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des crises bancaires et macroéconomiques dans les deux pays. En Biélorussie et en Ouzbékistan,
le secteur industriel établi payait beaucoup moins pour ses besoins en devises et en financement
que les jeunes PME. De la même manière, en Géorgie, dans la république du Kirghizistan, en
Moldavie, en Russie et en Ukraine, les grandes entreprises établies et moins économes en
énergie ont été autorisées à accumuler des arriérés importants à l’égard des fournisseurs
d’énergie alors que les nouvelles entreprises, plus performantes en matière de rendement
énergétique, ont bénéficié d’un régime moins favorable.
La réduction des barrières à l’entrée – une stratégie « d’encouragement » - doit
donc être accompagnée d’un durcissement des contraintes budgétaires imposées à tous les
acteurs, anciens et nouveaux - une stratégie de « discipline » - sans fausser les règles du jeu en
faveur des uns ou des autres. «Ces deux stratégies vont de pair. Laisser engloutir des ressources
dans des entreprises établies ne permet pas de créer un espace économique suffisant pour de
nouveaux venus. Dans le même temps, l’absence de secteur privé dynamique limite les options
offertes aux acteurs traditionnels et rend plus difficile la réduction des effectifs », a déclaré
Pradeep Mitra, co-directeur de l’équipe auteur du rapport.
Nombreux sont les pays qui ont échoué dans leur quête pour des réformes économiques
allant dans le sens de la discipline et de l’encouragement. Ceci s’explique par le fait que les
bénéficiaires des premières réformes, telles que programmes de libéralisation et de privatisation,
avaient la haute main sur les actifs publics et maintenaient des relations étroites avec l’élite
politique précédente qui s’opposait aux nouvelles réformes érodant leurs gains initiaux. Ces
réformes comprendraient de nouveaux trains de mesures en faveur de la libéralisation des
échanges commerciaux pour faciliter l’entrée sur le marché de nouveaux concurrents nationaux
et étrangers et de nouvelles lois pour la protection des actionnaires minoritaires et des créanciers.
Si leurs gains initiaux sont une large fraction de l’économie, comme c’est le cas dans les pays
riches en ressources naturelles et en énergie, ces premiers bénéficiaires peuvent prendre le
contrôle de l’Etat, empêcher de nouvelles réformes et conduire l’économie dans le piège d’une
logique de réforme minimum. En Russie, par exemple, pendant les années 90, les dirigeants de
grandes entreprises industrielles ont entravé le travail et les efforts de la Securities and Exchange
Commission visant à renforcer les droits des petits actionnaires.
Comprendre comment naissent ces obstacles aux réformes et comment les surmonter est
une question importante abordée par le rapport. Il en ressort un message fondamental à
l’intention d’une équipe de réformistes arrivant au pouvoir avec une volonté de changement : les
gains résultant des premiers programmes de réforme doivent être redistribués. « Il faut pour cela
que les premiers bénéficiaires payent leurs impôts afin qu’ils aident à financer le recyclage des
employés et les indemnités de licenciement, à payer les retraites et les transferts d’argent, à
maintenir les écoles et les services de santé. Cette politique est la seule qui peut permettre aux
réformateurs d’obtenir le soutien nécessaire à la poursuite des réformes, » selon Marcelo
Selowsky, co-directeur de l’équipe auteur du rapport.
La version intégrale du rapport peut être obtenue auprès du Centre d’information en ligne des médias
(OMBC) de la Banque mondiale. Les journalistes accrédités qui s’engagent à respecter les restrictions à la
diffusion des informations sont invités à s’inscrire sur le site http://media.worldbank.org
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