Master Plan Social de Seraing

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Master Plan Social de la Ville De Seraing
SERAING. PARCOURS DE VIE, PARCOURS DE VILLE.
RESUME EXECUTIF
Un projet : lier urbanistique, économique et social
Aux origines du projet se trouve la volonté du Député –Bourgmestre de la Ville de Seraing, Alain
MATHOT, de faire travailler ensemble l’échevinat des Affaires sociales et l’échevinat du
Développement commercial, économique et territorial à l’élaboration d’un vaste master plan social
conçu en complément de l’actuel master plan économico–urbanistique.
Pour ce faire, les échevins concernés (Francis BEKAERT et Déborah GERADON à l’époque) ont
souhaité s’entourer d’un groupe composé d’acteurs de terrain et d’experts des différents domaines
concernés. La démarche est soutenue par le Député-Président de la Province de Liège, André
GILLES, soucieux de jouer son rôle supracommunal et déterminé à soutenir les pouvoirs locaux
dans leurs actions d’insertion et de maillage social.
Cette Commission, présidée par Didier VRANCKEN (Université de Liège), était composée des
membres suivants :
- Dominique CARPENTIER (FOREM)
- Walthère DAVISTER (Ancien
coordinateur économie sociale de la
Haute-Meuse)
- Valérie DEPAYE (ERIGES)
- Jules GAZON (Université de Liège)
- Guy MARTIN (Province de Liège)
- Alain-Frank MERTENS (MDA-Seraing)
- Cécile PARTHOENS (CAL Liège)
- Jacques PELERIN (Union Wallonne des
Entreprises Liégeoises)
- Jean-Luc PLUYMERS (GRE-Liège)
- Jacques SMITS (CAL Liège)
- Marie-Kristine VANBOCKESTAL
(FOREM)
- Pedro VEGA (Aide à la Jeunesse)
- José VERDIN (Ancien Directeur
Fondation André Renard)
La Commission, grâce au soutien technique de la Province de Liège, du CPAS de Seraing et de
l’AREBS, et au terme de plusieurs mois de travaux, a réalisé un premier travail d’analyse de la
situation socioéconomique du territoire de la Ville de Seraing. Au-delà de l’analyse, des
recommandations sont également formulées afin de proposer un large plan d’action sociale pour la
ville. Il s’agit maintenant de mettre sur pied une stratégie qui permettent à Seraing et la Haute-
Meuse d’apporter de nouvelles réponses, plus concertées, plus intégrées et intégratives de chacun
dans le respect de son parcours de vie.
La méthode proposée par le Président de
la Commission était axée sur un schéma
itératif, de l’identification du problème
social à l’implémentation et l’évaluation
d’un plan d’action. Un diagnostic est
maintenant posé, de premières pistes
pour le développement de projet sont
lancées. Il s’agit maintenant que le
pouvoir politique envoie une impulsion
forte pour l’implémentation d’un plan
d’action sociale. Cette impulsion devant
s’accompagner d’une recherche-action
complémentaire destinée :

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- à confirmer ou infirmer les hypothèses formulées par la commission, réaliser un inventaire
plus complet, approfondir les connaissances et mieux appréhender les dimensions sociales,
culturelles, économiques, éducatives de la ville.
- entreprendre le développement de projet, la préparation d’un plan d’action pour Seraing et
l’évaluation de ses effets).
Le travail mené jusqu’à présent l’a été autour de valeurs communes et de points de convergence
qui ont guidé l’ensemble des réflexions :
1. Une volonté commune de collaborer et cela, malgré la diversité des terrains et des
expériences en présence.
2. La Wallonie connaît, dans le contexte actuel de crise, de graves problèmes sociaux
et économiques. La Ville de Seraing, ancienne commune ouvrière, est particulièrement
touchée. Toutefois,
3. Seraing détient également de véritables atouts pour envisager un repositionnement
et ce, surtout avec
4. Une volonté de chercher ensemble des réponses à
5. Une réalité sociale complexe, aux multiples dimensions
6. Cette réalité est à connaître et appelle de plus amples recherches pour réaliser un
inventaire à venir, plus complet, pour approfondir les connaissances et mieux
appréhender les dimensions sociales, culturelles, économiques, éducatives de la ville.
7. Cette réalité appelle elle-même des réponses complexes, intégrées, cohérentes,
capables d’articuler les enjeux macrosociaux et le niveau microsocial de
développement territorial
8. Ces réponses tenteront de positionner la ville face aux défis de l’avenir tout en
cherchant à s’articuler à un riche passé industriel
9. Pour permettre à tout un chacun de devenir un acteur de sa vie à l’heure où
l’individu se sent de plus en plus dépossédé de son avenir.
10. Enfin, un master plan social digne de ce nom doit viser la qualité de vie de
l’ensemble des habitants et ne pas se focaliser sur des couches sociales en
particulier (ex. : les publics les plus vulnérables ou a contrario les tranches supérieures
des classes moyennes).

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Un enjeu : repenser le social autour des parcours de vie
La Commission d’experts, afin de donner plus d’assises à son travail de recherche, a inscrit ses
travaux dans un ensemble plus vaste : l’analyse contemporaine des politiques sociales et des
politiques d’intervention sociale.
Ainsi, le fil conducteur qui oriente l’ensemble de la démarche est le concept de « parcours de
vie ». En mettant ce concept au centre de toutes les réflexions, l’objectif est de repenser les
politiques sociales actuelles mais aussi de se préoccuper de l’ensemble de la population et
non pas seulement des publics les plus précaires.
Après une identification non-exhaustive de Faiblesses et de Menaces mais aussi et surtout de
nombreuses Forces et Opportunités, la Commission d’experts suggère de décliner le master plan
social de Seraing autour d’une formule et d’un projet : « Seraing. Parcours de vie, parcours
de ville. »
Bien entendu, le master plan social n’a pas la prétention d’apporter une recette miracle à la crise
que nous traversons aujourd’hui mais plutôt de proposer un concept articulé autour d’une
philosophie générale et d’hypothèses de travail. Il doit naturellement s’appuyer sur le master plan
économico–urbanistique déjà initié et, ensemble, ils pourront répondre aux enjeux, pour
l’ensemble de la population de Seraing, de la qualité de vie et de parcours.
Il ne s’agit pas non plus de renier les nombreuses initiatives qui sont développées de longue
date par la Ville, aussi bien pour répondre aux menaces pesant sur l’économie du bassin
industriel liégeois que pour soutenir les couches les plus fragilisées de la population. Par contre, les
différentes réponses institutionnelles mises sur pied sont encore, soit peu reliées entre elles, soit
insuffisamment connues par la population. Le défi est désormais de faire circuler ces nombreuses
initiatives tout en les densifiant.
Il s’agit de prendre conscience du fait que l’on ne fera pas nécessairement mieux en injectant
davantage d’outils et de moyens d’intervention. Densifier, c’est développer du réseau tout en
reliant les parcours des habitants au social, à l’économique, à l’urbain, à l’environnement et à tous
les dispositifs mis sur pied pour accompagner leurs parcours.
La Commission d’experts propose d’ « oser remettre la question du bien-être et de la qualité
de vie au cœur des débats et des parcours de vie des populations », ce qui n’ira pas sans
poser la question des inégalités. A cet égard, il faut renouer avec un social qui ne soit pas un pis-
aller, voire un synonyme de compassion, d’élan de générosité à l’égard des « ratés du système ». Il
nous faut un social de développement social, de qualité de vie et au-delà : de qualité des
parcours de tous les habitants.
Ce qui nous amène à une des autres grandes constantes de l’étude : porter attention aux
parcours de vie, aux parcours de ville, c’est veiller aux parcours de tous, sans quelque
discrimination que ce soit. C’est adosser un volet social à un volet urbanistique du master plan
pour donner plus de chances à ce dernier d’être réellement opérant. C’est encore être attentif à la
fragilité des liens, des parcours et des épreuves que nous traversons toutes et tous. Il s’agit là de
réaffirmer combien la Ville doit plus que jamais s’appuyer sur sa diversité, être soucieuse du bien-
être et de la qualité de vie de tous.

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Et maintenant ? Vers un plan d’action locale !
Les actions à entreprendre doivent l’être de manière simultanée, en parfaite complémentarité ;
pour que tous les éléments se nourrissent les uns des autres et débouchent sur une réponse
globale à l’ensemble des parcours de vie sur le territoire de la Ville de Seraing. Les 17
recommandations formulées par la Commission d’experts doivent être perçues comme un
ensemble, comme des éléments entremêlés et constitutifs d’une solution multifactorielle. Cet
ensemble doit être coordonné et piloté à un niveau supra pour garantir la bonne mise en œuvre et
l’adéquation des réponses apportées aux besoins identifiés. C’est bel et bien l’idée d’un master plan
social que nous évoquons ici.
Toutefois, seul un travail exhaustif, qui n’a pu être réalisé dans le présent cadre, permettrait de
proposer un plan d’action complet. Nous nous limitons donc ici aux principales pistes identifiées
grâce à la Commission. Chacune des 17 recommandations est développée et illustrée… à titre
purement exemplatif !
Il s’agit de (d’) :
1. Inscrire les parcours dans l’économie réelle en offrant un espace de développement à la
commercialisation des produits des circuits courts, en proposant des groupes d’achats
communs, …
2. Développer l’économie sociale et solidaire en encourageant la création de coopératives, en
mettant à disposition des « pépinières d’entreprises », en disposant d’une structure forte de
coordination du secteur, …
3. Prendre la métallurgie au sérieux en capitalisant sur le savoir-faire développé dans la
région en matière de recyclage des métaux et en s’inscrivant dans un cycle d’économie
circulaire, …
4. Prioriser les parcours d’emploi en proposant des services d’accompagnement spécifiques
pour les jeunes, …
5. Faciliter l’intégration et le maillage social par l’alphabétisation et la création
d’espaces de rencontre en organisant des fêtes de quartier, des jardins collectifs, …
6. Placer l’enseignement au cœur du développement local dès le plus jeune âge en
proposant une offre d’enseignement élargie dès l’âge de 3 ans, en mettant l’accent sur
l’apprentissage de la langue de communication, …
7. Insister sur l’importance de la formation en développant un outil de veille prospective sur
la demande d’emploi, en offrant un espace d’échange entre opérateurs de formation et
entreprises, …
8. Créer du lien intergénérationnel en mettant sur pied des formations aux métiers manuels
sur la base du compagnonnage, en créant un réseau de volontaires (pré)retraités pour
encadrer les jeunes en insertion, …
9. Accompagner psychologiquement les parcours en ouvrant un centre psychanalytique de
consultation et de traitement, en favorisant la découverte de son milieu de vie par des activités
de partage, …
10. Accentuer l’accompagnement vers l’emploi en encourageant les initiatives de jobcoaching
et de préparation à l’embauche, …
11. Mettre les plans de cohésion sociale au cœur de la démarche en sensibilisant les
mandataires, en formant les agents communaux et supérieurs hiérarchiques, …
12. Favoriser et soutenir la vie associative et culturelle en amplifiant les évènements et
activités favorisant le partage, …
13. Miser sur les synergies locales en créant une plateforme, en formant des agents relais au
sein des diverses institutions, …

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14. Promouvoir une dynamique du territoire et des quartiers en évitant la création de
ghettos urbains, en encourageant les actions associatives structurées, les forums, les initiatives
citoyennes, …
15. Soutenir et continuer à investir dans l’innovation et l’intelligence territoriale en
multipliant les projets innovants et en poursuivant le réaménagement urbain en articulation à
la vie des habitants, …
16. Repenser le social à partir de ses bases territoriales en faisant de Seraing un véritable
laboratoire d’expérimentation sociale, économique, urbaine et culturelle, en considérant un
maillage interurbain reliant Seraing à sa Région et aux projets dynamiques et innovants de
cette dernière, …
17. Associer parcours de vie, bassins de vie et territoires pertinents en considérant la
réflexion menée sur Seraing comme un point de départ pour une action plus large veillant à
associer politiques territoriales locales et politiques régionales, en s’appuyant sur les parcours
de vie pour partir des territoires.
Un axe stratégique : la politique du logement.
Afin de relier les différentes recommandations formulées dans le master plan social au master plan
urbain, la Commission d’experts préconise d’orienter le développement de projet à partir d’un axe
stratégique : la politique du logement social et plus largement de la politique du
logement sur le territoire de la Ville. La politique du logement croise en son centre le thème
des parcours de vie, des parcours de ville. Une ville à vivre, une ville à parcourir.
Un défi : porter le projet "Seraing, parcours de vie, parcours de ville".
Ce Master plan doit maintenant se concrétiser en inscrivant le projet dans la continuité de toutes
les dynamiques locales initiées et en les prolongeant à l'aide notamment d’une Recherche-
Action. Celle-ci permettrait d’affiner le diagnostic, d’allier la connaissance de la Ville, de ses
habitants au développement de projet et à la préparation d’un plan d’action sociale pour Seraing.
Une Recherche-Action a pour objectif de relier une population à des hypothèses de recherche, à
des concepts, tels que celui de parcours de vie. Elle doit permettre d'améliorer et guider l'action,
d'en évaluer la pertinence et la portée mobilisatrice.