Prendre en compte les difficultés des élèves

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Prendre en compte les difficultés des
élèves dyslexiques
Juin 2009
Julie Lartigue
Licenciée en sciences de l’éducation – ULB
Psychopédagogue – Conseillère pédagogique réussit’school
Qu’est-ce que la dyslexie ?
La dyslexie est un trouble spécifique
du langage, qui entraîne de grandes
difficultés dans l’acquisition de la
lecture et de l’écriture et pour
s’exprimer oralement. La plupart des
enfants qui en sont atteints ont aussi
des troubles de la mémoire à court
terme.
Cependant,
ils
sont
normalement
intelligents
et
ne
souffrent d’aucun trouble auditif ou
visuel. La dyslexie se manifeste
différemment selon les cas. La lecture
des enfants dyslexiques peut être
caractérisée de plusieurs manières :
• Le déchiffrage est lent,
• la lecture est hésitante,
• les mots irréguliers sont lus
approximativement
(par
exemple : oignon),
• les mots sont devinés à partir de
leur apparence visuelle (par
exemple « montagne » au lieu
de « montage »).
Prendre en compte les difficultés
des élèves dyslexiques
On demande très souvent aux élèves
dyslexiques d’écrire ou de lire aussi
bien et rapidement que les autres
élèves. Or, en sport, on ne demandera
jamais à un élève faible en course de
parcourir
une
distance
aussi
rapidement qu’un élève fort dans cette
discipline. Pourquoi n’en serait-il pas
de même dans d’autres contextes
scolaires ?
La dyslexie est un handicap, pas
une incapacité. Tout élève dyslexique
a des capacités d’apprentissage
normales quand on passe par un autre
biais que l’écrit. L’aménagement
pédagogique des cours leur permettra
de ne pas accumuler de retard dans
les matières scolaires dont l’écrit n’est
pas le but de l’apprentissage.
Quelques
pistes…
Pour
qu’ils
puissent
profiter
pleinement de leur temps d’étude à
l’école et qu’ils puissent réellement
exprimer leurs compétences lors des
évaluations, voici quelques pistes à
suivre 1 :
• Leur fournir des notes de cours
claires et dactylographiées :
en lui donnant un support écrit,
l’élève
dyslexique
peut
directement se concentrer sur le
contenu. Il est préférable que
les notes soient espacées avec
des phrases courtes pour qu’il
comprenne et retienne plus
facilement.
• Lors de l’évaluation, lire les
consignes oralement. Cela
pourra permettre aux élèves
dyslexiques de répondre à la
question réelle et non pas à la
question
telle
qu’ils
l’ont
comprise.
1 Inspirées de « 100 idées pour venir en aide aux élèves dyslexiques », Gavin Reid et Shannon Green, Ed. Tom Pousse, 2007. • Laisser un temps
supplémentaire pour
répondre à des questions lors
d’une évaluation : cela n’est pas
toujours facile à mettre en place
dans une classe dont chaque
élève aura un rythme qui lui est
propre. Si au niveau gestion de
classe, il s’avère que c’est
réalisable, cela permettra aux
élèves dyslexiques d’avoir le
temps nécessaire pour exprimer
leurs compétences réelles.
(Il est à noter qu’en France, tout
élève reconnu comme étant
dyslexique a droit à ce temps
supplémentaire pour chaque
évaluation, même pour le
baccalauréat !)
• L’agencement de la salle de
classe revêt une importance
capitale
pour
les
élèves
dyslexiques. Voici quelques
pistes
pour
favoriser
un
environnement
structurant,
propice à la mise au travail et
limitant
les
sources
de
distraction.
o Il est préférable d’installer
l’élève dyslexique au
premier rang, si possible
à côté d’un bon élève ou
d’un bon copain qui sera
enclin à lui apporter son
aide en cas de difficulté.
o Pour
que
l’élève
dyslexique puisse plus
facilement retrouver son
matériel,
l’étiquetage
systématique
peut
s’avérer
utile
en
favorisant
les
pictogrammes plutôt que
les informations écrites.
o Si des posters ou des
panneaux sont affichés
dans la classe, pour que
les élèves dyslexiques
puissent s’appuyer sur
les informations qu’ils
fournissent,
il
est
préférable qu’ils soient
clairs, concis et espacés.
• Les élèves dyslexiques ont
souvent un vécu d’échec par
rapport à l’école. Il est donc
important de souligner leurs
bonnes compétences et leurs
progrès. Ils ont besoin de
sentir une reconnaissance
des efforts fournis même si les
résultats font défauts.
La dyslexie est maintenant bien
connue du grand public mais reste
encore marginalisée dans le contexte
scolaire. Cependant, en Belgique,
cette année, les élèves dyslexiques ont
pu obtenir plus de temps que les
autres élèves pour répondre aux
épreuves du CEB s’ils remplissaient
les conditions 2 . Cette décision marque
une avancée dans la manière
d’envisager le trouble. Il est nécessaire
de poursuivre dans cette direction pour
que les élèves dyslexiques se sentent
reconnus dans leurs difficultés et qu’ils
puissent profiter au mieux des
apprentissages dispensés dans les
écoles.
Un soutien scolaire individualisé
permet de tenir compte des difficultés
propres aux troubles dyslexiques et
d’apporter ainsi un support spécifique
à l’élève. Il devient possible de
redonner confiance à l’élève à
travers un travail qui respecte son
rythme d’apprentissage. L’effort
permanent qu’il doit fournir en classe
est un facteur de découragement qu’il
faut combattre sans arrêt. Le fait d’être
soutenu régulièrement sécurise l’élève
et lui permet de retrouver une
dynamique positive.
réussit’school accompagne de
nombreux élèves dyslexiques, quel
que soit leur âge et leur parcours
scolaire.
Leurs résultats prouvent qu’un
soutien individuel régulier portent leurs
fruits et contribuent au mieux-être de
l’élève dans sa scolarité.
WWW.reussitschool.be
2 Selon l’article « Princes des mots tordus », Didier Catteau, paru dans la revue Prof, juin 2009. 02 345 72 08 / 0473 373 601
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