ATELIER DYSLEXIE Collège Jean Médecin 1, boulevard Jules

ATELIER DYSLEXIE
Collège Jean Médecin
1, boulevard Jules Ferry
06380 Sospel
Tél 04 93 04 36 60
Fax 04 93 04 36 65
ce.0060067r@ac-nice.fr
Période d'expérimentation: janvier-juin 2010
1. Etat des lieux
Cette année, le nombre des élèves dyslexiques en cinquième est relativement important
dans notre collège (sept élèves).
En tant qu'enseignants, nous sommes confrontés depuis des années aux difficultés des
élèves dyslexiques et les outils traditionnellement proposés pour aider ces élèves (photocopie
de cours, évaluations moins « denses », etc) nous sont apparus insuffisants. Insuffisants en
nombre et difficilement « mesurables » en termes d'efficacité.
S'il est nécessaire que les élèves dyslexiques ne soient pas séparés du groupe classe,
nous croyons toutefois qu'une aide particulière doit leur être apportée. En effet, la dyslexie est
liée à un mode de fonctionnement particulier du cerveau et à des troubles spécifiques dont il
faut tenir compte dans l'élaboration d'une pédagogie adaptée .
L'élève dyslexique a besoin, non seulement, de plus de temps pour acquérir et
maîtriser certaines compétences, mais il a également besoin que nous, enseignants, lui
proposions d'autres approches, d'autres outils d'apprentissage.
Si la maîtrise de l'écrit (lecture et production) est une difficulté centrale pour les élèves
présentant des troubles spécifiques du langage, nous nous sommes également rendus compte
que ces élèves connaissaient des difficultés très diverses, notamment des problèmes de
repérage dans le temps et dans l'espace.
Ces différents éléments nous ont amenés à envisager une aide personnalisée en dehors
des heures de cours.
2. Objectifs
Notre objectif principal est de permettre aux élèves dyslexiques d'acquérir des méthodes leur
permettant de pallier les carences et les lenteurs dues à leur mode de fonctionnement. De
manière plus concrète, nous nous sommes fixés quatre objectifs :
1. Permettre aux élèves d'acquérir une certaine confiance en eux mêmes et de
décomplexer le rapport à l'écrit.
2. Permettre l'acquisition de techniques, de stratégies visant à faciliter la compréhension
des consignes, l'étude des leçons et la mémorisation des informations .
3. Faciliter l'acquisition des principales règles de l'orthographe grammaticale ainsi que
l'orthographe de quelques mots essentiels, courants, par le biais d'exercices adaptés,
dans une optique très pragmatique, liée aux usages de la vie courante.
4. Constituer un corpus d'activités, de tests et d'exercices expérimentés dans le cadre de
notre projet et directement utilisables par d'autres enseignants souhaitant travailler des
compétences particulières avec des élèves dyslexiques.
3. Bilan
Le travail avec ces élèves est actuellement en cours, cependant un premier bilan est déjà
possible:
I) En français:
Les premières séances ont été l'occasion de tester les élèves d'une part à partir d'un
test que nous avions réalisé et dans un deuxième temps nous nous sommes servi du test
orthographique ROC.
Ces tests ont permis de révéler ( ou de confirmer) plusieurs difficultés: ces élèves ne maîtrisent
pas les notions suivantes: nature des mots, orthographe de mots courants, les principaux
accords, les reprises pronominales. tous ces élèves peuvent être considérés comme ayant un
niveau très faible en orthographe puisque le meilleur d'entre-eux obtient seulement 15,3 à ce
test. En revanche, le texte a dans l'ensemble été plutôt bien compris, ils n'ont pas rencontré de
difficulté majeure quant au sens. Mais si un texte de type narratif ne leur pose pas de vrai
problème, la compréhension des consignes s'est avérée très compliquée pour eux.
Le questionnaire « personnalité » a révélé que ces élèves présentent à peu près les mêmes
comportements en cours;: tendance aux bavardages et à l'agitation, moments de fatigue de
décrochage.
Nous avons décidé de centrer nos premières séances autour de la notion de nature des mots,
uniquement celles de nom, adjectif et verbe pour commencer car elles sont la base
incontournable pour progresser à l'écrit. La notion de nature permet également de travailler sur
les principaux accords car les élèves ont du mal à accorder l'adjectif avec le nom, confondent
les marques du pluriel nominales et verbales ( « ent » pour « s » et inversement). Nous avons
rappeler le rôle de chacun : désigner, caractériser, exprimer une action puis nous avons
travailler ces notions de différentes façons:
exercices à trous : indiquer la nature et accorder si nécessaire
production: écrire d'abord un nom , lui ajouter différents adjectifs puis construire à partir d'un
des gn (nom + adjectif) des phrases en indiquant le verbe
Nous avons également travailler sur ordinateur, notamment à partir du site
http://www.ccdmd.qc.ca/fr/
qui offre une grande diversité d'exercices interactifs attractifs.
Pour la lecture, nous avons travailler à partir dusite:http://soutien.perso.cegetel.net/pages/0.html
qui propose des exercices variés et attractifs sur le décodage, les confusions de son, les
reprises anaphoriques... ainsi que des exercices de « gymnastique » de l'œil et du cerveau.
II) Histoire-géographie:
Les premières séances ont été l'occasion de travailler sur les repérages dans l'espace et dans
le temps. Tous les élèves ont ensuite révisé les chiffres romains.
Les repérages sur des planisphères, puis sur des cartes régionales, ont été répétés à toutes les
séances et cette répétition semble porter ses fruits, dans la mesure où la majorité des élèves se
familiarise assez rapidement, même en changeant les projections.
Ensuite nous avons entrainé les élèves à la compréhension des consignes, en utilisant comme
support des exercices présents dans leur manuel d'histoire-géographie. Ce type d'activité leur
pose davantage de problèmes. Enfin, une activité qui semble être particulièrement utile,
consiste à les faire travailler sur l'analyse écrite de documents iconographiques. En partant d'un
document iconographique ne présentant aucune difficulté d'analyse (ex. une photo d'une oasis),
les élèves doivent formuler par écrit ce qui leur paraît évident à exprimer oralement. Le passage
de l'image à l'écrit est un exercice difficile pour eux, mais ils en ont perçu l'intérêt. J'ai pu
constater un réinvestissement des méthodes acquises en soutien dans le cours d'histoire et de
géographie.
Nous avons également travailler de manière régulière sur la compréhension des consignes à
travers une série d'exercices variés.
Ce premier bilan est plutôt positif dans l'ensemble. Les élèves ont retrouvé confiance en
eux et se sont montrés dans l'ensemble motivés même si une certaine fatigue se faisait
parfois ressentir (l'atelier a lieu en dernière heure). Pour palier ce problème nous
envisageons de placer cette heure d'atelier plutôt en fin de matinée l'année prochaine.
Ivan Brovelli et Pierre-Jean Lombard
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