SOPHIE BOIVIN MODELE ANIMAL DE SARCOÏDOSE PULMONAIRE CHEZ LE RAT PAR L'ADJUVANT DE FREUND COMPLET :ANALYSES DE PARAMÈTRES DE L'INFLAMMATION ET DE L'EFFICACITÉ D'UN AGONISTE NICOTINIQUE COMME THÉRAPEUTIQUE Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval, Québec dans le cadre du programme de maîtrise en médecine expérimentale pour l'obtention du grade de maître es sciences (M.Sc.) FACULTE DE MEDECINE UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC 2007 © Sophie Boivin, 2007 II Résumé La sarcoïdose est une maladie inflammatoire multisystémique s'attaquant aux poumons dont l'étiologie demeure inconnue. Elle est caractérisée par l'accumulation de granulomes noncaséeux dans les organes touchés. L'appareil pulmonaire est fréquemment atteint par la sarcoïdose et d'importants changements de population cellulaire sont observés dans le fluide récolté lors de lavages bronchoalvéolaires (LBA). Une étude précédente a démontré la possibilité d'utiliser un modèle animal de rat pour l'étude de cette maladie. Cette étude a démontré que l'adjuvant complet de Freund (CFA) administré par voie intraveineuse (IV) à deux reprises induit l'apparition de granulomes qui furent, par la suite, analysés par tomographie axiale. Le projet de recherche décrit dans ce mémoire a visé à développer, à partir du modèle déjà connu, un modèle mieux toléré par les animaux et à analyser les caractéristiques cellulaires, histologiques et immunologiques de celui-ci. De plus, certains agonistes des récepteurs nicotiniques, molécules ayant des propriétés anti-inflammatoires, seront testés sur le modèle comme traitement potentiel. Il fut démontré lors de cette étude qu'une seule injection de CFA cause l'apparition de granulomes dans les poumons des animaux et que cette injection est bien tolérée par les animaux. Les analyses cellulaires des LBA des animaux malades ont permis de noter une forte similarité avec la sarcoïdose pulmonaire humaine. De plus, le profil immunologique des animaux était très près de la pathologie humaine. Finalement, l'utilisation des agonistes nicotiniques n'a pas permis d'atténuer l'inflammation reliée à cette pathologie granulomateuse. m Avant-propos Ce mémoire de maîtrise résume le travail de recherche et de laboratoire accompli durant l'année et demie que dura ma maîtrise. Il est divisé en cinq chapitres permettant de comprendre la pathologie à laquelle je m'attarde, de mesurer la nécessité d'un modèle animal, d'une thérapie efficace et finalement de démontrer les progrès effectués dans ces différentes voies. Un article scientifique portant sur ces recherches sera rédigé sous peu et présenté pour publication. Je suis très heureuse d'avoir pris la décision de faire une maîtrise en médecine expérimentale. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante qui m'a permis de mesurer mes capacités et mes limites. Mais surtout cette maîtrise m'a dirigé vers la carrière future auquel je me dédie. Grâce au Dr. Cormier qui m'a rapidement poussé à présenter mes résultats lors de différents congrès, j'ai pu constater que la communication était mon avenir. Merci au Dr. Cormier qui m'a fait confiance dès le début et qui m'a permis de mesurer à quel point j'aime transmettre des connaissances scientifiques. Je le remercie aussi pour son écoute lorsque j'avais des questionnements et pour ses nombreux conseils prodigués avec beaucoup de compréhension. Une mention spéciale pour les cours de jardinage. Je ne pourrais passer sous silence l'aide indéfectible d'Evelyne Israël-Assayag qui était toujours présente pour me conseiller et me diriger dans mes travaux. J'ai apprécié particulièrement ta porte qui m'étais toujours ouverte et l'attention que tu porte à tes étudiants. Je voudrais aussi dire un gros merci à Marie-Josée Beaulieu pour ses mimes qui m'ont immédiatement mise en confiance, mais surtout pour son aide lorsque mes journées me semblaient irréalisables! Une mention spéciale à Mélissa Girard qui a été pour moi une figure très importante lors de ma maîtrise. Tu as toujours répondu à mes mille et une questions, tu m'as soutenue, appuyée, bref tu as toujours été présente pour moi. Mille merci! Un gros remerciement à tout le reste de l'équipe Cormier passée et présente; MarieRenée, Geneviève, Arnold, Yakob, Annick et Magalie. Et comment passer sous silence l'aide que m'ont apporté Justin, Guy et Sébastien les techniciens en santé animale du Centre de recherche. Merci au Centre de Recherche de l'Hôpital Laval pour le soutien financier qu'il m'a accordé. Finalement, un gros gros remerciement à mes parents Marie et Gaétan qui m'ont appuyée dans mes démarches et à ma sœur Catherine qui était toujours présente pour moi. Merci à tous ceux qui ont contribué à mon succès! IV Table des matières Pages Résumé Avant-propos Table des matières Liste des tableaux Liste des Liste des abréviations figures II III IV VI VII VIII Chapitre 1 ; Introduction 1.1 Pathologie; la sarcoïdose 2 1.2 La prévalence 3 UÉtiologie 3 1.3.1 Facteurs génétiques 3 1.3.2 Agents infectieux 4 1.3.3 Agents organiques et inorganiques 5 1.4 Symptômes 5 1.5 Diagnostique 6 1.6 Traitements 7 1.7 Granulome, contenu et formation 9 1.8 Caractéristiques cellulaires 10 1.8.1 Le lymphocyte T 11 1.8.2 Le macrophage alvéolaire 12 1.8.3 Le neutrophile 12 1.9 Les cytokines et chimiokines 13 1.9.1 L'interleukine-1 13 1.9.2 L'interleukine-2 13 1:9.3 L'interleukine-4 14 1.9.4 L'interleukine-6 14 1.9.5 L'interleukine-10 14 1.9.6 L'interleukine-12 15 V 1.9.7 L'interleukine-13 15 1.9.8 L'interleukine-15 16 1.9.9 L'interleukine-18 16 1.9.10 L'interféron-gamma 16 1.9.11 TNF 17 1.10 Distinction entre sarcoïdose, alvéolite allergique et tuberculose 17 1.10.1 Alvéolite allergique 17 1.10.2 Tuberculose 18 1.11 Modèles animaux de granulomes pulmonaires 18 1.11.1 Le béryllium 19 1.11.2 L'adjuvant complet de Freund 19 1.12 Nicotine 20 1.12.1 Récepteurs nicotiniques 20 1.12.2 Agonistes des récepteurs nicotiniques 21 Chapitre 2; Objectif général et objectifs spécifiques 23 Chapitre 3; Méthodologie 25 Chapitre 4; Résultats .30 Chapitre 5; Discussion et conclusion 42 Bibliographie 48 VI Liste des tableaux Pages Tableau 1.1 Pourcentage des organes touchés chez les patients Tableau 1.2 Symptômes associés à la sarcoïdose Tableau 1.3 Résultats des tomographies axiales effectuées au jour 0 et 33 sur les 5 31 rats du groupe contrôle Tableau 1.4 Résultats des tomographies axiales effectuées au jour 0 et 33 sur les rats des groupes CFA et DMPP 32 VII liste des figures Figure 1.1 Schéma d'un granulome non-caséeux Pages 9 Figure 1.2 Récepteur nicotinique 21 Figure 1.3 Tomographie axiale d'un rat des groupes contrôle et CFA 30 Figure 1.4 Résultats obtenus en tomographie axiale 32 Figure 1.5 Coupes histologiques de poumons de rats des groupes contrôle et CFA 33 Figure 1.6 Résultats obtenus en histologie 33 Figure 1.7 Comptes cellulaires totaux et différentiels 34 Figure 1.8 Pourcentages des cellules en présence dans le LBA 35 Figure 1.9 : Marquage CD4 sur les cellules des LBA 36 Figure 1.10 : Ratio CD4/CD8 36 Figure 1.11: Résultats d'histologie après 45 jours 37 Figure 1.12 : Score histologique 37 Figure 1.13 : comptes cellulaires totaux et différentiels 38 Figure 1.14 : Pourcentages des cellules en présence dans le LBA 39 Figure 1.15: Marquage des cellules CD4+ et CD8+ 40 Figure 1.16: Analyses immunologiques 40 VIII Liste des abréviations TNF tumor necrosis factor IL interleukine ACE angiotensin converting enzyme TAP transporter-associated with antigen processing NRAMP natural resistance-associated macrophage protein LBA lavage bronchoalvéolaire CD cluster of différenciation PMN cellule polymorphonucléaire NK natural killer 1FN interferon CFA adjuvant complet de Freund IV intraveineuse ADN acide désoxyribonucléique AcH acétyleholine Ca calcium DMPP diméthylphénylpiperazinium se sous-cutanée IP intrapéritonéale Chapitre 1 Introduction 1. INTRODUCTION 1.1 Pathologie; la sarcoïdose La sarcoïdose est une maladie granulomateuse multisystémique décrite depuis 125 ans et dont on ignore encore à ce jour la cause exacte [5]. Cette pathologie est caractérisée par une réponse exagérée du système inflammatoire dirigée contre un antigène non-identifié. La maladie peut toucher de nombreux organes tels que le cœur, la peau, les yeux, le foie et les poumons [6]. Dans la majorité des cas de sarcoïdose, il y a présence d'une atteinte pulmonaire et d'une atteinte des ganglions médiastinaux. En effet, l'appareil respiratoire est l'organe touché dans approximativement 90% des cas de sarcoïdose; on parle alors de sarcoïdose pulmonaire [2-3]. Tableau 1.1 : Pourcentage des organes touchés chez les patients Organes % des patients Ganglion lymphatique médiastinal Poumon Foie Rein Yeux Ganglion lymphatique périphérique Peau Système nerveux Coeur 95-98 >90 50-80 40-80 20-50 30 25 10 5 Adapté de la référence [1] La sarcoïdose peut évoluer de différentes façons selon, entre autre, la gravité de l'atteinte, la durée de la maladie et le patient lui-même. Il existe un processus de résorption spontanée de la maladie qui ne nécessite aucun traitement et ne laisse aucune séquelle aux personnes atteintes. Par contre, un pourcentage des malades va développer une forme plus grave de la maladie nécessitant un traitement et pouvant évoluer vers une forme chronique et potentiellement mortelle [1-2-6]. La sarcoïdose peut donc être fatale, son taux de mortalité variant de 1 à 5% [1-2]. 1.2 Prévalence La sarcoïdose est une maladie observée partout à travers la planète avec une prédominance sur le continent africain et asiatique. Elle frappe légèrement plus souvent les femmes, peut survenir à tout âge, mais semble plus fréquente entre la vingtaine et la quarantaine. De plus, il semble y avoir une prédominance chez les non-fumeurs [1-2-6]. La prévalence moyenne de la maladie varie de 1 à 40 cas pour 100 000 personnes, mais peut atteindre 50 cas et plus dans les pays à forte prédominance [1-2-6]. Par contre, la prévalence de la maladie est fort probablement sous-estimée. En effet, les symptômes étant non spécifiques, variables et la rémission souvent spontanée, la sarcoïdose est parfois non diagnostiquée et même condondue avec d'autres pathologies. Finalement, des agrégations spatiales et familiales sont parfois observées. Il est donc probable que certains facteurs environnementaux (exposition à des agents) ou des prédispositions génétiques puissent influencer à la hausse la prévalence de la sarcoïdose [1-2-4]. 1.3 Etiologie L'étiologie de la sarcoïdose demeure l'un des aspects les moins bien connus de la maladie. De nombreuses recherches sont présentement en cours afin d'identifier un agent causal [1-2-3-4]. Étant donné la variabilité des symptômes cliniques, une possible susceptibilité génétique et la similarité de la maladie à d'autres maladies granulomateuses, il est très difficile d'arriver à une conclusion valable [1-2]. Ainsi, diverses hypothèses sont avancées pour expliquer l'apparition de la maladie. 1.3.1 Facteurs génétiques II est de plus en plus accepté que divers facteurs génétiques soient impliqués dans le développement de la sarcoïdose. Des prédispositions génétiques pourraient être responsables, entre autres, des divers tableaux cliniques présentés par la maladie. De plus, cela expliquerait les prévalences variables entre les différents groupes ethniques ainsi que la présence d'agrégations familiales dans des populations à prévalence normale[l-2]. Ces prédispositions semblent reliées à la régulation de la réponse immunologique à un antigène ou à la fonction des lymphocytes T [2]. Des études sur plusieurs gènes (sujets atteints ou sains) furent effectuées et quelques uns ont plus particulièrement attiré l'attention. Des polymorphismes de gène codant pour des cytokines proinflammatoires et autres molécules semblent fréquemment associés à la pathologie. Ces polymorphismes furent retrouvés, par exemple, dans les gènes codant pour : le tumor necrosis factor-oc (TNF-a), l'interleukine-1 (IL-1), l'angiotensin converting enzyme (ACE), le récepteur de la vitamine D, le transporter associated with antigen processing (TAP) et le natural résistance associated macrophage protein (NRAMP) [1-2-4]. Ce type de mutation peut mener à une susceptibilité à la sarcoïdose et non à la maladie elle-même. Grâce à ces découvertes, il fut suggéré que les différentes formes prises par la maladie pourraient être directement reliées aux différents haplotypes . En dernier lieu, il a été démontré chez certains patients atteints la présence de microsatellite d' acide désoxyribonucléique (ADN) instable ou une perte d'hétérozygosité [2]. 1.3.2 Agents infectieux Certaines observations suggèrent qu'une exposition à un agent spécifique présent dans l'environnement pourrait conduire au développement de la sarcoïdose [4]. La prévalence de la sarcoïdose semble variable selon la saison, le lieu géographique et même l'occupation du patient. Cela laisse supposer la présence d'un agent dans l'environnement pouvant contribuer à déclencher le processus associé à la maladie [2]. Dans le cas d'une sarcoïdose pulmonaire, l'inhalation de particules présente dans l'air ouvre directement une porte d'entrée à l'agent étiologique. Plusieurs agents infectieux peuvent être impliqués dans la maladie comme : les virus (herpès, rétrovirus, Epstein-Barr), les bactéries (Propionibacterium acnés, Borrelia burgdorferi, Mycoplasma, Chlamedia, Nocardia) et les mycobactéries (Mycobacteria tuberculosis, Mycobacteriaparatuberculosis) [1-2-5]. Les anticorps contre ces agents ont tous été détectés dans les sérums de patients atteints de sarcoïdose. Par contre, il est possible que cela soit dû à une infection accessoire (autre) et non à une réponse spécifique à l'agent causal [1]. 1.3.3 Agents organiques et inorganiques Une dernière hypothèse explorée est l'inhalation d'un agent inorganique (béryllium, zirconium et aluminium) ou organique qui une fois internalisé par les macrophages agissent comme des antigènes [2-7]. Ces agents sont difficilement dégradable et demeurent donc intacts dans les macrophages. En définitive, il n'existe toujours aucune preuve irréfutable identifiant l'agent ou les agents mis en cause dans cette pathologie [4]. 1.4 Symptômes Les symptômes associés à la sarcoïdose pulmonaire sont très nombreux et variables. Principalement, cette variabilité dépend de l'origine ethnique, de la durée de la maladie, du ou des organes touchés et de la gravité de l'atteinte granulomateuse [1-2-6]. De plus, il existe trois manifestations de la sarcoïdose dont les tableaux cliniques sont différents [1-2]. Tableau 1.2 : Symptômes associés à la sarcoïdose Manifestations cliniques Symptômes respiratoires Toux sèche Dyspnée Douleur thoracique Uveitis aiguë Lymphadénopathie périphérique Lésion de la peau Érythème Fatigue Perte de poids Fièvre Adapté de la référence [2] Fréquence (%) 30 30 28 15 7-25 15-37 4-12 4-33 27 28 10-17 La première forme de la maladie, la sarcoïdose asymptomatique est la plus répandue. La majorité des patients atteints de sarcoïdose (30-50%) ne présentent aucun symptôme physique incommodant et la maladie est souvent diagnostiquée par hasard [1-2-6]. La seconde forme est la sarcoïdose avec symptômes non spécifiques. Les manifestations physiques de cette atteinte sont d'ordre général et ceux-ci incluent la fièvre, une perte de poids et d'appétit, une grande fatigue accompagnée de faiblesse et de la sudation nocturne[ 1-2-6]. La dernière forme de sarcoïdose est celle présentant des symptômes spécifiques à l'organe atteint. Pour ce qui est de la sarcoïdose pulmonaire, les malades présentent, en plus des symptômes spécifiques, diverses difficultés respiratoires. Les patients rapportent avoir le souffle court (dyspnée), un sifflement respiratoire persistant, une toux sèche ainsi qu'une douleur thoracique [12-3-6]. Finalement, il est bon de noter que la sarcoïdose peut évoluer vers une forme dite chronique lorsqu'il y a fibrose au niveau pulmonaire [1]. 1.5 Diagnostic Le diagnostique de la sarcoïdose n'est pas aisé à confirmer dû à l'absence de tests spécifiques et à la grande diversité de tableaux cliniques [2]. Trois critères furent proposés afin d'arriver à établir hors de tout doute raisonnable le diagnostique de sarcoïdose. Il est essentiel que le tableau clinique et radiologique soit compatible à celui de l'atteinte, qu'il y ait des évidences histologiques de la présence de granulomes non-caséeux et finalement que les autres maladies pouvant présenter des similitudes avec la sarcoïdose soient écartées [1-2]. Plusieurs tests ou procédures peuvent être utiles afin d'apporter des appuis au diagnostique. L'histoire clinique et l'examen physique du patient est le premier test pouvant permettre de suspecter une sarcoïdose. En effet, la présence des symptômes d'ordre généraux ou spécifiques (partie 1.4) peuvent orienter le spécialiste sur la bonne voie [6]. Lorsqu'une sarcoïdose pulmonaire est soupçonnée, l'obtention de biopsies souvent associée à un LBA est l'un des meilleurs outils de diagnostique [12-3-6]. Grâce à la bronchoscopie, des biopsies transbronchiques bronchoalvéolaire sont effectués pour analyse. et un lavage La biopsie transbronchique sera analysée afin de vérifier l'état des poumons et déterminer s'il y a présence de granulomes non-caséeux caractéristiques de la sarcoïdose [6]. Le liquide récolté lors du LBA sera lui aussi afin de démontrer l'augmentation des lymphocytes et de caractériser leur sous-population. Une des caractéristiques d'un LBA d'un patient atteint de sarcoïdose est un changement dans le ratio des cellules CD4 et CD8 [2]. Ceci sera discuté dans les sections à venir. Il est aussi possible d'utiliser des techniques moins invasives comme la tomographie axiale [1-2-6] , car un fort pourcentage (environ 90%) des patients démontrent des anormalités pulmonaires caractéristiques lors des radiographies [6]. Il peut aussi être utile d'effectuer des tests de fonctions pulmonaires telle la spirométrie, mais ceux-ci ne sont pas toujours corrélés avec les résultats obtenus en tomographie. Dans la majorité des cas, les tests de fonctions pulmonaires sont normaux. Des analyses sanguines (compte de globules blancs et rouges, calcium...) sont nécessaires afin d'exclure l'hypercalcémie [1-6]. Finalement, il appert important de s'assurer qu'on est bien en présence d'une sarcoïdose et non d'une tuberculose. Pour ce faire, le test cutané à la tuberculine confirme ni infirme la présence d'une tuberculose mais ne fait que démontrer si le sujet a été en contact avec le bacille tuberculeux[l]. 1.6 Traitements Une forte proportion des patients atteints de sarcoïdose (+ de 60%) ne reçoit aucun traitement et la maladie s'estompe d'elle-même. Pour les patients ayant une forme plus sévère, chronique ou dont les organes touchés sont d'une importance vitale, un traitement peut s'avérer nécessaire [2-6]. Il n'y a pas de traitement bien défini pour cette maladie. Les traitements proposés ne visent qu'à contrôler les symptômes et à prévenir la perte irréversible de fonction des organes touchés [6]. De plus, il n'existe aucune thérapie visant à traiter la « cause » de la sarcoïdose vu son étiologie inconnue [1]. Le traitement de première ligne pour la majorité des cas de sarcoïdose (surtout pulmonaire) est l'utilisation systémique de corticostéroïdes [1-2-3-6]. Cet agent est celui qui agit le plus rapidement, qui est le plus fiable et celui dont les chances de succès sont les plus élevées. La prednisone est le corticostéroïde le plus utilisé [1-6]. Les corticostéroïdes sont des anti-inflammatoires efficaces mais présentant de nombreux effets secondaires. La prise de poids, le diabète, l'hypertension, l'ostéoporose, l'insomnie, l'acné, le glaucome et l'apparition de cataracte ne sont que quelques-uns des effets secondaires rencontrés lors de la prise de cet agent. Ces effets secondaires contribuent à rendre l'usage des corticostéroïdes controversé[2-3-6]. Il existe d'autres thérapies possibles selon l'organe touché ou lorsque le patient démontre une résistance au traitement précédent. L'hydroxychloroquine est efficace chez un tiers des patients et surtout chez ceux souffrants d'atteinte cutanée. L'hydroxychloroquine fut longtemps utilisée pour le traitement de la malaria et inhibe la présentation de l'antigène [1-2-6]. Le méthotrexate est efficace chez 60 à 80% des patients, mais doit être pris sur une longue période. Cet agent inhibe la production de TNF-a par les macrophages et est le traitement de prédilection lors d'une sarcoïdose cortico-résistante [1-3-6]. L'azathioprine est un inhibiteur de la prolifération lymphocytaire efficace chez la moitié des malades [2-6]. Le cyclophosphamide agit de la même façon que l'azithioprine mais présente des effets secondaires plus marqués et n'est donc utilisé que lors de sarcoïdose très sévère [2-36]. De plus, il existe de nombreux autres agents utilisés seul ou en combinaison et dont nous ne discuterons pas dans ce mémoire. Finalement, de nombreuses recherches portant sur des traitements nouveaux et innovateurs sont en cours et demeurent d'une grande importance pour les patients touchés. 1.7 Granulomes; contenu et formation L'un des aspects importants de la sarcoïdose est le développement de granulomes présents surtout dans l'appareil pulmonaire. Le granulome est composé de plusieurs types de cellules arrangées de façon très compacte. Le centre du granulome contient des monocytes/macrophages ainsi que des cellules épithéloïdes. Il contient aussi des cellules particulières appelées cellules géantes multinucléées provenant de l'agrégation de plusieurs macrophages [4-8]. Ce centre est entouré par des cellules T majoritairement de type CD4+, de cellules plasmatiques et quelques rares cellules T CD8+. Telle une barrière, une enveloppe composée de collagène, de fibronectine, de fibrine et de protéoglycane entoure l'agrégat cellulaire [4-8-9]. Macrophage Cellule géante multinucléée Fibronectine Collagène Fibrine protéoglycane Cellule T Figure 1.1 : Schéma d'un granulome non-caséeux. Le granulome est composé, en son centre, de macrophages et de cellules géantes multinucléées (en jaune). Ces cellules sont entourées de cellules T majoritairement CD4+ (en bleu) qui sont elle même entourée d'une enveloppe composée de fibronectine, collagène, fibrine et protéoglycane (en noir). Adaptée de la référence [8] La formation de granulomes est en premier lieu un processus visant à protéger l'organisme. En effet, la fonction du granulome lors d'une infection est de contenir le pathogène (inconnu pour la sarcoïdose) afin de prévenir sa dissémination et de restreindre la réponse inflammatoire [9]. Par contre, une infection granulomateuse chronique peut causer des dommages et de la fibrose aux tissus environnants. La formation « normale » d'un granulome est divisée en quatre phases distinctes; l'initiation, l'accumulation, la régression et la résolution [4-9]. L'initiation est caractérisée par l'arrivée de macrophages attirés par des stimulus inflammatoires et qui vont commencer à créer le noyau du granulome. Lors de la phase suivante, des cellules T CD4+ vont s'accumuler autour du noyau et recruter d'autres cellules effectrices (ex : cellule T) et plus de macrophages. Cette phase est la plus importante lors de la formation du granulome car sans l'apport en cellules T CD4+, le granulome ne pourrait pas devenir mature. C'est durant la phase de régression qu'il y aura diminution de la quantité de pathogènes. Finalement, lors de la phase de résolution, la population de cellules infiltrées va graduellement diminuer et le processus de cicatrisation va s'enclencher [9]. 1.8 Caractéristiques cellulaires Un processus immunitaire important à lieu dans l'appareil respiratoire juste avant la formation de granulomes et se poursuit durant la maturation de ceux-ci. Deux phénomènes dominent cette réponse immunitaire; l'activation des macrophages et monocytes et l'activation des lymphocytes T [11-12]. Le contenu cellulaire des LBA de patients atteints de la maladie est déjà bien caractérisé. Le liquide récolté lors du LBA démontre une forte augmentation du nombre de cellules totales accompagnée d'un pourcentage élevé en lymphocyte T de type CD4+ [4-11-12]. 10 1.8.1 Le lymphocyte T Dans un poumon normal, la quantité de lymphocytes retrouvés dépasse rarement 10% de la quantité totale de cellules. En terme de quantité totale de lymphocytes, il est peu fréquent de retrouver plus de 1 X 106 lymphocytes dans un LBA d'un individu normal [4]. De plus, on retrouve deux fois plus de lymphocytes T CD4+ que de lymphocytes T CD8+ dans un poumon normal (ratio normal de 2) [410-11]. Lors d'une sarcoïdose pulmonaire, le nombre de lymphocyte T augmente drastiquement. La quantité de lymphocytes T dénombrée peut être jusqu'à vingt-cinq fois supérieure à celle normalement retrouvée [4]. Ainsi, le pourcentage de lymphocytes est fortement augmenté causant par le fait même une diminution de celui des macrophages. Une des caractéristiques importantes de cette maladie permettant de consolider un diagnostique de sarcoïdose est le ratio de cellules CD4+/CD8+. Le déséquilibre macrophage/lymphocyte retrouvé lors de cette atteinte est attribuable aux lymphocytes T CD4+. Lors de la progression de la maladie, il y aura une augmentation des deux types de lymphocytes T soient les CD4+ et les CD8+. Par contre, il y aura une augmentation beaucoup plus marquée des lymphocytes T CD4+ causant un débalancement du ratio habituel (ratio CD4/CD8 anormal variant entre 5 et 15) [4-11]. L'augmentation du nombre de lymphocytes dans les poumons peut être dû à deux mécanismes différents : le recrutement des lymphocytes T de la circulation sanguine périphérique et la prolifération de ces même cellules dans le tissu lymphoïde. Il a été suggéré que des cytokines chimioattractives coopèrent à l'expansion du bassin de lymphocytes dans les granulomes. De plus, des cytokines produites par les macrophages alvéolaires peuvent servir de facteur de croissance pour les lymphocytes infiltrant le tissu inflammé [11]. Il 1.8.2 Le macrophage alvéolaire Chez une personne en santé, la contribution de la circulation sanguine au bassin de macrophage est relativement basse (environ 1,25%). Par contre, chez les malades, il y a production de facteurs chimiotactiques pour les leucocytes qui permettent de recruter des monocytes du sang et ainsi favoriser le développement de granulomes. Ainsi, il y aura une augmentation importante du « trafic » macrophagique dans les poumons de patients ayant la sarcoïdose [11]. De plus, 90% des cellules retrouvées dans les LBA normaux sont des macrophages soit 9 X 106 cellules. Lorsqu'un individu est atteint de sarcoïdose, la quantité de macrophages alvéolaires augmente [4-11]. Par contre, dû à la très forte augmentation de la quantité de lymphocytes, le pourcentage de macrophages par rapport aux cellules totales présentes dans le LBA diminue. Les macrophages jouent un rôle important dans la présentation de l'antigène, le recrutement et l'activation des cellules T et finalement dans le relâchement de cytokines. Chez un patient atteint de sarcoïdose, les macrophages alvéolaires ont une capacité de présentation de l'antigène supérieur aux macrophages alvéolaires normaux. Les macrophages s'agrègent au site de formation du granulome. Ces macrophages présentent un phénotype similaire à celui des monocytes et sont fréquemment appelés les monocytes/macrophages [11]. 1.8.3 Le neutrophile Une personne non-fumeuse et en santé présente très peu de cellules polymorphonucléaires (PMN) dans le LBA (moins de 5%). Par contre, ce type cellulaire est retrouvé en plus grande quantité dans le LBA de patients atteints de sarcoïdose pulmonaire et présentant des signes radiologiques de fîbrose pulmonaire. De plus, une augmentation de la concentration de granules libérés par le neutrophile est décelée chez ce même type de patient [4]. La migration du PMN vers le site de la fîbrose est médiée par les macrophages alvéolaires qui en relâchant des chimioattractants vont attirer ces cellules. Les neutrophiles semblent jouer un rôle dans la destruction des cellules pulmonaires et de la matrice extracellulaire [4]. 12 1.9. Les cytokines et chimiokines Les cytokines et chimiokines influencent de nombreuses propriétés physiologiques des cellules. Par exemple, elles peuvent agir sur la prolifération, la différenciation, l'activation et la chimiotaxie. Ce sont des médiateurs très importants qui affectent les fonctions cellulaires et la communication entre cellules. De nombreuses données expérimentales ont contribué à associer le relâchement de cytokines au développement de la fibrose pulmonaire [13]. La sarcoïdose étant une maladie pulmonaire CD4 helper de type I (TH1) pouvant mener à la fibrose, il fut proposé que des variations dans la quantité de cytokines relâchées par les cellules pulmonaires pourraient jouer un rôle prépondérant [4-12-13]. Ainsi, plus de 20 cytokines furent reliées à la pathologie lors d'études réalisées en 1999 [4]. Les paragraphes suivants traiteront de certaines de ces molécules. 1.9.1 Interleukine-1 (IL-1) L'IL-1 est une cytokine pro-inflammatoire produite majoritairement par les macrophages alvéolaires [4-13-14]. Dans les poumons, cette cytokine a une activité de facteur de croissance accessoire pour les cellules T. De plus, cette molécule stimule le développement des granulomes et de la fibrose en induisant la prolifération des fibroblastes et en augmentant la production de collagène [4-13]. 1.9.2 Interleukine-2 (IL-2) L'IL-2 est une cytokine produite par les cellules Thl [14]. Cette molécule contribue à l'expansion de la population des cellules T activées en se liant à des récepteurs à triple chaîne. Elle est aussi impliquée dans la régulation de la production d'immunoglobines et augmente la cytotoxicité des lymphocytes T cytotoxiques. Finalement, il est bon de préciser que cette cytokine semble aussi impliquée dans l'activations de certaines fonctions des macrophages alvéolaires [4-13]. 13 1.9.3 Interleukine-4 (IL-4) L'IL-4 est une cytokine produite par les cellules Th2 [14]. Elle sert de cofacteur pour la prolifération de plusieurs lignées cellulaires comme les fîbroblastes [4]. Elle agit en synergie avec l'IL-2 afin de stimuler la croissance des cellules T[13]. Comme la sarcoïdose est une maladie de type Thl, cette cytokine est retrouvée en faible quantité lors de la phase aiguë de la maladie. La production de celle-ci est majoritairement liée à la phase de fibrose pulmonaire (chronicité) lors de laquelle le profil Thl laisse plus de place au profil Th2 [4-13]. 1.9.4 Interleukine-6 (IL-6) L'IL-6 est une cytokine produite par les cellules T, les macrophages alvéolaires, les cellules endothéliales et les fîbroblastes [4]. Cette molécule stimule les cellules B et la prolifération des cellules T. De plus, elle peut provoquer de la fièvre et activer la synthèse des protéines de la phase aiguë [13]. 1.9.5Interleukine-10(IL-10) L'IL-10 est une cytokine anti-inflammatoire relâchée par les cellules Th2 et les macrophages alvéolaires [4-15]. Elle est retrouvée en concentration importante dans les LBA de patients atteints de sarcoïdose [15]. Elle inhibe la sécrétion de diverses cytokines pro-inflammatoires comme l'interferon (IFN) et l'IL-2. L'IL-10 stimule la croissance des mastocytes et contribue à réguler les fonctions des cellules présentatrices d'antigènes [4-13]. Cette cytokine joue donc un rôle important dans le contrôle de la réponse inflammatoire et est impliquée dans le processus de résolution spontané de la sarcoïdose pulmonaire. 14 1.9.6 Interleukine-12 (IL-12) L'IL-12 est une cytokine de type Thl sécrétée majoritairement par les monocytes/macrophages [16]. Il existe trois formes de cette cytokine; le monomère p40, l'homodimère p40 et l'hétérodimère p70 [17]. L'IL-12 induit la différentiation des précurseurs de cellules T (ThO) en cellules de type Thl et stimule l'activité lytique des cellules T pulmonaires activées [4]. De plus cette molécule stimule, en synergie avec Pinterleukine-18 (IL-18), la production d'IFN-gamma [18]. De nombreuses études ont démontré une augmentation de la quantité d'IL-12 dans les LBA de patients atteints de sarcoïdose pulmonaire. 1.9.7 Interleukine-13 (IL-13) L'IL-13 est une cytokine anti-inflammatoire qui partage certaines des propriétés de l'IL-4. Elle est produite par les cellules T de type CD4 et est déjà impliquée dans certaines pathologies comme l'asthme. Cette molécule inhibe la sécrétion de plusieurs cytokines comme le TNF chez des sujets sains. Elle pourrait aussi avoir un effet anti-inflammatoire ou influencer la réponse Thl chez des sujets atteints de sarcoïdose [19]. De plus, l'IL-13 est un chimioattractant qui pourrait avoir une importance particulière dans le recrutement de monocytes dans les poumons de patients atteints de sarcoïdose [4-13]. Une étude récente a démontré une augmentation de l'expression de l'IL-13 dans les LBA et les cellules mononucléaires sanguines chez les malades. Comme il est fréquent de retrouver des patients présentant des symptômes atténués, il est possible q'un mécanisme impliquant des cytokines anti-inflammatoires contibue à améliorer l'état des patients. Il fut proposé que cette cytokine puisse constituer un de traitement pour cette maladie [19]. 1.9.8Interleukine-15(IL-15) 15 L'IL-15 est une cytokine partageant plusieurs activités biologiques et le récepteur de l'IL-2. Cette molécule est sécrétée en grande quantité par les macrophages alvéolaires lors d'une sarcoïdose pulmonaire [4-13]. L'IL-15 stimule la prolifération et la chimiotaxie des cellules T en plus d'induire l'activation des cellules natural killer (NK) [13]. Ces caractéristiques contribuent à favoriser le développement de granulomes pulmonaires. 1.9.9 Interleukine-18 (IL-18) L'IL-18 est une cytokine produite par les monocytes/macrophages. Cette molécule agit en synergie avec l'IL-12 afin d'induire la production d'IFN-gamma par les cellules de type Thl [16]. Ainsi, ces deux cytokines coopèrent au développement d'une réponse inflammatoire de type Thl. De plus, l'IL-18 inhibe la production de l'IL-10, une cytokine anti-inflammatoire [13]. Il est déjà connu que l'IL-18 est exprimée au site inflammatoire de certaines pathologies de type Thl comme la maladie de Crohn [18]. Plusieurs études ont démontré une augmentation de l'expression de 1*11-18 dans les LBA de patients souffrants de sarcoïdose pulmonaires comparativement à ceux des sujets normaux [16-18]. 1.9.10 Interferon-gamma (IFN-gamma) L'IFN-gamma est une cytokine produite par les lymphocytes de type Thl et par les macrophages [14]. Elle est sécrétée principalement en réponse à la stimulation synergique exercée par l'IL-12 et l'IL-18 [18]. Cette molécule augmente les fonctions accessoires des cellules présentatrices d'antigènes, augmente les fonctions cytotoxiques des macrophages et lymphocytes et régule la sécrétion de certaines cytokines durant la sarcoïdose pulmonaire [4-13]. La production d'IFN-gamma est fortement augmentée dans les LBA de patients atteints de sarcoïdose pulmonaire [18]. 16 1.9.11 Tumor necrosis factor-alpha (TNF-alpha) Le TNF-a est une chimiokine sécrétée, dans les poumons, surtout par les macrophages alvéolaires [14-20]. Elle est sécrétée en quantité très importante chez les patients atteints de sarcoïdose pulmonaire. Cette molécule est particulièrement importante dans la phase initiale de la sarcoïdose. Il fut démontré qu'un relâchement important de TNF-a par des cellules isolées de LBA était relié à la présence d'agrégats de macrophages alvéolaires [20]. Ces agrégats de macrophages sont les prédécesseurs de granulomes proprement dit. Ainsi, le TNF-a joue un rôle primordial dans le recrutement et maintenance des granulomes pulmonaires. Le TNF-a est aussi un stimulateur et un régulateur de la sécrétion de certaines cytokines (ex; IL-1 et IL6) [4]. 1.10 Distinction entre sarcoïdose, alvéolite allergique et tuberculose 1.10.1 L'alvéolite allergique L'alvéolite allergique est une maladie pulmonaire qui est causée par une réponse immunologique à divers agents inhalés. Ces agents peuvent être des bactéries, des moisissures et des protéines animales. Les symptômes physiques de l'alvéolite allergique ressemblent beaucoup à ceux présents lors de sarcoïdose. De plus, lors de cette affection, des granulomes sont retrouvés dans le parenchyme pulmonaire [27]. Tout comme la sarcoïdose, l'alvéolite allergique est caractérisée par une forte accumulation de cellules inflammatoires dans les poumons des patients. Elle présente une augmentation du nombre de lymphocytes dans le liquide du LBA plus élevée que lors d'une sarcoïdose. Contrairement à la sarcoïdose, cette maladie est marquée par une prédominance des lymphocytes de type CD8+. En effet, on remarque une diminution du ratio CD4/CD8 lors de l'alvéolite allergique tandis qu'on dénote une augmentation de celui-ci lors d'une sarcoïdose [27]. 17 1.10.2 La tuberculose La tuberculose est une maladie provoquée par une mycobactérie appelée Mycobacterium tuberculosis. Cette mycobactérie est contractée par aspiration dans l'appareil pulmonaire. Lorsque le pathogène est inhalé, celui-ci est phagocyté par les cellules dentritiques et les macrophages alvéolaires [28]. Suite à cela, il y aura formation de granulomes pulmonaires. Comparativement aux granulomes sarcoïdiens, la formation de granulomes lors de la tuberculose est un processus considéré comme bénéfique pour le patient. En effet, le granulome à pour but de circonscrire l'inflammation et d'empêcher la dissémination de la mycobactérie. La principale différence entre la tuberculose et la sarcoïdose est le type de granulome en présence. En effet, les granulomes présents lors de la tuberculose sont des granulomes caséeux tandis qu'ils sont non-caséeux dans l'autre pathologie [8]. Le terme caséeux signifie que le centre du granulome est nécrosé. Sur le plan cellulaire, la tuberculose est elle aussi une pathologie de type Thl présentant une augmentation de lymphocyte majoritairement de type CD4+. Cette augmentation demeure légèrement inférieure à celle rencontrée lors d'une sarcoïdose pulmonaire. Bien que l'augmentation du ratio CD4/CD8 est légèrement moins prononcée lors de la tuberculose, cet indice ne permet pas de distinguer à coup sûr ces deux pathologies [29]. 1.11 Modèles animaux de granulomes pulmonaires II existe dans la littérature scientifique un certain nombre de publications décrivant divers modèles animaux de maladies pulmonaires granulomateuses. Chacun des modèles présente des caractéristiques particulières pouvant le relier à une ou plusieurs pathologies. Cette section vise à expliquer deux des principaux modèles et à en faire ressortir les caractéristiques distinctes. IX 1.11.1 Le béryllium Tel que mentionné à la section 1.3.3 le béryllium est un composé qui pourrait être impliqué dans la sarcoïdose pulmonaire. Le béryllium peut induire une affection aiguë pouvant s'attaquer à la peau, les muqueuses et l'appareil respiratoire. Il peut aussi induire une pathologie chronique granulomateuse systémique ressemblant à beaucoup à la sarcoïdose pulmonaire [21-22]. La berylliose et la sarcoïdose sont deux pathologies qui furent, durant un temps, considérées comme identiques. Elles impliquent toute deux la formation de granulomes non-caséeux dans les poumons, une lymphocytose à prédominance CD4+ et une augmentation de l'activation des macrophages [21]. Durant les années 1990, les modèles animaux (souris, rat, chien, cochon d'inde...) de berylliose étaient considérés comme les meilleurs modèles de sarcoïdose. Il est maintenant connu que la berylliose est une maladie à part entière qui s'apparente à la sarcoïdose. Ces modèles demeurent donc des modèles de berylliose et non de sarcoïdose pulmonaire, bien que les caractéristiques soient pratiquement les mêmes. En effet, comme l'agent étiologique de la berylliose est le béryllium, l'injection, l'instillation ou l'inhalation de cette substance à tout type d'animaux provoque une berylliose. 1.11.2 L'adjuvant complet de Freund (CFA) Le CFA est une émulsion d'eau dans l'huile contenant des mycobactéries tuées. Le CFA est un produit qui est normalement utilisé pour provoquer une augmentation de la production d'anticorps. Cet effet est accompagné d'une réponse inflammatoire sévère [24]. Le CFA provoque aussi des lésions de type granulomateuses au site d'injection. L'inflammation est provoquée par la présence de mycobactéries dans l'émulsion. Il fut démontré lors de quelques études que les injections intraveineuse (IV) de CFA à des rats provoquaient, dans les poumons, la formation de granulomes non-caséeux contenant des cellules épithéloides et des cellules géantes entourées de lymphocytes [25-26]. Ces manifestations sont très semblables à celles retrouvées chez les patients souffrants de sarcoïdose pulmonaire. La réaction granulomateuse étant variable d'un animal à l'autre, une équipe de chercheurs français a développé une technique d'analyse de la progression de la maladie par tomographie axiale [26]. Ce modèle fut évalué en histopathologie par cette même équipe, mais aucune analyse cellulaire ou immunologique ne fut réalisée. Ce modèle est celui qui se rapproche le plus de la sarcoïdose pulmonaire tant par la présence de granulomes que par la composition de ceux-ci. De plus, il existe un certain nombre de pistes impliquant les mycobactéries dans l'apparition de la maladie [1-2-5]. Comme le CFA contient des mycobactéries, il utilise un facteur étiologique possible de la sarcoïdose pulmonaire. C'est donc sur ce modèle que se basera ce projet de recherche. 1.12 Nicotine 1.12.1 Récepteurs nicotiniques Les récepteurs nicotiniques sont des protéines transmembranaires (ligand-gated ion channel) présents sur les cellules excitables et non-excitables de l'organisme [30-31]. Le ligand naturel de ces récepteurs est l'acétylcholine (ACh) qui une fois liée à son récepteur, va permette l'ouverture de canaux à ions. Ces canaux à ions peuvent être par exemple des canaux permettant l'échange d'ions calcium (Ca2+). L'ouverture de ces canaux permet de modifier le potentiel de membrane et la dépolarisation des cellules [30-32-33]. 20 Exetiteuf intérieur Figure 1.2; Récepteur nicotinique. Adapté du site internet http://www.usc.edu/hsc/pharmacy/ced/autonomic/nl-nicotinic.html 1.12.2 Les agonistes de récepteurs nicotiniques Les agonistes des récepteurs nicotiniques sont des molécules qui peuvent se lier aux récepteurs nicotiniques. Ces agonistes peuvent entrer en compétition avec le ligand naturel des récepteurs nicotiniques (ACh) et ont un effet inhibiteur sur le développement de l'inflammation [32]. Il existe de nombreux agonistes de ces récepteurs qui sont soit d'origine naturelle ou synthétique. La nicotine est un des agonistes pouvant se lier aux récepteurs et ayant des effets anti-inflammatoires lorsque liée. La nicotine est une molécule qui traverse aisément la barrière hématoencéphalique et crée donc une dépendance [34]. Par contre, il existe certains agonistes qui n'ont pas la faculté de traverser cette barrière et qui ne créeent donc pas de dépendance. Le diméthylphenylpiperazinium (DMPP) est un exemple d'agoniste des récepteurs nicotiniques de nature synthétique qui ne cause pas de dépendance [34-35]. Le DMPP possède, tout comme la nicotine, des effets anti-inflammatoires [35]. Le DMPP permet de diminuer le relâchement cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-1 et du TNF-a des cellules splénique et de l'IL-6 et du TNF-a des macrophages [36]. 21 Chapitre 2 Objectif général et objectifs spécifiques 22 2. OBJECTIFS GENERAUX ET SPECIFIQUES 2.1 Objectif général Vous avez pu constater lors de la lecture du chapitre précédent que la sarcoïdose pulmonaire est une maladie qui demeure méconnue sous plusieurs aspects. Il semble désormais évident que seules des recherches poussées nous permettront d'approfondir nos connaissances sur cette pathologie. De plus, la recherche d'une thérapie efficace pour traiter la maladie est l'un des principaux points d'intérêt, vu l'absence de traitement adapté. Pour mener à terme ces recherches, il est nécessaire d'avoir un modèle animal sur lequel tester et valider nos hypothèses. L'objectif général de ce projet de recherche est donc de mettre au point un modèle animal de sarcoïdose pulmonaire s'approchant le plus de la réalité clinique. 2.2 Objectifs spécifiques Pour arriver à un modèle de sarcoïdose pulmonaire efficace et réalisable, ce projet à pris ses bases sur un ébauche de modèle réalisée par une équipe française [24]. Les objectifs spécifiques sont donc les suivants : Tester le modèle préexistant et apporter les modifications nécessaires afin de rendre le modèle fidèle à la pathologie et éthiquement acceptable; - Dresser un profil complet des caractéristiques (cellulaires, radiologiques, histopathologiques et immunologiques) de ce nouveau modèle afin de préciser sa similitude avec la sarcoïdose pulmonaire; - Tester une thérapie potentielle basée sur l'utilisation des agonistes des récepteurs nicotiniques. Chapitre 3 Méthodologie 24 3. Méthodologie 3.1 Projet #1 Efficacité d'un agoniste nicotinique (DMPP) sur un modèle de base de sarcoïdose pulmonaire (réalisée une fois) 3.1.1 Induction du modèle et radiologie Trente rats Wistar (250-300g) ayant nourriture et eau ad libium furent utilisés dans cette étude. Les animaux furent séparés en trois groupes de 10 animaux; le groupe contrôle recevant de la saline (gr contrôle), le groupe recevant du CFA uniquement et le groupe recevant du CFA et du DMPP. Au jour 0, tous les animaux furent examinés par tomographie axiale. Au jour 1 et 2, une IV de CFA (0.6 ml/kg) fut effectuée dans la veine de la queue sur les animaux du groupe CFA et DMPP endormis à l'isofurane. Les animaux du groupe contrôle furent endormis selon le même processus et reçurent des injections de saline. Les rats des groupes CFA et DMPP reçurent des injections sous-cutanées (se) de vancomycine durant les 3 jours suivant les deux injections (jour 3 à 5) afin d'éviter les infections au niveau du site d'injection. Les animaux du groupe DMPP furent traités avec du DMPP (2mg/kg) par voie intrapéritonéale (IP) une fois par jour à partir du jour 3 et ce durant 30 jours. Au jour 33, tous les animaux subirent une seconde tomographie axiale qui sera comparée à celle du jour zéro afin d'évaluer l'atteinte. L'échelle de gravité de l'atteinte varie de normale à très sévère. Le radiologue agissait à l'aveugle pour l'analyse. Trente-cinq jours après la première injection de CFA, les animaux furent endormis à la kétamine/xylazine et sacrifés par ponction cardiaque. 3.1.2 Lavages broncho-alvéolaires Immédiatement après les sacrifices, des LBA furent effectués sur tous les animaux. Les poumons furent lavés avec 50 ml de saline stérile (5 X 10 ml). La saline fut injectée dans la trachée et récupérée par aspiration après chaque aliquote. 3.1.3 Histopathologie Après les lavages, des morceaux d'un poumon de chaque rat furent collectés, fixés dans la paraformaldéhyde, inclus dans la paraffine, coupés puis colorés à l'hématoxyline-éosine. Les lames furent analysées à l'aveugle par un pathologiste et un score situé entre 0 et 25 fut attribué pour chaque échantillon. 3.1.4 Analyses cellulaires Les fluides récoltés lors des LBA furent centrifugés (7min/ 1500 rmp). Un « pool » des cellules récoltées après centrifugation (5 tubes) fut effectué pour chaque animal et re-suspendues dans 3 ml de saline. Des comptes totaux et différentiels furent effectués pour chaque rat. Pour les comptes différentiels, la technique du cytospin (75 000 cellules/lame) en duplicata fut utilisé avant la coloration et le décompte. Le cytométrie de flux a été utilisée afin d'identifier les lymphocytes CD4+ et CD8+. Les anticorps employés sont les suivants; Pe-cy5-mouse anti-rat CD4 (mouse IgG2ak, 0.2 mg/ml), Pe-Cy5-mouse (mouse IgG2ak, 0.5 mg/ml), Fitc-mouse anti-rat CD8 (mouse IgGlk, 0.5 mg/ml) and Fitc-mouse (IgGlk, 0.5 mg/ml). Le Pe-cy5mouse anti-rat CD4 et le Fitc-mouse anti-rat CD8 furent utilisés à lp.g par million de cellules. Le Pe-Cy5-mouse a été utilisé à 20 jxg par million de cellules alors que le Fitc-mouse fut utilisé à 0,5 |ig par million de cellules. 3.1.5 analyses statistiques Les résultats furent analysés par test T non apparié en utilisant le logiciel Stat View. Une valeur de p<0,05 fut considéré comme statistiquement significatif. 26 3.2 Projet #2 Modification du modèle existant et analyses supplémentaires 3.2.1 Induction du modèle Trente rats Wistar (250-300g) ayant nourriture et eau ad libium furent utilisés dans cette étude. Les animaux furent divisés en deux groupes; le groupe contrôle (n=10) recevant de la saline et le groupe CFA (n=20). Au jour 1, une seule injection IV de CFA (0.6 ml/kg) fut effectuée dans la veine de la queue sur les animaux du groupe CFA endormis à l'isofurane. Les animaux du groupe contrôle furent endormis selon le même processus et reçurent une injection de saline. Les rats furent pesés à toutes les semaines afin de vérifier l'état des animaux des deux groupes. Quarantecinq jours après l'injection de CFA, tous les rats furent endormis par injection à la kétamine/xylazine et sacrifiés par ponction cardiaque. Le sang fut conservé dans des tubes individuels. 3.2.2 Lavages broncho-alvéolaires Immédiatement après les sacrifices, des LBA furent effectués sur tous les animaux. Les poumons furent lavés avec 50 ml de saline stérile (5 X 10 ml). La saline fut injectée dans la trachée et récupérée par aspiration après chaque aliquote. Le premier aliquote de chaque animal fut récolté séparément pour des analyses de cytokines. 3.2.3 Histopathologie Après les lavages, des morceaux de poumon et d'un ganglion thoracique de chaque rat furent collectés, fixés dans la paraformaldéhyde, inclus dans la paraffine, coupés puis colorés à Phématoxyline-éosine. Les lames furent analysées à l'aveugle par un pathologiste et un score situé entre 0 et 25 fut attribué pour chaque échantillon. 27 3.2.4 Analyses cellulaires Les fluides récoltés lors des LBA furent centrifugés (7min/ 1500 rmp). Un « pool » des cellules récoltées après centrifugation (5 tubes) fut effectué pour chaque animal et re-suspendu dans 3 ml de saline. Des comptes totaux et différentiels furent effectués pour chaque rat. Pour les comptes différentiels, la technique du cytospin (75 000 cellules/lame) en duplicata fut utilisé avant la coloration et le décompte. La cytométrie de flux a été utilisée afin d'identifier les lymphocytes CD4+ et CD8+. Les anticorps utilisés sont les suivants; Pe-cy5-mouse anti-rat CD4 (mouse IgG2ak, 0.2 mg/ml), Pe-Cy5-mouse (mouse IgG2ak, 0.5 mg/ml), Fitc-mouse anti-rat CD8 (mouse IgGlk, 0.5 mg/ml) and Fitc-mouse (IgGlk, 0.5 mg/ml). Le Pe-cy5-mouse anti-rat CD4 et le Fitc-mouse anti-rat CD8 furent utilisés à lfig par million de cellules. Le Pe-Cy5-mous a été utilisé à 20 jig par million de cellules alors que le Fitc-mouse fut utilisé à 0,5 jig par million de cellules. 3.2.5 Analyses de cytokines Quatre ml du surnageant de LBA de chaque animal furent concentrés (6 à 11 fois) par centrifugation sur filtre (Amicon ultra 15 ml). Quatre cytokines Thl (IFN-y, TNF-oc, IL-12p40+70, IL-18) et deux cytokines Th2 (IL-13, IL-4) ont été dosées dans les concentrés de surnageants en utilisant les ensembles de measures par ELISA (IFN-y; Biosource International, sensitivity <13 pg/ml TNF-oc; Biosource International, sensitivity <4pg/ml IL-12 p40+70; Biosource International, sensitivity <3pg/ml IL18; Biosource International, sensitivity <4pg/ml, IL-13; Biosource International, sensitivity 1.5pg/ml, IL-4 : Biosource International, <2pg/ml). 3.2.6 Analyses statistiques Les résultats furent analysé par test de T non apparié en utilisant le logiciel Stat View . Une valeur de p<0,05 fut considéré comme statistiquement significatif. 28 Chapitre 4 Résultats 4. RESULTATS 4.1 Projet #1 Efficacité des agonistes nicotiniques sur le modèle de base de sarcoïdose pulmonaire 4.1.1 Induction du modèle À la suite des injections du jour 2, un certain nombre de décès furent constatés dans les cohortes de rats du groupe CFA et DMPP. Ces décès sont survenus entre la première et la douzième heure suivant la seconde injection de CFA. Le taux de décès pour ces deux groupes réunis était de 15%, ce qui correspond à 3 décès sur les 20 animaux. Une autre réaction indésirable fut observée au cours de cette expérience : la nécrose. En effet, trois cas de nécrose au niveau du site d'injection (queue) furent dénombrés dans le groupe DMPP. Cette nécrose devenait visible en milieu de protocole, c'est-à-dire autour du jour 22, mais demeurait sous contrôle jusqu'au sacrifice des animaux. Finalement, il y eut une période fébrile variant de 2 à 4 jours chez tous les animaux ayant reçu du CFA. 4.1.2 Tomographie axiale II fut démontré grâce à la tomographie de départ (jour 0) que tous les animaux utilisés lors de ce protocole étaient en parfaite santé (figure 1.3). Figure 1.3 : Tomographie axiale d'un rat du groupe contrôle (gauche) et CFA (droite). 30 Il n'y avait ni nodules, ni inflammation ou maladie pulmonaire quelconque ayant pu fausser nos résultats (tableau 1.3 et 1.4). Les animaux du groupe contrôle présentaient des résultats identiques lors de la tomographie axiale finale réalisée au jour 33 (tableau 1.3). Tableau 1.3 : Résultats des tomographies axiales effectuées aux jours 0 et 33 sur les rats du groupe contrôle # du rat lAà5A !Bà5B Résultat Tomographie jour 0 Normale [0] Résultat Tomographie jour 33 Normale [0] Pour le groupe 2 (CFA seul), les tomographies axiales finales démontrent une grande variabilité de résultats. L'atteinte pulmonaire était visible en tomographie axiale et quantifiable (figure 1.4). Tous les animaux sauf un seul démontrent une atteinte pulmonaire dont la sévérité varie. La gravité de l'atteinte oscille entre normale et très sévère (tableau 1.4). Pour ce qui est du groupe DMPP, le degré de sévérité varie autant que pour le groupe CFA. Les animaux ont une atteinte variant de normale à très sévère (tableau 1.4). Afin de pouvoir compiler ces résultats, un score variant de 0 (normal) à 5 (très sévère) fut attribué pour chaque animal et des moyennes furent calculées pour chaque groupe. Les résultats, une fois convertis, font état d'une atteinte pour le groupe contrôle de zéro (normal), pour le groupe CFA de 3,2 (modérée) et pour le groupe DMPP de 2,3 (légère) (figure 1.4). 31 Tableau 1.4 : Résultats des tomographies axiales effectuées aux jours 0 et 33 sur les rats des groupes CFA et DMPP # du rat groupe CFA 6A 8A 9A 10A 6B 7B 8B 9B Résultat Tomographie jour 0 normal normal normal normal normal normal normal normal # du rat groupe DMPP Résultat Tomographie Jour 33 normal léger très léger très sévère très sévère modéré modéré sévère 6 5 4 3 2 1 0 Contr™le 11A 12A 13A 10B 11B 1214 13B 14B 15B I CFA Résultat Tomographie jour 0 normal normal normal normal normal normal normal normal normal Résultat Tomographie Jour 33 modéré modéré très sévère léger léger modéré modéré normal normal DMPP Groupes Figure 1.4; Résultats obtenus en tomographie axiale. Le p-value entre les groupes CFA/contrôle et DMPP/contrôle est de 0,0001. Non significatif entre les groupes CFA et DMPP. 4.1.3 Analyses histopathologiques Les résultats en histopathologie ont démontré la présence d'inflammation et de granulomes chez tous les animaux ayant reçu les injections de CFA y compris ceux obtenant un score normal en tomographie (figure 1.5). 32 Les coupes pulmonaires des animaux du groupe contrôle ne présentant aucune anomalie ont servi de comparatif pour l'attribution d'un score aux coupes des rats atteints (figure 1.5). groupe CFA groupe contrôle Figure 1.5 : Coupes histologiques de poumons de rats des groupes contrôle et CFA Les animaux du groupe contrôle ont donc obtenu un score moyen de 0 (poumon normal). Les groupes CFA et DMPP ont obtenu un score très similaire de 19 et 18 ce qui défini leur atteinte comme modérée (figure 1.6). 25 -i 20 15 10 5H 0 contrôle DMPP Figure 1.6 : Résultats obtenus en histologie. P-value entre les groupes contrôle/CFA et contrôle/DMPP < 0,0001. 33 4.1.4 Comptes cellulaires totaux et différentiels Lors des comptes cellulaires totaux (nombre de cellules X 105 /ml) effectués sur les LBA, une augmentation du nombre de cellules totales d'un facteur de 5 fut notée entre le groupe contrôle (0,53 X 105 /ml) et les deux autres groupes (2,86 X 105 /ml et 2,62 X105 /ml) (figure 1.7). Par contre, il n'y a aucune différence notable ou statistiquement valable entre les groupes CFA et DMPP. Les comptes différentiels réalisés sur les mêmes échantillons démontrent une augmentation de 5,5 fois la quantité de macrophages pour les deux groupes ayant reçu le CFA comparativement au groupe contrôle (figure 1.7). Aucune différence significative n'est notée entre le groupe CFA et DMPP. Finalement, une augmentation de 7 fois la quantité de lymphocytes est présente entre le groupe contrôle et les deux autres groupes (figure 1.7). Aucune différence significative n'est notée entre le groupe CFA et DMPP. 5 4,5 4 lymphocytes I macrophages I cellules totales 3,S 3 I 0,'» I) groupe Figure 1.7 : Comptes cellulaires totaux et différentiels pour les trois groupes. En plus de l'augmentation de la quantité de tous les types cellulaires analysés, les résultats démontrent un changement des proportions de cellules en présence. Un LBA normal contient approximativement 90% de macrophages et 10% de lymphocytes. Les comptes différentiels réalisés font état d'une diminution (90% -> 73-79%) du pourcentage de macrophages et une augmentation (9% -> 25-19%) de celui des lymphocytes entre le groupe contrôle et les groupes CFA et DMPP (figure 1.8). 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 I macrophages I lymphocytes contr™le CFA DMPP groupes Figure 1.8 : Pourcentages des cellules en présence dans le LBA 4.1.5 Analyse du ratio CD4/CD8 Lors de l'analyse par cytométrie de flux, seule la moitié des échantillons furent analysés dû à une erreur de manipulation. Il fut constaté que tous les animaux ayant reçu le CFA démontraient une nette augmentation de la quantité de lymphocytes CD4+ comparativement au groupe contrôle (figure 1.9). En effet, nous avons obtenu une augmentation de deux fois le ratio CD4/CD8 entre le groupe contrôle et les deux autres groupes (figure 1.10). Aucun changement significatif de ratio ne fut observé entre le groupe CFA et le groupe DMPP. B2 vs B1 iso i: B 7 vs B6 iso "marqué CD4 i: isotypique b) B 1 2 vs B1 0 iso C) Figure 1.9 : Marquage CD4 sur les cellules des LBA. 5 a) rat contrôle b) rat CFA c) rat DMPP - 4 3 2 1 0 Freund + DMPP contrôle Figure 1.10 : Ratio CD4/CD8 4.2 Projet #2 Modification du modèle existant et analyses supplémentaires 4.2.1 Induction du modèle L'injection d'une seule dose de CFA a permis d'enrayer la mortalité post-injection, problème majeur causé par la double injection. Ce changement au modèle de base a aussi permis d'éliminer les cas de nécrose au site d'injection. Les animaux, comme pour le modèle de base, ont démontré une période fébrile d'un ou deux jours suivant l'injection de CFA. Cet épisode était confirmé par une prise de poids moins élevée chez le groupe CFA que chez le groupe contrôle lors de la première semaine seulement. 36 4.2.2 Analyses histologiques Dans cette étude, 18 rats sur les 20 injectés au CFA démontrent la présence de lésions dans les échantillons analysés (figure 1.11 a). Il n'y avait pas d'évidence de granulomes ou d'inflammation chez tous les animaux du groupe contrôle et chez deux rats du groupe CFA (figure 1.11 b). Le score moyen obtenu pour le groupe contrôle était de 0, donc les poumons peuvent être considérés comme normaux. Pour le groupe CFA, le score moyen était de 11 (p=0,0005) et les poumons furent considérés comme moyennement atteints (figure 1.12). a) b) Figure 1.1 T : Résultats d'histologie après 45 jours. Coloration à l'hématoxyline-éosine. a) coupe pulmonaire d'un rat du groupe contrôle b) coupe pulmonaire d'un rat du groupe CFA 20 18 ooooo 12 £8° 8 4 0 contrôle Groupe s Figure 1.12 : Score histologique 37 CFA L'analyse histologique des ganglions a pu démontrer que chez les animaux du groupe CFA, les ganglions étaient aussi atteints (résultats non présentés). ganglions analysés démontraient la présence d'inflammation En effet, les et de pseudo- granulomes. 4.2.3 Comptes cellulaire totaux et différentiels Les résultats des comptes cellulaires totaux démontrent une nette augmentation du nombre de cellules totales entre les deux groupes. Chez les animaux du groupe contrôle, on retrouve 0,63 X 105 cellules/ml comparativement à 2,51 X 105 pour le groupe CFA (p=0,003), ce qui correspond à une augmentation de quatre fois le nombre de cellules (figure 1.13). On dénote aussi une augmentation très forte de la quantité de lymphocytes, les niveaux augmentant de 25 fois entre les deux groupes (p=0,0098). • cellules totales • macrophage lymphocytes T contrôle CFA groupe Figure 1.13 : Comptes cellulaires totaux et différentiels 38 Pour ce qui est des comptes cellulaires différentiels, on dénote, comme pour le modèle de base, un débalancement dans le pourcentage des cellules retrouvées. Ce changement cellulaire est plus prononcé pour ce modèle que pour le précédent. Une très forte augmentation du pourcentage de lymphocytes est notée pour le groupe CFA (figure 1.14). En effet, le pourcentage moyen de lymphocytes retrouvés dans les LBA des rats contrôle est de 5% tandis qu'il est de 37% pour les rats CFA ce qui correspond à une augmentation de 7 fois (p=0,0002). Le pourcentage moyen de macrophages démontre des résultats inverses, il passe de 95% à 60% pour le groupe CFA, une diminution de 1,5 fois par rapport au groupe contrôle (p=0,0003) (figure 1.14). I macrophages I lymphocytes 100 90 80 70 60 50 40 30 70 10 0 contrôle CFA groupes Figure 1.14 : Pourcentages des cellules en présence dans le LBA 4.2.4 Analyse du ratio CD4/CD8 L'analyse par cytométrie de flux à permis de démontrer qu'une forte population de cellules marquées CD4 était retrouvée chez tous les animaux du groupe CFA (figure 1.15). La présence de cette population particulière fait apparaître un ratio CD4/CD8 deux fois supérieur pour le groupe CFA (p=0,0003) (figure 1.16). 39 Contrôle Figure 1.15 : Marquage des cellules CD4+ et CD8+. Les cellules CD4+ sont entourées en rouge. 4.2.5 Analyses immunologiques L'analyse des eytokines de type Thl a démontré qu'il y a augmentation pour le groupe CFA de trois des quatre eytokines testées. L'IFN-y augmente de deux log (p=0,045), le TNF-a de deux log et demi (p=0,0003) et l'IL-12 de deux log (p=0,0024) entre le groupe contrôle et le groupe CFA (figure 1.16). Il n'y a aucune augmentation notable de l'IL-18 et des deux eytokines Th2, l'IL-4 et l'IL-13 (non présenté). 6 -] • IFN IL-18 5- • TNF BIL-12 contrôle CFA groupe Figure 1.16 : Analyses immunologiques 40 41 Chapitre 5 Discussion et Conclusions 42 5.DISCUSSION ET CONCLUSIONS La sarcoïdose pulmonaire est une maladie encore mal comprise et qui provoque de nombreux questionnements dans le domaine médical et scientifique. L'ignorance de l'agent causal, des traitements non adaptés, un tableau clinique variable et l'absence de modèle permettant d'effectuer des recherches comptent parmi les difficultés rencontrées par les médecins et chercheurs. La découverte d'un effet secondaire provoqué par le CFA qui, jusque-là, était utilisé en immunologie fit germer l'idée d'une nouvelle utilisation de celui-ci. L'adjuvant complet de Freund injecté par voie IV à des rats provoquait la formation de granulomes dans les poumons, qui lorsque analysés en tomographie axiale et en histologie, démontraient un profil ressemblant à celui de la sarcoïdose [26]. C'est sur ces bases que s'est orienté ce projet de recherche. 5.1 Induction des modèles (comparaison) Lors de ce projet, deux techniques d'induction différentes furent tentées. La première technique consistait en deux injections IV de CFA à une journée d'intervalle. Ce modèle, bien que donnant un très bon profil inflammatoire, comportait beaucoup trop d'effets indésirables. En effet, le taux de mortalité (15%) associé à cette méthode demeure un obstacle majeur à son utilisation. Ces décès peuvent être dus à diverses causes. L'injection de CFA peut causer, dans certains cas, une réaction appelée hypersensibilité sévère fatale. Cette réaction qui est une forme de réaction allergique très sévère est suivie d'un œdème pulmonaire massif [37]. Il est aussi possible que ces décès soient provoqués par une embolie pulmonaire massive [37] ou par l'injection accidentelle d'une bulle d'air dans la veine. En plus du taux de mortalité élevé, la nécrose était l'autre obstacle majeur. Les lésions nécrosées au niveau de la queue (site d'injection) sont causées par la composante non organique du CFA; l'huile [37-38]. Lors de l'injection, une petite quantité de CFA se retrouvant dans l'espace péri-veineux cause probablement la nécrose. Le second modèle ne comportant qu'une seule injection de CFA apporte les correctifs nécessaires à rendre le traitement moins toxique et mieux toléré par les animaux. En effet, ce deuxième modèle semble être plus doux en ce sens qu'aucun décès ne fut constaté et qu'aucune nécrose apparente ne fut décelée. L'injection unique de CFA a permis d'éliminer les décès apparaissant toujours après la seconde injection. De plus, réduire de moitié le nombre d'injection permet de réduire d'autant la probabilité d'une injection péri-veineuse causant accidentellement la nécrose. La formation de granulomes dans les poumons des animaux semblent avoir été provoquée par la présence des mycobactéries dans le CFA. Les mycobactéries demeurent, encore à ce jour, un agent dont ont suspecte l'implication dans les cas de sarcoïdose pulmonaire. Bien que de nombreuses études ne supportent pas cette hypothèse, il semble de plus en plus acquis qu'un certain pourcentage des cas de sarcoïdose serait provoqué par cet agent [39]. Ainsi, les mycobactéries en émulsion dans le CFA semblent créer un modèle représentant une forme possible de sarcoïdose pulmonaire. 5.2 Analyses par tomographie axiale La tomographie axiale ne fut utilisée que pour le premier modèle à double injection. En effet, les résultats obtenus ne furent pas à la hauteur de nos attentes. Le modèle de granulomes pulmonaires chez le rat semble bien fonctionner et cela est prouvé par l'aggravation évidente de l'état de l'appareil pulmonaire. Par contre, les résultats obtenus en comparant les groupes s'avéraient non significatifs. Cette méthode présente des limitations importantes comme une qualité visuelle très moyenne comparativement à celle obtenue par l'équipe ayant mise au point le protocole tomographique [27]. De plus, la gravité de l'atteinte était très variable et ce à l'intérieur du même groupe. Les résultats obtenus demeurent donc qualitatifs et non quantitatifs. À la lumière de ces résultats, la tomographie axiale fut abandonnée pour le modèle à injection unique. Il est bon de préciser que le traitement expérimental au 44 DMPP n'a pas donné les résultats escomptés. Il n'y eut aucune différence significative prouvant que l'utilisation de cet agoniste puisse avoir contribué à améliorer l'état des animaux. 5.3 Analyses histopathologiques L'histopathologie a permis d'obtenir des résultats beaucoup plus précis que ceux obtenus en radiologie. Les données du premier modèle (2 injections) montrent des granulomes non-caséeux bien formés, la présence de cellules géantes multinucléées, de cellules épithéloides et d'inflammation [4-8]. Ces caractéristiques sont représentatives des granulomes rencontrés lors de biopsies de patients atteints de sarcoïdose pulmonaires. De plus, ces analyses ont démontré que les poumons des rats des groupes CFA ou DMPP semblant normaux en tomographie (3 animaux) s'avéraient présenter des atteintes lorsque observés en histopathologie. Par contre, il n'y eut aucune différence entre l'état des animaux traités au DMPP et celui des animaux du groupe CFA. Pour ce qui est du second modèle (1 injection), les résultats histopathologiques tendent à montrer des poumons présentant des pseudo-granulomes ou granulomes en formation. Il y a aussi chez ce modèle présence d'inflammation qui démontre une réaction de l'animal au CFA injecté. Ainsi, il fut démontré que l'injection IV de CFA avait pour effet d'induire des granulomes en tout point ressemblant à ceux présents lors de la sarcoïdose pulmonaire. Ces résultats permettent d'écarter la thèse selon laquelle nous serions en présence d'un modèle s'apparentant d'avantage à la tuberculose. En effet, les granulomes retrouvés chez les patients atteints de tuberculose sont de type caséeux comparativement à ceux-ci [8]. Par contre, ces données entrent en contradiction avec les résultats obtenus par une autre équipe en 1989 [40]. Ceux-ci, après caractérisation des granulomes, avaient défini ceux-ci comme caséeux ce que nous tentons de réfuter par cette étude. 45 5.4 Analyses cellulaires II fut démontré dans le chapitre 1 que certaines caractéristiques cellulaires étaient typiques de la sarcoïdose pulmonaire. En effet, l'augmentation de la quantité de cellules totales ainsi qu'une lymphocytose prononcée sont deux de ces caractéristiques [4]. Nous avons noté lors de ces deux études que l'injection de CFA causait une forte augmentation de la quantité de cellules totales. Ces deux modèles ont permis de tirer une conclusion importante; une seule injection de CFA est suffisante pour causer une augmentation cellulaire qui est significativement valable. En effet, nous pouvons constater qu'une injection unique de CFA cause une hausse de 4 fois la quantité de cellules totales ce qui démontre clairement un profil inflammatoire. De plus, nous sommes en présence de deux modèles provoquant une lymphocytose caractéristique de la sarcoïdose pulmonaire humaine. Contrairement à nos attentes, le modèle à injection unique démontre une augmentation de la quantité et du pourcentage de lymphocytes plus élevée que le modèle à double injection. Ce phénomène peut être dû à la durée plus longue du second protocole qui pourrait avoir contribué à cette lymphocytose élevée. Finalement, il n'y eut aucune différence entre le groupe DMPP et le groupe CFA que ce soit au niveau du nombre de cellules totales ou de la quantité de lymphocytes. Ainsi, le traitement n'apporta pas d'amélioration de l'inflammation pulmonaire chez les animaux. 5.5 Analyse du ratio CD4/CD8 Le ratio CD4/CD8 est l'un des indices les plus révélateur d'une sarcoïdose pulmonaire. De nombreuses études ont révélé qu'un ratio CD4/CD8 élevé était signe d'une sarcoïdose [4-11]. Lors de ces études, nous avons constaté que le ratio retrouvé était doublé entre les groupes contrôle et les groupes recevant du CFA. Cet indice permet de réfuter la thèse selon laquelle nous serions en présence d'un modèle d'alvéolite allergique. En effet, le ratio CD4/CD8 diminue lors d'une alvéolite allergique et ce phénomène est causé par l'augmentation du nombre de lymphocytes de type CD8 [27]. 5.6 Analyses immunologiques II est déjà reconnu que la sarcoïdose pulmonaire est une maladie inflammatoire à profil Thl. Ainsi, lors du processus inflammatoire, il y a relâchement par les divers types cellulaires de cytokines principalement de type Thl. Les données obtenues par ELISA ont permis de confirmer une sécrétion accrue de 3 cytokines Thl, l'IL-12, le TNF et l'IFN. Ces trois cytokines sont retrouvées en grande quantité dans les poumons de patients souffrant de sarcoïdose [14-18-20]. De plus, nous dénotons une absence de sécrétion ou une sécrétion minime des deux cytokines de type Th2 testées ce qui confirmer le profil recherché pour ce modèle. Par contre, l'absence d'augmentation de la production d'IL-18, une autre cytokine Thl, semble contradictoire avec les résultats attendus. 5.7 Traitement expérimental au DMPP II est déjà connu que le DMPP possède des effets anti-inflammatoires sur un modèle murin d'asthme [35]. Pour ce qui est de ce présent modèle de sarcoïdose pulmonaire, nous avons supposé que comme cette maladie présente une forte inflammation, il serait possible de la diminuer grâce à cet agoniste. L'utilisation du DMPP n'a causé aucune amélioration significative que ce soit au niveau cellulaire qu'au niveau physiologique. Il est possible que la durée du traitement n'aie pas été appropriée et qu'ainsi, les effets n'aie pas eu le temps d'apparaître. La quantité de DMPP injectée aux animaux était fonction du poids des animaux au départ (300g), et les rats au terme du protocole pesaient en moyenne 450g. 47 Ainsi, la quantité d'agoniste injectée aurait pu être révisée au cours du protocole en fonction du poids de l'animal. De plus, l'injection IP n'était peut-être pas la meilleure voie à utiliser pour administrer le traitement. Il est possible qu'une administration par voie intra-nasale aurait pu être plus appropriée pour traiter cette pathologie. En conclusion, le traitement que nous avons tenté sur le premier modèle s'est avéré inefficace et ce malgré le fait que le DMPP a déjà fait ses preuves dans d'autres modèles tel l'asthme et l'alvéolite allergique intrinsèque. Tous ces résultats mis en perspective démontrent bien que ce modèle expérimental de sarcoïdose pulmonaire pourrait être fort utile lors de recherches subséquentes. Il reste beaucoup à faire pour réellement comprendre cette pathologie et la maîtriser. Ce modèle se veut un outil de compréhension mais surtout un instrument utile pour la découverte de traitements pouvant mener à une amélioration ou une guérison pour les patients. Bibliographie 1. U. Costabel. Sarcoidosis : clinical update. European respiratory journal 2001; 18 suppl.32: p 56s-68s. 2. H. Nunes, P. Soler, D. Valeyre. Pulmonary sarcoidosis. Allergy 2005; 60: p565-582. 3. P. Robert. Baughman. Pulmonary sarcoidosis. Clinics in chest medicine 2004;25: p-521-530. 4. G. Semenzato, C. Gurrieri, F. Adami, C. Agostini. Sarcoidosis. Textbook of respiratory cell ans molecular biology 2002; Londre, Royaume-Unis: p-133146. 5. J. W. Martin II, M.C. Iannuzzi, D.B. Gail, H.H. Peavy. Future directions in sarcoidosis research. American journal of respiratory critical care medicine 2004; 170:p-567-571. 6. Sarcoidosis, U S. départaient of health and human services. National Institutes of Health (NIH). National Heart, Lung and Blood institute (NHLBI). www.nhlbi.nih.gov 7. Reich M.J. 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