Théorème de Wedderburn
Arnaud Girand
5 juillet 2012
Référence :
[Per96], p. 82
Proposition 1 (Wedderburn)
Tout anneau à division fini est un corps.
Démonstration : Soit Kun anneau à division fini. Considérons son centre Z:= {aK| ∀xK, ax =xa}.
Alors Zest un corps contenu dans K, de cardinal q2(car 0,1Z). De fait, on peut munir K
d’une structure de Zespace vectoriel de dimension finie n1, qui nous donne l’égalité |K|=qn.
Supposons à présent Knon commutatif, i.e n > 1. Remarquons que le groupe Kagit sur lui–
même par conjugaison. Si xK, on note ω(x)son orbite sous cette action, Kx:= {yK|yx =xy}
et K
x:= {yK|yx =xy}son stabilisateur. Kxest un sous–anneau de Kcontenant Zet peut
donc être vu comme un Z–espace vectoriel de dimension finie d1avec de facto l’égalité |Kx|=qd.
Comme K
xest un sous–groupe de K, alors par théorème de Lagrange qd1|qn1et donc
comme q2,d|n. Ainsi, pour xKx, on a :
|ω(x)|=|K|
|K
x|=qn1
qd1=Qm|nφm(q)
Qm|dφm(q)=Y
m|n, md
φm(q)
φmdénote le m–ième polynôme cyclotomique sur C. Alors, dans le cas où d6=n(possible car
n > 1), on a :
φn(q)|qn1
qd1(1)
La formule des classes s’écrit alors :
|K|=|Z|+X|ω(x)|(2)
Où la somme compte chaque orbite une fois. On a donc :
qn1 = q1 + Xqn1
qd1
Où la somme décrit un sous ensemble des diviseurs stricts de nassocié aux orbites par le procédé
précédent. Comme φn(q)divise qn1et par la relation ( 1 ), on a :
φn(q)|q1
De fait, |φn(q)| ≤ q1. Mais si on note ξ1,...,ξles racines primitives n–ièmes de l’unité sur C
(les ξi6= 1 car n6= 1) alors :
φn(q) =
Y
i=1
(qξi)
De plus i[],|qξi|>1(car les ξisont sur le cercle unité et différentes de 1: faire un dessin),
d’où :
|φn(q)|>(q1)q1
Ce qui apporte la contradiction désirée.
1
Détails supplémentaires :
Il est bon de savoir démontrer le lemme suivant :
Lemme 1
Soit qN,q2.
Soient n, d Ntels que qd1|qn1.
Alors d|n.
Démonstration : Par division euclidienne, il existe un unique couple (a, b)d’entiers naturels
tels que n=ad +bet 0b < d. En remarquant que qd1[qd1], on a :
qn(qd)aqbqb[qd1]
Or qn1[qd1] par hypothèse d’où qd1|qb1. Cependant, b < d et q2donc
qb1< qd1donc nécessairement b= 0.
On trouve l’écriture suivante de la formule ( 2 ) dans [Per96] :
|K|=|Z|+X
x /Z
|ω(x)|
Cependant on "compte" alors chaque orbite plusieurs fois, d’où la nécessité de restreindre la
somme à un représentant par orbite (on peut aussi sommer sur l’espace quotient K/, où
xy⇔ ∃gK, gxg1=y). On pourra se référer à [Art91], p. 198.
Si ξest une racine primitive n–ième de l’unité alors les autres sont les ξm, avec mn= 1.
Ainsi dans la démonstration, =ϕ(n)(cf. [Per96], p.80).
En bonus, un dessin pour mieux comprendre la fin de la démonstration :
q1q
> q 1
ξ
Références
[Art91] Michael Artin. Algebra. Prentice-Hall, 1991.
[Per96] Daniel Perrin. Cours d’algèbre. Ellipses, 1996.
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