CHABBAT CHALOM
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CHABBAT CHALOM
N° 2084
Chabbat Êqév
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23 Av 5772 10-17 août 2012
EIKEV
«
En fin de compte qu'est-ce que le Seigneur ton D.ieu te demande ?
Seulement
de craindre le seigneur ton D.ieu, de marcher dans sa voie, de l'aimer, ..
. »
(Devarim 10 ; 12)
Craindre D.ieu, c'est quoi ?
La Torah ne nous demande pas d'avoir peur de D.ieu mais de le craindre ! Crainte et
peur ne sont pas synonymes.
La peur est un désordre souvent sans objet clairement perceptible, elle provoque des
troubles, comme les émotions, alors que la crainte est un sentiment qui se fixe sur un
point précis et qui représente à l'avance ce qui peut advenir, ce à quoi l'on devra faire
face.
Cette crainte - semble-t-il - ouvre les porte de la voie qui nous rapproche d'Hachem.
Nos Maitres distinguent deux sortes de craintes, la crainte de l'erreur toujours possible
qui n 'est pas seulement celle de la sanction mais qui exprime la volonté de bien faire et
la honte que l'on ressent - malgré notre attirance pour le fruit interdit, d'avoir
outrepassé la loi.
Nous éprouvons aussi un fort sentiment d'insignifiance par rapport au Maître du monde
qui a créé un univers étonnant rempli de riches potentialités.
Mais attention, de tels sentiments, s'ils existent, ne résument pas à eux seuls ce que dit ici
Moché !
Moché parle aussi d'une autre crainte, d'un niveau supérieur celle où justement notre
petitesse face à D.ieu n'est plus signifiante car nous nous rendons compte que nous ne
sommes ni capables de L'appréhender ni de Le comprendre.
Et - ô paradoxe ! Moins nous cherchons à L'atteindre, plus nous nous en rapprochons, car
nous prenons conscience de notre vraie place et devenons ainsi pleinement humains.
Notre petitesse n'a plus d'importance, seuls comptent nos efforts et, dès lors, tout est
possible !
Voilà, nous dit Moché « tout ce qu'Hachem attend de nous » ! Ce n'est pas rien ! C'est,
effectivement, très difficile car nous ne sommes plus habitués à parler de ces questions,
d'autant qu'elles relèvent, de nos jours, de la sacro-sainte intimité, de notre jardin secret.
Force est de constater que la Torah nous demande de jardiner !
Rabbin Claude HEYMANN