l’eau du ruisseau, l’eau de Rousseau (ce Cancer), une eau bucolique et champêtre (voici François le Champi
qui s’avance sous la plume de cet autre Cancer, George Sand, et le regard de Marcel…), une eau des rivières
et des écrevisses (songez au symbole), une eau en vérité, miroitant en ses méandres sous la lumièredouce
nocturne, nourrissant de rêves l’enfant tout confiant, celle de Neptune est une eau salée comme la note à
payer (et, pour l’écrivain, semblable aux qui vous corrigent – parce qu’on en a vécu le contenu -épreuves
avant qu’on les ait corrigées), l’eau des oedèmes, de celle, aussi, qui, du poumon suinte lors le sacrifice
suprême. Eau puissante, dévastatrice et salvatrice qui fait du Neptunien – et Proust à coup sûr en est un – un
écorché-vif, un médium très humain, vivant, sentant et ressentant de l’ tous êtres et toutes choses. (intérieur
de Proust pour la saint Valentin, pour les petits malins, tiens…)Eau d’Aime
Marcel Proust nage avec maestria entre ces . Gardons à l’esprit leur confluence. Et comprenonsdeux eaux
que Proust va relier deux mondes. Il transvasera l’eau du Cancer dans l’océan du Grand Tout neptunien.
Reprenons : le Soleil de Proust en Cancer et en secteur IV (soit l’obnubilation des origines au carré, la
Maison IV regroupant les thèmes liés à ce signe) figure une mémoire quasi spongieuse, les affinités avec le
monde de la nuit, le culte de la mère, de l’enfant qu’il était (et dont il ne saurait se séparer), un besoin accru
de sécurité affective, une certaine intuition (qui diffère du prophétisme certain que Neptune confère), le goût
de la famille, de la et toute cette claustrophilie qu’il déclinera tant dans la composante phylogénétiquecasa
que personnelle de son œuvre. Proust est d’abord le reclus consentant d’un univers clos : son moi tout en[2]
émois, qui revient constamment à soi, à son passé, à son noumène individuel, dont, tel un Protagoras des
confins, il ferait la mesure de toutes choses ; puis, un deuxième monde un peu plus élargi, le petit monde du
grand-monde dont nous dirons après Ghislain de Diesbach qu’il est délimité par le lycée Carnot, l’Elysée et
l’Orée du Bois. Morne plaine du dimanche, hormis les mœurs, parfois particulières comme leurs hôtels.
Mais Proust en décèle le caractère en tous points passionnant. Proust s’âme. Mais c’est un Neptunien qui ne
cesse de percevoir et de traduire en images spatio-olfactives ce qu’il reçoit. Le Soleil en Cancer en IV, lui
favorise en premier la faculté de recevoir ( du petit enfant), en second, celle deimpressions, soleil couchant
conserver dans son corps, dans sa mémoire (c’est tout un) ce passé à peine tamisé devenant un insistant
présent (mais pas toujours un cadeau, sauf, in fine, pour le lecteur.) Proust écrivain ne pouvait en préalable
faire moins que de s’instaurer Grand Croix de l’Ordre du Chagrin fédérant en lui toutes ses émotions
orphelines, puis chez ses personnages, afin de leur donner un lien, un sens, sens, instillant du même coupdu
formes et structure à un tumulte auparavant aussi éreintant pour son pauvre cerveau que celui d’une usine en
marche.
L’essentiel du geste de Proust va consister à amener avec âme, armes et bagages son histoire personnelle
(Soleil/Cancer[Lune],IV) vers une Histoire élargie au périmètre sus-indiquée, qui est aussi un second
monde, un dont il envie l’écologie, où il vit, il sent, voit et perçoit (Neptune conjoint àmilieu d’où
l’ascendant). Proust alliera de la sorte son immense émotivité à une incommensurable et universelle
hypersensibilité. Ce mouvement de translation puis d’union d’un monde à un autre se déduit aussi de la
présence de la Lune (maîtresse de son signe natal) en Taureau, quasi conjoint à l’Ascendant (lui-même
accolé à Neptune.) Certes s’agit-il d’une conjonction large (10°), d’un spectre que trop d’analyses astrales
de Proust ne prennent pas en compte. Pourtant, la proximité du moi intime proustien avec le moi social
apparent (Ascendant) (et sa capacité de perception quasi médiumnique) nous offre une idée plus certaine
encore de la réalité de l’opération de remémoration-restitution clinique d’une vie dont les diverses modalités
disséquées au scalpel de la plume même de celui qui en est l’acteur vont, ,mondaines à l’épreuve du temps
s’analyser comme autant de remarquables œuvres d’art. La Lune est en Taureau, signe matériel, matérialiste,
signe bourgeois s’il en est, signe du qui prend son temps, de l’architecte qui pense les formesrestaurateur
avant de dresser son plan. Ainsi nous indique-t-on l’effort, le patient labeur d’un Proust qui, mine de rien, va
élaborer à nouveau puis retranscrire dans son flux d’origine des émotions à la fois débilitantes et coruscantes
amoncelées dès avant sa naissance.
Neptune à l’Ascendant figure la dominante astrale de Proust, en constitue l’éminente signature. Mais cet
Ascendant, à soi seul, en lui-même participe de l’énergie intrinsèque de l’œuvre et de l’énergie mise en
œuvre pour l’entreprendre et la conduire à bonne fin.
Quel contraste entre le petit Cancer rêveur, fragile, maternel, lunaire et lunatique, passif et passéiste et le
Bélier, personnel pour ne pas dire égoïste, ambitieux, qui trace comme le baron Haussmann perçait de ses
avenues le vieux Paris. Ainsi, la brume, la mystique et le mysticisme proustien (avec ses ) liés àvapeurs