MATÉRIAUX COMPOSITES À MATRICE ORGANIQUE 1. Matrices spécifiques aux composites La formulation d’une résine thermodurcissable est constituée d’abord d’un polymère de base. Celui-ci est rarement utilisé seul ; il est modifié par des réactions chimiques, des additions de produits organiques et minéraux. Ce besoin de formuler est commandé par la complexité du rôle de la matrice, qui doit présenter des propriétés très diverses. Au cours de la mise en œuvre, la résine doit posséder une bonne fluidité et une bonne compatibilité vis-à-vis du renfort. On ajuste certaines propriétés physiques, principalement la viscosité et la mouillabilité et le plus souvent, on doit passer par l’état intermédiaire de semi-produits que l’on appelle état B. Ceci pour les BMC, SMC et préimprégnés. Pendant la mise en service du composite, son comportement est commandé par certaines propriétés physiques, chimiques et mécaniques de la matrice telles que : • la tenue chimique aux solvants et à l’eau, • la résistance à l’oxydation, • la tenue thermique, depuis les températures cryogéniques jusqu’à des températures de 500 °C à 600 °C pour certaines applications de courtes durées, • la tenue au feu, • certaines propriétés mécaniques pour lesquelles la matrice joue un rôle en liaison avec le renfort. En raison de la complexité du rôle de la matrice, le choix résulte d’un compromis entre des impératifs technologiques d’une part, un niveau de performance et le coût du composite final d’autre part. Ces impératifs entraînent l’utilisation de quatre grandes familles de polymères : • thermodurcissables : – polyesters insaturés (UP), – polyépoxydes (EP), 4 MATÉRIAUX COMPOSITES À MATRICE ORGANIQUE – phénoliques (PF) et aminoplastes (UF), • thermostables* : – cyanates, – polybismaléimides, * Pour ces produits, les tonnages sont très faibles pour des applications entre 200 °C et 300 °C. – polyimides (PI), – polyamidoimides, • thermoplastiques (de grande diffusion) : – polypropylène (PP), – polyamides (PA), – polyesters saturés (PET, PBT), – polyoxyméthylène (POM), • thermoplastiques (hautes performances) : – polysulfone et polyéthersulfone (PSU et PES), – polyéthercétone et polyétheréthercetone (PEK et PEEK), – polysulfure de phénylène (PPS), – polyétherimide (PEI), • élastomères thermoplastiques ou réticulés : – polyuréthannes : pour ces produits, le développement se fait principalement avec le R.RIM et le SRIM (moulage par réaction), – silicones, – caoutchoucs réactifs. En ce qui concerne les procédés de fabrication, deux approches sont pratiquées : • La réalisation en une seule étape de la pièce finie à partir des composants, matrices avec ses additifs et fibres : c’est la méthode dite « humide ». Au cours de cette opération, le transformateur réalise lui même l’imprégnation. • La réalisation de semi-produits, dont la durée de vie est fonction de la nature de la matrice. Ce semi-produit est transformé ultérieurement. Dans le but d’automatiser et de standardiser la production, l’orientation actuelle va le plus souvent vers cette solution. 5