
Or Jn’est pas une distribution invariante lorsque Gn’est pas anisotrope modulo le centre,
par conséquent la formule des traces grossière n’est pas assez satisfaisante. L’idée d’Arthur est
de la rendre invariante de la manière suivante.
1. On déduit de June distribution sur ˜
GV:= p−1(G(FV)), notée toujours J, où Vest un
ensemble fini de places de Fcontenant les places ramifiées ou archimédiennes.
2. Pour tout sous-groupe de Lévi Lde G, on choisit un espace convenable de fonctions test
lisses anti-spécifiques H˜
Lavec une application surjective H˜
L→IH˜
L.
3. Trouver une bonne application φ1
˜
L:H˜
G→IH˜
L, satisfaisant à des propriétés sous conju-
gaison qui sont analogues à celles de Jχ,Jo, etc. Pour L=G, on doit retrouver H˜
G→IH˜
G.
4. Définir une distribution I=I˜
Gpar récurrence de sorte que Iest invariante (cela résultera
des propriétés de φ1
˜
L), Ise factorise par IH˜
G, et on a la décomposition
J(f) = X
L∈L(M0)
|WL
0|
|WG
0|I˜
L(φ1
˜
L(f)), f ∈ H ˜
G,
où L(M0) est l’ensemble des sous-groupes de Lévi contenant un sous-groupe de Lévi
minimal M0choisi, et WL
0est le groupe de Weyl de Lpar rapport à M0.
5. Les termes avec L=Gdoivent s’exprimer en termes des objets qui nous intéressent, disons
les caractères des représentations ou les intégrales orbitales invariantes.
En fait, on doit aussi appliquer une variante de cette procédure aux distributions dans les
développements fins, à savoir les intégrales orbitales pondérées et les caractères pondérés. Une
fois réussie, cette procédure donne des distributions locales invariantes I˜
M(···) par lesquelles I
s’exprime, pour tout M∈ L(M0).
Malgré les difficultés énormes, Arthur parvient à compléter ce programme dans [4,5] d’une
façon légèrement différente pour les groupes réductifs connexes. Il obtient ainsi la première
formule des traces invariante générale. Dans un article plus récent [10], il propose une autre façon
d’obtenir une formule des traces invariante, visant à la stabilisation. Indiquons une différence
substantielle entre ces deux approches. Les distributions locales spectrales dans [10] sont définies
à l’aide de fonctions µde Harish-Chandra, ce qu’Arthur appelle la normalisation canonique
dans [9], tandis que celles dans [4,5] dépendent d’un choix de facteurs normalisants pour les
opérateurs d’entrelacement locaux.
Revenons aux revêtements. Il s’avère que des modifications non-triviales et parfois assez
techniques interviennent lorsque l’on envisage d’adapter les formules des traces invariante aux
revêtements. Heureusement, la plupart des obstacles sont enlevés dans [23,21,22], où on a
obtenu une formule des traces raffinée non-invariante ; on renvoie aux introductions desdites
références pour une discussion plus approfondie. Dans cet article, on rassemble les briques déjà
obtenues et énonce une formule des traces invariante. Notre approche est modelée sur [10]. Il y
a cependant quelques différences. Expliquons.
– Dans [10], Arthur définit les données centrales de la forme (Z, ζ) où Zest un tore central
induit dans Get ζest un caractère automorphe de Z(A). Cette complication est due à
l’endoscopie. Pour les revêtements, on ne voit pas encore le besoin de telles constructions.
Par contre, notre version de donnée centrale sera une paire (A, a) où A⊂AG,∞est un
sous-groupe de Lie connexe, isomorphe à a⊂aGpar l’application H˜
Gde Harish-Chandra.
On s’intéresse finalement au cas A=AG,∞, ce qui correspond pour l’essentiel au choix
Z={1}au sens de [10]. Or les autres données centrales sont aussi nécessaires pour la
démonstration.
– Dans [5, §5], Arthur complète sa construction des distributions invariantes locales à l’aide
d’un argument global. Dans notre cadre, l’argument global paraît problématique mais on
3