LE THÉIER
Famille :
Théacée
Nom latin :
Camélia
sinensis
Nom malgache :
Ravim-boafotsy
1. BUTS DE LA CULTURE
Le théier est une plante stimulante cultivée pour ses feuilles dont
les plus jeunes subissent une préparation donnant le thé. Le thé se
consomme sous forme d'infusion. on distingue dans le commerce
:
" Le thé noir dont les feuilles ont subi une fermentation
" Le thé vert dont les feuilles n'ont pas subi de fermentation,
" Les fleurs de thé qui sont en réalité les boutons floraux.
Les graines du théier fournissent en outre 30 à 45% de leurs
poids en huile non comestible. On s'en sert pour faire du savon.
De plus, les tourteaux ne peuvent pas servir d'aliment du bétail
car ils contiennent 7 à 8% de saponine qui est toxique.
2. BOTANIQUE
Le théier semble originaire des régions montagneuses de l'Asie
du sud Est. Les variétés cultivées sont nombreuses et mal fixées,
elles peuvent être plus ou moins rattachées à deux grands types :
" C. sinensis var. sinensis,(type Chine), arbuste haut de 1 à 3m
(en croissance libre) ; à feuilles mates, dures, de couleur vert
sombre, longues de 3 à 6 cm. Ce type est le plus rustique. Il est
cultivé dans les régions où la production de thé est la plus
ancienne (Chine - Japon)
" C. sinensis var. assamica,(type Assam), arbre haut de 10 à 20m
(en croissance libre) ; à feuilles luisantes, souples, de couleur vert
clair, longues de 15 à 20cm. Ce type est le plus productif. Il est
cultivé dans la région tropicale où la production du thé a été
introduite.
Entre ces deux types extrêmes situe une multitude de formes
intermédiaires.
3. ÉCOLOGIE
Le théier est cultivé dans des milieux écologiques très divers, de
40° de latitude à l'équateur, du niveau de la mer à plus de 2 500
m d'altitude.
3.1. Climat
Le climat (surtout la pluviométrie) est le facteur déterminant. Le
théier demande un climat régulièrement humide : pluviométrie
annuelle supérieure de 1000 à 1 200mm ; moins de trois mois
physiologiquement secs (évapotranspiration réelle inférieure à
l'évapotranspiration potentielle) par an.
L'optimum de température moyenne est de 20 à 25°C pour le type
Assam, de 15 à 20°C pour le type Chine. La croissance s'arrête
quand la température mensuelle moyenne descend à 12°C.
Le théier est très sensible aux vents desséchants, d'où le rôle des
brise-vent surtout en saison sèche.
Il est admis que l'altitude est un facteur favorable à la qualité.
Cependant, l'altitude peut limiter le rendement en abaissant la
température moyenne. Une cueillette grossière et un usinage
défectueux peuvent masquer la qualité potentielle des thés
d'altitude.
3.2. Sols
Les sols les plus divers peuvent convenir au théier sous réserve
qu'ils soient acides (pH 5,5), profonds (au moins 1,50m) et bien
drainés. Quoique peu exigeant, le théier préfère les sols forestiers
riches en humus et en N.
4. TECHNIQUES CULTURALES
Bien que le théier soit une culture assez rustiques, sa plantation
doit être soignée pour obtenir un rendement élevé et assurer un
approvisionnement régulier de l'usine, en feuilles de bonne
qualité.
4.1. Multiplication
Le semis est le mode de multiplication le plus utilisée. Il faut 40 à
60 kg de graines par hectare de plantation. Ces graines récoltées
dans des jardins grainiers spécialisés, coûtent chers. Leur pouvoir
germinatif ne se conserve guère plus de 3 à 4 semaines. Elles sont
mises à germer en couches minces couvertes par des toiles
régulièrement arrosées. Le semis est fait à 0,15 x 0,15m si
l'arrachage a lieu au bout de 12 mois (jeunes plants entiers assez
délicate), ou à 0,20 x 0,20 m si l'arrachage a lieu au bout de 18 à
24 mois (stumps plus résistants).
La pépinière doit être ombragée et arrosée. Un hectare de
pépinière (y compris les chemins de circulation) permet de
planter 10 à 20 ha suivant l'écartement du semis et la densité de
plantation.
La bouture est utilisée dans les régions où les stations de
recherche ont pu mettre au point des clones utilisables en
plantation. Cette technique est plus compliquée, mais elle permet
d'obtenir des plantations à très haut rendement. Les boutures sont
constituées par un entre nœud de rameau vert avec sa feuille. Très
délicates (ombrage dense et arrosage fréquent) tant que les
racines ne sont pas formées, les boutures sont ensuite traitées
comme les plants issus de graines. Cependant, elles doivent être
élevées en pots car leur transplantation à racines nues est
pratiquement impossible.
Le défrichement et le tracé de la plantation doivent tenir compte
des nécessités de la lutte contre l'érosion. La densité de plantation
varie de 10 000 à 15 000 plants/ha Le rendement à l'hectare
augmente lorsque la densité de la plantation est plus forte. Un
ombrage provisoire est souvent indispensable pendant la
première année. Dans la plupart des cas, les arbres d'ombrage
sont inutiles et même nuisibles dans la plantation adulte.
4.2. Taille
Les plants doivent recevoir des tailles de formation puis des
tailles d'entretien pour donner une production abondante et
régulière. De nombreux systèmes de tailles ont été mis au point
en fonction des variétés, des densités de plantation, des
conditions écologiques et des modes d'exploitation. La taille de
formation vise à donner au plant une forme de gobelet en coupant
le tronc et les branches latérales à une hauteur s'élevant
progressivement de 10 à 40cm ; elles sont répétées 2 à 3 fois à
intervalles de 12 à 24 mois
La taille d'entretien a pour objet de stimuler la croissance des
pousses en éliminant les ramifications excessives et de contrôler
l'élévation progressive de la taille des arbustes pour permettre la
cueillette ; ces tailles sont faites à une hauteur variant de 0,50 à
0,70 mètre, à intervalles de 2 à 3 ans.
4.3. Fumure
Le principal élément de la fumure du théier est l'azote qui à
toujours une action très nette sur le rendement. Les doses
utilisées sur une plantation en production sont couramment de 60
à 80 kg/ha Les autres éléments (P et K) ont une action moins
nette sauf dans le cas, généralement rare, de sols fortement
carencés. Le fumier ne présente aucun intérêt particulier, son
épandage et son enfouissement sont difficiles dans une plantation
de théier. Le maintien du taux de matières organiques dans le sol
peut être assuré grâce aux émondes de taille et aux plantes de
couverture.
4.4. Récolte
Le type de cueillette des pousses de théier a une influence
déterminante sur le rendement et sur la qualité. La cueillette doit
être faite à intervalles réguliers pour que les pousses à récolter
aient exactement la taille voulue. Cette taille est fixée par le type
de thé à fabriquer. En règle générale, on cueille sur des rameaux
composés du bourgeon terminal appelé PEKOE et de trois
feuilles, le bourgeon et les deux premières feuilles (cueillettes
appelées P + 2/K + 1) ; l'intervalle entre deux cueillettes est de 6
à 10 jours suivant la saison. La cueillette est presque toujours
faite à la main ; les machines à cueillir ne sont pas encore au
point, sauf en Russie où les conditions de production sont très
particulières. Une bonne cueillette est indispensable pour
fabriquer un bon thé. L'usinage, si bien fait, soit-il, ne peut pallier
les fautes de cueillette.
4.5. Rendement
" Production normale de thé sec par hectare de plantation adulte
(6ème année après la plantation) 1000 à 1200 kg
" Production normale de thé sec par journée de travail (entretien,
cueillette et usinage compris) 1 à 1,3 kg
" Poids de pousses fraîches récoltées par journée de cueillette 20
à 25 kg.
5. MALADIES - ENNEMIS - LUTTE
Les maladies et ennemis du théier se propagent très rapidement
dans les champs. Il est parfois difficile de les maîtriser là où le
théier couvre de grandes surfaces. Ils peuvent se manifester de
façon très différente d'une région à une autre. En voici les
principaux :
5.1. Maladies
Parties attaquées Maladies Méthode de lutte
- Racines (pourridiés) - Armillarielle milléa
- Rosellinia arcuata
- Phellinus lamaensis
-
Les pourridiés sont dangereux car ils ne
sont pas repérés que lorsque plusieurs
buissons sont déjà gravement atteints. Il
- Ustulina deusta n'y a pas de traitement véritablement
efficace. Les théiers malades et leurs
voisins doivent être extir
pés e t brûlés en
dehors du champ.
- Feuilles (Cloque) - Exobasidium vexams - La lutte se fait par pulvérisation d'un
fongicide à base d'oxyde de cuivre à
raison de 150 litres à l'hectare
- Branches (champignons)
- Corticum almonicolor
- Nectria et Phomopsis
theae
- Par pulvérisation de fongicide
cupriques, solution à 0,5% d'oxychlorure
de cuivre
- Par élimination des branches ou par
pulvérisation d'un fongicide cuprique
5.2. Ennemis
Noms Pesticides Doses (M.A.)
-
Hémiptère, Hétéroptères
(Helopeltis, Lygus)
- Deltaméthrine
- Endosulfan
- Fenitrothion
- Lindane
10g/ha
500 à 1000g/ha
500 à 600g/ha
300g/ha
- Homoptères (Cicadelles) - Diazinon
- Dicrotophos 600g/ha
300 à 600g /ha
- Coccides (Cochenilles)
- Carbaryl
- Chorpyriphos-éthyl
- Méthidathion
- Parathion
1000 à 2000g/ha
300g/ha
100 à 150cc /hl
150 à 4000g/ha
- Aphides (Pucerons)
- Diazinon
- Diméthoate
- Fénitrothion
- Parathion
750 à 1000g/ha
200 à 500g/ha
50g/hl
150 à 300g/ha
- Lépidoptères (Cenilles) - Carbaryl
- Deltamethrine
- Endosulfan
1000 à 2000g/ha
25g/ha
500 à 1000g /ha
-
Coléoptères :
- Borer
- Vers blancs
- Fenthion
- Heptachlore
- Diazinon
- Phoxime
- Lindane
1000g/ha
2000g/ha
300g/ha
5000g/ha
500 à 1000g/ha
- Thysanoptères (Thrips
- Diazinon
- Diméthoate
- Endosulfan
- Fenitrothion : - Larves
- Adultes
30g/hl
75g/hl
200g/hl
150 à 250g/ha
500g/ha
- Orthoptères (criquets)
- Duazinon
- Lindane
- Malathion
- Phoxine
700g/ha
200 à 300g/ha
500 à 750g/ha
700g/ha
- Termites - Lindane 300g/ha
- Fourmis - Diazinon
- Proxime
- Deltaméthrine
30g/hl
6g/hl
5 à 16g/hl
- Acariens
- Benzomixate
- Chlorphytriphol-éthyl
- Dicophol
- Tetradiphon
40 à 50g/hl
300g/ha
50g/hl
24g/ha
- Nématodes - Carbofuran
- Dazomet
- Ethoprophos
250 à 4000g/ha
50 à 70g/ha
10000g/ha
d'infusion. Toutes les feuilles de thé renferment des alcaloïdes :
essentiellement de la caféine (et aussi de la théobromine et son
isomère la théophylline). La teneur en caféine des feuilles de
théiers est en général plus élevée que celle des grains de caféiers
(1,10 à 3,60% contre 0,8 à 2%).
En outre, on trouve dans ces feuilles des tanins et une huile
essentielle qui se développe lors de la préparation du thé noir et
qui donne son arôme particulier au thé.
7. BIBLIOGRAPHIE
- MEMENTO DE L'AGRONOME -Ministère de la Coopération
et du développement - 1991
http://www.maep.gov.mg/fr
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