CS de l’ONERBA Portage digestif de ERV Version finale-3
26 avril 2006
évidence une augmentation comme celle observées dans d'autres pays d'Europe, le
pourcentage de souches de ERV au sein de l’espèce E. faecium dans des prélèvements à visée
diagnostique restant < 2 % dans les 4 réseaux disposant de données récentes (Ile de France
2004, AZAY-Résistance 2004, Col BVH bactériémies 1999-2003, REUSSIR 2000-2004).
Toutefois, en raison de la participation d'un hôpital en situation épidémique à un de ces
réseaux de surveillance, le pourcentage observé au sein du réseau en 2004 est passé de 2,5 %
sans cet hôpital à 6,2 % avec cet hôpital dans le réseau (http://www.earss.rivm.nl).
Cependant, dans les épidémies hospitalières rapportées, il existe toujours beaucoup plus de
patients colonisés que de patients infectés. La proportion de portage digestif sans infection
(portage asymptomatique) semble plus élevée que pour les autres bactéries multirésistantes
(BMR). Comme pour les autres BMR, les patients colonisés et non dépistés représentent un
réservoir important qui contribue à la dissémination des souches. Le portage digestif occulte
est souvent un préalable à l’infection. Le nombre de porteurs digestifs de ERV pourrait donc
être beaucoup plus important que ne laissent paraître les résultats de la surveillance des
prélèvements cliniques (cf ci-dessus). Il n’existe pas de données récentes (en dehors des
épidémies) concernant le portage des ERV au sein de la population des patients hospitalisés
en France. Les données anciennes sur les patients d’hématologie ou cancérologie
objectivaient des taux de portage digestif d’environ 2%.
Le risque principal de l'émergence de ERV est en fait lié à l'importance des infections à S.
aureus résistant à la méticilline (SARM) dans les hôpitaux. En effet, le "co-portage" de
SARM et de ERV représente un très haut risque de santé publique comme l’a montré
l’apparition aux USA de 3 souches de SARM résistantes à la vancomycine par acquisition du
gène vanA chez des patients qui hébergeaient à la fois une souche de SARM sensible à la
vancomycine (souche réceptrice) et une souche de ERV (souche donneuse).
C’est pourquoi, en raison
du nombre inhabituel d’épidémies enregistrées,
du risque majeur de Santé Publique du à l'apparition de SARM porteur du gène vanA
du faible pourcentage de ERV au sein du genre objectivé dans les prélèvements cliniques
en 2004 dans les réseaux de l’ONERBA
de la proportion importante de porteurs asymptomatiques,
l’ONERBA propose d’évaluer, en collaboration avec le "laboratoire associé entérocoque" du
CNR de la Résistance aux antibiotiques, et avec le soutien de l'Institut de Veille Sanitaire
(InVS), l’importance du portage digestif des ERV dans les hôpitaux français en 2006.