Olympiades de la Chimie - Lyon Page 1/ 8
ACADEMIE DE LYON
Ce sujet comporte 2 parties présentées sur 8 pages numérotées de 1 à 8, y compris
celle-ci et l’annexe.
La feuille dannexe (page 8) EST A RENDRE AVEC LA COPIE même si elle na
pas été complétée.
Le candidat doit traiter les parties I et II qui sont indépendantes l’une de
l’autre :
PARTIE I - ANALYSE D’UNE EAU NATURELLE (19 points)
PARTIE II - TRAITEMENT D’UNE EAU (21 points)
MERCREDI FEVRIER 2011
THEME : CHIME ET EAU
DUREE DE LEPREUVE : 2 h 00
L’usage des calculatrices EST autorisé
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Jusquau XIXe siècle, cest généralement aux fontaines et puits quil fallait aller chercher leau, plus ou
moins potable. Leau potable ou potabilisée est délivrée au robinet... ici équipé dun « mousseur »
économisant leau.
Une eau est dite potable quand elle satisfait à un certain nombre de caractéristiques la
rendant propre à la consommation humaine.
Par exemple, les paramètres pouvant être glementés sont : la qualité organoleptique
(couleur, turbidité, odeur, saveur) ;
certains paramètres physico-chimiques naturels (température, pH, chlorures : 200 mg/L, sulfates :
250 mg/L, etc.) ;
des substances dites indésirables (nitrates : 50 mg/L, nitrites, pesticides, etc.) ;
des substances toxiques (arsenic, cadmium, plomb, hydrocarbures, etc.) ;
des paramètres microbiologiques (leau ne doit pas contenir dorganismes pathogènes).
PARTIE I - ANALYSE DUNE EAU NATURELLE (19 points)
I - Titrage dun pesticide : lacifluorfen
Quelques généralités sur les pesticides
Les pesticides sont des espèces chimiques utilisés pour la croissance, la protection et la conservation des
végétaux. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, ces produits furent très employés dans le secteur
agricole.
La France est le deuxième consommateur de pesticides (après les USA) puisquelle en consomme
environ 100000 tonnes / an. Laugmentation de la consommation des dernières décennies a cependant cessé
aujourdhui pour atteindre une phase de décroissance (Figure 1).
Figure 1 : Evolution de la vente de pesticides en France de 1999 à 2006 (source IUPP)
Cette diminution sexplique notamment par la prise de conscience des risques potentiels de ces espèces
chimiques sur la santé et lenvironnement.
De nombreux travaux depuis les années 90 ont montré la toxicité des pesticides. La toxicité nest pas la
même selon leur nature chimique. Dans lensemble, les pesticides organochlorés ont une toxicité chronique
plus importante que les produits organophosphorés. Les pesticides sont, de manière exceptionnelle,
responsables dintoxications aiguës, lors dune absorption accidentelle de grandes quantités, se manifestant
par divers troubles (nerveux, digestifs, cardio-vasculaires, musculaires). Certains pesticides organochlorés
peuvent entraîner des effets toxiques chroniques notamment au niveau du système nerveux central (cas
deSlaldrine et du dieldrine) et du foie, voire pour certains, des effets cancérigènes (cas de
lhexachlorobenzène) pour des consommations toute une vie.
La pollution des eaux par les pesticides est liée à leur entraînement par le ruissellement (contamination
des eaux de surface) ou par leur infiltration (contamination des eaux souterraines). Les caractéristiques
physico-chimiques influant sur le transfert des pesticides jusquau milieu hydrique naturel sont leur
solubilité dans leau, leur résistance à la gradation physique et biochimique, la nature du sol, le volume et
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lintensité des pluies. De nombreux programmes européens réalisent des suivis des résidus de pesticides
dans les aliments végétaux de la Commission européenne. En France, le décret numéro 2001-1220 du 22
décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine lexception des eaux minérales
naturelles) impose la concentration maximale de 0,100 μg.L-1 pour chaque pesticide et une concentration
maximale de 0,500 μg.L-1 pour le total des pesticides.
Lacifluorfen est un pesticide interdit à la vente depuis décembre 2003 en France. Cest un composé
cependant persistant qui est toujours présent notamment dans les sols et les eaux. On se propose ici de
vérifier le bon état écologique dune eau potable. On supposera pour simplifier que lacifluorfen est le seul
pesticide présent dans cette eau. On rappelle ici que le décret du 22 décembre 2001 relatif aux eaux potables
impose la concentration maximale de 0,100 μg.L-1 pour chaque pesticide.
Données :
La formule topologique de lacifluorfen est donnée :
F
F
F
Cl
O
O
OH
NO2
Masse molaire de lacifluorfen : MA = 361,7 g.mol-1
A 25°C : pKA(AH/A-) = 3,86
1. Donner la formule brute de lacifluorfen.
2. Donner la formule topologique de la base conjuguée de lacifluorfen.
3. En notant AH la forme acide de lacifluorfen et A- sa base conjuguée, exprimer la constante dacidité du
couple AH/A- et calculer sa valeur à laide des données.
4. Une eau potable doit avoir un pH compris entre 6,5 et 9. Quelle est la forme acido-basique prédominante
de lacifluorfen dans une eau potable ? Justifier.
Pour analyser leau potable, la technique retenue est la spectrophotométrie UV.
Dans un premier temps, on réalise le tracé de spectre dabsorption de lacifluorfen dans divers solvants :
Figure 2 : Spectres dabsorption de solutions dacifluorfen à 0,10 mmol.L-1 dans divers solvants avec
une cuve en quartz de 1,0 cm
5. Placer sur un axe gradué en longueur donde les domaines du visible, des UV et des IR.
6. Comment se nomme lappareil permettant de réaliser la figure 2 ?
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7. Rappeler la relation (appelée loi de Beer-Lambert) existant entre labsorbance dune espèce chimique et
sa concentration molaire en solution. Préciser les unités.
8. Indiquer les formules semi-développées du méthanol et de lhexane.
9. En utilisant la figure 2, étudier linfluence de la nature du solvant sur labsorbance dun soluté donné.
Daprès les spectres obtenus, on choisit de réaliser lanalyse à une longueur donde de 310 nm avec une
cuve en quartz d’épaisseur l = 1,0 cm.
En raison de la concentration très faible en pesticide, leau potable ne peut être analysée directement. On
réalise au préalable une série dopérations extractives permettant de concentrer léchantillon. A lissue de
ces opérations (non crites ici), on obtient un extrait E en solution aqueuse dont le facteur F de
concentration est de 5000 par rapport à leau potable initiale.
Des solutions aqueuses de concentrations molaires CA connues en acifluorfen sont ensuite préparées afin
de réaliser une courbe détalonnage. On mesure ensuite leur absorbances à 310 nm et reporte les résultats sur
la courbe A = f(CA) (Figure 3) :
Figure 3 : courbe détalonnage A = f(CA) à 310 nm avec une cuve en quartz de 1,0 cm.
On réalise ensuite la mesure spectrophotométrique pour lextrait E deau analysé. Lappareil donne une
absorbance A = 0,065.
10. Déterminer la concentration molaire CE en acifluorfen dans lextrait E analysé. Justifier la valeur à
l’aide de la figure 3 en ANNEXE page 8.
11. En déduire la concentration massique t0 (en µg/L) en acifluorfen dans leau potable. Conclure quant à la
potabilité de cette eau.
La littérature scientifique indique pour lanalyse spectrophotométrique UV de lacifluorfen, dans les
conditions de cette expérience, les données suivantes :
« Seuil de quantification à 0,04 µg/L » « Seuil de détection à 0,01 µg/L »
12. Préciser ce que peuvent signifier ces deux données.
II - Détermination de la dureté dune eau
Leau du robinet ou eau de la distribution contient entre autres espèces dissoutes des ions calcium Ca2+ et
des ions magnésium Mg2+.Ces ions sont responsables de la formation du tartre, de labsence de mousse dans
le lavage, de la mauvaise cuisson des aliments. Une eau contenant ces ions est appelée eau dure.
On mesure la dureté de leau en degré hydrotimétrique, noté d° ou TH :
1 d° = 1 TH = 1.104 × C où C est la somme de la concentration en ions Ca2+ et Mg2+ en mol.L-1.
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Plage de valeurs du titre hydrotimétrique
TH
0 à 7
7 à 15
15 à 25
25 à 42
supérieur à 42
Eau
très douce
douce
moyennement
dure
dure
très dure
La dureté se détermine par un dosage complexométrique par lEDTA (Ethylène Diamine TétraAcétique).
L’EDTA est un tétraacide noté H4Y.
Données : M(Ca) = 40 g.mol-1 ; M(Mg) = 24 g.mol-1
1. Définir un acide selon la théorie de Brönsted. En déduire la signification du mot « tétraacide ».
En milieu basique, lEDTA contient des ions notés Y4- qui réagissent avec les ions calcium
(Ca2+) et magnésium (Mg2+) contenus dans leau minérale pour former des complexes très
stables (voir figure ci-contre où M2+ est un cation métallique) selon les équations :
Ca2+(aq) + Y4-(aq) = [CaY]2-(aq)
Mg2+(aq) + Y4-(aq) = [MgY]2-(aq)
Les réactifs et les produits formés sont tous incolores.
Ce titrage se fait donc en présence dun indicateur coloré de fin de réaction, le NET et dune solution
tampon permettant de maintenir le pH de la solution entre 9 et 10.
Le NET (noir ériochrome T) est un triacide dont les formes acide / base ont des couleurs différentes
suivant le pH : à pH=10, la couleur du NET est bleu.
Le NET forme avec les cations métalliquesM2+ un complexe coloré rouge, noté [MNET]2+ pour
simplifier.
Dans un erlenmeyer, on verse V1 = 10,0 mL d’une eau à analyser, 2 mL de tampon pH = 10 et une très
petite spatule de NET. On remplit la burette avec de l’EDTA de concentration c2 = 1,0.102 mol.L-1.
Au fur et à mesure que lon verse l’EDTA, les complexes rouges [CaNET]2+ et [MgNET]2+ sont détruits
par l’EDTA et le NET est libéré.
2. Quelle est la couleur prise par le milieu réactionnel à léquivalence ? Justifier.
Soient ni(Ca2+) et ni(Mg2+), les quantités de matière initiales dions calcium et magnésium présents dans
le volume V1 deau à analyser, nE désigne la quantité de matière dions Y4- versée pour atteindre
léquivalence.
3. Quelle relation lie ces trois quantités de matière ?
4. En déduire la relation liant les concentrations molaires des ions calcium et magnésium et le volume VE
d’EDTA qu’il faut verser pour atteindre l’équivalence.
5. Leau à analyser contient 467 mg/L dions Ca2+ et 84 mg/L dions Mg2+, calculer le volume VE.
6. Calculer, en TH, le degré hydrotimétrique de cette eau. Conclure.
III - Alcalinité dune eau
Pour déterminer la quantité dions carbonate ou hydrogénocarbonate contenus dans une eau minérale, on
définit respectivement le titre alcalimétrique (T.A.) et le titre alcalimétrique complet (T.A.C.) :
Le T.A. dune eau est défini comme le volume dacide fort, de concentration égale à 0,020 mol.L-1,
nécessaire pour doser 100 cm3de cette eau en présence de phénolphtaléine.
Le T.A.C. dune eau est défini comme le volume dacide fort, de concentration égale à
0,020 mol.L-1, nécessaire pour doser 100 cm3 de cette eau en présence de vert de bromocrésol.
Pour une eau potable, on doit avoir : T.A.C. < 50.
Données : pKa(CO2, H2O /
3
HCO
) = 6,4 ; pKa(
3
HCO
/
2
3
CO
) = 10,3
Indicateur coloré
Vert de bromocrésol
Violet de bromocrésol
Bleu de bromothymol (BBT)
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