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ISOM´
ETRIES ET SIMILITUDES
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Aziz El Kacimi
.
1. Structure euclidienne
1.1. Une forme bilin´eaire sur
Vest une application g:
V ×
V Rtelle que, pour tous
u ,
v
V, les applications partielles :
g(.,
v) :
u
V Ret g(
u , .) :
v
V R
d´efinies par g(.,
v)(
u) = g(
u ,
v) et g(
u , .)(
v) = g(
u ,
v) soient lin´eaires. On dira que
gest sym´etrique si elle v´erifie g(
u ,
v) = g(
v ,
u) pour tous
u ,
v
V.On appelle noyau
d’une forme bilin´eaire sym´etrique gsur
Vl’ensemble
u
V:g(
u ,
v) = 0,
v
V=
v
V:g(
u ,
v) = 0,
u
V.
Soit gune forme bilin´eaire sym´etrique sur
V. L’application
Q:
u
V 7−Q(
u) = g(
u ,
u)R
est appel´ee forme quadratique associ´ee `a g. On dira que g(ou Q) est non d´eg´en´er´ee si
g(
u ,
v) = 0 pour tout
v
V=
u=
0.
Ce qui revient aussi `a dire que le noyau de gest r´eduit `a {
0}. On dira que g(ou Q) est positive
si Q(
u)0 pour tout
u,d´efinie positive si Q(
u)>0 pour tout
unon nul. Evidemment, si
gest d´efinie positive, elle est non d´eg´en´er´ee.
Une forme bilin´eaire gsym´etrique d´efinie positive sur
Vest appel´ee produit scalaire sur
V. Le plan vectoriel r´eel
Vmuni d’un produit scalaire gest appel´e plan vectoriel euclidien.
Ce produit scalaire sera not´e dor´enavant ,.
1.2. Proposition. Soit ,un produit scalaire sur
Vdont on notera Qla forme quadratique
associ´ee. Alors, pour
u ,
v
V, on a :
i)
u ,
v2Q(
u)·Q(
v) (in´egalit´e de Cauchy-Schwarz).
ii) Q(
u+
v)Q(
u) + Q(
v) (in´egalit´e de Minkowski).
D´emonstration. Soient
u ,
v
Vet λR.
i) Comme Qest d´efinie positive, on a :
0Q(λ
u+
v)
≤ ⟨λ
u+
v , λ
u+
v
λ2
u ,
u+ 2λ
u ,
v+
v ,
v
λ2Q(
u) + 2λ
u ,
v+Q(v).
Le polynˆome du second degr´e en λ:P(λ) = λ2Q(
u)+2λ
u ,
v+Q(
v) est positif pour
tout λR; son discriminant est donc n´egatif c’est-`a-dire
u ,
v2Q(
u)Q(
v)0, ce qui
donne l’in´egalit´e cherch´ee.
4 G´eom´etrie S6
ii) On a :
Q(
u+
v) = Q(
u) + Q(
v) + 2
u ,
v
Q(
u) + Q(
v) + 2Q(
u)Q(
v) (d’apr`es Cauchy-Schwarz)
(Q(
u) + Q(
v))2
ce qui donne Q(
u+
v)Q(
u) + Q(
v).
1.3. On se donne maintenant un produit scalaire ,sur
V. Pour tout
u
Von pose :
(1) ||
u|| =Q(
u).
Il est facile de voir que l’appication || || :
V R+ainsi d´efinie est une norme sur
V.
`
A la norme || || qu’on vient de d´efinir sur l’espace vectoriel
Vest associ´ee une distance
dsur l’espace affine Pdonn´ee par :
(2) d(M, N) = ||
MN||.
Cette distance est bien entendu invariante par toute translation c’est-`a-dire pour tous points
M, N ∈ P et tout vecteur
uon a d(M+
u , N +
u) = d(M, N). Il est aussi facile de voir que la
norme v´erifie une ´egalit´e remarquable appel´ee identit´e du parall´elogramme (sa d´emonstration
est imm´ediate) :
Fig. 1
(3) ||
u+
v||2+||
u
v||2= 2 ||
u||2+||
v||2.
Une norme quelconque ne v´erifie pas cette identit´e : il faut qu’elle provienne d’un produit
scalaire ! Ce qui n’est pas toujours le cas.
Le plan affine (P,
V,Φ) muni d’un produit scalaire ,est appel´e plan affine euclidien.
1.4. Orthogonalit´e
On dira que deux vecteurs
uet
vsont orthogonaux (aussi :
uest orthogonal `a
v
ou
vest orthogonal `a
u) si
u ,
v= 0. Bien entendu, le vecteur nul
0 est orthogonal `a
n’importe quel vecteur
u. Soit
Aune partie de
V; on appelle orthogonal de
Al’ensemble :
(4)
A={
u
V:
u ,
a= 0 pour tout
aA}.
Isom´etries et similitudes 5
Il est facile de v´erifier que
Aest toujours un espace vectoriel (que
Ale soit ou non).
Si
Aest une droite vectorielle,
Aest aussi une droite vectorielle. On a alors une
d´ecomposition orthogonale
V=
A
A; la projection
psur
Aparall`ement `a
Aest ce
qu’on appelle la projection orthogonale sur
A. C’est une application lin´eaire et sa restriction
`a
Aest l’identit´e ; elle v´erifie en plus l’in´egalit´e ||
p(
w)|| ≤ ||
w|| pour tout vecteur
w.
Soit maintenant Aun sous-espace affine de P. L’orthogonal de Aau point ω∈ P est
l’ensemble :
A
ω={M∈ P :
ωM,
AB= 0 pour tous A, B ∈ A}.
Il est clair que ω∈ A. Il est aussi facile de voir que si Aest r´eduite `a un point, Aest le
plan affine Ptout entier, si Aest une droite, Aest aussi une droite et si Aest Ptout entier,
Aest r´eduite `a ω.
Soit Dune droite affine. La projection psur Dde direction
Dest la projection or-
thogonale sur D; c’est une application affine et sa restriction `a Dest l’identit´e. Le projet´e
orthogonal M0d’un point Msur Dealise la distance entre Met la droite Dc’est-`a-dire
d(M, D) = inf
D∈D d(M, D) = d(M, M0).
Droite D= (OM0) et p(M) = M0
Fig. 2
1.5. Th´eor`eme de Pythagore (*). Soient A,Bet Ctrois points de Ptels que les vecteurs
AB et
AC soient orthogonaux. Alors :
(5) ||
BC||2=||
AB||2+||
AC||2c’est-`a-dire d(B, C)2=d(A, B)2+d(A, C)2.
Le th´eor`eme de Pythagore et le th´eor`eme de Thal`es sont les piliers de la g´eom´etrie (peut-ˆetre
mˆeme des math´ematiques) ! La d´emonstration originale du premier est ´el´egante ; celle par le
calcul usant du produit scalaire est imm´ediate.
(*) Pythagore :math´ematicien et philosophe grec n´e en 580 avant av. J.C. et mort en 495 av. J.C.
Connu ´evidemment par son ”fameux th´eor`eme” mais aussi pour pas mal d’autres travaux en math´ematiques,
notamment en th´eorie des nombres.
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