Les expériences d`optique

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Les expériences d’optique
fentes f ′′
virtuelles
miroirs
f′
m′′
m′
f
H
o
G
F
E
D
C
B
A
spectre
image linéaire
du Soleil
lentille
cylindrique
lumière de
l’héliostat
écran
V
prisme
R
L′
violet
bleu
vert
jaune orangé rouge
L′′
Fig. 1. L’appareil d’interférences de Foucault et Fizeau. Les
deux miroirs de Fresnel m0 et m00 font de l’objet linéaire
f deux images virtuelles f 0 et f 00 , qui forment des franges
d’interférences sur l’écran. Une fente mobile o reprend la
lumière à une distance réglable de la frange centrale, et le
spectre en est formé par un prisme.
400
500
600
700
Longueur d’onde (nanomètres)
Fig. 2. En haut, le spectre du Soleil avec ses raies et bandes
caractéristiques. En bas, le même spectre formé par l’appareil
de la Fig. 1 : il est modulé par des cannelures alternativement
claires et noires.
De 1845 à 1847, Foucault et Fizeau réalisèrent
plusieurs expériences d’optique physique, portant sur les
interférences et sur la polarisation de la lumière. C’était
d’actualité, puisque Augustin Fresnel (1788-1827) avait
développé la théorie de la nature ondulatoire de la lumière
et que François Arago (1786-1853) étudiait la polarisation découverte en 1808 par Etienne Louis Malus (17751812). Ces expériences utilisent des variantes de l’appareil
représenté figure 1, dont il ne subsiste que la partie de gauche (présentée à l’exposition), un dispositif
d’interférences à miroirs de Fresnel. Foucault et Fizeau projetaient sur un écran les franges d’interférences formées par
ce dispositif éclairé en lumière blanche (celle du Soleil). Ils
plaçaient une fente à une certaine distance de la frange centrale, dans la zone où les franges sont brouillées, et analysaient avec un prisme la lumière transmise par cette fente.
Ils obtenaient ainsi une spectre de la lumière solaire, avec
ses raies et bandes intrinsèques, auquel se superposaient
des cannelures alternativement claires et sombres (Fig. 2).
Les cannelures claires se trouvaient aux longueurs d’onde
où la lumière arrivait en phase des deux miroirs de Fresnel, et les cannelures sombres aux longueurs d’onde où
il y avait opposition de phase. Le but était de savoir si
l’on pouvait observer des cannelures, donc des phénomènes
d’interférence, avec de grandes différences de marche entre
deux faisceaux en interférence. Foucault et Fizeau parvinrent ainsi à observer des interférences jusqu’à une différence
de marche de 1,4 millimètres, puis de 3,2 millimètres avec
une variante expérimentale utilisant le phénomène de polarisation chromatique découvert par Arago. Il est facile
aujourd’hui d’observer des interférences à grande différence
de marche en lumière monochromatique, mais il faut savoir
qu’à l’époque on ne disposait pas de sources monochromatiques telles que des lampes au mercure ou des lasers.
L’expérience permettait également de mesurer les longueurs
d’onde des différentes raies solaires en utilisant les cannelures du spectre.
L’expérience fut étendue par Foucault et Fizeau aux
“rayons calorifiques”, c’est à dire à l’infrarouge. Ils
plaçaient un thermomètre très fin au delà du côté rouge
du spectre. Afin d’éliminer l’effet des dérives thermiques,
ils occultaient régulièrement le faisceau et mesuraient les
variations correspondantes de température (cette méthode
est utilisée universellement aujourd’hui pour l’infrarouge).
Le résultat confirme que le rayonnement infrarouge, bien
qu’invisible par l’œil, est de même nature que la lumière
visible.
plaque
daguerréotype
rayons rouges
lentille
cylindrique
prisme
L′′
R
V
L′
lumière
de
l’héliostat
spectre
ouverture
rayons
violets
image
de
l’ouverture
Fig. 3. L’appareil de Foucault et Fizeau destiné à produire
des plages uniformes de couleur pure, avec lesquelles ils
pré-exposaient les plaques daguerréotypes. Un spectre était
formé sur un écran en R—V par le prisme et les lentilles L0 et
L00 . Une fente dans cet écran sélectionnait la couleur désirée.
Les lignes en traits interrompus ne représentent pas des rayons
lumineux, mais montrent comment la lentille L00 donne une
image de l’ouverture sur la plaque.
Avec une variante de l’appareil, sans le dispositif
d’interférences, représentée Fig. 3, les deux physiciens pouvaient obtenir des plages étendues de couleurs pures, avec
lesquelles ils étudièrent les propriétés du daguerréotype,
tandis qu’avec le même dispositif Foucault réalisait avec son
ami médecin Jules Regnauld (1820-1895) des expériences
sur la vision des couleurs qui ont conservé aujourd’hui leur
intérêt.
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