MISE AU POINT
La Lettre du Cardiologue - n° 358 - octobre 2002
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n purpura est un syndrome clinique fait d’une érup-
tion spontanée de taches hémorragiques ne s’effa-
çant pas à la vitropression. Il correspond à une extra-
vasation de sang au niveau des vaisseaux cutanés. Il peut être
pétéchial et/ou ecchymotique. On distingue les purpuras vascu-
laires, qui sont généralement pétéchiaux, localisés, respectant les
muqueuses, ne s’accompagnant pas de saignements externes, et
les purpuras thrombopéniques, plus volontiers disséminés, cuta-
néomuqueux, pétéchiaux et ecchymotiques, pouvant s’accompa-
gner d’hémorragies externes ou internes, de type hémorragie
cérébroméningée. Les purpuras traduisent une anomalie de l’hé-
mostase primaire.
Devant un purpura, on éliminera d’abord un purpura fulminans
méningococcique, qui est un purpura vasculaire d’origine infec-
tieuse à évoquer en cas de fièvre ou si l’état général est brutale-
ment altéré. Il s’agit d’une urgence majeure, en particulier chez
l’enfant.
Dans les autres cas, on pratiquera une numération formule
sanguine et une numération des plaquettes pour distinguer les
purpuras thrombopéniques des autres purpuras.
Si les antiagrégants plaquettaires peuvent rarement être impli-
qués dans la pathogénie des purpuras thrombopéniques, les pur-
puras vasculaires ne sont, eux, pas liés aux antiagrégants pla-
quettaires. Il n’est cependant pas inutile d’en rappeler quelques
caractéristiques.
PURPURAS VASCULAIRES
Les purpuras vasculaires (figure 1) sont liés à une atteinte de la
paroi des capillaires artériels d’origine immunologique, infec-
tieuse ou, souvent, indéterminée. La coagulation et les plaquettes
sont normales. Le pronostic est lié à l’existence éventuelle de
lésions viscérales. On distingue, mis à part le purpura fulminans
méningococcique, les purpuras par vascularites leucocytocla-
siques, les purpuras par vascularites septiques et les purpuras par
fragilité capillaire.
✔Purpura par vascularite leucocytoclasique : une atteinte vis-
cérale rénale ou nerveuse peut lui être associée. Il résulte de dépôts
d’immuns-complexes circulants dans les vaisseaux cutanés du
derme. Il peut exister une cryoglobulinémie. Certains médica-
ments comme les sulfamides, pénicillines ou diurétiques peuvent
être impliqués.
Conduite à tenir devant un purpura
chez un patient sous antiagrégant
plaquettaire
●G. Helft*
*Service de cardiologie, groupe Pitié-Salpêtrière, Paris.
■
Le purpura, extravasation de sang au niveau des vais-
seaux cutanés, traduit une anomalie de l’hémostase
primaire en rapport avec une angiopathie, une throm-
bopénie ou une thrombopathie.
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Les purpuras vasculaires sont liés à une atteinte de la
paroi des capillaires artériels d’origine immunologique,
infectieuse ou, souvent, indéterminée. Les médicaments
responsables de thrombopénies immuno-allergiques
sont nombreux et incluent les inhibiteurs des fonctions
plaquettaires (aspirine et clopidogrel notamment).
Mots-clés : Purpura - Thrombopénie.
Points forts
U
Figure 1. Purpura vasculaire.