AM Solutions - GMAG - Bulletin hebdomadaire
Les LTCMRA sont utiles pour justifier les
prévisions d’investissement. Par exemple,
l’édition 2015 prend pour hypothèse un
ratio de Sharpe ex-ante pour le segment
U.S. high yield de 0,48, en hausse par
rapport au chiffre de 0,31 de 2014, mais
en baisse par rapport à la moyenne
réalisée de 0,80 au cours de la
précédente décennie. Il convient de
relever qu’au cours de cet été, le segment
U.S. high yield a affiché un ratio de
Sharpe sur 12 mois de 3,88.
Notre hypothèse de rendement nominal
de 2,00 % pour les liquidités aux Etats-
Unis au cours des 10 à 15 prochaines
années reste inférieure à notre hypothèse
d’inflation de 2,25 %, ce qui signifie que le
rendement des liquidités devrait rester
négatif en termes réels.
Malgré des hypothèses de croissance
révisées en baisse pour les économies
émergentes, notre hypothèse de
rendement des marchés d’actions
émergents n’a été que légèrement réduite,
à 8,75 % exprimée en USD contre 9,00 %
l’an dernier. Cette évolution a de nouveau
accentué l’écart avec les actions des
marchés développés (sur lesquels nous
avons abaissé les anticipations de
rendement d’environ 1 point de
pourcentage), reflétant ainsi pour une
large part les niveaux relatifs de
valorisation.
Enfin, les stratégies d’alpha vont prendre une importance accrue. Il existe quatre principales
options d’alpha disponibles pour compenser la baisse probable du bêta. La première option est
le choix d’un bon gestionnaire, ce qui nécessite l’identification de ceux qui sont en capacité de
surperformer durablement leurs indices de référence. La seconde option est une bonne
performance de l’allocation d’actifs tactique au cours du cycle économique. Il existe cependant
relativement peu de gestionnaires d’actifs disposant d’un processus d’investissement actif
suffisamment solide pour réaliser des allocations fructueuses tout au long du cycle. La troisième
voie est d’assumer le risque d’illiquidité par une exposition à des stratégies au rendement plus
élevé, mais généré par des classes d’actifs moins liquides. La dernière option est d’exploiter, ou
d’augmenter, le montant des actifs à plus forte volatilité au sein du portefeuille, mais cette
stratégie est susceptible de susciter des inquiétudes chez les régulateurs et les intervenants. En
résumé, l’édition 2015 des LTCMRA de JP Morgan suggère que les 10 à 15 prochaines années
seront une période de performance nominale plus faible, à moins que la génération d’alpha
puisse compenser la baisse de la performance prévisionnelle des portefeuilles.
Une baisse prévisible du rendement des actions sur les marchés développés (DM). Cette
année, nous avons fortement révisé en baisse nos hypothèses de rendement à long terme des
actions sur les marchés développés. Nous prévoyons désormais des rendements nominaux de
6,75 % au cours des 10 à 15 prochaines années, contre 7,75 % sur la base des chiffres de l’an
dernier. Pour mettre ces éléments en perspective, il convient de préciser que notre hypothèse
de rendement de 6,50 % en termes nominaux pour les actions des grandes capitalisations
américaines (U.S.), soit 4,25 % en termes réels, est nettement inférieure à la moyenne
historique des rendements réels à 10 ans de 6,8 % (depuis 1871).
Un facteur clé de cette évolution est la forte augmentation des valorisations des actions des
marchés développés depuis la publication de nos hypothèses 2014. Nous avons cependant
modifié cette année la présentation de nos projections de rendement des actions, ce qui nous
permet de prendre en compte plus explicitement les catalyseurs des revenus et des marges
bénéficiaires au niveau mondial, ainsi que le thème central de cette année, consacré aux
actions : The impact of shareholder dilution and buybacks (L’impact de la dilution des
actionnaires et du rachat par les entreprises de leur propres actions).
Historiquement, la permanence de la dilution nette des actionnaires par rapport à la croissance
de l’économie dans son ensemble a été la norme, en partie en raison de la cotation de
nouvelles entreprises et en partie du fait de l’émission d’actions nouvelles sur le marché
secondaire. Cependant, la dernière décennie a été marquée par des niveaux élevés de rachat
d’actions sur les marchés développés, compensant cette dilution et contribuant à faire
progresser les rendements pour les actionnaires. Pour ce qui concerne le cas très particulier du
marché des actions aux Etats-Unis au cours des 30 années ayant précédé 2002, les
actionnaires ont subi une dilution des rendements de l’ordre de 2,7 % par an. Depuis lors, la
dilution a été négative de 0,2 % par an. En d’autres termes, le nombre d’actions existant a
réellement diminué, phénomène désigné par certains sous le terme de ”de-equitisation” (attrition
actionnariale). En Europe, les chiffres ne sont peut-être pas aussi élevés mais la tendance est
similaire.
Nos lecteurs sont habitués à la polémique en cours sur les niveaux élevés aux Etats-Unis des
rachats par les entreprises de leurs propres actions et sur leur soutenabilité à long terme. Notre
système d’analyse des rendements suggère qu’ils le sont mais que cette tendance est dans une
large mesure la contrepartie d’une érosion future de la croissance des bénéfices. Tout ceci est
conforme à la perspective d’ensemble d’un affaiblissement de la croissance des économies
développées, sous-tendue par notre LTCMRA, mais pour ce qui concerne les actions et les
rachats d’actions, il existe une similitude avec le paradoxe millénaire de l’oeuf et de la poule.
Les détracteurs des rachats d’actions prétendent que les entreprises n’investissent pas assez,
préférant la solution de facilité consistant à restituer aux actionnaires leurs excédents de
liquidités. Cette pratique est par conséquent l’une des causes du ralentissement de la
croissance économique. Cependant, il est tout aussi probable que les entreprises ne font que
réagir à un environnement de croissance lente en restituant aux actionnaires leurs liquidités
dans un effort visant à défendre le rendement de leurs fonds propres. Quelle qu’en soit la
raison, cette combinaison de facteurs signifie que, à l’avenir, les investisseurs devront
probablement s’adapter à des rendements moins élevés des actions.
David Shairp et Patrik Schöwitz
Réflexions diverses
Ce document est à but informatif uniquement et ne constitue pas une recommandation à l’achat ou à la vente d’investissements.
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Document produit par l’équipe Global
Multi Asset Group de J.P. Morgan
Asset Management.
Édité par David Shairp, Stratégiste