Rue Frontenac - Prospection minière — Le ministre Simard part en croisade pour rassurer les citoyens Écrit par Jessica Nadeau Mardi, 19 avril 2011 14:06 - Mis à jour Mercredi, 11 mai 2011 16:54 Le ministre responsable des mines, Serge Simard, en a assez d’entendre la même histoire qui se répète un peu partout au Québec, que ce soit à Saint-Camille, dans les Laurentides ou à Pointe-à-la-Croix en Gaspésie. Il veut régler la situation une bonne fois pour toute en modernisant la fameuse Loi sur les mines, un projet qui était mort au feuilleton, mais qui va être déposé de nouveau d’ici la fin de la session, a-t-il confirmé à Rue Frontenac mardi matin. « Je suis entièrement d’accord avec la population qui s’inquiète du développement minier, car la loi actuelle encadre mal ce développement », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique alors qu’il se rendait voir les membres du comité Mine de Rien à Saint-Camille en Estrie, où une compagnie minière cherche de l’ or . {photovault:photovault_library/originals/2011/02/04/2b97f7b87afdf101b4a4965b51f248b4.jpg|photo Le ministre Serge Simard répète que l’acceptabilité sociale est une condition primordiale pour tout pr « Je tiens à rassurer la population, on va essayer de trouver une solution, que ce soit pour les gens des Laurentides ou ceux de Saint-Camille. Tous les travaux d’exploration doivent se faire dans un contexte d’acceptabilité sociale. Et actuellement, ce n’est pas le cas », a dit M. Simard. La nouveau projet de loi changera de numéro et permettra de mieux encadrer l’industrie minière, assure le ministre. Il sera déposé d’ici la fin de la session parlementaire pour acceptation à l’automne. Rappelons qu’en février dernier, lors de la prorogation de la session qui a mené à l’abandon du projet de loi 79, le ministre disait qu’il ne déposerait pas de nouveau projet de loi avant au moins un an. 1/5 Rue Frontenac - Prospection minière — Le ministre Simard part en croisade pour rassurer les citoyens Écrit par Jessica Nadeau Mardi, 19 avril 2011 14:06 - Mis à jour Mercredi, 11 mai 2011 16:54 « Avec le projet de loi, on veut éliminer complètement la possibilité pour les compagnies minières de détenir des claims [concessions] sur un périmètre urbain, ce qui n’est pas possible actuellement, soutient le ministre. Les maires auront aussi la possibilité, dans leur plan stratégique de développement, de demander au ministre d’exclure certains territoires. » Pressions politiques C’est le dossier de la prospection minière dans les Laurentides qui a fait déborder le vase. Depuis plusieurs semaines, les maires de trois petites municipalités des Laurentides – Saint-Hippolyte, Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson – dénoncent la prospection minière qui se déroule sur leur territoire. Ils sont opposés au projet, mais ne peuvent rien y faire, car la Loi sur les mines donne tous les pouvoirs à la compagnie. La compagnie Pacific Arc Resources de Vancouver a engagé Ontrack Exploration pour faire signer des accords aux propriétaires terriens leur donnant l’autorisation de procéder à du forage exploratoire sur leur terrain pour connaître les ressources en fer et en titane moyennant une compensation monétaire. C’est suite à cette opération de porte-à-porte que quelques citoyens ont levé le drapeau rouge et avisé leurs maires respectifs de ce qui se tramait dans la région (voir autre article). Lundi, la ministre responsable de la région des Laurentides, Michelle Courchesne, a rencontré les maires des trois municipalités. Elle a déjà annoncé, dans une entrevue à La Presse Affaires. {photovault:photovault_library/originals/2010/06/17/8dad6e3da45c8ad4640be53d9df48b43.jpg|pho La ministre Michelle Courchesne fait de la pression auprès du ministre responsable des mines pour a « Ça a été une très bonne rencontre, a affirmé, au sortir de la réunion, le maire de Saint-Hippolyte Bruno Laroche. Madame Courchesne a pris le dossier sous son aile et a discuté avec le ministre Serge Simard pour faire accélérer le processus de modification de la loi 2/5 Rue Frontenac - Prospection minière — Le ministre Simard part en croisade pour rassurer les citoyens Écrit par Jessica Nadeau Mardi, 19 avril 2011 14:06 - Mis à jour Mercredi, 11 mai 2011 16:54 sur les mines. » Lettre du ministre à la compagnie La pression politique ayant monté d’un cran, le ministre Serge Simard a envoyé une lettre vendredi dernier à la compagnie OnTrack Exploration, lui intimant de rencontrer les maires des trois municipalités avant de poursuivre ses travaux. « Le Ministère s’attend à ce que les sociétés d’exploration communiquent avec les communautés locales dès la première étape de leur projet et qu’elles fassent connaître leurs intentions en tenant compte des préoccupations exprimées, écrit le ministre dans la lettre adressée au président Fayz Yacoub en date du 15 avril. Nous sollicitons donc votre sens du devoir de citoyen corporatif afin que vous puissiez procéder à cet exercice de communication, au bénéfice des parties impliquées. » La rencontre a eu lieu trois jours plus tard entre le président de la compagnie Pacific Arc Resources, Harry Chew, et les trois maires concernés. « Monsieur Chew a dit qu’il était déçu de la façon dont ça se passait, explique le maire de Saint-Hippolyte, Bruno Laroche. La seule chose qu’on a pu tirer de lui, c’est qu’il a dit que si les citoyens qui avaient déjà signé une entente voulaient changer d’idée, ils n’avaient qu’à renvoyer les chèques à la compagnie ! » {photovault:photovault_library/originals/2011/04/14/b11b48a1e007a78843f46e3f12680f1c.jpg|photo Le maire de Saint-Hippolyte, Bruno Laroche, espère que la mobilisation de ses citoyens rendra un pe Même si les travaux d’exploration risquent fort de se poursuivre au cours des prochaines semaines, le ministre responsable des mines tente de se faire rassurant. « Il faut que les citoyens comprennent qu’une mine, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Ça prend généralement 6 ou 7 ans pour avoir les analyses de rentabilité. À partir de là, il va couler beaucoup d’eau sous les ponts. On va avoir une nouvelle loi et les gens vont être en mesure de 3/5 Rue Frontenac - Prospection minière — Le ministre Simard part en croisade pour rassurer les citoyens Écrit par Jessica Nadeau Mardi, 19 avril 2011 14:06 - Mis à jour Mercredi, 11 mai 2011 16:54 poser des gestes », explique M. Simard. D’ici là, le ministre rappelle aux citoyens qu’ils ne doivent pas signer n’importe quoi. « C’est très important pour les citoyens qui reçoivent la visite d’une entreprise d’exploration, il faut qu’ils aillent immédiatement à la mairie pour prendre des informations sur le projet. Il ne faut surtout pas signer sur le coin d’une table, car c’est très clair que cela a des incidences. » Trop peu trop tard À la coalition Québec Meilleure mine, on se réjouit du fait que le projet de loi reviendra sur la table à Québec. Mais le porte-parole de la coalition, Ugo Lapointe, blâme néanmoins le ministre pour sa lenteur à agir dans ce dossier. « Le ministre est en mode panique, en mode rattrapage. Il récolte ce qu’il sème : des problèmes. Voilà ce qu’il a semé en tablettant la loi sur les mines. » Selon lui, on n’en serait pas là si le ministre avait fait son travail en réécrivant son projet de loi tel que demandé à maintes reprises par les partis d’opposition. « Il a fallu que ce soit la ministre Courchesne qui vienne lui mettre de la pression pour qu’il fasse avancer le dossier, alors que ça fait deux ans qu’on en parle ! » souligne M. Lapointe. {photovault:photovault_library/originals/2011/03/10/daee02657397330e9c7860514ba29f08.jpg|pho Ugo Lapointe blâme le ministre pour sa lenteur. Photo Annick MH de Carufel Il se dit prêt à collaborer avec le ministre pour la réécriture du projet de loi et invite les citoyens et élus municipaux qui rencontreront le ministre dans un avenir rapproché à faire preuve d’une « extrême prudence ». 4/5 Rue Frontenac - Prospection minière — Le ministre Simard part en croisade pour rassurer les citoyens Écrit par Jessica Nadeau Mardi, 19 avril 2011 14:06 - Mis à jour Mercredi, 11 mai 2011 16:54 « Le ministre exprime toujours une ouverture dans ce dossier, il dit toujours qu’il va régler le problème, mais on ne voit pas les gestes qui suivent sa parole. Alors cette fois-ci, je l’invite personnellement à passer de la parole aux actes », a ajouté le porte-parole de la coalition Québec meilleure mine. À lire également: La machine à rumeurs s'emballe à Saint-Hippolyte 5/5