Dossier thématique D ossier thématique Quelles recommandations après la troisième conférence de consensus européenne (Maastricht III) ? The guidelines after the Maastricht III consensus 쐌쎲 J.C. Delchier* 왘 POINTS FORTS 왘 La conférence d’experts Maastricht III a conclu à la nécessité d’un traitement éradicateur de Helicobacter pylori dans les ulcères, le lymphome du MALT, la dyspepsie fonctionnelle, les traitements au long cours par AINS, l’atrophie gastrique, les apparentés à un sujet atteint de cancer gastrique, les gastrectomies partielles et, enfin, en cas de désir du malade. 왘 Le test respiratoire au C13 apparaît comme le meilleur test pour le diagnostic initial et le contrôle de l’éradication. 왘 Le traitement de première ligne reste la combinaison IPP + amoxicilline + clarithromycine, une durée de 14 jours étant plus efficace qu’une durée de 7 jours. Mots-clés : Helicobacter pylori – Diagnostic – Traitement. Keywords: Helicobacter pylori – Diagnosis – Treatment. L es recommandations relatives à la recherche et au traitement de l’infection à H. pylori reposent, en ce qui concerne la France, sur les données de la conférence de consensus de 1995, révisée en 1999 (1). Parallèlement, le European Helicobacter Study Group a édicté des recommandations issues de deux réunions d’experts organisées en 1997 et en 2000 dans la ville symbolique de Maastricht (2). Compte tenu de l’importance des données nouvelles apparues depuis 2000, il a semblé intéressant à ce groupe d’organiser une nouvelle réunion, intitulée Maastricht III guidelines, qui s’est tenue les 17 et 18 mars 2005 à Florence. La méthodologie est assez différente de celle d’une conférence de consensus “à la française”. En effet, il s’agit là de définir un consensus d’experts parmi 50 représentants provenant principalement d’Europe, des États-Unis, d’Asie et d’Amérique du Sud. Trois groupes de travail étaient chargés d’analyser la littérature et de proposer des recommandations sur trois thèmes principaux : qui traiter ? Comment diagnostiquer et traiter H. pylori ? Quelles recommandations dégager en termes de prévention de cancer gastrique par l’éradication de l’infection * Service de gastroentérologie, CHU Henri-Mondor, Créteil. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 5-6 - mai-juin 2007 H. pylori ? Les propositions élaborées par chaque groupe de travail étaient soumises au vote de l’ensemble des délégués, et n’étaient acceptées que si elles recueillaient plus de 75 % de votes positifs de l’ensemble du groupe. Les données complètes de cette réunion ont fait récemment l’objet d’une publication (3). Voici les principales conclusions applicables en pratique courante en France. QUI TRAITER ? La conférence de consensus “Maastricht II” était parvenue en 2000, en termes de patients à traiter, à des conclusions légèrement différentes de celles de la conférence de consensus française de 1995 révisée en 1999 (tableau). La conférence de consensus française avait recommandé le traitement de l’infection à H. pylori dans le cas d’un ulcère gastrique ou duodénal prouvé endoscopiquement ainsi que dans celui d’un lymphome gastrique du MALT. Il avait en outre été clairement recommandé de ne pas rechercher l’infection à H. pylori en l’absence de lésion macroscopique gastrique ou duodénale. Les recommandations de “Maastricht II” étaient plus larges, avec un niveau de recommandations classé de 1 à 4 selon le niveau de preuves apporté par la littérature, le niveau 1 étant un niveau de recommandations fermes et le niveau 4 un niveau de recommandations reposant sur des avis d’experts. Dans ce cadre, la recherche de l’infection à Helicobacter était recommandée en cas d’ulcère peptique (actif ou non) [niveau 1], au cours du lymphome du MALT et de l’atrophie gastrique (niveau 2), après résection partielle gastrique pour cancer ou chez les patients ayant un apparenté du premier degré présentant un cancer (niveau 3) et chez les patients désirant une éradication de l’infection à H. pylori (niveau 4). Globalement, les recommandations de Maastricht II n’ont pas été remises en cause dans Maastricht III. L’intérêt de la stratégie du test and treat a été confirmé pour les pays où la prévalence de l’infection à H. pylori reste supérieure à 20 %. Pour les autres, la prescription première d’un IPP peut être préférable. Plusieurs études ont montré un bénéfice symptomatique et un bon rapport coût/efficacité de la stratégie du test and treat par rapport à la stratégie préconisant l’endoscopie première, même dans des pays occidentaux. L’éradication de l’infection à H. pylori chez un patient dyspeptique âgé de moins de 45 ans sans signe d’alarme reste donc une option utilisable en première intention. 87 Dossier thématique D ossier thématique Tableau. Recommandations de traitement éradicateur de Helicobacter pylori en fonction des réunions de consensus. Conférence de consensus française 1995-1999 (1) Ulcères gastroduodénaux Lymphome du MALT Test and treat Dyspepsie non ulcéreuse RGO RGO traité AINS prévention Thrombopénie idiopathique Carence martiale Maladies extradigestives Atrophie gastrique Apparentés cancer gastrique Gastrectomie partielle Désir du malade + + non envisagé non envisagé non envisagé non envisagé non envisagé non envisagé non envisagé non envisagé Maastricht II Maastricht III 2000 (2) 2005 (3) + + + + + + ? ? + + + + + + + + + + + + + + + + Les relations entre reflux gastro-œsophagien et infection à H. pylori ont été précisées ces dernières années. Sur le plan épidémiologique, il existe une relation inverse entre la prévalence de l’infection à H. pylori et celle du reflux gastro-œsophagien. Il n’y a donc pas de rôle de l’infection à H. pylori dans le reflux gastro-œsophagien mais, au contraire, une association négative. Il a été en revanche établi que l’éradication de l’infection à H. pylori n’entraîne pas la survenue d’un reflux gastro-œsophagien et n’exacerbe pas les symptômes des patients souffrant de reflux gastro-œsophagien, qu’ils soient traités ou non par IPP. En pratique, il n’y a pas de raison de rechercher l’infection à H. pylori en cas de reflux gastro-œsophagien, sauf si le patient doit être soumis à un traitement au long cours par IPP. En effet, dans ce cas, l’antisécrétion affecte la distribution de l’infection et, par conséquent, de la gastrite, avec apparition chez certains patients d’une gastrite fundique, et elle peut accélérer le processus d’atrophie gastrique liée à l’infection. Les relations AINS et H. pylori sont complexes. Il existe une augmentation du risque d’ulcère hémorragique plus marquée lorsque les deux facteurs ulcérogènes sont associés que lorsqu’un seul est présent (4). Les effets thérapeutiques de l’éradication semblent différer selon que celle-ci est réalisée chez un malade traité au long cours par les anti-inflammatoires ou chez un patient allant recevoir de novo un traitement de ce type. Dans le premier cas, l’éradication de la bactérie ne semble pas apporter de bénéfice par rapport à un traitement par placebo en termes de maintien de la rémission après cicatrisation par IPP et a une efficacité moins grande que le traitement d’entretien sur la prévention de la récidive hémorragique. En revanche, chez les patients naïfs de traitement anti-inflammatoire, l’éradication première de la bactérie améliore la tolérance aux AINS sans supprimer complètement le risque (5). Fait important, chez les 88 patients développant un ulcère hémorragique sous traitement par aspirine faible dose, l’éradication de la bactérie diminue le taux de récidive hémorragique, même si ce taux de prévention est inférieur à celui obtenu avec une stratégie associant éradication et traitement d’entretien par IPP (6, 7). Il a donc été conclu que l’éradication de l’infection à H. pylori était à recommander chez les patients sous AINS, tout en sachant que chez ceux qui ont développé des lésions sous AINS la prévention de la récidive nécessite le maintien à un traitement d’entretien par IPP. Des relations entre l’infection à H. pylori et de nombreuses pathologies extradigestives ont été évoquées par le passé. Deux semblent confirmées : la relation entre la gastrite à H. pylori et l’anémie ferriprive inexpliquée, et le purpura thrombopénique idiopathique. Dans les deux cas, un bénéfice peut être attendu de l’éradication de l’infection (8, 9). COMMENT RECHERCHER L’INFECTION À H. PYLORI ? La place des tests indirects a été particulièrement discutée. Le test respiratoire à l’urée C13 apparaît comme le meilleur test indirect à la fois pour le diagnostic initial (par exemple, dans le cadre de la stratégie test and treat) et pour le contrôle d’éradication (10). Le test de recherche d’antigène dans les selles apparaît également utilisable, avec des performances un peu moindres que celles du test respiratoire. La place de la sérologie a également été débattue. Il est apparu clairement que seules les véritables sérologies, et non pas les doctor tests pratiqués sur une goutte de sang, par exemple, étaient utilisables. Plusieurs travaux ont montré que la sérologie pouvait être utile au diagnostic de l’infection dans des circonstances particulières : prise récente d’un traitement antibiotique, malades sous IPP au long cours, patients souffrant d’une gastrite atrophique extensive, malades ayant un lymphome du MALT ou présentant un ulcère hémorragique. La recherche d’anticorps dans les urines ou dans la salive, en revanche, doit être définitivement proscrite, car complètement inefficace. Il a été clairement dit que la recherche des marqueurs de virulence de la bactérie, notamment de la protéine Cag A, ainsi que la recherche des facteurs génétiques de l’hôte responsables d’une réaction inflammatoire plus importante, en particulier le génotypage des interleukines 1, n’étaient pas utiles en pratique courante. Enfin, les tests rapides à l’uréase ont été reconnus, lorsqu’ils sont positifs, comme de bons marqueurs de l’infection à H. pylori, permettant d’instaurer un traitement éradicateur le jour même de l’endoscopie. Cependant, il faut se souvenir qu’ils ont une sensibilité relative qui peut être diminuée en cas de traitement antisécrétoire concomitant, comme c’est le cas pour tous les tests diagnostics, hormis la sérologie. COMMENT TRAITER ? Les données sur le traitement de l’infection à H. pylori n’ont pas beaucoup évolué au cours de ces dix dernières années avec simplement une augmentation des résistances, notamment La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 5-6 - mai-juin 2007 à la clarithromycine, dans certains pays comme ceux d’Europe du Sud. Les trithérapies combinant IPP à double dose et clarithromycine associés à de l’amoxicilline ou à du métronidazole pendant une semaine restent le traitement de première ligne recommandé dans les populations où la résistance à la clarithromycine est inférieure à 15-20 %. Quand le taux de résistance au métronidazole est inférieur à 40 %, la trithérapie la plus efficace paraît être celle qui associe IPP, métronidazole et clarithromycine (11). Les quadrithérapies comportant du bismuth restent utilisables dans les pays où celui-ci est autorisé. Compte tenu de l’augmentation des résistances, la détermination de la sensibilité à la clarithromycine est utile. En ce qui concerne la résistance au métronidazole, l’accent a été mis sur l’absence de méthode consensuelle pour déterminer la résistance in vitro et l’absence de corrélation avec les résistances in vivo, ce qui rend inutile la détermination de la sensibilité au métronidazole en routine. Enfin, une méta-analyse des études réalisées avec une trithérapie sur 7 jours et/ou 14 jours montre que les trithérapies de 14 jours sont en général plus efficaces que les trithérapies de 7 jours (12). Le traitement de deuxième ligne recommandé est de deux types. Dans les pays où le bismuth est utilisable et lorsque le traitement de première ligne n’en a pas comporté, un traitement par quadrithérapie comportant du bismuth semble bien adapté. Dans les autres pays comme la France, où le bismuth n’est pas utilisable, il paraît surtout utile de ne pas redonner en deuxième ligne de la clarithromycine lorsque celle-ci a été administrée en première ligne, car la résistance à la clarithromycine entraîne un échec quasi systématique du traitement in vivo. Le traitement par IPP, amoxicilline et métronidazole pendant 14 jours, tel qu’il a été utilisé dans une étude française, paraît le mieux adapté. Quant au traitement de troisième ligne, les participants ont reconnu qu’il ne devait être entrepris qu’après étude de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques. Deux nouvelles classes d’antibiotiques peuvent être utilisées. La rifabutine tout d’abord, proche de la rifampicine, en sachant que son usage doit être limité du fait du risque d’apparition de résistance sur les mycobactéries. L’autre classe d’antibiotiques utilisable est la classe des nouvelles quinolones ; la lévofloxacine, en particulier, est utilisée avec d’importants succès (13). Cependant, le taux de résistance primaire aux quinolones est en augmentation. PRÉVENTION DU CANCER GASTRIQUE Contrairement à la conférence de consensus française, la conférence de Maastricht II avait en 2000 recommandé l’éradication de l’infection à H. pylori en cas de gastrite atrophique, de résection gastrique antérieure pour cancer gastrique et en cas de relation du premier degré avec un parent ayant un cancer gastrique. Ces indications n’ont pas été remises en cause par la conférence de Maastricht III, qui a revu l’état des données concernant le cancer gastrique et ses relations avec l’infection à H. pylori. Le cancer gastrique est un problème de plus en plus important dans les pays en voie de développement, et l’infection à H. pylori La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 5-6 - mai-juin 2007 Dossier thématique D ossier thématique est le facteur de risque le mieux prouvé pour le cancer gastrique non cardial. De même, il est maintenant bien admis que certains facteurs de virulence de la bactérie et certains facteurs immunitaires de l’hôte sont impliqués dans le risque de cancer. Enfin, l’existence de facteurs associés, telle l’alimentation pauvre en inhibiteurs des radicaux libres de l’oxygène, est en cause dans le risque de cancer observé dans les pays en développement. Le groupe qui a travaillé sur le thème du cancer gastrique a considéré, par ailleurs, qu’il existait maintenant dans la littérature des arguments permettant d’établir que l’infection à H. pylori joue un rôle majeur dans la physiopathologie du cancer gastrique chez l’homme et chez l’animal (14). Dans les modèles animaux, l’éradication de l’infection à H. pylori est efficace pour prévenir le cancer gastrique. Des études non contrôlées chez l’homme vont dans le même sens. Deux grandes études randomisées montrent l’effet bénéfique de l’éradication sur les lésions prénéoplasiques telles que l’atrophie avec ou sans métaplasie intestinale, avec soit une régression, soit au moins une absence de progression par rapport au groupe contrôle. Enfin, la seule grande étude randomisée effectuée en Chine sur la prévention du cancer gastrique après éradication de l’infection à H. pylori montre une absence d’effet significatif à 5 ans sur l’ensemble du groupe, mais une réduction significative, en revanche, dans le groupe sans lésion prénéoplasique initiale (15). Cela renforce l’idée selon laquelle l’éradication de l’infection à H. pylori est d’autant plus efficace qu’elle est réalisée avant la survenue des lésions prénéoplasiques (atrophie avec ou sans métaplasie intestinale). Toutes ces études ont amené le groupe à conclure que l’éradication de l’infection à H. pylori avait le potentiel nécessaire pour réduire le risque de cancer gastrique. En revanche, compte tenu des méthodes d’éradication actuellement disponibles, il n’a pas été recommandé de rechercher et d’éradiquer systématiquement l’infection à H. pylori pour prévenir le cancer. De nouvelles thérapeutiques sont nécessaires pour développer une stratégie globale d’éradication dans le but de prévenir le cancer gastrique. En revanche, il a été conclu que l’éradication de l’infection à H. pylori devait être envisagée dans les groupes particulièrement à risque : malades ayant des lésions prénéoplasiques, apparentés au premier degré à un malade ayant un cancer gastrique, ayant subi une résection partielle de l’estomac pour cancer. ■ RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Conférence de consensus Helicobacter pylori. Conclusions révisées en recommandations de groupe de travail. 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