de mon association « Un corps, un esprit, une âme » mais ce ne sont que des mots. C’est sur le fond que nous sommes d’accord tout comme d’autres médecins prêts à adopter une vision plus large de la vie. Je le cite bien évidement pas mal de fois dans mon livre mais je pense que le livre qui m’a le plus inspirée est celui de Jacqueline Kelen La faim de l’âme. Ce sentiment d’exil qu’elle décrit si bien et que je ressens profondément. Si j’ai décidé de me lancer avec acharnement dans la lutte contre les TCA ce n’est pas un hasard non plus. Ce n’est ni une lubie, ni un simple passe temps. C’est une nécessité. Le sentiment d’exil ne m’a pas quittée mais j’ai acceptée de faire ce que j’ai à faire. Vivre cette expérience douloureuse, cette maladie, lutter avec des mécanismes mis en places il y a maintenant près de 16 ans, ce n’est pas un hasard. Je me suis donnée pour mission d’aider d’autres personnes souffrant de TCA et leurs proches. Du mieux que je le peux et avec mes limites. Cette mission ne date pas d’hier. Loin de là… Merci les GOptimistes pour m’avoir permis cette première prise de parole en « salle virtuelle » ! Soutenez l’association ! SabrinaTCA92-lancement Source : blog psychologies.com. L'anorexie dans la publicité (1ère partie) Suite à ma première webconférence sur le thème « L’image de la femme dans la publicité », je vous propose une suite d’articles permettant de rendre compte de ce sujet très intéressant. Le premier article de cette série est un voyage dans le monde de la publicité où je vous présente plus particulièrement les stérétotypes féminins depuis l’origine de la publicité à nos jours. C’est parti pour le voyage… La publicité est une forme de communication, dont le but est de fixer l’attention d’une cible visée (consommateur, utilisateur, usager, électeur, etc.) pour l’inciter à adopter un comportement souhaité : l’achat d’un produit, l’élection d’une personnalité d’énergie, etc … politique, l’incitation à l’économie Avant ce que l’on nomme « publicité » existait déjà la RECLAME. C’est dans les années 1930 que la publicité voit le jour. Elle entend se démarquer des pratiques antérieures et se présente alors comme étant une nouvelle discipline, plus rigoureuse, plus technique, sinon plus scientifique (la réclame se voulait principalement esthétique). On voit ainsi naître le métier de publicitaire et des formations spécifiques y conduisant. Exemple de réclame : Les années glorieuses de la pub s’étendent de 1950 à 1990. Les femmes occupent un rôle central dans la publicité, et le plus souvent à leurs dépens. Elles sont utilisées comme illustration du produit et en association avec le produit. Certaines publicités n’hésitent pas à abuser de l’image de la femme pour accrocher le public. La publicité adapte ses campagnes aux stéréotypes qui changent. Ces clichés ont évolué depuis les années 1950 et les principales images de la femme présentes dans la publicité sont la femme ménagère, la femme mère, la femme objet, la femme indépendante, qui travaille et enfin, la femme fatale. Voici une illustration de quelques stéréotypes (les plus connus) mais il y en a d’autres : La femme des années 50 est représentée dans la publicité sous son rôle de femme ménagère (époque des Moulinex, SEB…) Stéréotype qui existe encore mais aujourd’hui la femme doit « en plus » avoir moins de 50 ans… Dans les mêmes années on retient aussi la femme mère (après le baby-boom, la femme doit aussi tenir ce rôle). Là aussi ce stéréotype tend à disparaître mais on le retrouve (notamment avec Blédina, anciennement Blédine…) Vers 1960 : La pin up avec l’émancipation des femmes. Elle donne l’image d’une femme plus glamour en quête de liberté (Vespa, Coca…). Icône : Brigitte Bardot. 1970 = L’émancipation (libération sexuelle, la femme commence à travailler…). Jane Birkin est une figure emblématique de la libération des femmes. Avec mai 68 l’Etat se féminise… C’est l’arrivée du lave-vaisselle ! Le 4 octobre 1974, Françoise Giroud (la secrétaire d’Etat à la Condition féminine), s’est manifestée auprès du BVP (Bureau de Vérification de la Publicité) en demandant plus de contrôle sur l’image de la femme dans la publicité et particulièrement en ce qui concerne les produits d’hygiène et de beauté. Celle-ci ne doit plus servir d’objet de présentation si ce n’est pas en rapport avec le produit. Malgré tout, certaines publicités restent dégradantes. Ce contrôle n’a pas empêché certaines marques de rebondir. Par exemple, Dim invente le collant, et par son slogan « en Dim, vous êtes libre vous êtes belle », donne l’image d’une femme plus libérée, tout en la rendant toujours séduisante dans sa vie quotidienne. Années 80, c’est la femme indépendante, dite « superwoman » qui devient autonome financièrement et qui prend des décisions. Années 1990 : la femme n’aspire plus à être « wonder-woman » comme dans les années 80’s mais souhaite trouver un bon équilibre dans sa vie. Les relations hommes femmes sont chamboulées : « Dans le rapport de force, l’homme est plus gagnant, ne serait ce qu’économiquement, nous dit Laurent Yvart , sémiologue chez Insight Marketing. Les femmes leur imposent le même type d’humiliation de ce qu’elles sont subis pendant des décennies où elles étaient des poupées stupides. D’esclaves du portefeuille de leur maris, elles sont devenues séductrices, maitresses femmes, mères célibataires, etc. » (L’express) Ex :la marque Kookaï qui met en scène des jeunes femmes provocantes, dominatrices et manipulatrices qui considèrent l’homme comme un banal accessoire à consommer tout de suite… Les stéréotypes féminins d’aujourd’hui n’ont pas été créés par la publicité, ils existent depuis près de deux siècles. La femme est depuis toujours considérée inférieure à l’homme, comme en attestent certaines lois et obligations anciennes. Ex : La loi de 1810 : La femme adultère est passible de prison, l’homme adultère aura une amende. Aujour d’hui le stéréotype le plus utilisé est celui de la femme fatale. Sur cette photo, la femme parfaite des années 80 est représentée. Elle est complètement autonome et gère seule son travail. Elle conserve sa féminité et son élégance pour autant tout en étant sûre d’elle et en déambulant fièrement. Une femme fatale est une femme dont le pouvoir de séduction est irrésistible, une femme qui séduit les hommes. Dans la publicité, la femme est parfois utilisée comme objet séduisant. Cette affiche d’ « Armani Code » montrant une femme, que l’on pourrait qualifier de femme fatale, a pour but d’attirer le regard de la femme pour la pousser à acheter ce produit dit « the secret code of women ». Stéréotype « nouveau ». La femme a plusieurs facettes : sait s’occuper de son foyer, est indépendante, séduisante et élégante. Néanmoins, la publicité plus que jamais fait du corps des femmes un objet de convoitise marchande, en contraste avec la liberté du corps pour laquelle les femmes luttent depuis les débuts du féminisme. En 1982, la pub » Myriam » dénonce l’usage abusif du corps féminin dans la publicité pour arriver à des fins commerciales. Ce qu’il faut retenir de tous ces stéréotypes, c’est que l’image de la femme dans la publicité a évolué. Le rôle principal de la publicité étant de vendre et de convaincre. C’est aussi le miroir de la société et une perspective d’avenir pour les individus. La femme, y joue ainsi un rôle prépondérant de par son image, son rôle et parfois même de ses charmes selon le caractère de la publicité. La représentation de la femme dans la publicité à travers les années 50 est très fidèle à son conditionnement de l’époque et à son rôle social (la femme ménagère, la bonne mère etc…). Avec son émancipation, la femme revendique l’amélioration de son statut et de l’image avilissante « de la bonne ménagère » qu’elle considère comme obsolète. Cette évolution entraîne un bouleversement social et se fait aussitôt ressentir à travers la publicité où l’image de la femme se libère et se délivre de ses chaînes idéologiques. Elle sauvegarde ainsi son statut de première consommatrice mais devient par ailleurs plus que jamais un objet de vente et d’attraction pour le consommateur. (à suivre…) Sabrina Source : blog psychologies.com. Interview Palumbo radio Pour faire un petit peu connaissance… Je me présente ici : Mardi moi tout Sabrina Tchat du lundi 20 janvier sur les TCA Cette semaine est particulière pour moi…Je vous invite à en découvrir le programme ici : http://www.calameo.com/read/0022678392e05d6ec8e38 Elle a donc débuté par un tchat lundi soir que j’ai animé accompagnée de mon ami Dimitri Jacques (naturopathe sophrologue et auteur de « Message de l’anorexie« ). Nous avons une belle complémentarité : moi de par mon vécu et lui de par son expertise en matière de TCA. Ce tchat est teinté d’humour car sur Génération Optimiste la bonne humeur règne toujours ! Mais il peut vous apprendre certaines choses sur les TCA et les questions légitimes que l’on peut se poser lorsque l’on ne connaît pas bien ces maladies. Bonne lecture ! Tchat Source : blog psychologies.com. Accepter la critique Depuis le début de mes projets, tant pour l’écriture que pour le lancement de mon association j’ai beaucoup appris. Dans de nombreux domaines et même « humainement parlant ». J’étais « fâchée » avec la nature humaine et beaucoup de choses continuent de me révolter dans ce monde mais j’ai aussi rencontré des personnes extraordinaires et avec lesquelles je suis fière d’être devenue amie ou de partager des connaissances. Mais j’ai aussi pu constater que bon nombres de gens n’arrivent pas à se réjouir du bonheur ou des succès des autres. Qui ne leur enlève rien pourtant. D’autres encore ont la critique facile. Trop facile. Et ce sont de ces « observations » que née l’idée de cet article : Je n’ai pas envie d’écrire un article sur MOI. Sur les critiques (peu nombreuses pour l’instant !) qu’on a pu me faire. Entre le « tu te mets en avant en donnant ton nom à ton association » (quand on sait comment j’ai choisi ce nom en désespérant que personne ne m’aide à en trouver un !) et le « tu n’es pas guérie et entend aider les gens à guérir » ou bien encore le « tu n’as pas de diplôme » (de psycho…) je sais très bien à quel type de critiques je m’expose et j’ajouterais qu’avec mon livre j’ai aussi pris le risque qu’on me renvoie plutôt les blouses blanches car je sais que tout le monde n’est pas ouvert aux questions de spiritualité. Qu’en parlant de « plan de vie » ou de « mission de vie » je vais plutôt me mettre à dos les plus cartésiens mais à cela je répondrais qu’en aucun cas je ne cherche à convaincre. Donner à réfléchir ça oui… Pour expliquer en quoi je trouve parfois la critique facile et déplacée, je vais citer deux exemples. Celui de Céline ma photographe tout d’abord. Céline a un très beau projet d’expo/photos et c’est en raison de ce projet que nous sommes entrées en contact au début. Cette rencontre a été « magique ». Céline, ex-anorexique m’a beaucoup touchée et j’ai tout de suite compris que par la photo elle ne cherche qu’une chose : faire passer le même message que moi dans mon livre ou avec mon association. Son projet a été retardé mais qu’à cela ne tienne, je continue de l’aider et je sais qu’il se concrétisera. Lorsque j’ai mis un message pour trouver des personnes à shooter on m’a aussitôt demandé en quoi « montrer les TCA pouvait aider » ? C’est là que je parle de critique facile. Il aurait peut-être fallu commencer par poser des questions sur le projet en question ! D’ailleurs les réponses de Céline sont fabuleuses. Mais nous aurons l’occasion de reparler de ce projet et des objectifs qu’elle poursuit en voulant exposer. Mentionnons simplement qu’il ne s’agit pas QUE de prendre en photos des malades mais aussi des proches, des personnes guéries… Et qu’un témoignage sera accolé aux photos pour parler d’une tranche de vie, donner de l’espoir… Il y a aussi le projet de court-métrage d’Emilie. Un projet que je soutiens depuis son origine et pour lequel j’ai témoigné avec quatre autres jeunes filles pour en faire la promotion. Ce projet est présenté sur notre page Coups de coeur. Le premier court métrage « Sacha » a reçu un bon accueil dans de nombreux milieux. Avec les médecins c’est parfois plus délicat. Effectivement Emilie a l’audace de tenter de rendre compte de la maladie en 19 minutes quand parfois toute une vie ne suffit pas à la montrer ou à l’expliquer… C’est peut-être pour cela que la suite « Comme une plume » montrera d’autres facettes et ce que vivent les proches notamment. C’est sans parler de l’affiche qu’elle a choisi pour en faire la promotion. Une affiche qui fait débat. Moi qui ai fait du marketing et de la pub, je n’encourage pas ce qui « fait le buzz ». Mais je ne pense pas que ce soit ce que cherche Emilie car j’ai pris le temps d’écouter la manière dont elle parle de son film (qui vient « adoucir » cette affiche) et de comprendre quel est son véritable message. Emilie, tout comme Céline et la photographie ou moi et l’écriture a trouvé SON moyen d’expression pour livrer le même combat que nous. Et cela passe par parler de la maladie, la « montrer », expliquer, faire tomber des idées reçues ou briser des tabous. Ce texte n’est pas un texte « anti critique ». Je suis capable d’accepter la critique. Je suis d’ailleurs quelqu’un qui observe et qui aime apprendre aux contacts des gens ou me nourrir de l’expérience des autres. En outre je considère que l’on n’a jamais fini d’apprendre et je sais très bien que dans quelques moi j’aurai encore appris des choses ou fait des rencontres me permettant de progresser, d’évoluer. J’ai compris que je ne détiens aucune vérité mais j’ai aussi compris que l’important n’est pas d’être parfaite mais de toujours faire de son mieux. Et je pense que c’est ce que je fais, ainsi que les personnes impliquées dans notre combat. Je suis pour l’échange, la discussion mais je reconnais que j’admets beaucoup mieux la critique lorsqu’elle se veut constructive. Dans ces cas-là oui j’accepte de revoir mes choix ou mes positions (même si ce n’est pas toujours facile !). Je vois trop souvent des gens critiquer mais qui derrière ne proposent rien. Et là je m’interroge : à quoi sert ce type de critique ? Ce type de critique se développe beaucoup sur Internet. Il est effectivement bien plus facile de critiquer via un commentaire sur Facebook que de travailler 10 heures par jour à essayer de développer une association qui souhaite aider et soutenir des personnes en souffrances. De critiquer tel homme politique mais que le dimanche on préfère rester sous la couette plutôt que d’aller tracter dans le froid l’hiver devant un marché. De critiquer l’éducation donnée à un enfant lorsqu’on n’en a pas soi-même. Mais je vais m’arrêter là, des exemples il y en aurait tant… Pour conclure et là je refocalise sur moi… : je reconnais mes torts. Mais j’aime bien quand j’ai raison… Sabrina Source : blog psychologies.com. La guérison de Céline C’est en pleurant que j’ai remercié Céline pour son témoignage. Ce texte est absolument magnifique. La « bête ». Cette obstination menant à « notre perte », mais aussi cette force, cette volonté, ce combat… Le sport, salvateur pour Céline, une « thérapie » pour moi… Ce témoignage raisonnera en chacune de « nous » et donnera beaucoup d’espoir aux personnes en souffrance. Encore merci Céline et bravo pour ton combat et la formidable personne que tu es ! Sabrina « Anorexie : fatalité ! « Ce n’est pas une Comment parler de cette maladie qui a « mangé » une partie de mon temps. Est ce une obsession qui ronge et rigidifie mon esprit ? A y regarder de plus près … Je n’ai jamais trouvé le un mode d’emploi et pourtant j’en suis sortie ! Une bonne nouvelle ! J’ai cherché longtemps l’interrupteur : On – Off et je ne l’ai jamais trouvé car ce n’était pas, pour moi, une histoire de bouton et de connection. C’était comme une « bête » qui s’était emparée de moi ! Un truc qui prend le dessus sur ma personnalité ; certains appelleraient cela une double personnalité, moi je dis la « bête » (je l’assimilais même à un dragon) et j’ai toujours considéré qu’elle n’était et ne serait jamais moi… En fait, il était peut être là mon mode d’emploi, séparer la maladie de qui j’étais. Comment raconter ? La simplicité me dirait de le faire dans l’ordre chronologique ! Quand cela à t’il commencé ? Comment cela s’est il passé ? Quand cela a t’il cessé ? Je crois que les deux premières questions sont très classiques et très communes. Mal dans ma peau, un mot, une attitude qui fait douter de tout et la revanche qui passe par : « moi, je vais vous montrer de quoi je suis cap » et là, c’est la descente aux enfers, à tourner autour des assiettes vides ou pleines, à mobiliser les WC pour vomir en mettant du papier au fond de la cuvette pour atténuer le bruit, à faire du sport à outrance… buttée et obsédée… un mélange explosif qui peut mener à sa perte. Après le déni est venue la «semiguérison». J’ai survécu les années après le passage anorexique critique en déguisant mon obsession alimentaire par des adhésions à des régimes alimentaires divers et variés ; à brandir haut et fort que je savais ce qui était bon, « moi je savais !» … un ego fort qui se déguisait en végétariens, végétaliens ou tous autres régimes pour ne pas dépasser le chiffre fatidique sur ma balance que je m’étais imposé … la maladie était atténuée et surtout ne mettait plus ma vie en danger mais elle était toujours présente et cela je n’en étais pas consciente! Maintenant, je répondrai à la troisième question : Quand cela a t’il cessé ? Cela a cessé le jours où j’ai eu peur. Cela a cessé lorsque j’ai replongé dans la maladie après des années d’un calme relatif. Je me suis vue partir sans pouvoir contrôler mon corps qui s’était brutalement fermé à la nourriture. La faim me terrassait mais j’étais dans l’impossibilité d’avaler la moindre chose. Ma première anorexie « adolescente » était volontaire et contrôlée, la seconde fut subie. La « bête » que je pensais définitivement anéantie était en sommeil toutes ces années et s’était réveillée. Ce jour là, j’ai su que c’était elle ou moi. Ce jour là, je sentais que je trouverai la force de repousser et détruire l’envahisseur. Ce jour là, la « bête » a cessé de me dévorer. Je rentrais « corps et âme » dans la bataille, une bataille très différente de la première qui s’était éternisée des années durant. Une bataille violente mais courte. J’ai forcé mon corps à s’ouvrir par la méditation, le sport et surtout par une alimentation liquide et hyperprotéinée afin de ne pas perdre trop de poids, je m’interdisais de descendre sous un certain poids, la balance s’était inversée. Mère, femme, épouse, je n’acceptais pas que de telles « pulsions » puissent gâcher ce que j’avais construit toutes ces années mais surtout je n’acceptais pas mon échec : j’avais été biaisée par moi car la bête était toujours vivante. Un ego fort qui cette fois m’aidait à remonter la tête et à me battre. Cela est passé par le sport, il fallait que je sois plus forte. J’ai poussé de la fonte en salle de musculation avec mes bouteilles de liquides, des en-cas partout dans mes poches, de nombreux repas par jour, petits souvent mais obligatoires. Je faisais des petites séances régulières pour ne pas perdre de poids et pour m’ouvrir l’appétit ! J’ai fait de ma capacité « obsessionnelle » un atout. Alors à la question : Est ce une obsession qui ronge et rigidifie l’esprit ? … je peux affirmer que cette maladie n’est pas une fatalité. Elle est un vécu. Elle développe certaines de nos perceptions, elle nous rend forte. Il faut savoir la remercier pour ce qu’elle a pu nous apporter et l’abandonner pour se projeter vers l’avenir et se remplir d’autre chose. Savoir unifier son corps et son esprit, ne faire qu’Un en bonne harmonie. C’est un sacré programme et un challenge ! Aujourd’hui nous connaissons la valeur de notre Vie ! Oui, elle fut une obsession paralysante qui pourtant à fini par ouvrir des portes, des ressentis que, personnellement, je n’aurais peut être jamais franchies si je n’avais pas parcouru un tel chemin ! Juste un dernier mot… « Baisser les bras » ne doit jamais faire partie des options envisageables… JAMAIS… N’hésitez pas à parler, partager, nous sommes nombreux à être passées dans les griffes de cette « bestiole » et dans ce nombre, il y aura toujours une personne qui aura un discours qui raisonnera en vous. N’en doutez jamais. Texte écrit pour Sabrina qui se bat pour aider toutes celles qui sont encore dans la souffrance. Céline