Datum: 19.01.2013
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Le monde moderne requiert des
individus des compétences dans le
domaine de la lecture, de l'écriture
et du traitement d'informations de
base pour leur permettre d'occuper
leur pleine place dans la société.
Les personnes illettrées ou analpha-
bètes sont clairement défavorisées
et marginalisées. Il en va de même
dans le domaine de la santé, même
si, en principe, l'accès aux soins est
le même pour tous.
Au-delà de la terminologie (voir en-
cadré), que signifie concrètement un
manque de compétences en santé ou
une faible littératie en santé? C'est tout
d'abord une limitation de l'accès à la
prévention, tant aux conseils d'hygiène
de vie qu'aux programmes de préven-
tion spécifiques. Ensuite, les malades
ne comprennent pas leur pathologie ni
les instructions médicales. Selon le ni-
veau de littératie, l'incompréhension se
manifeste à différents stades. Lorsqu'il
s'agit de notions complexes, telles que
le fonctionnement de machines de dia-
lyse par exemple (voir encadré), il est
plus aisé pour le personnel médical de
faire face à cette problématique. Mais
les difficultés apparaissent déjà avec
des outils tels qu'un carnet de suivi de
la coagulation, voire à la lecture d'une
notice de médicament. Enfin, le sys-
tème suisse de santé est complexe et
il prône l'autonomie des patients. Les
personnes à faible littératie sont déso-
rientées et pénalisées par leur capacité
réduite d'auto-prise en charge.
Cette problématique affecte des popu-
lations déjà précarisées : les personnes
âgées, celles ayant un statut socio-éco-
Littératie en santé
Un faible niveau de compétences nuit à la santé
nomique bas, un niveau d'éducation mi-
nimal, les migrants mais aussi les ma-
lades chroniques, dont on attend une
gestion en grande partie autonome de
leur maladie.
Conséquences et remèdes
Le niveau d'illettrisme et d'analphabé-
tisme en Suisse varie autour de 16%
en lecture et 9% en calcul'. Les consé-
quences sont multiples. D'une part,
l'état de santé général des personnes
concernées est diminué, en raison d'un
accès limité aux soins ainsi que d'une
interaction patient-professionnels de
santé plus difficile et moins efficace.
D'autre part, cela entraîne une augmen-
tation des coûts. En effet, on observe
dans cette population plus de compor-
tements à risque et un diagnostic plus
tardif, liés à un accès restreint aux pro-
grammes de prévention et de dépistage.
De plus, on constate une augmenta-
tion des hospitalisations et une moindre
compliance. Selon l'article sur l'obser-
vance thérapeutique p.16, 9% des pa-
tients invoquent le manque de compré-
hension des instructions pour expliquer
leur non respect du traitement. Ces ef-
fets combinés conduisent à des compli-
cations, la répétition d'examens et des
changements de médication inutiles.
Il est de plus en plus reconnu que des
compétences en santé déficientes sont
un obstacle à une prise en charge op-
timale. Il apparaît alors nécessaire de
sensibiliser le personnel soignant à ce
sujet, en particulier les médecins, qui
surestiment souvent les compétences
de leurs patients2. Or c'est en général le
corps médical qui définit les conditions
de l'interaction soignant-patient. Ainsi
57% des Romands jugeaient en 2007
la communication avec leur médecin
insuffisante, notamment dans l'exposi-
tion des différentes alternatives théra-
peutiques3. Pourtant, une technique de
communication simple, le teach back,
permet de s'assurer de la bonne com-
préhension d'une consigne et de mettre
en évidence de potentielles carences
communicationnelles. Il faut cependant
être attentif à ne pas stigmatiser les pa-
tients. Internet et le web 2.0 (réseaux
sociaux et autres) offrent également de
l'aide en proposant des moyens interac-
tifs simples, avec du contenu souvent
généré par les utilisateurs eux-mêmes.
Le danger, en particulier pour des per-
sonnes de littératie moyenne, est de
mal comprendre ces informations. Or
le meilleur moyen de remédier à cela
serait un bon niveau de connaissances
et une utilisation régulière de ces nou-
velles technologies par le personnel
médical lui-même. Ce n'est pour l'ins-
tant pas le cas et les échanges ont été
fructueux lors du symposium « Littératie
Web 2.0 Chances et défis», organisé
par la Policlinique médicale universi-
taire de Lausanne le 14 novembre der-
nier. Preuve, si besoin en était, de l'in-
térêt porté à ce sujet et à son actualité.
FRÉDÉRIQUE SCHERRER
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