Le diagnostic : tout commence avec l`evaluation

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FICHE D’INFORMATION DE L’ACPM
ACTION
EN
POUR DES SOINS PLUS SÉCURITAIRES
Le diagnostic : tout commence avec l’évaluation
Les erreurs de diagnostic font partie des principaux risques médico-légaux et représentent près d’un tiers des
dossiers de l’ACPM.
CONSIDÉREZ CE QUI SUIT ...
Une femme de 35 ans se présente à l’urgence en raison
de douleurs d’apparition récente à la gorge, à la poitrine,
à l’abdomen et au dos, accompagnées d’une faiblesse à la
jambe gauche. Elle indique également avoir eu récemment des
épisodes de vomissement et de diarrhée. Les résultats de l’ECG
sont normaux. L’urgentologue évalue la patiente et obtient
ses antécédents détaillés qui comportent un ulcère gastrique
et une hernie discale. Il demande une analyse de sang, un
autre ECG, ainsi que l’administration d’un analgésique et d’un
antiémétique.
Lorsque le médecin l’évalue de nouveau, la patiente n’a plus
de douleur abdominale, mais présente encore une douleur à la
partie supérieure du dos, à la gorge et à la poitrine. Le taux de
troponine et l’ECG semblent normaux. Il envisage la possibilité
d’un ulcère gastro-duodénal ou d’une colique biliaire et accorde
son congé à la patiente avec une ordonnance pour un inhibiteur
de la pompe à protons et un analgésique. Il recommande à la
patiente de faire un suivi auprès de son omnipraticien afin de
subir des examens supplémentaires.
Plus tard dans la journée, la patiente s’évanouit et ne peut être
réanimée. La cause du décès est un anévrisme disséquant de
l’aorte. Une action en justice s’ensuit. Les experts sont d’avis
que, bien qu’un diagnostic de dissection aortique soit difficile
à poser et inhabituel chez une jeune femme sans antécédents
vasculaires, ils ne peuvent soutenir les soins prodigués. Les
diagnostics provisoires de l’urgentologue n’expliquaient pas les
symptômes de la patiente et aucun diagnostic différentiel ou
autre test n’a été pris en considération. En l’absence d’appui
des experts, l’ACPM a choisi de régler le dossier au nom de
l’urgentologue en concluant une transaction avec la succession
de la patiente.
Les statistiques et ce qu’elles signifient pour les
membres de l’ACPM*
73 %
des dossiers de l’ACPM comportant
un problème de diagnostic
étaient liés à des problèmes dans
l’évaluation d’un patient
Parmi ces cas
25 %
des patients sont décédés
19 %
ont subi des résultats
cliniques graves, voire
catastrophiques
Les facteurs ayant contribué à un mauvais diagnostic et à une
défense difficile ont notamment été :
une documentation inadéquate au dossier médical :
une mauvaise communication
entre médecins ou avec le patient :
29 %
14 %
des défaillances du système liées
à la demande et au suivi d’investigations :
4%
* Sur la base d’une étude portant sur une période quinquennale
comprenant des dossiers conclus d’action en justice ou de plainte
auprès d’un hôpital ou d’un organisme de réglementation de la
médecine (Collège).
Suite
A1500-003-F © ACPM 2015
Suite
EN ACTION POUR DES SOINS PLUS SÉCURITAIRES Le diagnostic : tout commence avec l’évaluation
PROBLÈMES À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
Les pathologies les plus susceptibles d’être associées à un
retard dans le diagnostic, à une erreur de diagnostic ou
à un diagnostic manqué étaient : les cancers, les lésions
traumatiques (p. ex. : les fractures) et les pathologies
cardiovasculaires. Dans près de la moitié des cas analysés, les
experts ont essentiellement critiqué l’évaluation du patient
ainsi que le fait que le médicin n’avait pas :
• consulté adéquatement le dossier médical
• recueilli de façon appropriée des antécédents personnels et
familiaux du patient
• effectué d’examen physique approprié
• inclus tous les diagnostics différentiels pertinents
• adressé le patient à un autre professionnel de la santé ou
consulté un collègue
Dans plus d’un tiers des cas, les experts ont déterminé qu’un
examen approprié n’avait pas été effectué ou avait été retardé.
Principales affections
présentées
Examens retardés ou
non effectués
Cancer
Côlon
• examen rectal chez un patient
présentant des symptômes
• colonoscopie ou biopsie, ou les deux
Sein
• examen manuel
• échographie
• biopsie
Poumon
• imagerie des bronches ou du poumon
Lésion traumatique
Fracture
Hémorragie sous-durale
d’origine traumatique
• examen physique
• radiographie
• TDM cérébrale
• examen neurologique (échelle de
Glasgow)
Pathologie cardiovasculaire
RAPPELS POUR RÉDUIRE LES RISQUES
Les suggestions suivantes relatives à la prise en charge des
risques sont fondées sur les avis des experts consultés dans
les dossiers examinés :
• Obtenir une anamnèse adéquate du patient, y compris les
antécédents personnels et familiaux;
• Effectuer un examen physique approprié. Fournir au
patient l’occasion d’aborder ses préoccupations de santé
actuelles;
• Lire les éléments clés du dossier médical d’un médecin, y
compris les premières notes, les résultats d’examen et les
rapports de consultation;
Infarctus du myocarde
• ECG
Anévrisme disséquant de
l’aorte
• imagerie diagnostique
• Réfléchir au diagnostic différentiel et être attentif aux
possibilités pouvant menacer le pronostic vital;
• Documenter de manière claire, complète, précise et lisible.
S’assurer que la documentation comprenne l’anamnèse
et le raisonnement des diagnostics différentiels et reflète
qu’une évaluation appropriée a été réalisée;
• Envisager l’utilisation d’algorithmes ou de directives de
pratique clinique pour soutenir la décision de réaliser ou
non des examens complémentaires;
• Envisager de consulter un autre professionnel de la santé.
• Réévaluer le diagnostic provisoire et refaire l’examen
physique, si un patient se présente avec les mêmes
symptômes, ou si ses symptômes se sont aggravés.
APPRENEZ-EN DAVANTAGE EN ACCÉDANT AUX RESSOURCES SUIVANTES DE L’ACPM
Article de l’ACPM
• La bonne intervention au bon moment : une question d’équilibre
Guide des bonnes pratiques de l’ACPM :
• Gestion des risques > Le processus du diagnostic
Tél. : 613-725-2000, 1-800-267-6522 www.cmpa-acpm.ca
AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ : Les renseignements publiés dans le présent document sont destinés uniquement à des fins
éducatives. Ils ne constituent pas des conseils professionnels spécifiques de nature médicale ou juridique et n’ont pas pour objet
d’établir une « norme de pratique » à l’intention des professionnels des soins de santé canadiens. L’emploi des ressources éducatives
de l’ACPM est sujet à ce qui précède et à la totalité du Contrat d’utilisation de l’ACPM.
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