Swissnex, savoir-faire helvétique et bagout américain

Datum: 13.03.2015
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Swissnex, savoir-faire helvétique et bagout américain
> A San Francisco, les start-
up ont un point de chute
entre deux mondes
L'ingénierie logicielle en Suisse, le
buzz à San Francisco: tel paraît être le
modèle gagnant pour les entrepri-
ses helvétiques dans le domaine du
numérique. Dans la ville califor-
nienne, entre le quartier des affaires
et les pentes historiques de Tele-
graph Hill, une entité appelée Swiss-
nex, rattachée au Secrétariat d'Etat à
l'éducation et à la recherche et au
Département fédéral des affaires
étrangères, fonctionne comme «ac-
célérateur de start-up» et oeuvre à
tisser des liens. Les entreprises sont
hébergées sur place dans le cadre de
deux programmes un mois pour
une «validation» ( soit une récolte de
feedbacks par les acteurs locaux),
trois mois pour une «entrée sur le
marché». Et après? On déménage?
«L'objectif n'est pas d'arracher la
start-up à la Suisse, mais d'agrandir
son marché», répond le directeur de
Swissnex, Christian Simm. Il s'agit
d'allier le meilleur des deux mon-
des: «La qualité de l'ingénierie et de
la recherche suisses est extraordi-
naire, comparé à ce qu'on trouve en
Californie. Ici, c'est plutôt le règne
du bricolage. C'est d'ailleurs ce qui
fait la force de la région: ça permet
d'aller vite. Pour une start-up, il faut
donc que chacun soit à la bonne
place. En Suisse, le travail des ingé-
nieurs. Ici, le bagout, la tchatche, le
sens du marketing, le storytelling.»
Comparaisons. «La baie de San
Francisco, c'est comme si toute la po-
pulation suisse vivait au bord du Lé-
man: même nombre (huit millions),
même surface du plan d'eau. Sauf
qu'ici, l'économie est une monocul-
ture.» Homogénéité: les innovateurs
qui s'installent en venant de partout
sont les premiers à adopter massive-
ment les inventions des autres dans
leur propre vie. «Ici, on se convainc
facilement qu'on va dépasser Micro-
soft ou créer le nouveau Google: on
est persuadé que le monde entier va
adopter ce qu'on développe. Il y a un
techno-enthousiasme qui relève
d'une vraie candeur. Evidemment,
dans la plupart des cas, ça ne marche
pas. Mais on accepte le risque.» Ce
n'est pas pour rien, sans doute, que le
«loser magnifique» figure en bonne
place dans la mythologie califor-
nienne. N. U.