Banque mondiale/Rapport sur la transition 2002 1
La Banque mondiale
Région Europe et Asie centrale
2002/ /ECA Contact: Gina Ciagne (202) 458-4166
LA BANQUE MONDIALE PARTAGE LES LEÇONS TIRÉES
D’UNE DÉCENNIE D’EXPÉRIENCE DE LA TRANSITION
Les nouvelles entreprises sont le moteur de la croissance économique en Europe de
l’Est et dans l’ex-Union soviétique
WASHINGTON, 15 janvier 2002 – Les barrières à la création de nouvelles entreprises
sont un frein majeur à une croissance durable dans les pays en phase de transition d’Europe de
l’Est et de l’ex-Union soviétique, selon un rapport de la Banque Mondiale intitulé Transition :
Les Dix Premières Années, publié presque exactement dix ans après la dissolution de l’Union
soviétique en décembre 1991.
Les nouvelles entreprises, dont la plupart emploient moins de 50 salariés, sont
rapidement devenues la principale source d’emploi dans les pays d’Europe centrale et de la
Baltique qui connaissent une croissance rapide. En Pologne, par exemple, où la production en
2000 a été près d’une fois et demie supérieure à celle de 1990, plus de la moitié de la population
active travaille dans des entreprises nouvelles, contre un quart seulement il y a dix ans. Par
contre, dans les grands pays de l’ex-Union soviétique, où la production en 2000 a représenté
environ les deux tiers de celle de 1990, moins d’un salarié sur cinq est employé dans une
entreprise de ce type. La proportion n’a pratiquement pas changé depuis 1998.
« Il est important de se demander si les responsables de l’action gouvernementale
devraient encourager la formation de nouvelles entreprises créatrices d’emploi, en différant les
douloureuses mesures de liquidation et de restructuration des vieilles entreprises non rentables
jusqu’à ce que les nouvelles soient en mesure d’atténuer le choc. Tant que ces vielles
entreprises bénéficieront d’un « régime budgétaire allégé », les nouveaux acteurs économiques
ne travailleront pas dans des conditions équitables », a déclaré Pradeep Mitra, co-directeur de
l’équipe auteur du rapport. Un régime budgétaire allégé permet, par exemple, de recevoir des
crédits et des devises à des taux préférentiels, de ne pas payer d’impôt sur les bénéfices, sur les
charges sociales, les factures d’énergie et de disposer de facilités de découvert.
Cela a été le cas dans de nombreux pays en phase de transition pendant les années 90. En
Bulgarie et en Roumanie, par exemple, la politique de protection des entreprises publiques et des
coopératives menée au travers du secteur bancaire s’est traduite par une forte augmentation des
créances irrécupérables par les banques. Ces passifs ont entravé le développement du crédit
bancaire au profit des jeunes PME, politiquement moins bien protégées. In fine, ils ont provoqué
Restriction de diffusion : ne pas diffuser via Internet
ou tout autre média avant le 15 janvier 2002 à 19h00
GMT (2 pm EST).
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des crises bancaires et macroéconomiques dans les deux pays. En Biélorussie et en Ouzbékistan,
le secteur industriel établi payait beaucoup moins pour ses besoins en devises et en financement
que les jeunes PME. De la même manière, en Géorgie, dans la république du Kirghizistan, en
Moldavie, en Russie et en Ukraine, les grandes entreprises établies et moins économes en
énergie ont été autorisées à accumuler des arriérés importants à l’égard des fournisseurs
d’énergie alors que les nouvelles entreprises, plus performantes en matière de rendement
énergétique, ont bénéficié d’un régime moins favorable.
La réduction des barrières à l’entrée – une stratégie « d’encouragement » - doit
donc être accompagnée d’un durcissement des contraintes budgétaires imposées à tous les
acteurs, anciens et nouveaux - une stratégie de « discipline » - sans fausser les règles du jeu en
faveur des uns ou des autres. «Ces deux stratégies vont de pair. Laisser engloutir des ressources
dans des entreprises établies ne permet pas de créer un espace économique suffisant pour de
nouveaux venus. Dans le même temps, l’absence de secteur privé dynamique limite les options
offertes aux acteurs traditionnels et rend plus difficile la réduction des effectifs », a déclaré
Pradeep Mitra, co-directeur de l’équipe auteur du rapport.
Nombreux sont les pays qui ont échoué dans leur quête pour des réformes économiques
allant dans le sens de la discipline et de l’encouragement. Ceci s’explique par le fait que les
bénéficiaires des premières réformes, telles que programmes de libéralisation et de privatisation,
avaient la haute main sur les actifs publics et maintenaient des relations étroites avec l’élite
politique précédente qui s’opposait aux nouvelles réformes érodant leurs gains initiaux. Ces
réformes comprendraient de nouveaux trains de mesures en faveur de la libéralisation des
échanges commerciaux pour faciliter l’entrée sur le marché de nouveaux concurrents nationaux
et étrangers et de nouvelles lois pour la protection des actionnaires minoritaires et des créanciers.
Si leurs gains initiaux sont une large fraction de l’économie, comme c’est le cas dans les pays
riches en ressources naturelles et en énergie, ces premiers bénéficiaires peuvent prendre le
contrôle de l’Etat, empêcher de nouvelles réformes et conduire l’économie dans le piège d’une
logique de réforme minimum. En Russie, par exemple, pendant les années 90, les dirigeants de
grandes entreprises industrielles ont entravé le travail et les efforts de la Securities and Exchange
Commission visant à renforcer les droits des petits actionnaires.
Comprendre comment naissent ces obstacles aux réformes et comment les surmonter est
une question importante abordée par le rapport. Il en ressort un message fondamental à
l’intention d’une équipe de réformistes arrivant au pouvoir avec une volonté de changement : les
gains résultant des premiers programmes de réforme doivent être redistribués. « Il faut pour cela
que les premiers bénéficiaires payent leurs impôts afin qu’ils aident à financer le recyclage des
employés et les indemnités de licenciement, à payer les retraites et les transferts d’argent, à
maintenir les écoles et les services de santé. Cette politique est la seule qui peut permettre aux
réformateurs d’obtenir le soutien nécessaire à la poursuite des réformes, » selon Marcelo
Selowsky, co-directeur de l’équipe auteur du rapport.
La version intégrale du rapport peut être obtenue auprès du Centre d’information en ligne des médias
(OMBC) de la Banque mondiale. Les journalistes accrédités qui s’engagent à respecter les restrictions à la
diffusion des informations sont invités à s’inscrire sur le site http://media.worldbank.org
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