Soient ~u1et ~u2les vecteurs unitaires du rayon lumineux de part et d’autre
de la surface s´eparant les deux milieux et ~
Nla normale `a cette surface
au point Itravers´ee par le rayon. Le vecteur n2~u2−n1~u1n’ayant pas de
composante tangentielle, il est port´e par ~
N. Les trois vecteurs n2~u2,n1~u1
et ~
Nsont donc dans un mˆeme plan (plan d’incidence).
D’autre part, si θ1et θ2sont les angles compt´es `a partir de ~
Nque font les
deux rayons, la conservation de la composante tangentielle de n~u conduit
imm´ediatement aux lois de Descartes :
n1sin θ1=n2sin θ2.
Les lois de la r´eflexion se d´eduisent de la mˆeme mani`ere sachant que n2=
n1.
3.2. Th´eor`eme de Malus (Dupin-Gergonne)
Apr`es un nombre quelconque de r´eflexions et de r´efractions, les rayons
lumineux ´emis d’une source ponctuelle sont normaux aux surfaces d’onde.
C’est un th´eor`eme qui nous semble ´evident, vu la d´efinition des rayons et
des surfaces d’onde mais il faut savoir que ce th´eor`eme a ´et´e d´emontr´e sans
connaˆıtre la nature ondulatoire de la lumi`ere mais seulement `a partir des
lois de l’optique g´eom´etrique (lois de Descartes ou principe de Fermat) et
c’est ce qui en fait une prouesse math´ematique.
Comme cons´equence du th´eor`eme de Malus vient la d´efinition rigoureuse
du stigmatisme d’un syst`eme optique S.
Un syst`eme optique est rigoureusement stigmatique pour le couple de points
conjugu´es (A, A′)si les chemins optiques joignant A`a A′sont tous iden-
tiques.
(AA′) = Const d´efinition du stigmatisme
En effet, si Aest une source ponctuelle (objet) et A′son image ponctuelle,
les surfaces d’onde au voisinage de ces deux points seront des sph`eres. Le
chemin optique entre ces deux surfaces d’onde sph´eriques est le mˆeme pour
tour rayon ´emis de Aet arrivant en A′. En rapprochant les sph`eres de leurs
centres respectifs on en conclut que (AA′) est ind´ependant du rayon.
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Remarque : le chemin optique situ´e sur un bout de rayon virtuel (cf.
figure) doit ˆetre compt´e n´egativement. En effet, comme ~
ket d~
ℓsont oppos´es
(AB)virt =λ0
2πZRAB
~
k·d~
ℓ=−λ0
2πZRAB
kdℓ =−ZRAB
ndℓ
3.3. Principe de Fermat
Consid´erons deux points Aet B,Rle rayon passant par ces deux points
et Cun autre chemin passant aussi par ces points. Nous avons
ϕB−ϕA=ZR
~
k·d~
ℓ=ZC
~
k·d~
ℓ
Sur le rayon ~
k·d~
ℓ=kdℓ =k0ndℓ et sur le chemin quelconque ~
k·d~
ℓ=
kdℓ cos θ≤kdℓ, d’o`u
δR≤δC
Le chemin optique est minimum sur un rayon. Traduit en dur´ee δ=c∆t
ce r´esultat conduit au principe de Fermat de l’optique g´eom´etrique :
La lumi`ere emprunte le trajet de dur´ee minimale pour aller d’un point `a
un autre.
En particulier, si le milieu est homog`ene, l’indice de r´efraction est une
constante, la lumi`ere se propage donc en ligne droite.
Remarque : cet ´enonc´e peut paraˆıtre curieux puisqu’il donne `a la lumi`ere
une sorte de prescience, capable de savoir `a l’avance quel est le meilleur
chemin `a emprunter. C’est `a Feynmann qu’on doit une interpr´etation bien
plus raisonnable de ce principe et de tous les autres principes variationnels
semblables en m´ecanique : la lumi`ere emprunte tous les chemins possibles
et imaginable pour aller de Aen Bmais avec des amplitudes de probabilit´e
diff´erentes. La superposition de ces amplitudes conduit `a des ph´enom`enes
d’interf´erence qui donnent `a la trajectoire de l’optique g´eom´etrique la pro-
babilit´e la plus grande d’ˆetre suivie.
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