Histoire des Sciences - EPITECH - 2005-2006 - p.3 sur 51 – Bertrand LIAUDET
La science arabe : Al-Khwarizmi, Alhazen et Averroès
Dès le VIIIe siècle, les Arabes vont traduire en arabe deux ouvrages de Ptolémée : l’Almageste,
et la Geographia.
Al-Khwarizmi (vers 780-850) est principalement connu pour avoir développé l'algèbre. Il s’est
aussi efforcé d'améliorer la géographie de Ptolémée et les méthodes de projection
cartographique. Il a aussi élaboré des tables astronomiques. On reviendra sur Al-Khwarizmi à
cette occasion.
Ibn El Khaytam (965-1039) connu en occident sous le nom de Alhazen pour son « Traité
d’Optique ».
Alhazen combat la théorie du rayon visuel : depuis les Grecs, on croyait que la lumière est un
« feu » envoyé par l’œil et permettant de voir les objets. Alhazen « prouve » que la lumière a une
existence propre, indépendant de l’observateur.
En introduisant la théorie du rayon lumineux à la place de celle du rayon visuel, Alhazen permet
la fondation de l’optique en tant que science.
Ibn Rushd (1126-1198) connu en occident sous le nom d’Averroès, écrira :
« Il est absolument impossible qu’il y ait des épicycles. Un corps qui se meut
circulairement, se meut nécessairement de telle sorte que le centre de l’Univers soit
le centre de son mouvement. Si le centre de sa révolution n’était pas le centre de
l’Univers, il aurait donc un centre hors de celui-ci ; il faudrait alors qu’il existât une
seconde Terre, en dehors de cette Terre-ci, et cela est impossible selon les principes
de la Physique. On peut en dire autant de l’excentrique dont Ptolémée suppose
l’existence. Si les mouvements célestes admettaient plusieurs centres, il y aurait
plusieurs corps graves extérieurs à cette terre ».
D’autre part, le point équant qui décentre la Terre, est aussi une violation de la perfection du
mouvement circulaire.
La scolastique et l’aristotélico-thomisme : Thomas d’Acquint (1225-1274)
Gerbert d’Aurillac, pape en l’an 1000, revint aux conceptions grecques et remit au goût du jour
la sphéricité de la Terre. Mais il reste isolé.
Dans sa « Somme théologique », Thomas d’Acquint (1225-1274) intègre Aristote dans le
christianisme. C’est la période de fondation des Universités. On en revient donc à une image du
monde ptoléméenne.
C’est ce qui va servir de base à la scolastique : l’école qui dominera l’occident jusqu’à la
révolution copernicienne.
Les débuts de la Renaissance
Avec la renaissance, on peut dire qu’en quelque sorte, les physiciens et les mathématiciens
(platoniciens) reprennent l’assaut de la forteresse aristotélico-thomiste.
Les physiciens, par les géographes et la découverte du Nouveau Monde. Ces découvertes
contredisent la géographie de Ptolémée et prouvent la rotondité de la Terre (Magellan, 1522).
Les mathématiciens, par le renouveau de la pensée grecque du fait de la prise de Constantinople.
En même temps, la chrétienté se divise de l’intérieur avec la Réforme.