Nombres de Bernoulli et une formule de Ramanujan

arXiv:0711.1592v2 [math.CA] 14 Nov 2007
NOMBRES DE BERNOULLI ET UNE FORMULE DE RAMANUJAN
Oleg Ogievetsky1et Vadim Schechtman2
esum´e
Dans la premi`ere partie de cet article, on ´etablit une liaison ´etroite entre la
formule de Euler - Maclaurin et l’´equation fonctionelle de Rota - Baxter ; ces deux
choses ´etant plus ou moins ´equivalentes.
Dans la deuxi`eme partie, on pr´esente une simple d´emonstration d’une formule de
Ramanujan sur la sommation de certaines eries exponentielles. Ceci a fait l’objet
d’un expos´e `a Toulouse, en mai 2007.
Table des mati`eres
Premi`ere Partie.
´
Equation de Rota - Baxter et formule sommatoire d’Euler - Maclaurin
§1. D´efinition de Jacob Bernoulli . . . 2
§2. Une primitive et l’´equation de Rota - Baxter homog`ene . . . 4
§3. Une primitive discr`ete et l’´equation de Rota - Baxter non-homog`ene . . . 5
§4. Formule sommatoire d’Euler - Maclaurin . . . 7
Bibliographie . . . 10
Deuxi`eme Partie. Une formule de Ramanujan
§1. Fonction ηde Dedekind . . . 11
§2. Une formule de Schl¨omilch . . . 14
§3. D´eveloppements eul´eriennes de sin et de cot . . . 15
§4. Une formule de Ramanujan . . . 19
§5. Une int´egrale de Legendre . . . 22
Bibliographie . . . 27
1Centre de Physique Th´eorique, Luminy, 13288 Marseille (Unit´e Mixte de Recherche 6207 du
CNRS et des Universit´es Aix–Marseille I, Aix–Marseille II et du Sud Toulon – Var ; laboratoire
affili´e `a la FRUMAM, FR 2291)
2Institut de Math´ematique de Toulouse, Universit´e Paul Sabatier, 31062 Toulouse
1
2
Premi`ere Partie
´
EQUATION DE ROTA - BAXTER
ET FORMULE SOMMATOIRE D’EULER - MACLAURIN
§1. D´efinition de Jacob Bernoulli
1.1. Les nombres qu’A. de Moivre, puis Euler, ont appel´es nombres de Bernoulli,
ont ´et´es introduits par Jacob I Bernoulli (1655 - 1705), dans son livre Ars Con-
jectandi sur les probabilit´es, cf. [B], Pars secunda, Caput III, pp. 97 - 98. Ce livre
a ´et´e publi´e en 1713, quand Euler avait 6 ans (Euler fut un ´el`eve du fr`ere de Jacob,
Johann, et un ami de ses deux fils, Nicolas et Daniel).
Bernoulli commence par un calcul de polynˆomes qu’il d´esigne par Rnr; nous
convenons de la notation
Sr(n) = 1r+ 2r+...+nr
La m´ethode de calcul est bas´ee sur le triangle de Pascal (qui `a l’´epoque a servi
pour la efinition des numerorum figuratorum, alias coefficients binomiaux). Cette
m´ethode ´etait d´ej`a connue de Pierre de Fermat.
Voici ce qu’´ecrit Bernoulli :
”... Atque si porr`o ad altiores gradatim potestates pergere, levique negotio
sequentem adornare laterculum licet :
Summae Potestatum
Rn=1
2nn +1
2n
Rnn =1
3n3+1
2nn +1
6n
Rn3=1
4n4+1
2n3+1
4nn
Rn4=1
5n5+1
2n4+1
3n31
30 n
Rn5=1
6n6+1
2n5+5
12 n41
12 nn
Rn6=1
7n7+1
2n6+1
2n51
6n3+1
42 n
Rn7=1
8n8+1
2n7+7
12 n67
24 n4+1
12 nn
Rn8=1
9n9+1
2n8+2
3n77
15 n5+2
9n31
30 n
3
Rn9=1
10 n10 +1
2n9+3
4n87
10 n6+1
2n41
12 nn
Rn10 =1
11 n11 +1
2n10 +5
6n91n7+ 1 n51
2n3+5
66 n
Quin im`o qui legem progressionis inibi attentuis ensperexit, eundem etiam con-
tinuare poterit absque his ratiociniorum ambabimus : Sumtˆa enim cpro potestatis
cujuslibet exponente, fit summa omnium ncseu
Znc=1
c+ 1 nc+1 +1
2nc+c
2Anc1+c·c1·c2
2·3·4Bnc3
+c·c1·c2·c3·c4
2·3·4·5·6Cnc5
+c·c1·c2·c3·c4·c5·c6
2·3·4·5·6·7·8Dnc7...& ita deinceps,
exponentem potestatis ipsius ncontinu´e minuendo binario, quosque perveniatur ad
nvel nn. Literae capitales A, B, C, D & c. ordine denotant co¨efficientes ultimorum
terminorum pro Rnn, Rn4,Rn6,Rn8,& c. nempe
A=1
6, B =1
30, C =1
42, D =1
30.
Sunt autem hi coefficientes ita comparati, ut singuli cum caeteris sui ordinis co¨effi-
cientibus complere debeant unitatem ; sic Dvalere diximus 1/30,
quia 1
9+1
2+2
37
15 +2
9(+D)1
30 = 1.
Huius laterculi beneficio intra semi-quadrantem horae reperi, qu`od potestates dec-
ime sive quadrato-sursolida mille primorum numerorum ab unitate in summam
collecta efficiunt
91 409 924 241 424 243 424 241 924 242 500.
1.2. efinissons les nombres bnpar la erie g´en´eratrice
S
1eS=
X
n=0
bn
n!Sn= 1 + S
2+
X
p=1
b2p
(2p)!S2p.
On remarque que
S
eS1= 1 S
2+
X
p=1
b2p
(2p)!S2p.
Voici les premiers valeurs :
b2=1
6, b4=1
30, b6=1
42, b8=1
30,
b10 =5
66, b12 =691
2730, b14 =7
6.
4
1.3. On verra plus bas que Sr(n) est la valeur en x=ndu polynˆome
Sr(x) = xr+1
r+ 1 +xr
2+X
1p<(r+1)/2r
2p1b2p
2pxr2p+1 .
Autrement dit,
S
r(x) = Br(x) =
r
X
p=0 r
pbpxrp, Sr(0) = 0 .
§2. Une primitive et l’´equation de Rota-Baxter homog`ene
2.1. Soit Aune alg`ebre de fonctions f(x) raisonnables”, par exemple l’alg`ebre
des polynˆomes R[x] ou l’alg`ebre des fonctions erivables. On d´esigne par Dl’op´e-
rateur de erivation sur A, et par Il’op´erateur
I(f)(x) = Zx
0
f(t)dt .
Il est clair que DI = id. En revanche,
ID(f)(x) = f(x)f(0) .
2.2. Lemme. L’op´erateur Isatisfait l’´equation
I(f)I(g) = I(I(f)g+fI(g)) .(RBH)
Premi`ere preuve. Les eriv´ees des deux cˆot´es coˆıncident puisque DI = id. De
plus, les valeurs des deux ot´es en 0 sont 0, d’o`u l’assertion.
Seconde preuve. Consid´erez l’int´egrale de la fonction de deux variables f(t)g(u)
sur le carr´e [0, x]2; puis coupez ce carr´e en deux triangles.
L’´equation (RBH) sera appeee ´equation de Rota-Baxter homog`ene, cf. [Ro].
5
§3. Une primitive discr`ete et l’´equation de Rota - Baxter non-homog`ene
3.1. ´
Etant donn´ee une fonction f:NRd´efinissons sa primitive discr`ete”
B(f) : NRpar
B(f)(n) =
n
X
i=1
f(i).
3.2. Lemme. L’op´erateur Bsatisfait l’´equation
B(fg) + B(f)B(g) = B(B(f)g+fB(g)) .(RB)
En effet, la valeur du premier membre de (RB) en nest
n
X
i=1
f(i)g(i) +
n
X
i=1
f(i)·
n
X
j=1
g(j).
Donc c’est un carr´e n×n, avec la diagonale doubl´ee. D’autre part, le deuxi`eme
membre est n
X
i=1i
X
j=1
f(j)g(i) +
i
X
j=1
f(i)g(j).
Il est ais´e de voir que les deux expressions sont ´egales, en interpretant chaque terme
Pi
j=1 f(j)g(i) + Pi
j=1 f(i)g(j) comme un chemin (de forme Γ) dans le mˆeme carr´e.
3.3. Il est clair qu’on peut consid´erer l’anneau de polynˆomes R[x] comme un
sous-anneau de l’anneau NRdes applications f:NR.
Lemme (Bernoulli). B(R[x]) R[x].
En effet, on peut calculer les polyomes Sr(x) := B(xr) par r´ecurrence, en
utilisant (RB) :
On a B(1)(n) = n, donc B(1) = x. Ensuite,
B(1 ·1) + B(1)B(1) = B(B(1)1 + 1B(1)),
i.e.
x+x2= 2B(x),
d’o`u B(x) = (x2+x)/2.
Ensuite,
B(1 ·x) + B(1)B(x) = B(B(1)x+ 1B(x)),
i.e.
x2+x
2+x3+x2
2=B(x2+x2+x
2) = 1
2B(3x2+x) = 3
2B(x2) + x2+x
4,
d’o`u
B(x2) = x3
3+x2
2+x
6,
1 / 27 100%

Nombres de Bernoulli et une formule de Ramanujan

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