Ultrabac Terminale S – Premier exercice du sujet Pondichéry avril 2010 Partie A - Restitution organisée des connaissances Soient a et b deux réels tels que a < b . f et g sont deux fonctions continues sur l'intervalle [ a; b ] . Page 1 sur 4 Partie B - Etude d'une suite d'intégrales Soit n un entier naturel non nul. On appelle f n la fonction définie sur [ 0; +∞[ par : ( f n ( x ) = ln 1 + x n On suppose connus les résultats suivants : b 1. Linéarité de l'intégrale : b ∫( ( ) f t + g ( t ) ) .dt = a b ∫ () ∫ f t .dt + a On pose également : g ( t ) .dt 1 In = a b 2. Positivité de l'intégrale : si pour tout t ∈ [ a; b ] , f ( t ) ≥ 0 alors ∫ f ( t ) .dt ≥ 0 a En utilisant ces deux résultats, montrer que : b Si pour tout t ∈ [ a; b ] , on a f ( t ) ≤ g ( t ) alors f t .dt a g ( t ) .dt ln 1 + x ϕ( t ) Ainsi, nous notons ϕ la fonction définie sur l'intervalle [ a; b ] par : ϕ(t) = g (t) − f (t) ⇔ g (t) = ϕ(t) + f (t) ϕ est continue sur [ a; b ] car elle est la différence de deux fonctions continues sur [ a; b ] . De plus, ϕ étant positive ou nulle sur l'intervalle [ a; b ] , la propriété 2 lui applicable. b ϕ ( t ) .dt est positive ou nulle. Or : 0 ( ∫ g ( t ) .dt = a ∫ (ϕ ( t ) + f ( t )).dt = a b Nous en déduisons : b ∫ () ∫ f t .dt ≤ a a g ( t ) .dt b La fonction f1 est définie sur l'intervalle [ 0; +∞[ par : f1 ( x ) = ln (1 + x ) Quand x tend vers +∞ , x + 1 tend vers +∞ donc f1 ( x ) = ln ( x + 1) tend vers +∞ 1.b) Etudier les variations de la fonction f1 sur [ 0; +∞[ . Sur l'intervalle [ 0; +∞[ , la fonction f1 est la composée suivante : x ∈[ 0;+∞[ u ( t ) = t +1 Strictement croissante sur → ∫ a Quantité positive ou nulle x +1 ∈[1;+∞[ → ln (1 + x ) Ln Strictement croissante sur ]0;+∞[ ∈[ 0;+∞[ Donc la fonction f1 est strictement croissante sur l'intervalle [ 0; +∞[ . u (x) = 1 Dérivable et positive sur ]−1; +∞[ b ϕ ( t ) .dt ) On note Cn la courbe représentative de f n dans un repère orthonormal O; i , j . Propriété 1 : linéarité de l'intégrale b f n ( x ) .dx Une autre méthode en dérivant la fonction f1 La fonction f1 est de la forme ln ( u ) où u ′ ( x ) = 1 + x a b .dx = 0 f ( t ) ≤ g ( t ) donc g ( t ) − f ( t ) ≥ 0 ∫ ∫ ( ) ∫ a Soient f et g deux fonctions continues sur [ a; b ] telles que pour tout t de cet intervalle : Donc l'intégrale 1 n 1.a) Déterminer la limite de f1 en +∞ . b ∫ ( ) ≤∫ ) + ∫ a f ( t ) .dt Donc la fonction f1 est dérivable sur [ 0; +∞[ et pour tout réel x de cet intervalle, on a : u′ 1 ⊕ = = =⊕ u x +1 ⊕ Comme sa dérivée est strictement positive sur [ 0; +∞[ , alors la fonction f1 est f1′ ( x ) = croissante sur le dit intervalle. Ultrabac Terminale S – Premier exercice du sujet Pondichéry avril 2010 Page 2 sur 4 Nous en concluons : 1.c) A l'aide d'une intégration par parties, calculer I1 . 1 Pour ce calcul, on pourra utiliser le fait que pour tout x ∈ [ 0;1] , on a : I1 = ln ( 2 ) − x 1 = 1− x +1 x +1 D'après l'énoncé, l'intégrale I1 est donnée par : ∫ x 0 2.a) Montrer que pour tout entier naturel non nul n, on a : 0 ≤ I n ≤ ln ( 2 ) 1 I1 = ∫ x + 1 .dx = ln ( 2) − (1 − ln ( 2)) = 2.ln ( 2) −1 ln (1 + x ) .dx Commençons par encadrer f n ( x ) sur l'intervalle [ 0;1] . 0 La formule sur laquelle repose la technique d'intégration par parties est : 1 x ∈ [ 0;1] ⇒ 0 ≤ x ≤ 1 Puissance n 1 ∫ u′ ( x ) × v ( x ).dx = u ( x ) × v ( x ) − ∫ u ( x ) × v′ ( x ).dx 1 0 0 0 n +1 où u et v sont deux fonctions dérivables sur l'intervalle [ 0;1] . Dans le cas présent : u′ ( x ) = 1 v ( x ) = ln ( x + 1) v′ ( x ) = 1 / ( x + 1) u (x) = x Dérivable sur ]−1; +∞[ Dérivable sur Procédons à l'intégration par parties : 1 ∫ 1 I1 = 1× ln ( x + 1) .dx = x × ln ( x + 1) − 0 0 ∫ 0 = (1× ln ( 2 ) ) − ( 0 × ln (1) ) − ∫ 0 ∫ x .dx x +1 0 1 A présent, tout le problème est de calculer la valeur de l'intégrale ∫ x .dx . x +1 0 Une certaine fraction peut être décomposée. Pour tour réel x ≠ −1 , nous pouvons écrire : x x + 1 −1 1 = + = 1− x +1 x +1 x +1 x +1 Il vient alors : 1 1 ∫ x + 1.dx = ∫ 1 − x + 1 .dx = x − ln (1 + x ) x 0 0 1 1 0 ) Ln est croissante sur ]0;+∞[ ( ) 1 ∫ ln (1 + x ).dx ≤ ln ( 2) × (1 − 0) ⇔ 0 ≤ I n ≤ ln ( 2 ) n 0 2.b) Etudier les variations de la suite ( I n ) . 1 x .dx = ln ( 2 ) − x +1 Ln On a ajouté 1 à tout le monde ( 0 ≤ ln 1 + x n ≤ ln ( 2 ) ⇒ l'inégalité 0 ≤ ln 1 + x n ≤ ln ( 2 ) , il vient alors : 1 x× .dx x +1 1 1 ≤ 1 + x ≤ 2 ln(1) En application du théorème de l'inégalité de la moyenne appliqué sur l'intervalle [ 0;1] à 0 × (1 − 0 ) ≤ 1 La fonction puissance n -ième est croissante sur [ 0;+∞[ n ⇒ 0 ≤ x ≤1 ⇒ Et même strictement croissante n 0 ≤ x n ≤ 1n ⇒ = (1 − ln ( 2 ) ) − ( 0 − ln (1) ) = 1 − ln ( 2 ) Soit n un entier naturel non nul quelconque. Sur l'intervalle [ 0;1] , la différence x n +1 − x n = xn × ( x − 1) est négative ou nulle. ⊕ ou 0 ⊖ ou 0 Donc, pour tout réel x ∈ [ 0;1] , nous avons : x n ≥ x n +1 +1 → 1 + x n ≥ 1 + x n +1 Ces deux quantités sont supérieures à 1 ( ) ( → ln 1 + x n ≥ ln 1 + x n +1 Ln Croissante sur ]0;+∞[ En intégrant cette dernière inégalité sur l'intervalle [ 0;1] , il vient alors : 1 1 ∫ ( ) ∫ ( ln 1 + x 0 n ) ln 1 + x n +1 .dx ⇔ .dx ≥ 0 Conclusion : la suite ( I n ) est décroissante...strictement. I n ≥ I n +1 ) Ultrabac Terminale S – Premier exercice du sujet Pondichéry avril 2010 Page 3 sur 4 2.c) En déduire que la suite ( I n ) est convergente. Comme la suite ( I n ) est strictement décroissante et est minorée par 0, alors elle converge vers une limite finie. 3. Soit g la fonction définie sur l'intervalle [ 0; +∞[ par : ( ) x + ) nulle en 0, alors son tableau de signe est : x 0 Comme les fonctions f1 et x sont dérivables sur [ 0; +∞[ , alors il en va de même pour ( x Comme la fonction g est strictement décroissante sur l'intervalle [ 0; +∞[ et qu'elle est g ( x ) = ln (1 + x ) − x = f1 ( x ) − x = ( +∞ ) × 0 + 0 − 1 = −∞ 1 ln 1 + x n ≤ x n Sur l'intervalle [ 0; +∞[ , la fonction g peut s'écrire comme étant la différence : + = Montrer que pour tout entier naturel non nul n, et pour tout réel x positif, on a : 3.a) Etudier le sens de variation de g sur [ 0; +∞[ . + x 3.b) En déduire le signe de g ( x ) sur [ 0; +∞[ . g ( x ) = ln (1 + x ) − x leur différence g. Et pour tout réel positif ou nul x, nous avons : 1 x + 1 −x − = g ′ ( x ) = f1′ ( x ) − 1 = x +1 x +1 x +1 Le tableau de variation de la fonction g est celui x 0 ci-contre g ( 0 ) = ln (1 + 0 ) − 0 = 0 − 0 = 0 −x 1 ln ( x ) ln 1 + x x +1 − 1 lim g ( x ) = lim x × + x x →+∞ x →+∞ x g′ ( x ) 0 + 0+ = ( +∞ ) × 0 + − 1 +∞ g 1+ x tend vers 0+ + 0+ = 0+ e e ex Donc le logarithme g ( x ) tend vers − ∞ Le quotient g(x) +∞ 0 – Il vient alors que pour tout réel t ∈ [ 0; +∞[ , nous avons : g ( t ) ≤ 0 ⇔ ln (1 + t ) − t ≤ 0 ⇔ ln (1 + t ) ≤ t +∞ – t ou x : le nom de la variable importe peu La puissance n-ième de tout réel positif ou nul est elle-même positive ou nulle. Autrement dit, si le réel x appartient à l'intervalle [ 0; +∞[ , alors il en va de même pour sa puissance t = x n . Par conséquent, si x ∈ [ 0; ∞[ alors l'inégalité précédente est applicable au réel t = x n . + Il vient alors : – Une autre méthode pour déterminer la limite non demandée de g en +∞ ∞ Pour tout réel positif x, nous pouvons écrire : 1+ x 1 x g ( x ) = ln (1 + x ) − x = ln (1 + x ) − ln e x = ln = ln + x x ex e e ( ) ex Quand x tend vers +∞ , e x et s'envolent vers +∞, x 1 x 1 donc leurs inverses et tendent vers = 0+ x x +∞ e e ln (1 + t ) ≤ t ⇔ ln 1 + x n ≤ x n 3.c) En déduire la limite de la suite ( I n ) . −∞ La question précédente nous a appris que pour tout réel x ∈ [ 0; +∞[ , nous avions : ( ) ln 1 + x n ≤ x n Intégrons cette inégalité sur l'intervalle [ 0;1] . Il vient alors : 1 1 ∫ ln (1 + x ).dx ≤ ∫ x .dx n n 0 0 Calculons l'intégrale constituant le membre de droite. Une primitive sur de x n est la fonction x n +1 . n +1 Ultrabac Terminale S – Premier exercice du sujet Pondichéry avril 2010 Ainsi : Page 4 sur 4 Sur la figure ci-dessous, on a tracé les courbes C1 , C2 , C3 , C7 , C12 et C50 représentant 1 ∫ 0 1 1 1 1 1 x .dx = × x n +1 = ×1 − × 0 = n +1 0 n + 1 n + 1 n + 1 n Nous en déduisons que pour tout entier naturel non nul n, nous avons : 1 La partie gauche est une 0 ≤ In ≤ réminiscence de la question 2.a n +1 Finalement, comme lim n→+∞ respectivement les fonctions f1 , f 2 , f3 , f7 , f12 et f50 dans un repère orthonormé où une unité graphique vaut dix centimètres. Plus n devient grand, plus la surface comprise entre la courbe Cn et l'axe des abscisses est réduite. Normal, car la suite d'intégrales ( I n ) converge vers 0. 1 y 1 = 0+ , alors en application du théorème des gendarmes, n +1 nous en concluons : lim I n = 0+ n→+∞ ln(2) 0,5 f1 f2 f3 f7 f12 f50 x 0 0 0,5 1