«Ce n'est pas juste au Québec que ça se passe, mais par contre,
au Québec, c'est la fin du régime duplessiste, c'est la Révolution
tranquille, c'est l'Expo 67, c'est l'ouverture vers le monde,
explique la directrice des programmes du musée, Sylvie Durand.
Les chanteurs ont vu ce qui se passe ailleurs, (ils) sont
influencés par ce qui se passe ailleurs et commencent à
développer une chanson à textes typiquement québécoise, et
vont jusqu'à chanter en joual, ce qui se faisait très peu avant.»
Dès son arrivée dans cette exposition divisée en six zones, le
visiteur est plongé dans l'époque yé-yé, période de mini-jupes et de tourne-disques lors de
laquelle a véritablement été lancé le star system québécois, notamment grâce à l'entrée en
scène de l'émission Jeunesse d'aujourd'hui, à Télé-Métropole.
«Le yé-yé, ce n'est pas de la chanson engagée, sauf que la période yé-yé dans les années
1960, c'est presque les premiers balbutiements de la chanson francophone composée ici»,
rappelle Mme Durand, ajoutant que c'est aussi l'époque où les jeunes ont commencé à avoir
des tourne-disques, qui leur permettait pour la première fois de choisir la musique qu'ils
écoutaient plutôt que d'être soumis aux choix de leurs parents.
La deuxième zone de l'exposition, décrite par Mme Durand comme étant «plus intellectuelle»,
traite des chansons engagées, des chansons politiques et altermondialistes, de l'engagement
envers la Terre et du respect de l'environnement. On y retrouve une collection de guitares,
des vidéos et des manuscrits, notamment celui de la chanson Gens du pays, daté du 15 mai
1975.
Une troisième zone proposera des costumes de scène - entre autres ceux de Diane
Dufresne, de Raôul Duguay et de Pierre Lapointe - afin d'illustrer la lutte contre le
conformisme et les tabous.
«Ce sont des luttes que les artistes ont souvent menées sans qu'on s'en rende compte. Cette
zone se termine avec les célèbres lunettes de Dédé Fortin», a précisé Mme Durand.
Les trois autres zones sont consacrées à l'identité amérindienne, aux 10 moments qui ont
marqué la chanson, et à l'écoute de chansons.
Et si la musique francophone occupe une majeure partie de l'exposition, celle composée par
des artistes anglophones aura aussi sa place.
«Elle est là tout au long de l'exposition. À certains moments elle est plus importante, à
d'autres elle est moins importante, mais elle est là parce qu'elle fait partie de notre patrimoine
culturel. Si on pense à la chanson, on ne peut pas faire abstraction de Leonard Cohen, qui
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