Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 1: Normes dans les espaces vectoriels normés. Exercice 1 Montrer que chacune des applications suivantes est une norme sur l’espace vectoriel E associé : 1. E = R2 et N : (x1 , x2 ) 7→ sup(| x1 |, | x2 |) 1 2. E = R2 et N : (x1 , x2 ) 7→ (x21 + x22 ) 2 1 3. E = R2 a > 0, b > 0 et Na,b : (x1 , x2 ) 7→ (a2 x21 + b2 x22 ) 2 ! 4. E = Mn (R) et N : (mi,j )(1≤i≤n,1≤j≤n) 7→ sup 1≤i≤n 5. E = C ([0, 1], R) et N : f 7→ R1 P | mi,j | 1≤j≤n | f (t) | dt 0 6. E = C ([0, 1], R) et N : f 7→ sup | f (t) | t∈[0,1] 7. E = C ([0, 1], R) et N : f 7→ 1 R 21 | f (t) |2 dt 0 Exercice 2 On s’intéresse à l’espace Rn , pour n ≥ 1. 1. Montrer que k . k1 : (x1 , x2 , .., xn ) 7→ i=n P i=1 | xi |, k . k2 : (x1 , x2 , .., xn ) 7→ i=n P i=1 x2i 21 , k . k∞ : (x1 , x2 , .., xn ) 7→ sup | xi |, sont des normes sur Rn . 1≤i≤n 2. Cas n = 2: Représenter graphiquement dans le plan euclidien muni d’un repère (O, i, j) les boules fermées de centre O et de rayon 1 pour les normes k . k1 , k . k2 , k . k∞ . 3. Cas n quelconque: Montrer que les normes k . k1 , k . k2 , k . k∞ sont équivalentes deux à deux. 1 Exercice 3 Soit l’espace vectoriel E = R[X] et P = a0 + a1 X + a2 X 2 + ... + ap X p un élément de E. On considère k P k∞ = sup | ak | k P k1 k P k2 0≤k≤p k=p P | ak | sk=0 k=p P = | ak |2 = k=0 1. Montrer que k . k∞ , k . k1 , k . k2 sont des normes sur E. 2. Établir des inégalités de comparaison entre k . k∞ , k . k1 , k . k2 . 3. On considère la suite de polynômes dans R[X],donnée par: pn = 1 + X + 1 2 1 X + ... + X n+2 n n Étudier la limite de k pn − (1 + X) k1 et k pn − (1 + X) k∞ . Montrer que pn tend vers 1 + X au sens de la norme ∞ mais pas au sens de la norme 1. 4. Montrer que les normes k . k∞ , k . k1 , k . k2 ne sont pas équivalentes deux à deux. Exercice 4 E = R2 . On considère les applications N2 (x, y) = sup | x · cos(t) + y · sin(t) | t∈[− π2 , π2 ] et N∞ (x, y) = sup | xt + (1 − t)y | t∈[0,1] 1. Montrer que N2 et N∞ sont deux normes. 2. Identifier N2 et N∞ comme deux normes usuelles sur R2 . 2 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 2: Topologie dans Rn : Ouverts, Fermés Exercice 1 Soit (E, d) un espace métrique. Montrer que pour toute partie A, B de E on a: 1. A = A ⇔ A fermé. 2. A = A 3. A ⊂ B ⇒ A ⊂ B 4. A ∪ B = A ∪ B 5. A ∩ B ⊂ A ∩ B. Trouver un cas où l’inclusion est stricte. Exercice 2 ◦ ◦ ◦ Trouver un sous-ensemble A de R2 tel que A, A, A, A, A soient tous distincts. Exercice 3 Indiquer si les ensembles suivants D sont, pour les normes usuelles, ouverts, fermés, ni ouverts ni fermés: 1. Dans R2 avec D1 et D2 deux ouverts de R donnés: D = {(x, y) ∈ D1 × D2 } 2. Dans R3 : D = {(x, y, z)/x2 + y 2 < z} 3. Dans R avec (un )n∈N suite convergente vers l: D = {l} ∪ {un , n ∈ N∗ } T T 4. Dans R2 : D = {(x, y) ∈ R2 , x ∈ Q [0, 1], y ∈ Q [0, 1]}. Exercice 4 1 1 1. On considère, pour n un entier non nul, An = [ n1 , 1], Bn = [ n+1 , n1 ], Cn = [ n+1 , n1 [, 1 Dn =] n1 , n1 + 10n [. ∞ ∞ ∞ ∞ S S S S Que dire des ensembles An , Bn , Cn et Dn ? n=1 n=1 n=2 n=2 2. Soit Bn la boule fermée de R2 de centre ( n1 , n1 ) et de rayon Rn = ∞ S A= Bn . Quel sont les valeurs de r pour lesquelles A est fermé? n=1 3 r n. On note Exercice 5 1. Indiquer si A = {(x, y) ∈ R2 : x ≥ 0, y ≥ 0, xy ≤ 1}, B = {(x, y) ∈ R2 : xy = 1} et C = {(x, y) ∈ R2 : 0 < x < 1, xy = 1} et sont ouverts, fermés, ni ouverts ni fermés. 2. Supposons que A et B sont deux ouverts d’un espace vectoriel normé E. Qu’en est-il de C = {c ∈ E : ∃(a, b) ∈ A × B : c = a + b} ? Exercice 6 Montrer qu’un espace vectoriel normé n’admet qu’un seul sous-espace vectoriel ouvert. Exercice 7 Reprendre les ensembles de l’exercice 1 et déterminer leur intérieur, leur adhérence,leur frontière. Exercice 8 Soit (E, d) un espace métrique complet. Une application f : E → E est dite contractante s’il existe une constante k ∈ (0, 1) vérifiant ∀(x, y) ∈ E 2 , d(f (x), f (y)) ≤ kd(x, y). 1. Montrer que f possède un unique point fixe noté y. 2. Soit a un point de E, on construit la suite (xn ) par récurrence de la facon suivante: x0 = a et xn+1 = f (xn ). Montrer que si f est contractante, la suite (xn ) converge et que sa limite est y. 3. Dans le cas où f est une fonction dérivable sur un intervalle I de R avec |f 0 (x)| ≤ K < 1, montrer qu’elle est contractante sur I. Etudier par exemple un+1 = π √ 3 3 cos(un ). Exercice 9 (plus dur) On considère f : R → R une application injective et on définit l’application d : R2 → R+ par d(x, y) = |f (x) − f (y)|. 1. Montrer que d définit une distance sur R. 2. Dans le cas où f (x) = arctan(x), montrer qu’il existe une suite de Cauchy dans (R, d) qui est divergente dans R muni de la distance usuelle. 4 Exercice 10 (plus dur) (Théorème des segments emboités) Soit (Sn )n∈N une suite de segments emboités non vides de [0, 1], c’est-à-dire que ∀n ≥ 0, Sn+1 ⊂ Sn et Sn T 6= ∅. Montrer que n∈N Sn est non-vide. Exercice 11 Montrer que le graphe Γ = {(x, y) ∈ R×R : y = f (x)} d’une fonction continue f : R → R est fermé. Exercice 12 (plus dur) (Théorème de Bolzano-Weierstrass) Montrer que toute partie infinie bornée de R admet un point d’accumulation. (rappeler la définition d’un point d’accumulation) Exercice 13 (Théorème de Baire) L’intersection d’une suite d’ouverts denses de [0, 1] est encore dense dans [0, 1]. Exercice 14 Dans R, la réunion d’une suite de fermés d’intérieur vide est d’intérieur vide. Exercice 15 (plus dur) Pour tout ensemble A ⊂ R, on note A0 l’ensemble de ses points d’accumulation. 1. Montrer que A0 est un fermé. 2. Trouver un ensemble A tel que A0 = {0}. 0 3. Trouver un ensemble A tel que A (n) = {0}. 5 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 3: Compacité, Connexité et Continuité. Exercice 1 Indiquer si les ensembles qui suivent sont compacts ou non: 1. Dans R: X1 = {n : n ≥ 1}. 2. Dans R: X2 = {(−1)n : n ≥ 1}, X3 = 3. Dans Rd : X4 = T n≥1 n (−1)n n ,n o ≥1 . B(0, 1 + n1 ) 4. Dans R2 : X5 =]0, 1[×[3, 4] 5. Dans R2 : X6 = ([0, 1] × [0, 1]) S B((2, 2), 12 ) 6. Dans R2 : X7 = {(x, y) ∈ R2 : 2x2 + 6y 2 < 6} 7. Dans R2 : X8 = {(x, y) ∈ R2 : x2 + y 2 ≤ 3} (examen septembre 2000) Exercice 2 Soient A et B deux sous-ensembles d’un espace vectoriel normé E. 1. On suppose que A et B sont compacts. Montrer que A + B = {c ∈ E : ∃(a, b) ∈ A × B : c = a + b} est un ensemble compact. 2. On suppose que A est fermé et B est compact. Montrer que A + B est fermé. Exercice 3 Soit f une application d’un e.v.n E dans un e.v.n F . 1. Montrer que f est continue ssi ∀A ⊂ E : f (A) ⊂ f (A). 2. Montrer que si f est continue et si D est une partie dense de E, alors f (D) est dense dans f (E). Exercice 4 Vrai ou faux : f : (x, y) 7→ f (x, y). Pour étudier la limite de f (x, y) quand (x, y) tend vers (a, b), je fixe x et je fais tendre y vers b puis j’étudie la limite quand x tend vers a avec y fixé. Exercice 5 Trouver une fonction f : R2 → R2 telle que - f (0, 0) = 0, - quelle que soit la droite D passant par (0, 0), f|D est continue en 0, - f n’est pas continue en (0, 0). 6 Exercice 6 Vrai ou faux : 1. Soit f : Rn → R. La continuité de f en x0 ∈ Rn dépend de la norme choisie pour la démontrer. 2. Même question pour f : E → R en x0 ∈ E où E un espace vectoriel de dimension infinie. Exercice 7 (plus dur) Soit F une partie compacte d’un espace vectoriel E muni d’une norme N . On considère f : F → F telle que: ∀(x, y) ∈ F 2 avec x 6= y : N (f (x) − f (y)) < N (x − y) Montrer qu’il existe x0 ∈ F tel que f (x0 ) = x0 . (Indication: on pourra étudier l’application g : x 7→ N (f (x)−x) et considérer inf x∈F (g(x)).) Exercice 8 Soit E = C([0; 2π], C) espace vectoriel des fonctions continues de [0, 2π] dans C muni de la norme k f k= sup |f (t)|. t∈[0,2π] Montrer, en utilisant la suite fn (x) = exp(inx), que la boule fermée de rayon 1 de E n’est pas compacte. Que peut-on en conclure ? Exercice 9 Soit E un ensemble de Rn , pour n ≥ 1. Montrer que (E est connexe) ssi (∀f : E → {0, 1} continue, f est constante). Exercice 10 Soit f : R → R une application dérivable. Notons A = {(x, y) ∈ R2 /x < y}. 1. Montrer que A est une partie connexe de R2 . 2. Pour (x, y) ∈ A, posons g(x, y) = f (y)−f (x) . y−x 3. Montrer que f 0 (R) est un intervalle. 7 Montrer que g(A) ⊂ f 0 (R) ⊂ g(A). Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 4: Continuité dans Rn . Exercice 1 Soit f : R → R et g : R → R des applications et h : R2 → R l’application définie par h(x, y) = f (x) + g(y). Soit (a, b) ∈ R2 . 1. Montrer que si f est continue en a et si g est continue en b, alors h est continue en (a, b). 2. On suppose que h est continue en (a, b). L’application f est-elle continue en a ? L’application g est-elle continue en b ? Exercice 2 Soit f : R2 → R telle que: f (x, y) = f (x, y) = x4 y x4 + y 6 0 si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) Étudier la continuité de f sur R2 . Exercice 3 Soit f l’application de R2 dans R définie par p |y| |y| f (x, y) = exp(− 2 ) 2 x x f (x, y) = 0 si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) 1. Soit t un réel, et gt la restriction de f à l’ensemble des couples (x, y) tel que y = tx. Calculer la limite de gt au point (0, 0). 2. Soit t un réel, et h la restriction de f à l’ensemble des couples (x, y) tel que y = x2 . Calculer la limite de h au point (0, 0). 3. Conclure. Exercice 4 Étudier la continuité des applications suivantes: 1. Soit p un entier, f : R2 → R avec: f (x, y) = (x + y) sin f (x, y) = 1 p p x2 + y 2 0 8 ! si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) 2. f : R2 → R avec: f (x, y) = f (x, y) = x3 + y 3 x2 + y 4 0 si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) Exercice 5 1. Peut-on prolonger par continuité l’applications f définie sur l’ensemble des couples (x, y) ∈ R2 tel que xy > 0 par 1 (1 − cos(xy)) 2 f (x, y) = . y 2. (plus dur) Peut-on prolonger par continuité au point ( π2 , 0) l’application f définie par cos3 (x) f (x, y) = . cos2 (x) + y 2 sin2 (x) Exercice 6 Soit f : R2 → R avec: f (x, y) = (x2 + y 2 ) exp(− f (x, y) = 0 y2 ) x2 si x 6= 0 si x=0 1. Etudier la continuité de f sur R2 . 2. On pose A = {(x, y) ∈ R2 , f (x, y) ≤ 1}. Montrer que A est fermé. 3. (A faire plus tard) Montrer que A n’est pas compact. 4. Que peut-on dire de f sur l’ensemble D = {(x, y) ∈ R2 , x2 + y 2 ≤ 1}. Admet-elle un maximum? un minimum? (On ne calculera pas les dérivées partielles de f . Exercice 7 (plus dur) Déterminer l’ensemble de continuité de l’application f : R2 → R telle que: f (x, y) = x4 si y > x2 f (x, y) = y 2 si y ≤ x2 9 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 5: Fonctions de classe C 1 et dérivées partielles. Exercice 1 Pour chaque fonction qui va suivre, calculer aux points où elles existent les dérivées partielles et indiquer le domaine où la fonction est continue, de classe C 1 . 1. f1 : R2 → R avec: f1 (x, y) = f1 (x, y) = x2 y x2 + y 4 0 si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) 2. (plus dur) f2 : R2 → R avec: ∀(x, y) ∈ R2 f2 (x, y) = x2 | y | 3. f3 : R2 → R avec: ∀(x, y) ∈ R2 f3 (x, y) =| x − y | 4. f4 : R2 → R2 avec: ! 1 sin(x3 + y 3 ) 2 2 f4 (x, y) = (x + y ) sin 1 , 2 2 (x2 + y 2 ) 2 (x + y ) f4 (x, y) = (0, 0) si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) Exercice 2 Soit f : R2 → R de classe C 1 et soit g : R3 → R définie par: ∀(x, y, t) ∈ R3 , g(t, x, y) = f (tx, ty) Montrer que g est de classe C 1 sur R3 et calculer ∂g ∂g ∂g (t, x, y), (7, 2, 3), (0, 4, 1). ∂t ∂t ∂t Exercice 3 1 Soit r : R3 → R définie par r(x, y, z) = (x2 + y 2 + z 2 ) 2 . Calculer pour tout (x, y, z) 6= (0, 0, 0), ∂2r ∂2r ∂2r + + . ∂x2 ∂y 2 ∂z 2 Exercice 4 Posons f (x, y) = 0 si (x, y) = (0, 0) et f (x, y) = ∂2f ∂2f Calculer (0, 0) et (0, 0). ∂x∂y ∂y∂x 10 xy 3 (x2 +y 2 ) si (x, y) 6= (0, 0). Exercice 5 Soit C ⊂ R2 . On dit que C est un cône positif si ∀(x, y) ∈ C, ∀λ ∈ R?+ : λ.(x, y) = (λx, λy) ∈ C. Soit α ∈ R et C un cône positif ouvert. On dit qu’une fonction f : C → R est homogène de degré α si ∀λ > 0, ∀(x, y) ∈ C : f (λx, λy) = λα f (x, y) 1. Soit C un cône positif ouvert et f : C → R de classe C 1 . Montrer que f est homogène de degré α si et seulement si ∀(x, y) : x ∂f ∂f (x, y) + y (x, y) = αf (x, y). ∂x ∂y ∂ ∂ (x2 + y 2 )α . 2. Calculer x +y ∂x ∂y Exercice 6 1. Soit F (x, y) = f (x + ay) + g(x − ay) avec a ∈ R et f, g de classe C 2 sur R. Déterminer a2 2. Soit F (x, t) = ∂2F ∂2F − . ∂x2 ∂y 2 e− λ(x−a)2 t √ t . Comparer ∂F ∂2F et . ∂t ∂x2 Exercice 7 (plus dur) On se propose de résoudre mathématiquement l’équation aux dérivées partielles sur R2 : ∂f ∂x = 0 (E1 ) 1. Donner des exemples de fonctions qui sont solutions de classe C 1 de E1 . 2. On considère maintenant une solution f de classe C 1 de E1 et on fixe y ∈ R. On définit la fonction g : R → R par g : x 7→ g(x) = f (x, y). Montrer que g est dérivable et calculer sa dérivée. 3. A l’aide de la fonction g et de sa dérivée démontrer que f (x, y) = f (0, y) ∀x ∈ R. En déduire que toute solution de E1 est de la forme f (x, y) = h(y) où h est une fonction de classe C 1 . 4. Résoudre de même les équations ∂2f ∂2f = 0 et =0 ∂x2 ∂x∂y Exercice 8 La fonction f défine sur R4 par f (x, y, z, t) = 11 x3 +y 3 −z 3 −t3 x2 +y 2 −z 2 −t2 a-elle une limite en (0, 0, 0, 0)? Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 6: Différentiabilité Exercice 1 x−a Soit a ∈ R3 , on définit pour x ∈ R3 , x 6= 0, f (x) = ||x−a|| . Montrer que f est de classe 1 C et calculer sa différentielle Df . Même question pour g(x) = ln || x − a ||. Exercice 2 Soit p un entier. On considère f (x, y) = f (x, y) = [sin(x + y)]p p x2 + y 2 0 si (x, y) 6= (0, 0) si (x, y) = (0, 0) a) Discuter selon les valeurs de p la continuité et différentiabilité de f . b) Pour quelles valeurs de p la fonction f est elle de classe C 1 . Exercice 3 Soit Ω un ouvert convexe de Rn (c’est à dire tel que ∀(x, y) ∈ Ω2 , ∀t ∈ [0, 1], tx+(1−t)y ∈ Ω). Soit f : Ω → R telle que ∀(a, b) ∈ Ω2 , |f (b) − f (a)| ≤k a − b k2 . Montrer que f est différentiable sur Ω et calculer sa différentielle Df . En déduire que f est constante sur Ω. Exercice 4 1. Soit f : Rn → R une application différentiable en 0 telle que: ∀x ∈ Rn , (x 6= 0), ∀t ∈ R∗+ : f (tx) = tf (x) Montrer que f est linéaire. 2. Soient (E, k . kE ), (F, k . kF ), (G, k . kG ) des e.v.n et φ : E × F → G une application bilinéaire. On suppose que φ est continue, c’est à dire il existe C > 0 telle que: k φ(x, y) kG ≤ C k x kE . k y kF pour (x, y) ∈ E × F . Montrer que φ est différentiable sur E×F et calculer sa différentielle Dφ (on prendra par exemple sur E × F comme norme k . k∞ : (x, y) 7→ sup(k x kE , k y kF ). 3. Application: Soit E un espace euclidien. Montrer la différentiabilité et calculer la différentielle DΦ de l’application produit scalaire: Φ : E 2 → R telle que (x, y) 7→ x.y 4. Calculer la différentielle de la norme euclidienne issue de Φ. 12 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 7: Points critiques et extrémas. Exercice 1 1. Déterminer les extrema locaux de la fonction f1 définie sur R2 par f1 (x, y) = (x + y)3 − y 2 − 3(x + y). 2. Déterminer les extrema locaux de la fonction f2 définie sur R2 par f2 (x, y) = xy 2 (1 − x − 2y). Exercice 2 Soit D = [−1, 1] × [−3, 1] ⊂ R2 et f : D 7→ R la fonction définie par ∀ (x, y) ∈ D, f (x, y) = (x2 + y 2 )2 − 2(x2 + y 2 ) + 3. Déterminer les extrema locaux et globaux de f dans ce domaine D. Exercice 3 Étudier les extrémas de f sur son ensemble de définition D et expliciter leurs types. 1. (x, y) → f1 (x, y) = 4xy − x4 − y 4 , avec D1 = R2 , 2. (plus dur) (x, y) → f2 (x, y) = kxα .y β + x1 + y1 , où (α, β) ∈ R2 , k > 0 et D2 = (R∗+ )2 . Exercice 4 Soit f : R2 → R une fonction continue telle que: lim k(x,y)k→∞ f (x, y) = 0 et que f (x0 , y0 ) > 0 en un point (x0 , y0 ) de R2 . 1. Soit K = {(x, y) : f (x, y) ≥ f (x0 , y0 )}. Montrer que K est compact. En déduire que la fonction f atteint son supremum sur R2 . 2. Soit f (x, y) = (x2 −y 2 ) exp(−(x2 +y 2 )). Déterminer les points où Df = 0. Chercher les extrémas. Sont-ils globaux ? Exercice 5 (plus dur) Soit f une application définie sur [0, 1]2 par f (x, y) = xy(1−x)(1−y) si (x, y) 6= (1, 1) et 1−xy f (1, 1) = 0. Montrer que f est continue sur [0, 1]2 et déterminer sup(x,y)∈[0,1]2 f (x, y). 13 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 8: Intégrales de Riemann dépendant d’un paramètre Exercice 0 1. Dire si les assertions suivantes sont vraies ou fausses: Z b Z b Z +∞ Z +∞ 1) f (t)dt < +∞ ⇒ |f (t)|dt < +∞ 2) f (t)dt < +∞ ⇒ |f (t)|dt < +∞ a a 0 0 Z b Z b Z +∞ Z +∞ 3) |f (t)|dt < +∞ ⇒ f (t)dt < +∞ 4) |f (t)|dt < +∞ ⇒ f (t)dt < +∞ a a 0 0 Z +∞ 5) f ≥ 0 et f (t)dt < +∞ ⇒ lim f (t) = 0 t→+∞ 0 t 2. Considérer la fonction f : t ∈ R → f (t) = teie ∈ C. Montrer que +∞ et pourtant limt→+∞ |f (t)| = +∞. Exercice 1 Calculer pour p et q deux entiers positifs les intégrales Z 1 Z p q Ip,q = t (1 − t) dt et Jp,q = 0 R +∞ 0 f (t)dt < 1 tp (ln t)q dt. 0 Exercice 2 Calculer pour tout n ≥ 0 les intégrales Z Un = π/2 (sin x)n dx et Vn = 0 Z π/2 (cos x)n dx. 0 Exercice 3 (plus dur) Soit f : R+ → R une fonction continue, et quatre réels strictement positifs (a, b, α, β). Z b Z β f (βx) − f (αx) f (bx) − f (ax) 1. Montrer que dx = dx. x x a α 2. En déduire Z +∞ que si f admet une limite l lorsque x tend vers +∞, alors l’intégrale f (bx) − f (ax) I= dx existe et calculer sa valeur. x 0 14 Exercice 4 Soit f : [a, b] → R une fonction (R peut être remplacé par n’importe quel espace métrique). Soit F : R+ → R la fonction définie par b Z f (t)eiλt dt. F (λ) = a 1. Supposons que f ∈ C 1 ([a, b]). Montrer que limλ→+∞ F (λ) = 0. 2. Supposons que f soit une fonction en escalier sur [a, b]. Montrer que limλ→+∞ F (λ) = 0. 3. En déduire que la limite est encore la même si f est une fonction réglée.(Théorème de Riemann-Lebesgue). Exercice 5 Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Montrer que lim un = n→+∞ 1 2 Z b b Z f (t) sin2 (nt)dt pour n ≥ 0. f (t)dt, où un = a a Exercice 6 (plus dur) Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Montrer que lim vn = n→+∞ 2 π Z b Z a b f (t)| sin(nt)|dt pour n ≥ 0. f (t)dt, où vn = a Exercice 7 Z Calculer pour tout x > a (a > 1) l’intégrale x dt . α a t(ln t) Est-ce que cette intégrale converge quand x tend vers +∞? quand a tend vers 1? vers 0? Exercice 8 (plus dur) Z π b + cos x dx pour 1 < a < b. (I = π ln Calculer I = ln a + cos x 0 ! √ b + b2 − 1 √ ). a + a2 − 1 Exercice 9 Soient f et g deux fonctionsZ définies sur R. On définit le produit de convolution f ∗ g +∞ entre f et g par f ∗ g(x) = f (x − t)g(t)dt, pour tout x ∈ R tel que l’intégrale est −∞ bien définie). 1. Supposons que g ∈ L1 (R). Montrer qu’alors f ∗ g est définie pour tout x ∈ R, et que kf ∗ gk∞ ≤ kf k∞ kgk1 . 2. Supposons que f et g soient dans L2 (R). Montrer que f ∗ g est définie pour tout x. 3. Supposons f et g continues, et de plus f bornée, g ∈ L1 (R). Montrer que f ∗ g est R n une fonction continue sur R. (on pourra d’abord étudier les fonctions ϕn (x) = −n f (x − t)g(t)dt, pour n ∈ N, et montrer qu’elles sont continues.) 15 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 9: Intégrales généralisées Exercice 0 Z Rappeler les valeurs de α ∈ R pour lesquelles 0 1 dx et xα +∞ Z 1 dx sont convergentes. xα Exercice 1 Étudier la convergence et éventuellement les valeurs des intégrales suivantes: Z +∞ 1) −∞ dx ; 1 + x2 Z 1 2) 0 √ Z dx ; 1 − x2 π/2 √ 3) 0 1 Z dx ; cos x 4) 0 dx . ln x Exercice 2 1. Montrer que la fonction x 7→ x 7→ 1 2x √1 x+ 1+x2 (définie sur R+ ) est équivalente à la fonction quand x → +∞. 2. Pour quelles valeurs de α ∈ R l’intégrale Iα = R +∞ 0 √dx (x+ 1+x2 )α converge-t-elle? 3. Calculer, quand c’est possible, la valeur de Iα . Exercice 3 Étudier les intégrales suivantes: Z +∞ Z +∞ sin x sin x 1) dx; 2) dx; 2 x x 1 1 Z 3) 0 +∞ sin x dx; x Z 4) 1 cos(1/x)dx. 0 Exercice 4 Étudier la convergence éventuelle des intégrales suivantes lorsque α ∈ R: Z +∞ √ Z π dx x 1) dx; 2) α α (1 + x) 0 0 (1 − cos x) Exercice 5 Étudier la convergence éventuelle des intégrales suivantes: Z 1) 0 +∞ Z 1 Z π/2 p dx x3 √ √ ; 2) dx; 3) tan(x)dx x3 + x2 1 − x4 0 0 Z π/2 Z +∞ dx 1 − cos x √ 4) dx. ; 5) x2 1 − sin x 0 0 16 Exercice 6 +∞ ln x dx sont convergentes, et 1. Montrer que les intégrales 1 + x2 1 0 Z +∞ ln x que leur somme dx est nulle. 1 + x2 0 Z +∞ π ln x dx = ln a. 2. En déduire que pour tout a > 0, 2 2 a +x 2a 0 Z 1 ln x dx et 1 + x2 Z Exercice 7 (plus dur) x3 1+x . Soit f (x) = √ ln 1−x 1 − x2 1. Vérifier que f est paire. 2. Donner la limite quand x tend vers 1 de la fonction x 7→ (1 − x)3/4 f (x). Z 1 f (x)dx est convergente. 3. Montrer que l’intégrale I = −1 4. Donner une primitive de le fonction x 7→ √ 5. Calculer I. 17 x3 . 1 − x4 Université Paris XII Val de Marne Topologie, Fonctions de Plusieurs Variables Licence 2 Année 2006-2007 R. Hadiji, S. Seuret TD 10: Intégrales généralisées dépendant d’un paramètre Exercice 1 Z Étudier les suites (un )n≥0 et (vn )n≥0 définies par un = +∞ e−x xn dx et vn = Z 0 0 Exercice 2 (plus dur) Z x Soit f une fonction continue au voisinage de a ∈ R, et g(x) = 1 xn ln x dx. x2 − 1 f (t) p (t − a)(x − t) Étudier l’ensemble de définition de g et sa limite quand x tend vers a. a dt. Exercice 3 Z x 1 2 Soit Φ(x) = √ e−t /2 dt. 2π −∞ Z ∞ 1 1 2 −x2 /2 1. Vérifier que, pour tout x > 0, √ e =√ e−t /2 (1 + 1/t2 )dt.. x 2π 2π x 1 −x2 /2 . En déduire, pour x > 0, 1 − Φ(x) ≤ √ e x 2π Z ∞ 1 1 1 1 3 −x2 /2 −t2 /2 2. Prouver que √ − e =√ e 1 − 4 dt. t 2π x x3 2π x 1 1 1 1 2 2 En déduire que, pour x > 0, √ − 3 e−x /2 ≤ 1 − Φ(x) ≤ √ e−x /2 . 2π x x x 2π 1 2 3. Prouver que 1 − Φ(x) ∼ √ e−x /2 lorsque x tend vers +∞. x 2π Z +∞ sin t Exercice 4 Le but de cet exercice est de calculer I = dt. t 0Z Z +∞ n sin t sin t Posons pour λ ≥ 0 F (λ) = e−λt dt, et Fn (λ) = e−λt dt pour n ≥ 1. t t 0 0 1. Rappeler pourquoi les intégrales I, F (λ) et Fn (λ) existent. 2. Montrer que chaque fonction Fn (n ≥ 1) est continue sur R+ , puis en fait est C 1 sur R+ (y compris en 0). 3. Posons, pour t ≥ 0, g(t) = −e−λt (λ sin t λ2 +1 + cos t). Calculer la dérivée de g sur R+ . 4. En intégrant par parties, montrer que la suite de fonctions (Fn )n∈N tend uniformément vers F sur R+ . 5. Montrer que F est C 1 sur R+ , mais pas en 0. En déduire qu’il existe une constante C > 0 telle que pour tout λ ≥ 0, F (λ) = C − arctan(λ). 6. Calculer limλ→+∞ F (λ). En déduire que I = π2 . 18