5. Soit Ela boule unit´e de Rn, et soit α∈IR. Alors la fonction fd´efinie (sauf pour x= 0) par f(x) = |x|α
est dans L1(E) si, et seulement si α > −n. Pour quelles valeurs de αest-elle dans Lp(E)?
6. Soit Fle compl´ementaire de la boule unit´e dans IRn, et soit et α∈IR. Alors la fonction gd´efinie par
g(x) = |x|αest dans L1(F) si, et seulement si α < −n. Pour quelles valeurs de αest-elle dans Lp(F)?
7. Si fest une fonction d´efinie ’explicitement’, la question de son appartenance `a Lp(IRn) peut parfois ˆetre
r´esolue par comparaison avec les fonctions ci-dessus. Les fonctions suivantes sont-elles dans L1(IR)?
f(x) = e−x2g(x) = (1 + x2)−1
2h(x) = g(x)
1 + (ln x)2
Si Qest une forme quadratique sur IRn, `a quelle condition la fonction x→e−Q(x)est-elle dans L1(IRn)?
8. Enfin, les fonctions continues `a support compact (c’est-`a-dire nulles hors d’une partie compacte de IRn)
sont dans Lp(IRn) pour tout p≥1.
Rappelons le plus important. Si f∈ L1(IRn), on peut d´efinir l’int´egrale RIRnf(x)dx , et on a l’in´egalit´e,
dite ’triangulaire’: ZIRn
f(x)dx≤ kfk1
Les classes d’´equivalence. Si fest dans Lp(IRn), l’´egalit´e kfkp= 0 entraˆıne que f(x) = 0 presque
partout, mais n’entraˆıne pas f= 0, de sorte que k kpne peut pas ˆetre une norme sur Lp(IRn). On d´efinit
une relation d’´equivalence sur Lp(IRn) en ´ecrivant f∼gsi f(x) = g(x) presque partout. On note Lp(IRn)
l’espace quotient de Lp(IRn) par cette relation d’´equivalence. On voit que f∼gimplique kfkp=kgkp, de
sorte que l’application k kpest bien d´efinie sur l’ensemble quotient Lp(IRn).
Th´eor`eme. (In´egalit´e de H¨older.) Soient p≥1et q≥1v´erifiant 1
p+1
q= 1. (On dit parfois que pet q
sont conjugu´es.) Alors, si fest dans Lp(IRn)et gdans Lq(IRn), le produit fg est dans L1(IRn)et l’on a:
kfgk1≤ kfkpkgkq
Lorsque p=q= 2, (cas le plus important), cette in´egalit´e porte le nom de Cauchy-Schwarz.
Th´eor`eme. L’application f→ kfkpest une norme sur Lp(IRn).
Etant donn´ee f∈Lp(IRn), parler de sa restriction `a un hyperplan, `a la sph`ere unit´e, etc.. ou mˆeme de
sa valeur en un point n’a aucun sens, puisque les hyperplans, les sph`eres et les points sont des ensembles de
mesure nulle. Cependant, nous ferons souvent la confusion entre Lp(IRn) et Lp(IRn).
2. Espaces complets.
Signalons maintenant la propri´et´e qui est la raison d’ˆetre de la th´eorie de l’int´egration vue en MA62.
Th´eor`eme. L’espace Lp(IRn)est complet pour la m´etrique associ´ee `a sa norme.
Autrement dit, Lp(IRn) est un espace de Banach. Cette propri´et´e n’a pas d’analogue dans la th´eorie de
l’int´egrale de Riemann. Si (fn) est une suite de fonctions Riemann-int´egrables sur un segment [a, b] telle que,
par exemple Rb
a|fn(x)−fm(x)|dx < 2−msi m<n, rien, dans la th´eorie de Riemann, permet de conclure `a
l’existence d’une fonction f, int´egrable sur [a, b], telle que Rb
a|fn(x)−f(x)|dx tende vers 0. Au contraire, la
propri´et´e analogue est vraie avec la th´eorie de Lebesgue.
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