réanimation et de neuro-radiologie interventionnelle est donc indispensable
dans le cadre de ce mode de fonctionnement.
Compte tenu de ses risques, le traitement thrombolytique IV ne peut être
réalisé qu’en UNV disposant de Soins Intensifs Neuro-Vasculaires (SINV)
composés de lits strictement dédiés aux AVC et gérés par des neurologues
vasculaires, avec un personnel médical et paramédical en nombre suffisant et
avec une garde de neurologie 24h sur 24 et 7 j sur 7. Les heures suivant la
thrombolyse sont les plus critiques et nécessitent cette prise en charge et
cette surveillance spécialisée et intensive, car une fois l’artère désobstruée, le
patient peut se ré-aggraver (30% des cas), par exemple en rapport avec une ré-
occlusion de l’artère comme au cours de la thrombolyse pour infarctus du
myocarde voire avec une hémorragie, beaucoup plus rare en pratique entre les
mains d’une équipe expérimentée. Le plus souvent, cette ré-aggravation
précoce, détectée très vite grâce à la surveillance rapprochée du patient par un
personnel spécialisé, peut être corrigée de façon efficace grâce aux mesures
spécifiques mises en œuvre immédiatement par l’équipe des SINV.
Le délai des 3 heures n’est nullement la limite temporelle au delà de laquelle il
n’est plus possible de « sauver du cerveau », c’est uniquement la limite au delà
de laquelle la perte d’efficacité et le risque hémorragique de la thrombolyse IV
deviennent significatifs. Notre expérience quotidienne démontre, qu’à la
condition que le patient soit pris en charge en SINV assez tôt, mais même
après 3 heures et jusqu’à 8 heures même, des mesures spécifiques
(thrombolyse exclue) permettent d’obtenir une récupération neurologique
fréquente et très significative. L’IRM cérébrale permet très facilement de
repérer ces patients qui peuvent tirer un bénéfice majeur d’une prise en charge
spécialisée précoce, même sans thrombolyse.
L’angioscanner tient aussi actuellement une place essentielle dans la prise en
charge des AVC en phase aiguë car il apporte, en quelques secondes, une
information à haute résolution (très supérieure à celle de l’angio-IRM) sur la
perméabilité et l’état des axes artériels cervico-encéphaliques, de la crosse de
l’aorte jusqu’au vertex. Cette information, aussi bien supérieure à celles
apportées par les techniques d’échodoppler cervical ou transcranien, permet
de guider au mieux la thérapeutique durant ces premières heures critiques
concernant tous les accidents ischémiques cérébraux non thrombolysés.