CANAL ATRIO VENTRICULAIRE PARTIEL CHEZ UN
QUINQUAGÉNAIRE
INTRODUCTION:
Le canal atrioventriculaire (CAV) représente 3 à 7,3 % de cardiopathies congénitales. Il associe dans sa forme
complète une communication inter auriculaire (CIA) de type ostium primum et une communication inter
ventriculaire (CIV) et une valve atrioventriculaire commune. Le CAV partiel résulte du développement incomplet
de la septalisation des oreillettes associé à une fente sur le feuillet antérieur de la valve mitrale.
OBSERVATION :
Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 54 ans
hospitalisé dans un tableau d’insuffisance cardiaque globale.
L’ECG s’inscrivait en fibrillation auriculaire rapide à 160 /mn.
L’échographie cardiaque trans-thoracique a montré une CIA
large type ostium primum à shunt gauche–droit avec dilatation
des cavités droites et une hypertension artérielle pulmonaire
(PAPS=57mmHg). Il s’y associait une IM modérée .
Le patient a eu une fermeture par un patch
intervascular de la CIA. Les suites opératoires ont
été simples.
Le patient a eu une cardioversion électrique de la
fibrillation auriculaire avec retour en rythme
sinusal
A 7 ans de suivi, le patient rapporte une
amélioration fonctionnelle avec à
l’échocardiographie une diminution nette de la
taille des cavités droites et la disparition totale de
l’HTAP, mais récidive de la fibrillation auriculaire.
COMMENTAIRES:
La tolérance fonctionnelle des CAV partiels est de
règle et dépend de l’importance du shunt
auriculo-ventriculaire associé expliquant ainsi sa
découverte parfois tardive chez le grand enfant ou
l'adolescent, voire l'adulte comme c’est le cas de
notre patient.
Cependant évolution spontanée des CAV partiels
peut être greffée de complications, notamment les
troubles du rythme et de la conduction, ainsi que
l’insuffisance cardiaque, ce qui justifie une
réparation chirurgicale précoce.
Des études rétrospectives ont analysé les résultats
immédiats et lointains de la chirurgie en se
focalisant sur deux principaux problèmes qui sont
les troubles du rythme et de la conduction et
l’insuffisance mitrale résiduelle:
La mortalité secondaire était nulle.
L’IM à moyen terme était minime dans 78 % des
cas.
l’HTAP est le plus souvent modérée, tardive au
cours de l’existence comme c’est le cas de notre
patient. La régression complète de l’HTAP est la
règle si la cure chirurgicale a été faite avant
l’apparition de la maladie artériolaire pulmonaire
obstructive et l’installation du syndrome
d’Eisenmenger.
La récidive des troubles du rythme est quasi
permanente.
CONCLUSION:
Les CAV partiels peuvent être découverts à l’âge adulte. La chirurgie permet d’éviter l’HTAP fixée mais n’empêche pas la
récidive des troubles du rythme supraventriculaires.
S. Sioua, E. Boussabah, A. Marouene, S. Naffati, R. Kaddour, L. Zakhama, S.Ben youssef
Service de Cardiologie. Hôpital des FSI. La Marsa.
Fig n° 2 : ETT
post op
Fig n°1: ETO pré opératoire avec Doppler couleur
montrant shunt gauche droit
L’indication opératoire a été posée, le bilan lésionnel per-
opératoire a révélé un CAV partiel avec agénésie presque
totale du septum inter-auriculaire, la CIA était large
mesurant 7cm de grand axe sur 5cm de petit axe, les valves
atrio ventriculaires étaient normales (en l’occurrence pas
de fente sur la valve mitrale).