canadiennes, américaines, internatio-
nales, globales, balancées et obliga-
tions), qu’ils se classent seulement à
deux reprises dans le premier quartile
et arrivent quatre fois premiers avec
leur moyenne.
COMMUNICATION DES
RENDEMENTS
Autrement dit, la communication des
rendements de portefeuille et la promo-
tion qui les entoure prêtent souvent à
confusion et peuvent suggérer aux inves-
tisseurs que la performance persistera.
Pour éviter en effet la manipulation clan-
destine, les règles publicitaires contrai-
gnent généralement les promoteurs de
fonds à des informations de type objectif
comme les résultats de performance, ce
qui tend à entretenir le mirage de la per-
sistance des rendements. Non seulement
cette persistance est peu démontrable
au-delà de six à huit trimestres (et
encore), comme le démontre une abon-
dante recherche universitaire internatio-
nale5, mais l’aptitude des gestionnaires à
éclipser les indices de marché est encore
plus difficile à déterminer.
C’est en garantissant des pratiques
supérieures que les organisations peu-
vent apparier leur performance à celle
du marché sur un horizon moyen de
cycle de quatre à cinq ans. Selon Stan-
dard & Poor’s (S&P), très peu de ges-
tionnaires, dont la performance
dépasse la médiane, réussissent au
cours des cinq années suivantes à
maintenir le même niveau de rende-
ment. C’était le cas, en 2007, d’à peine
13,2 % des gestionnaires de grandes
capitalisations, de 9,9 % des gestion-
naires de capitalisations moyennes et
de 10 % des gestionnaires de petites
capitalisations. La plupart des fonds du
premier quartile affichaient aupara-
vant des classements de second et troi-
sième quartiles, au point où S&P croit
inutile de rechercher des fonds qui se
classent parmi le premier quartile.
Contrairement à la croyance populaire,
les gestionnaires actifs ne surpassent
pas plus les marchés en période de
baisse. S&P Index Services révélait
en 2008 que 38,9 % des fonds d’actions
canadiennes avaient battu le S&P/TSX
entre août 2000 et décembre 2002. En
grandes capitalisations, 34,4 % des
fonds avaient fait mieux et en petites
capitalisations, 30 % seulement.
sePtembre 2009
21
CETTE CHRONIQUE est la qua-
trième d’une série consacrée aux
25 principes directeurs préconisés
par FidRisk, un programme com-
munautaire de caisse de retraites,
de fondations et de regroupements
de conseillers, qui vise à promouvoir
de meilleures pratiques fiduciales
en gestion de portefeuille.
POUR PLUS D’INFORMATION :
robert.pouliot@rcp-partners.com
1 « Truth in Mutual Fund Advertising: Evidence
on Future Performance and Fund Flows » par
Prem C. Jain, et Joanna Shuang Wu.
2 « Advertising and Portfolio Choice » par Henrik
Cronqvist.
3 « Advertising and Mutual Funds: From
Families to Individual Funds » par Steven T.
Gallaher, Ron Kaniel, Duke University et
Laura T. Starks, « Persuasion in Finance » par
Sendhil Mullainathan, et Andrei Shleifer. Les
deux universitaires de Harvard ont également
réalisé, avec Joshua Schwartzstein, une étude
complémentaire importante sur le phénomène
de persuasion intitulée « Coarse Thinking and
Perrsuasion ».
4 « Does Mutual Fund Advertising Practice
Conform to Financial Theories of the
Information Needed for Investment
Decisions? » par Bruce A. Huhmann et
Nalinaksha Bhattacharyya, University of
Alaska Anchorage.
5 « Performance persistence for Mutuel Funds:
Academic Evidence » par Hossein Kazemi,
Thomas Schneeweis et Dulari Pancholi.
Source : « Truth in Mutual Fund
Advertising : Evidence on Future
Performance Flow ». Graphiques de
Leon Beukes, Hewitt, 2003.
Sirènes de publicité : deux réalités sur les rendements
AVANT
Publicité faite sur les résultats
de 294 fonds dans Barron’s et
Money Magazine en 1994
APRÈS
Résultats des portefeuilles un an après le mois
suivant la parution des annonces. Presque
toute la valeur ajoutée avait disparu !
Valeur ajoutée
par rapport :
aux fonds équivalents
à l’indice S&P/500
à l’Alpha de Jensen
à l’Alpha sur 4 facteurs
16 %
14 %
12 %
10 %
8 %
6 %
4 %
2 %
0 %
-2 %
0 %
-5 %
-10 %
-20 %
Surperformance en %