La Lettre du Cardiologue • n° 417 - septembre 2008 | 23
Points forts
La communication interauriculaire est la malformation cardiaque la plus fréquente chez l’adulte. »
La communication interauriculaire »
ostium secundum
peut être fermée par voie percutanée.
Toutes les communications interauriculaires doivent être refermées par chirurgie ou par voie percutanée pour éviter
»
les complications : insuffisance cardiaque, arythmies auriculaires et maladie vasculaire pulmonaire.
Mots-clés
Cardiopathie
congénitale
chez l’adulte
Communication
interauriculaire
Cathétérisme
interventionnel
Highlights
Among the congenital heart
diseases in adults the atrial
septal defect is the most
frequent.
Secundum atrial septal defect
can be closed by interventional
catheterization.
All atrial septal defect must
be closed by surgery or inter-
ventional catheterization to
avoid.
Keywords
Congenital heart disease in
adult
Atrial septal defect
Interventional catheterization
congestive heart failure
Atrial arrhytmias and
pulmonary vascular disease
bitude de limiter leurs efforts physiques. Le fait
que le shunt gauche-droite auriculaire augmente
progressivement avec le temps, la taille de la CIA
ayant tendance à s’agrandir et la compliance du
ventricule gauche (VG) diminuant (3), pousse en
effet les patients à limiter eux-mêmes progressive-
ment leurs efforts. A posteriori après fermeture de la
CIA, les patients reconnaissent avoir une meilleure
tolérance aux efforts ; d’où l’importance d’un bon
interrogatoire.
Les palpitations sont souvent un motif de consulta-
tion qui conduit au diagnostic de CIA. Elles peuvent
être la conséquence d’un trouble du rythme auricu-
laire en rapport avec la dilatation de l’oreillette droite
(OD) : fibrillation ou flutter auriculaire permanent
ou paroxystique.
Les signes d’insuffisance cardiaque droite peuvent
être révélateurs d’une CIA large. Ces complications
surviennent le plus souvent chez les patients de plus
de 50 ans, voire même de plus de 80 ans.
La désaturation à l’effort se voit surtout dans les
CIA sinus venosus dans les CIA low septal defect, ou
encore dans les CIA avec hypertension artérielle
pulmonaire.
Certaines complications sont parfois à l’origine de
la découverte d’une CIA : accident ischémique tran-
sitoire, accident vasculaire cérébral, parfois même au
cours ou au décours d’une grossesse, embolie para-
doxale périphérique, abcès du cerveau, notamment
en cas de sinus venosus, car la VCS est au-dessus de
la CIA, ou de low septal defect.
La cyanose due à une inversion du shunt au stade
d’hypertension pulmonaire obstructive devient excep-
tionnelle à notre époque. Le diagnostic différentiel
entre hypertension pulmonaire primitive associée
à une large CIA et réaction d’Eisenmenger n’est pas
toujours aisé. Dans ce cas, aucun traitement curatif
n’est possible en dehors d’une greffe cardiopulmo-
naire, mais les traitements médicaux symptomatiques
sont nécessaires.
Signes cliniques
Chez l’adulte, le souffle systolique au foyer pulmo-
naire avec dédoublement de B2 est inconstant,
contrairement à ce qui est observé chez l’enfant.
Le roulement diastolique au foyer tricuspide est très
évocateur et est dû au débit augmenté à travers la
valvule tricuspide.
À l’ECG, l’axe droit et le bloc de branche droit
incomplet ne sont pas constants, contrairement à
ce qui est observé chez l’enfant. Un hémibloc anté-
rieur gauche doit faire soupçonner une CIA ostium
primum. Les troubles du rythme supraventriculaires
sont loin d’être rares : fibrillation ou flutter auri-
culaire.
À la radiographie de thorax, on note une cardiomé-
galie dans les CIA larges et évoluées, une hypervas-
cularisation pulmonaire en rapport avec l’importance
du shunt gauche-droite, une dilatation de l’artère
pulmonaire et de ses branches.
Bilan échocardiographique
Quels que soient les signes d’appel et les signes
cliniques, une échocardiographie transthoracique
(ETT) et parfois une échocardiographie transœsopha-
gienne (ETO) doivent être réalisées pour confirmer
le diagnostic, rechercher des anomalies associées,
évaluer l’importance du shunt, apprécier l’hémody-
namique cardiaque et localiser la CIA afin de déter-
miner si une fermeture percutanée est possible.
Le diagnostic de CIA doit être évoqué dès lors que
l’on constate des signes de surcharge volumétrique
du ventricule droit (VD) : dilatation du VD, mouve-
ment anormal du septum interventriculaire. Si besoin
est, le doppler tissulaire montrera la différence entre
une surcharge volumétrique et une surcharge baro-
métrique du VD (4). Plus le VD est dilaté et plus le
shunt gauche-droite est important.
Le diagnostic de localisation est réalisé sur les
différentes incidences apicales et sous-costales ;
le plus souvent, l’ETT suffit mais, chez les patients
peu échogènes, l’ETO est indispensable.
La CIA ostium primum est visible en incidence apicale
des 4 cavités. Elle s’accompagne d’une insuffisance
mitrale par fente mitrale de la grande valve ; les
valves atrioventriculaires sont sur le même plan
antéro-postérieur, il n’y a donc pas de décalage
entre la valvule mitrale et la valvule tricuspide. Le
diagnostic est souvent aisé avec l’ETT (figure 1).
L’ETO est rarement nécessaire.