chémosis et/ou de céphalées permet habituellement de re-
dresser le diagnostic.
Les occlusions de branche peuvent éventuellement être
confondues avec une occlusion par périphlébite rétinienne
ou avec des télangiectasies rétiniennes.
Examens complémentaires
Devant une occlusion veineuse, le bilan se limite en général
à la recherche d’une hypertension artérielle, d’un glaucome
ou d’un diabète. Une numération formule sanguine, une
vitesse de sédimentation seront également effectuées pour
dépister les rares hémopathies ou syndromes inflammatoi-
res généraux associés. L’intérêt d’un bilan plus approfondi
(en particulier à la recherche d’une anomalie de l’hémos-
tase ou d’une hyperhomocystéinémie) reste limité au cadre
de la recherche clinique, car ces anomalies restent peu
fréquentes comparativement à la population générale ; de
plus, il n’est pas établi que la correction des éventuelles
anomalies retrouvées (comme une hyperhomocystéinémie)
modifie le devenir visuel. Il n’y a pas d’intérêt spécifique à
faire un examen échodoppler des vaisseaux du cou ni un
scanner orbitaire.
Traitements des occlusions veineuses
Comme dans de nombreux domaines de la médecine, la
multiplicité des traitements proposés donne une indication
de l’absence d’efficacité reconnue de la plupart d’entre eux.
Traitement étiologique
Les fibrinolytiques par voie générale ou locorégionale [7]
n’ont pas d’intérêt démontré. Les anticoagulants, les hépa-
rines et les antiagrégants plaquettaires sont abandonnés. La
fibrinolyse par injection directe dans une veine rétinienne
est en cours de développement [8]. Plus récemment, l’idée
que l’artère adjacente à la veine aggrave la gêne à l’écoule-
ment veineux a mené à des tentatives chirurgicales de
décompression artério-veineuse. Celles-ci sont faites soit
par voie externe (incision de la dure mère du nerf optique
par abord orbitaire, voie aujourd’hui abandonnée), soit par
voie interne (incision de la papille par voie de vitrectomie).
Par voie interne, la technique consiste après réalisation
d’une vitrectomie à inciser radiairement le nerf optique [9].
L’intérêt de cette technique est en cours d’évaluation. Le
même principe de décompression veineuse a été appliqué
aux occlusions de branche veineuse [10], la chirurgie
consistant à séparer l’artère de la veine au niveau du croise-
ment artério-veineux. L’intérêt thérapeutique de ces procé-
dures n’a pas été formellement établi.
Traitement de la néovascularisation
En présence d’une néovascularisation irienne, la réalisation
rapide d’une panphotocoagulation rétinienne s’impose
pour éviter l’évolution vers le glaucome néovasculaire. La
photocoagulation panrétinienne permet d’atrophier com-
plètement la rétine ischémique, supprimant ainsi le stimu-
lus néovasculaire. Ce traitement ne fera pas remonter
l’acuité visuelle mais pourra éviter l’apparition de douleurs
liées à l’hypertonie oculaire qui peuvent conduire à l’énu-
cléation. En raison de la plus petite surface de rétine concer-
née, il n’y a pas de risque de glaucome néovasculaire au
cours des OBVR. Une néovascularisation prérétinienne
peut cependant survenir, nécessitant une photocoagulation
du territoire rétinien occlus.
Traitement de l’œdème maculaire
Le problème le plus important en termes de handicap visuel
est celui de l’œdème maculaire. Dans les occlusions de
branche veineuse, la photocoagulation autour de la macula
peut faire diminuer l’œdème maculaire et amener une amé-
lioration visuelle. En revanche, ce traitement est peu effi-
cace dans le cas des occlusions de la veine centrale de la
rétine [11]. Pour cette dernière maladie, différents traite-
ments ont été proposés, dont les anastomoses rétinochoroï-
diennes et l’hémodilution. Le principe des anastomoses
rétinochoroïdiennes consiste à dériver le sang veineux réti-
nien vers la choroïde sous-jacente dont la pression est plus
faible. Le traitement consiste à réaliser un impact de laser
de haute intensité sur une veine, dans le but de provoquer un
phénomène cicatriciel qui fera communier les circulations
rétiniennes et choroïdiennes [12]. Le taux de succès anato-
mique est faible (moins de 25 % des sites traités). E n
revanche, celui des complications est élevé (occlusion de la
veine traitée, néovascularisation au site du laser, etc.). Ce
traitement n’a pas fait l’objet d’une vaste diffusion. L’hé-
modilution, par la diminution de l’hématocrite, permet
théoriquement à la fois d’accélérer le flux sanguin et de
diminuer l’agrégation érythrocytaire, améliorant ainsi la
microcirculation rétinienne [13]. Les résultats des études
contrôlées sont contradictoires et ne permettent pas de
trancher sur l’efficacité du traitement. Les contre-
indications sont nombreuses (âge supérieur à 75 ans, insuf-
fisance cardiaque, angor, traitement bêtabloquant, hémato-
crite inférieur à 35 %, etc.) et empêchent la généralisation
de ce traitement.
Corticothérapie intravitréenne
Il a été récemment montré que la corticothérapie intraocu-
laire par injection de triamcinolone (Kénacort
®
) permet
STV, n° 4, vol. 15, avril 2003
218
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.