1'inventionn
a la fois. Ensuite il sera expliqué comment
1'anamnese
est différente
dee la simple mise en mémoire.
CreationCreation ou Ia vérité en acte
Commee Tart dans la description de Valéry, la philosophie étant « oeuvre de
1'espritt
[qui] n'existe qu'eM acte », n'existe que dans la situation ou elle donne a
penser,, comme
1'ceuvre
picturale donne a voir (LE, 109-126).3 La philosophie,
mêmee celle qui pretend a la découverte de la vérité, reste une affaire de
trouvaille,, prise selon notre signification. La philosophie est creation et
inventionn de cadres, de concepts, d'idées. Si la vérité est de passage et si elle
est,, en ce sens, infinie, il faut, comme le disent Deleuze et Guattari, Pinventer
inlassablementt dans le fini, 'créer' pour
1'attraper
sur le
vif.4
Créer, a prendre
dèss lors selon Pétymologie qui
1'associe
a crescere, croïtre, plutöt qu'a
Pautonomiee productrice d'un auteur. L'infinité de la vérité implique qu'elle
n'estt pas finie, pas morte done.
Laa vérité est vivante dans son infinite, mais sa vie est tout autre que
cellee qui se produit dans le temps bien réglé thématisé par Kant. Passons sur la
discussionn métaphysique et classique de 1'imbrication de
1'infini
sur le fini, pour
noterr tout simplement que si Pinfinité n'a pas de fin, pas de temporalité
successive,, et si, tout de même, elle est a penser dans le temps, on a a faire avec
unn autre temps. C'est, par exemple - mais est-ce qu'il y a un autre exemple ? -
lee temps événementiel d'avant
1'ordre
intuitif kantien, 'evenement' étant le mot
pourr ce qui ne produit pas et qui ne peut done pas se présenter dans le cadre de
laa temporalité. Pour attraper eet événementiel, il faut inventer, e'est-a-dire créer
danss le 'sans ordre', dans le chaos, une pensee (artistique, scientifique ou
philosophique),, tracer un plan et ériger une oeuvre. « Peut-être, se demandent
Deleuzee et Guattari, est-ce le propre de Part, de passer par le fini pour
retrouver,, redonner
1'infini.
»5 L'infini du chaos doit se traduire d'une maniere
défectueusee dans Pceuvre (artistique ou philosophique, peu importe pour
Lyotard).66 La vérité reste toujours encore a découvrir, puisque e'est
1'invention
33 Paul Valéry 'Première lecon du cours de poétique' (1937) in :
Oeuvres
(tome
1
Pléiade). Paris:
Gallimard,, 1957, p. 1349. L'influence de Valéry sur la pensee lyotardienne, nous
1'avons
étudiée
danss notre 'En .„ werkt 't
?
Lyotardd en Valéry over de kunst van het denken', in: De passie van
dede
aanraking.
Over de esthetica van Jean-Francois
Lyotard.
Budel: Damon,
2000,
pp.
133-149.
44 Gilles Deleuze et Felix Guattari,
Qu'est-ce-que la philosophie
? Paris: Les Editions de Minuit,
1991. .
55Ibid,p.Ibid,p. 186. .
66 En cela, il est moins determine que son ami Deleuze qui distingue nettement trois rapports a
l'infini,, différents pour les trois manières de penser. « La philosophie veut sauver
1'infini
en lui
donnan'tt de laconsistance [...]. La science au contraire renonce a Pinfini pour gagner la reference
[...].. L'art veut créer du fini qui redonne l'infini [...]. » (Deleuze et Guattari, o.c, p. 186) Ainsi
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