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Thèse centrale de Russell concernant la solution aux quatre problèmes: les problèmes
surgissent seulement parce qu'on traite certaines phrases comme des phrases ayant la
structure 'sujet-prédicat' alors qu’elles n’ont en réalité pas cette structure.
2. La solution aux quatre problèmes
2.1. La solution au problème de la référence apparente à quelque chose qui n'existe pas
(B1) L’actuel roi de France est chauve.
On peut paraphraser (B1) comme suit:
(B1') (a) Au moins une personne est actuellement roi de France et
(b) au maximum une personne est actuellement roi de France et
(c) pour toute personne, si elle est roi de France, alors elle est chauve.
En notation logique:
(1') ∃x Fx
(2') ∀x (Fx → (∀y (Fy → y=x)))
(3') ∀x (Fx → Cx)
La conjonction de (1'), (2') et (3') est logiquement équivalente à la phrase suivante:
(B1'') ∃x (Fx & ∀y (Fy → y=x)) & Cx)
Fx: x est actuellement roi de France
Cx: x est chauve.
(B1'') est une phrase qui a un sens.
(B1'') est fausse, car (a) n'est pas satisfaite.
Le problème est résolu par le rejet de la prémisse (A2) selon laquelle (B1) a la structure d'une phrase
'sujet-prédicat'.
2.2. Solution au problème des assertions d'identité négative
(B2) Le carré rond n'existe pas.
Première analyse de (B2) (qui n'est pas acceptée par Russell)
(B2) est à paraphraser par la conjonction des phrases suivantes:
(1) Au moins un objet est carré est rond.
(2) Au maximum un objet est carré est rond.
(3) Tout ce qui est à la fois carré est rond n'existe pas.
En notation logique:
Cx: x est un carré
Rx: x est rond
Ex: x existe
(1') ∃x Cx&Rx
(2') ∀x (Cx&Rx → (∀y (Cx&Rx → y=x)))
(3') ∀x (Cx&Rx → ¬Ex)
La conjonction de (1'), (2') et (3') est logiquement équivalente à la phrase suivante:
(B2') ∃x (Cx&Rx & ∀y (Cy&Ry → y=x) & ¬Ex)