12 . Merc ier, Natalie, III, 5, p. 414 -4 1 5. [renvoi]
13 . C hénier, Jean Calas, édition critique par M alc olm C ook, P ress es de L’univers ité d’Exeter, Exeter, 198 7 , II , 2, p. 15. [renvoi]
14 . C hénier, Jean Calas, II I, 5, p. 40-41 . [renvoi]
15 . C hénier, Jean Calas, V , 6, p. 69. [renvoi]
16 . Merc ier, Jean Hennuyer, Théâtre complet, Genève, Slatkine reprints, 1970 , III , 5, p. 367 . [renvoi]
17 . Merc ier, préfac e de Jean Hennuyer, p. 294 -2 9 5 : “ Si je parvenais à éteindre dans le cœur de c eux qui me liront quelques rac ines de ce
penc hant pers éc uteur qui anime les trois quarts des hommes […] Si je parvenais à ajouter quelque chose à la liberté publique et
particulière, à la c onvic tion de ce droit naturel s i manifestement violé […] si j’arrac hais quelques traits à l’intolérance religieus e, c ivile et
littéraire qui se soutiennent et s e prêtent un appui mutuel ; si le tableau de ces épidémies morales qui boulevers ent toutes les notions
d’ordre, de jus tice et d’équité, servait à épouvanter ceux qui reçoivent l’erreur comme la vérité, ou, pour s’exprimer sans emblème, si
ceux qui peuvent s euls réaliser les vœux plaintifs de l’humanité, émus par la voix touc hante de la philosophie, daignaient lui prêter une
force qu’elle n’a pas elle-même et foudroyer en conséquenc e ce opinions impies et dérais onnables qui attaquent la félicité publique et la
leur propre, alors, souriant à leurs augustes travaux, les premiers peut-être de c e genre, je m’applaudirais , en ne fais ant que pass er sur
cette terre, d’y avoir fait le métier d’homme et d’éc rivain ”. [renvoi]
18 . Merc ier, Du Théâtre, p. 114 1 . [renvoi]
19 . V oir Les Quatre poétiques d’Aristote, d’Horace, de Vida, de Despréaux, avec les traduc tions et les remarques , P aris , Saillant et Nyon,
Desaint, 17 7 1. [renvoi]
20 . Merc ier, Jean Hennuyer, II , 1 et I I , 2, p. 32 3 -3 2 4. V oir aus s i Fenouillot de Falbaire, Le Fabricant de Londres, T héâtre de Fenouillot de
Falbaire, Paris , Fouquet, 182 1, II I, 10, p. 44 : “ Les ouvriers de Vilson qui travaillaient à la fabrique de ses draps s ortent de leur atelier, d’où
ils sont renvoyés par les gens qui saisis s ent et les draps et les métiers. Les ouvriers , en veste, en tablier, pass ent par la scène pour s ’en aller
par la boutique ; ils marchent lentement, les bras pendants, la tête bais s ée, et dans une profonde tristess e.
U N O U V RIE R : Q uel dommage ! C ’était un si bon maître ! A h ! Il n’y a point de bonheur pour les honnêtes gens. Mais le voilà ! Dans
quelle douleur il es t plongé ! Les ouvriers , apercevant V ilson, s’arrêtent tous dans un morne silenc e ”. [renvoi]
21 . Fenouillot de Falbaire, Le Fabricant de Londres, IV , 12 , p. 58. [renvoi]
22 . Fenouillot de Falbaire, Le Fabricant de Londres, II I , 6, p. 40 . [renvoi]
23 . Merc ier, Natalie, Théâtre complet, Genève, Slatkine reprints , 1970 , III , 5, p. 409 [renvoi]
24 . Le spec tateur se trouve pris dans cette tens ion entre adhésion et dis tanc e, entre proximité émotionnelle et rec ul. C ’es t, aux yeux de
Batteux, cette pos ition qui fait la singularité de l’expérience esthétique et du plais ir qui en découle : “ Un malheur trop loin de nous nous
touc he peu ; trop près, il nous bless e ; vu s ur le théâtre, il es t au point préc is, parc e que, s’il es t très près, il n’est qu’image. Nous avons
donc , par l’imitation tragique et musicale, l’émotion vive qui nous fait plaisir, sans la douleur qui pénètre par la réalité” . C et entre-deux
qui correspond à la dis tanc e néc es saire au déploiement d’une sens ibilité pure, est précis ément c elui qui, selon les moralis tes , fonde le
sentiment de pitié et autorise un protoc ole compass ionnel tenant à un juste équilibre de l’aliénation et de la pensée de soi-même. P our
A ristote , sont en effet s ujets à cette pas s ion mixte, “ c eux qui ne s ont ni dans un état de pas s ion qui tienne du courage, telle que la
colère ou la témérité, car c es pas s ions ne c alculent pas l’avenir, ni dans une disposition qui les porte à l’arrogance, car les arrogants ne
sont pas en état de c alculer que la même épreuve pourra les affecter, mais plutôt dans une situation d’es prit intermédiaire. Il en es t de
même de c eux qui n’ont pas de vives alarmes , car on es t sourd à la pitié quand un malheur nous frappe d’épouvante, parc e que l’on es t
tout entier à ses propres épreuves ” (Rhétorique, 8, 6, p. 219 ). P our pouvoir c ompatir aux malheurs d’autrui, il faut donc être à la fois sûr
de sa sécurité et c ons cient de la fragilité de celle-ci, c’est-à-dire res s entir la pas s ion d’autrui comme simultanément étrangère et
jumelle de celle que nous pourrions être amenés à éprouver. En pleurant sur les souffrances d’un étranger, on vers e des larmes sur ce
qui ne nous c oncerne pas directement, mais c ette effus ion n’est pos sible que parce que l’on sait que la pas s ion qui l’étreint pourrait
nous frapper à notre tour. Il entre donc dans c ette émotion a priori altruiste une part d’amour propre, ce qui trahit à la fois l’ambiguïté de
notre position vis -à-vis de l’objet qui sus cite la compass ion et l’ambivalenc e morale de la pitié. Burke partage l’opinion d’A ris tote, mais
pos e plus explicitement le problème en termes de distanc e et non plus de dispositions psyc hologiques . Il écrit dans les Recherches
philosophiques sur nos idées du sublime et du beau : “ Lors que le danger ou la douleur s errent de trop près, ils ne peuvent donner auc un
délic e et sont simplement terribles ; mais à dis tanc e, et avec certaines modific ations , ils peuvent être délic ieux et ils le sont, c omme
nous en faisons journellement l’expérience ” (Recherches philosophiques sur nos idées du beau et du sublime, I, 7, p. 84). La compass ion
ne s aurait s e déployer que sur un fond d’altérité, à défaut duquel elle ne serait pas compass ion mais simple pas s ion. L’adhés ion suppose
donc un détac hement préalable. C ’est ce que dit, en d’autres termes , Beaumarchais, lors qu’il déclare dans la Lettre modérée sur la chute
et la critique du “ Barbier de Séville ” qu’“ on ne s’intéres s e guère aux affaires des autres que lorsqu’on es t sans inquiétude sur les siennes
” (p. 268 ), sélec tionnant ainsi implic itement son lec teur idéal. [renvoi]
25 . Diderot, Le Fils naturel, IV , 3, p. 111 3 . [renvoi]
26 . V oltaire, L’Écos s ais e, I, 2, p. 214 . MO N RO SE : Q u’on me prépare, je vous prie, un appartement où je puiss e être en solitude. Et I, 3, p.
21 7 : FA BRIC E : C et homme-là me paraît ac c ablé de chagrins et d’idées . je ne serais point surpris qu’il allât se tuer là-haut. [renvoi]
27 . V oltaire, L’Écos s ais e, II , 5, p. 227 . : FA BRIC E : C et homme n’a pas même la curiosité de voir une femme charmante que nous avons
dans la mais on. FRE P O RT : Il a tort. Et quelle es t cette femme charmante ? FA BRIC E : Elle es t enc ore plus s ingulière que lui ; il y a
quatre mois qu’elle est chez moi et qu’elle n’es t pas sortie de s on appartement. [renvoi]
28 . V oltaire, L’Écos s ais e, I, 6, p. 221 . [renvoi]
29 . V oltaire, L’Écos s ais e, II I , 3, p. 23 8. [renvoi]
30 . V oltaire, L’Écos s ais e, II , 8, p. 235 . : MO N RO SE : O n ne prononc e point le nom de ma patrie que mon cœur ne soit déc hiré. Et aus si III ,
6, p. 241 : MO NRO SE : O n arrête une jeune éc oss aise, une pers onne qui vit retirée, qui se cac he, qui est sus pecte au gouvernement !
Je ne sais … mais cette aventure me jette dans de profondes réflexions… T out réveille l’idée d emes malheurs , mes afflic tions , mes
attendris s ements, mes fureurs. [renvoi]
31 . V oltaire, L’Écos s ais e, II I , 8, p. 24 3. [renvoi]
32 . V oir Fenouillot de Falbaire, Le Fabricant de Londres, II, 7, p. 24 : “ Les deux enfants viennent s’asseoir l’un vis-à-vis de l’autre, sur de petites
chais es, devant leur table couverte de cartes et de joujoux, et Betzi s ’ass ied près d’eux. […] David avance avec respect un fauteuil, à côté de la
table à écrire, à la gauche du théâtre. Falkland, d’un air rêveur, se jette dedans , sans regarder David, ni dire un s eul mot. DAVID, s’en allant à la
boutique, et s e retournant de temps en temps pour regarder Falkland : “ C et homme est diablement tris te ”. V oir aus s i Fenouillot de
Falbaire, Le Fabricant de Londres, II, 8, p. 26 :
FA LKLA N D, arrêté à cons idérer les enfants : Hélas , j’ai été père et je n’ai pas joui du bonheur d’élever ma fille dans mon sein !
JU LIE T T E , s’apercevant que Falkland le regarde : M a bonne, il me regarde !
FA LKLA N D, la levant dans ses bras et la baisant au front : A imable enfant ! (il la remet à terre et s e détourne avec douleur) Ô ma fille, où es -
tu ? Q ue ne puis -je ains i recevoir tes c ares ses , te serrer dans mes bras, me précipiter dans ceux de ta mère ! (il va se rejeter avec
désespoir dans s on fauteuil).
HE N RI et JU LIE T T E , allant tous deux vers Falkland, et lui montrant l’un ses tablettes, l’autre son collier : Mons ieur !
FA LKLA N D, se détournant des enfants, et s ’appuyant s ur la table, en cachant son visage dans s es mains : Non, je ne veux plus de la vie !
BE T ZI , allant prendre les enfants , qui demeurent interdits et tout honteux de voir que Falkland ne les regarde point : A llons , venez-vous-en,
vous importunez M ilord. [renvoi]
33 . Fenouillot de Falbaire, Le Fabricant de Londres, V , 6, p. 68. [renvoi]
34 . O n retrouve le même proces s us dans Henriette et Saint-Clair de Sade, IV , 4, p. 50 2 : LE V O Y A GEU R : “ Daignez avant me sec ourir tous
deux, et les charmes de c ette ac tion, vous rac c ommodant peut-être avec la vie, vous chérirez une existenc e qu’on peut embellir par des
bienfaits ”. C oïnc idant avec une rec onnais sance, le proc édé s ’avère, dans c e c as, particulièrement efficac e. [renvoi]
35 . Fenouillot de Falbaire, Le Fabricant de Londres, II I , 11 , p. 46. [renvoi]
36 . V oltaire, L’Écos s ais e, I, 6, p. 221 -2 2 2 . [renvoi]