facteur déclenchant et d’urines pourpres sont des argu-
ments supplémentaires.
D’autres causes de neuropathie sont possibles notam-
ment lorsque l’examen clinique montre une atteinte de
type polynévritique avec une atteinte motrice distale
et ou un déficit sensitif franc en gant et en chaus-
sette. Une neuropathie carentielle ou toxique doivent
alors être évoquées. Certaines mono-multineuropathies
peuvent, lorsqu’elles sont très étendues et confluentes,
mimer également un SGB. Il est classiquement observé
dans les vascularites une distribution tronculaire des
anomalies neurologiques et un syndrome inflammatoire
associé ou non à une hyperéosinophilie. Cependant les
anomalies biologiques peuvent être absentes dans les
vascularites purement nerveuses. Dans ces cas (poly-
et mono/multineuropathie), la ponction lombaire est
alors normale mais l’électroneuromyogramme permet de
redresser le diagnostic. Si une vascularite est suspectée,
une biopsie neuromusculaire permettra le diagnostic et
de débuter le traitement.
Le diagnostic de SGB peut parfois s’avérer difficile
chez un patient diabétique mais en général une pro-
téinorachie élevée (supérieure à 1 g/L) est retrouvée
et l’association à des anomalies électrophysiologiques
compatibles avec une polyradiculoneuropathie aiguë
signeront le diagnostic.
Une méningoradiculite peut mimer un SGB, elle peut
être d’origine soit infectieuse (maladie de Lyme, Herpesvi-
ridae, HSV, VZV, etc.), soit inflammatoire ou néoplasique
(maladie systémique, lymphome...). Un traitement anti-
biotique et antiviral pourra être instauré jusqu’à obtention
des résultats de l’enquête diagnostique bactériologique
sérologique et les PCR
Le SGB est par définition idiopathique, ce qui implique
qu’une affection générale notamment une maladie de sys-
tème, un cancer, un lymphome ou une infection par le
virus HIV ait été récusée. Un examen général complété
par un bilan immunologique simplifié (immunoélectro-
phorèse et dosages des facteurs antinucléaires, du latex
Waaler-Rose, des fractions C3 et C4 du complément,
des complexes immuns circulants, de la protéinurie des
24 heures), hématologique (NFS, vitesse de sédimentation)
et une sérologie VIH est en pratique suffisant.
Par contre les explorations sérologiques, les recherches
virologiques et les coprocultures à la recherche d’un agent
infectieux prodromique n’ont qu’un intérêt descriptif et
éventuellement pronostique. Il en est de même pour les
anticorps anti-gangliosides bien que ceux-ci soient plus
souvent associés notamment aux formes axonales de SGB.
Il semblerait ainsi que les SGB associés à une infection
par le Campylobacter Jejuni soient par exemple plus sou-
vent moteurs purs et axonaux et qu’ils aient un pronostic
fonctionnel plus sévère [27]. À ce jour, l’identification de
l’agent infectieux n’a aucune conséquence thérapeutique.
Évaluation de la gravité
L’insuffisance respiratoire aiguë est la complication
majeure du SGB et l’identification des patients à risque
de développer une insuffisance respiratoire aiguë et donc
l’orientation vers la structure la mieux adaptée (salle de
neurologie ou de médecine, soins intensifs ou réanima-
tion) sont les points clés de la prise en charge initiale.
Après identification et orientation des patients les plus
à risques, seront démarrés les traitements symptomatiques
et préventifs (nutrition entérale, ventilation mécanique,
etc.) puis étiologiques (immunoglobulines intraveineuses,
échanges plasmatiques)
Le recours à la ventilation mécanique, nécessaire dans
20 à 30 % des cas, accroît significativement sa mor-
bimortalité. Ainsi le taux de mortalité augmente-t-il de
5 pour cent chez l’ensemble des patients SGB à 20 pour
cent chez ceux mécaniquement ventilés. La parésie des
muscles inspiratoires et expiratoires, en association avec
les troubles de la déglutition, favorise l’encombrement, la
formation d’atélectasies et la survenue d’une pneumopa-
thie d’inhalation ; la ventilation mécanique invasive celle
de pneumopathie nosocomiale [5, 25, 29].
Les facteurs de risque précoces de survenue d’une
insuffisance respiratoire aiguë ont été bien identifiés et
peuvent être recueillis y compris aux urgences :
–Délai entre le début du déficit moteur et
l’hospitalisation inférieure à sept jours :
•impossibilité à relever la tête du plan du lit ;
•capacité vitale (CV) à l’admission inférieure à 60 %
de la valeur théorique [7].
La probabilité d’être ultérieurement ventilé est de 85 %
chez les patients ayant ces trois signes [7].
En l’absence de mesure de la CV, 3 facteurs de risques
peuvent être associés.
–Existence d’une cytolyse hépatique :
•impossibilité de tenir debout [7] ;
•impossibilité de soulever les coudes [7].
Dans ce cas la probabilité de nécessité de ventilation
est également de 85 % si 4 critères cliniques sans la mesure
de la CV sont présents à l’admission.
En pratique, les patients s’aggravant vite, ayant perdu la
marche, ayant une atteinte proximale ou axiale importante
doivent être surveillés en/ou à proximité d’un service de
réanimation.
L’électroneuromyogramme est également utile. Nous
avons ainsi montré que l’insuffisance respiratoire est plus
fréquente et sévère dans les formes démyélinisantes [26].
Une fois le patient avec SGB orienté, se posera le pro-
blème de l’indication de la ventilation mécanique et du
moment opportun pour introduire celle-ci. La difficulté
d’évaluer cliniquement l’atteinte respiratoire va nécessiter
de recourir à ces tests fonctionnels comme la mesure de
la capacité vitale. En effet, l’épuisement respiratoire dans
mt, vol. 17, n◦1, jan-fév-mars 2011 7
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