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PARIS (AP) – L’interdiction de défiler récemment faite à Madrid à des
mannequins jugés trop maigres, afin de dissuader les jeunes filles voulant leur
ressembler de suivre des régimes alimentaires déséquilibrés, a relancé le débat sur
les troubles du comportement alimentaire induits par l’image.
Les troubles du comportement alimentaire, notamment l’anorexie, ont
différentes causes : les standards de la mode qui « contraignent » les jeunes filles à ne
plus manger pour maigrir, mais aussi un contexte familial difficile, facteur de troubles
psychologiques.
Selon la revue NutriNews, c’est autour de 13-14 ans et vers 16-17 ans que
l’anorexie est la plus fréquente. Les anorexiques qui ne mangent pratiquement plus rien
maigrissent de façon spectaculaire. Au bout de quelques mois, leurs règles
disparaissent.
Fait surprenant, elles nient leur trouble jusqu’à se trouver obèses. Elles fuient
les repas familiaux, sautent les repas, trient les aliments, ne mangent que ce qu’elles
cuisinent, se montrent très préoccupées par le fonctionnement de leurs intestins et
prennent des laxatifs. Elles dorment peu et sont rarement fatiguées malgré une activité
physique débordante.
À ces comportements peuvent s’ajouter, selon la gravité de la maladie,
mensonges, kleptomanie (vol d’aliments notamment), baisse de la sociabilité compensée
par un agrippement aux parents, un hyper-investissement scolaire, un perfectionnisme.
Aussi fréquente que l’anorexie, la boulimie est généralement plus tardive (19-20
ans en moyenne). Elle se caractérise par des prises alimentaires impérieuses, massives,
compulsives. Cette frénésie qui conduit brusquement à avaler en cachette des quantités
impressionnantes de nourriture est généralement suivie de divers gestes pour en
contrarier les effets : vomissements provoqués, prise de laxatifs, de produits ou de
médicaments anorexigènes dangereux, exercice physique intense, etc. Ce qui fait que
nombre de jeunes filles boulimiques préservent leur poids.
La gravité de ces troubles est variable, une partie de ces adolescentes guérissant
sans séquelles. Pour les spécialistes, il est toutefois important de ne pas perdre de
temps, de ne pas nier ou minimiser les troubles. Ils expriment des difficultés d’ordre
psychologique auxquelles psychiatres et psychologues sont habitués à répondre avec
l’aide des nutritionnistes.