IRM et pancréatite chronique chez l`enfant Revue iconographique

publicité
IRM et pancréatite chronique chez l’enfant
Revue iconographique
A. Anaye , C. Matos, M-A. Bali, M. Delhaye, E.F Avni
Hôpital Universitaire Erasme – ULB
BRUXELLES
I. INTRODUCTION
•
La pancréatite est une cause rare de douleur abdominale chez
l'enfant. Elle peut être aiguë ou chronique.
•
Les pancréatites chroniques représentent près d’un quart des
pancréatites de l’enfant et se manifestent en général par des
douleurs abdominales récurrentes ou persistantes, parfois
accompagnées d’un syndrome de malabsorption
•
Les pancréatites chroniques sont caractérisées par une
inflammation chronique du pancréas et une fibrose évolutive de
la glande, aboutissant à terme à une destruction du parenchyme.
I. INTRODUCTION
•
Les facteurs étiologiques des pancréatites chez l’enfant sont :
- Anomalies congénitales (canal bilio-pancréatique commun, kystes
du choledoque)
- Infections (ascaridiase, oreillons, cytomégalovirus, SIDA)
Les principales causes de pancréatite chronique
- Traumatique (traumatisme contondant, maltraitance, manipulations
chez l’enfant sont :
endoscopiques)
- La mucoviscidose
- Troubles métaboliques (mucoviscidose, la malnutrition,
- La pancréatite
héréditaire
l'hyperparathyroïdie,
l'hyperlipidémie,
acidocétose diabétique)
La pancréatite
idiopathique
- Maladies -systémiques
(purpura
Henoch-Schönlein, syndrome
hémolyse-urémie et le syndrome de Reye)
- Prédisposition héréditaire (pancréatite héréditaire).
- Idiopathique (environ 25 % cas)
I. INTRODUCTION
•
La cholangiopancréatographie par résonance magnétique
(CPRM) est une technique bien établie pour l'étude des pathologies
bilio-pancréatiques chez l’adulte.
•
Ces dernières années ont vu un engouement croissant pour l’
imagerie par résonance magnétique (IRM) dans l’étude des
pathologies pancréatiques pédiatriques
•
L’ IRM permet une étude non-invasive du parenchyme pancréatique
et des canaux bilio-pancréatiques, sans irradiation ou utilisation de
produit de contraste néphrotoxique, avec peu ou pas de
complications comparativement à la cholangiopancréatographie
endoscopique (CPE).
II. OBJECTIFS
1. Décrire la technique adéquate de l’ IRM dans l’étude des
pancréatites chroniques chez l’enfant.
2. Illustrer les critères diagnostiques et les complications de la
pancréatite chronique par IRM ainsi que son utilisation dans le
suivi thérapeutique des pancréatites chroniques chez l’enfant à
partir d’une revue iconographique de 13 patients observés entre
mai 1995 et février 2009.
3. Préciser la place de l’IRM dans la prise en charge des
pancréatites chroniques chez l’enfant.
II.1. TECHNIQUE IRM
a) Préparation de l’enfant
b) Choix de l’antenne
c) Agent de constraste oral négatif
d) Séquences IRM
II.1. TECHNIQUE IRM
a) Préparation de l’enfant
„
ENFANTS A JEUN 4 – 6h avant l’examen
„
SEDATION :
- Pas systématique
- Si requise :
- Moins de 6 mois : administration orale d’hydrate de chloral
(50-100mg /Kg)
- 6 mois à 5 ans : administration intraveineuse de
midazolam® (0,05 mg/Kg) ou pentobarbital® (5mg/Kg)
II.1. TECHNIQUE IRM
b) Choix de l’antenne
„
Choisir la plus petite antenne en fonction de la taille du patient,
dans le but d’obtenir un rapport signal sur bruit élevé et une
meilleure résolution spatiale.
„
Nourrissons et nouveau-nés : antenne quadrature genou, antenne
crâne ou antennes de surface souples.
„
Enfants plus âgés : antenne cardiaque ou antennes torso en
réseau phasé.
II.1. TECHNIQUE IRM
c) Agent de constraste oral négatif
„
But : diminuer le signal des liquides gastriques et intestinaux.
„
Pas systématique
„
Si requis : Jus d’ ananas
d) Séquences IRM
„
Séquences pour l’étude du parenchyme :
T2 TSE et T1 écho de gradient, séquences de diffusion
„
Séquences pour l’étude des canaux biliaires et pancréatiques :
Séquences de CPRM +/- Secrétine
ETAPE 1 : TSE T2 CORONAL
(synchronisation respiratoire)
TSE Single SHOT Sense
TE 80 ms,
Epaisseur : 4 mm,
Résolution 1x1.8 mm
CPP
- Appréciation du canal pancréatique principal (CPP) dans le plan coronal (les
structures liquidiennes stationnaires apparaissent fortement hyper-intenses)
- Imagerie du parenchyme : pancréas iso ou hyper-intense comparé au foie
ETAPE 2 : TSE T2 AXIAL
(synchronisation respiratoire)
TSE Single SHOT Sense
TE 80 ms
Epaisseur : 6 mm
Résolution 1x1.8 mm
CPP
- Appréciation du CPP dans le plan axial
- Imagerie du parenchyme : pancréas iso ou hyper-intense comparé au foie
ETAPE 3 : coupe épaisse « thick-slab » en
pondération T2 (apnée)
Séquences hydrographiques
TE 1000 ms, TR 5s
Durée train 800ms
Résolution :
1mm x1.5mm
FOV 250 mm en moyenne
VBP
CPP
- Epaisseur de 20 à 40 mm
- Coronale oblique réalisée obtenue à partie des images axial T2
- Donne une excellente cartographie biliaire et pancréatique sans artéfact respiratoire et
peu d’artéfacts de susceptibilité
- Permet la détection des variantes anatomiques
ETAPE 4 : Echo de gradient T1,
avec suppression de graisse (apnée)
3D Sense , 100 coupes, Durée acquisition : 10-14s , Résolution : 1.5 x1.5mm
Si apnée non possible : Séquence 2D Sense TFE T1 multicoupes (3 – 6), épaisseur 5-10mm,
(1coupe à la fois, synchronisation expiratoire), sans suppression de la graisse.
Portion céphalique
Portion caudale
- Pancréas apparaît homogène et hyper-intense entouré de la graisse hypo-intense
- Permet d’identifier une atteinte diffuse ou focale de pancréatite apparaissant alors
hypo-intense.
ETAPE 5 : Séquence de diffusion (option)
SE EPI, b 0 et B 1000 s/mm2, TE 80ms, Résolution : 2.5x3.5 X5 mm,
synchronisation respiratoire , NSA 4-8
TSE T2
b = 1000 s/mm2
- Imagerie du parenchyme : pancréas iso-intense
- Permet d’identifier des zones de poussées de pancréatite aiguë ou des pseudokyste
infectés apparaissant hyper-intenses sur les séquences de diffusion
- Permet la détection de pseudo-masse
ETAPE 6 : Séquence cholangio 3D (option)
TE 650-850 ms,
32-64 coupes,
synchronisation
respiratoire
résolution spatiale
1x1x1mm (rec)
- En synchronisation respiratoire
- Coupes de 1 mm
-Possibilités de MIP et MPR
On notera dans ce cas une dilatation
de la VBP ainsi qu’une jonction biliopancréatique anormale
ETAPE 7 : Administration de sécrétine
(option)
Enregistrement dynamique : réalisation de
séquences de CPRM en coupes épaisses
répétées toutes les 15 à 30 secondes
pendant 10 min après administration
intraveineuse de 1 CU sécrétine /Kg
- Meilleure visibilité du canal pancréatique
- Détection plus aisée de variantes anatomiques
- Etude fonctionnelle par estimation
du remplissage duodénal par le liquide
pancréatique (témoin indirect de la fonction
pancréatique exocrine)
II.2. REVUE ICONOGRAPHIQUE
II.2. REVUE ICONOGRAPHIQUE
- Critères diagnostiques de la pancréatite
Leschronique
critères diagnostiques de la pancréatite
chronique sont les mêmes que ceux utilisés chez
l’adulte.
- Complications et
deles
la complications
pancréatite chronique
L’adénocarcinome
vasculaires
(thrombose veineuses et pseudoanévrysme) sont
exceptionnels chez l’enfant
- Suivi thérapeutique de la pancréatique
chronique
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
D.N 15 ans
PANCRÉATITE
HÉRÉDITAIRE
Diminution de signal du parenchyme pancréatique / Atrophie de la
glande pancréatique
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
D.E 15 ans
PANCRÉATITE
HÉRÉDITAIRE
A noter par ailleurs une
dilatation des canaux
secondaires
Dilatation et une irrégularité du canal pancréatique principal
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
D.I 15 ans
PANCRÉATITE
HÉRÉDITAIRE
Ectasie / Dilatation des canaux secondaires
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
D.N 15 ans
PANCRÉATITE
HÉRÉDITAIRE
Irrégularité du CPP et
apparition de canaux
secondaires 10 minutes
après stimulation
sécrétinique
CPRM + Sécrétine : Dilatation du CPP et mise en évidence des
canaux secondaires
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
T.C 10 ans
MUCOVISCIDOSE
A noter la présence de
calculs
Sténoses canalaires
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
A.A 3 ans
PANCRÉATITE HÉRÉDITAIRE
-Dilatation du CPP en amont d’une
sténose isthmique visible après
stimulation sécrétinique
- Pancréas divisum
Sténoses canalaires
Critères diagnostiques
de la pancréatite chronique
D.I 15 ans, PANCRÉATITE HÉRÉDITAIRE
b = 1000 s/mm2
TSE T2
fibrose
Pseudo-masse hypo-intense en
pondération T2 et diffusion.
Complications
de la pancréatite chronique
T.C 9 ans, MUCOVISCIDOSE
Calculs (difficilement objectivables
car souvent non calcifiés)
Calculs dans la portion caudale du
CPP (hyposignaux intra-canalaires)
qui est par ailleurs fortement dilaté
Complications
de la pancréatite chronique
A.A 3 ans, PANCRÉATITE HÉRÉDITAIRE
Pseudokystes
Petit pseudo-kyste en avant de la
portion corporéale.
Complications
de la pancréatite chronique
D.E 15 ans, PANCRÉATITE HÉRÉDITAIRE
Poussée de pancréatite aiguë
Aspect hyperintense de la
portion céphalique en
pondération T2 ainsi qu’en
pondération de diffusion
Suivi thérapeutique
de la pancréatique chronique
D.E 15 ans, PANCRÉATITE HÉRÉDITAIRE
Avant prothèses
Prothèses pancréatiques
Après prothèses
Les prothèses démontrent un
hypersignal en leur sein, le canal en
amont est moins large = prothèses
fonctionnelles
III. PLACE DE l’ IRM
1) Investigation du patient symptomatique avec examen
échographique et/ou scannographique négatifs
2) Investigation du patient asymptomatique avec facteur de risque
pouvant favoriser la survenue d’une pancréatite chronique
3) Investigation du patient asymptomatique avec histoire familiale
de pancréatite chronique
4) Suivi thérapeutique
IV. CONCLUSION
L’IRM est un outil précis dans la prise en charge des
pancréatites chroniques de l’enfant, en particulier
dans la phase pré-thérapeutique et le suivi de ces
patients. Cependant, une technique rigoureuse et
adaptée aux patients pédiatriques est nécessaire à
l’obtention d’un examen de qualité.
.
V. BIBLIOGRAPHIE
1. Nydegger et al. Childhood pancreatitis. Journal of gastroenterology and
hepatology 2006; 21:499-509.
2. Teich et al. Hereditary chronic pancreatitis. Best Pract Res Clin
Gastroenterol 2008; 22:115-30.
3. Chavhan et al. Pediatric MR Cholangiopancreatography : Principles,
Technique, and Clinical Applications. Radiographics 2008; 28:1951-1962.
4. Delaney et al. MR Cholangiopancreatography in children : feasability,
safety, and initial experience. Pediatr Radiol 2008; 38:64-75.
5. Darge et al. Pancreatitis and the role of US, MRCP and ERCP. Pediatr
Radiol 2009; 39:153-157.
Téléchargement