;fjj`\iG_`cfk_iXg`\ C\jgf`jfej G_`c`gg\O#g_pj`Z`\e\kZ_\iZ_\li\e`e]fidXk`hl\# Xkg`^gXicË_pg\iiXk`feXc`jXk`fe[\9\ikiXe[Iljj\cc% E<G8IM<E8EKG8JÁKFLK <OGC@HL<I#A<:LCG89@C@J8@J%” « En lisant Russell, j’ai ressenti beaucoup d’enthousiasme. Il apporte un fondement logique très satisfaisant aux sciences physiques. Mais à son contact, j’ai développé une insatiable volonté de comprendre, qui a conditionné toute ma façon d’être. Si je ne comprenais pas quelque chose, j’accusais mon manque d’effort. Russell bâtit sa théorie des ensembles en supprimant toute ambiguïté dans le langage. Il distingue le langage du métalangage. Le second servant à parler du premier. Cela lui permet d’éliminer des paradoxes jusque-là indépassables. J’appliquais la même méthode à tout. Confronté à un paradoxe, je cherchais à ôter un des deux termes de la contradiction. Mais la vie résiste à ces catégories. Je gommais donc tout ce qui est énigmatique… J’ai deux enfants. Je croyais en faire des adultes malheureux si je ne leur donnais pas une vision rationnelle du monde. Ne parvenant pas à tout expliquer, je culpabilisais et entrais dans une spirale de dépréciation. Ce mal-être m’a mené à la psychanalyse. J’ai lu Lacan, pour qui le langage et le langage qui parle du langage sont les mêmes. Le paradoxe est inévitable. Plus encore, il est créateur. C’est lui, la vie. Comprendre cela m’a libéré. Je me demande si Russell a été dépressif… » % C<:FDD<EK8@I<;<;<E@JM<IE8EK# gif]\jj\li[\g_`cfjfg_`\~cËle`m\ij`kG`\ii\$D\e[ j$=iXeZ\[\ >i\efYc\#Xlk\li[\9\ikiXe[Iljj\cc½>=¾#=cXddXi`fe #`cX[`i`^ cXkiX[lZk`fe[\cËflmiX^\[\Iljj\cc#Dpjk`Z`jd\\kCf^`hl\Mi`e # \kmXglYc`\i;`jZflij\kmi`k#Xjg\ZkjgiX^dXk`hl\j#[`Xcf^`hl\j \kgiXofcf^`hl\jMi`e % ,'@[Z\dYi\)''/$aXem`\i)''0@eldif),@g_`cfjfg_`\dX^Xq`e\ critiques à l’encontre de sa théorie du jugement. Le choc fut rude, Russell faillit de nouveau se suicider. L’urgence de la lutte pacifiste et l’amour d’0ttoline Morrell l’en empêchèrent. Car en plus du désir de comprendre, Russell était mû par une insatiable soif d’amour. Le versant moral et social de son œuvre – pour lequel il reçut le Prix Nobel – trouve sa source dans une expérience “mystique” qui lui fournit le principe de bienveillance universelle. La rationalité formelle n’est pas la seule source de connaissance. Si, pour éviter les antinomies logico-mathématiques, la distinction entre langage-objet et métalangage s’impose, la langue de la vie quotidienne se joue de ces distinctions. Pour Russell “la vie bonne est celle qui est inspirée par l’amour et guidée par la connaissance”. » =Iy;yI@:GFC<KK@2;I2FC@M@<I:LCD8EE&K<E;8E:<=CFL< « En lisant Bertrand Russell à la lumière de sa vie et de ses engagements, on trouve réponse à la question posée par Philippe : l’homme était loin de l’image habituelle du penseur rationaliste et positiviste. La philosophie occidentale est fondée sur le logos, c’est-à-dire la rationalité discursive. Mais dès le IVe siècle avant J.-C., en Grèce, les mégariques en découvrirent les limites : Chrysippe écrivit près de 28 livres sur les paradoxes. Lorsqu’au printemps 1901 Russell redécouvrit les paradoxes sous la forme de sa célèbre antinomie des classes, son projet de fonder les mathématiques et la physique théorique sur la nouvelle logique s’effondra d’un coup. Le suicide le tenta et il mit sept ans à construire sa théorie des types. La construction russellienne subit une nouvelle atteinte en 1913 quand Wittgenstein formula des l @,(