aa rexces comme son pere. Eros est en cela un cas limite, une figure borderline,
mourantt et régénéré è la fois (203 d-e). Cette condition « érotique » est, selon
Diotime,, également celle de la philosophie. Eros invente pour perdre, ce qui fait
qu'ill ne connaït ni pauvreté ni richesse. « Was er sich schafft, geht ihm immer
wiederr fort, so dafi Eros nie weder arm ist noch reich. Und auch zwischen
Weisheitt und Unverstand steht er immer in der Mitte » (203e). Ni les dieux, ni
less sages, ne pratiquent la philosophie, puisque la philosophie est Ie désir de la
sagessee qui s'éteint si la sagesse est trouvée. Et, inversement, les ignorants ne la
pratiquentt pas non plus, puisqu'ils se satisfont du status quo, sans ambition
quelconque.. Tel est YEros, ce philosophe désirant savoir sans jamais
«disposer»» de ce savoir. Diotime apprend a Socrate a donner, dans la
philosophie,, Ia priorité a Ia perspective du désirant au détriment de celle du
désiréé (204c).
L'essencee de la désirologie ne se trouvant pas dans Ie résultat, la «
trouvaillee » désigne alors la rencontre avec 1'inadéquation radicale des facultés
dee representation. La désirologie est radicale en raison de 1'impossibilité de la
rencontree avec Pobjet du désir
réflexif,
dans des inventions et des découvertes
quii ne sont que secondares et inadéquates par rapport a la trouvaille radicale. Si
ErosEros trouve en perdant, reproduisant la dynamique continue du vieillissement et
duu renouvellement,
c'est
parce que Pexcès auquel il s'adonne ne provoque que
Iee sentiment de manque. Il dispose de tous les moyens (porof), sauf
de
celui de
s'approprierr ces moyens (penia). Ni la découverte ni Pinventivité, ni
1'acuité
ni
laa créativité, ne sont en mesure d'achever Ie désir, puisqu'en el les aussi peut se
rencontrerr la trouvaille qui donne a chercher. L'objet absolu de la recherche, la
«« trouvaille », est cache dans des trouvailles (inventions et découvertes).
Lyotardd parle a ce propos de structure de dissimulation.
C'estt
sur ce point que Socrate aussi critique les panégyristes. Le fait que Ie fils
néé du « manque » et de la « surabondance » devienne 1'admirateur aveugle
d'Aphrodite,, et qu'il soit continuellement envouté par sa beauté alors qu'il est
lui-mêmee ignoble, n'a pas pour consequence qu'il soit beau ou qu'il soit un
principee de Pordre cosmique. Agathon, tragédien et organisateur du symposion,
avaitt tort d'identifier dans son panégyrique Eros a un dieu juvenile qui fait
naitree dans Pame tout ce qui est beau et bien. Ses louanges font perdre de vue
Pambiguttéé d'Eros. Eros, comme principe explicatif du désir, ne peut être
identifiéé è la fin du désir. On ne rend pas comprehensible le désir en postulant
saa fin. Au contraire, on ne le rend que plus incomprehensible encore. Si le
principee est la fin, on comprend Paccomplissement du désir mais on omet sa
dynamique.. Si Eros est le principe
d'une
aspiration a la beauté, il ne la possède
pas..
Il
n'est
done pas dieu, mais daimon (200e). Ainsi, le symposion procédé
commee les autres maltre-dialogues de Platon a
Vanamnese
de I'origine du désir
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